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Captain America - Sam Wilson tome 2 sur 5
EAN : 9782809471137
120 pages
Panini France (13/06/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Après les événements d'Avengers : l'affrontement, Sam Wilson a du mal à se sentir légitime. Les conséquences de Civil War II vont pourtant l'obliger à remonter sur le devant de la scène.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 9 à 13, initialement parus en 2016, écrits par Nick Spencer. Angel Unzueta a dessiné les épisodes 9 & 10, mis en couleurs par Cris Peter. Daniel Acuña a dessiné, encré et mis en couleurs les épisodes 11 à 13, le tout à l'infographie. Il faut avoir commencé la série par le premier tome pour saisir tous les tenants et les aboutissants de la situation. Les événements de ce tome se déroulent concomitamment à Civil War II de Brian Michael Bendis & David Marquez, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu.

Sam Wilson est en train de maltraiter un sac de frappe de boxe, en le martelant de tout son coeur, sans relâche. Il repense aux dernières émissions consacrées à Captain America qu'il a pu voir à la télé. Tom Herald, un sénateur, faisait une déclaration accusant Sam Wilson d'utiliser le costume de Captain America pour mettre en avant ses idées politiques, prises de position divisant les américains plutôt que de les rassembler, jugement de valeur également défendu par Harry Hauser. Il repense au dernier entretien avec Maria Hill, en présence des Avengers. Il était persuadé de se rendre à une mise en accusation de la responsable du SHIELD pour l'affaire Pleasant Hill, et il a assisté à une décision par comité, pour aboutir à un statu quo consensuel et tiède. Seul le tête-à-tête qui a suivi par la suite avec Captain America l'a un peu rasséréné quant à la possibilité d'une justice dans cette affaire. Sa séance de frappe pour se défouler est interrompue par l'arrivée de Misty Knight qui lui propose de réaliser un combat d'entraînement.

Steve Rogers (qui a retrouvé une nouvelle jeunesse) tient une conférence de presse pour indiquer quelle position il prend quant à l'identité de Captain America. Il annonce qu'il laisse le bouclier originel et le nom à Sam Wilson, et que lui-même sera un deuxième Captain America, avec un autre bouclier. Il est attaqué pendant son allocution par Chance (Nicholas Powell) et sauvé par Sam Wilson. Après avoir été neutralisé, Chance s'en prend à Wilson lui faisant observer qu'il est dégouté par cette élite de superhéros qui se croit au-dessus des lois, au point d'absoudre Maria Hill, sans la contraindre à répondre de ses actes devant un tribunal civil. Pour couronner le tout, le sénateur Tom Herald a mis en service une milice d'Americops (des superflics) financée par Paul Keane, un chef de grande entreprise.

Pour les 2 premiers épisodes, le lecteur retrouve de plus ou moins bonne grâce les dessins d'Angel Anzueta. Il dessine de manière réaliste, avec un bon degré de détails pour les personnages, et un intérêt nettement moindre pour les arrière-plans. Pour ces derniers, il a recours aux expédients habituels des comics pour ne pas les dessiner pendant les séquences de dialogues, laissant alors le metteur en couleurs réaliser de jolis camaïeux, et pendant les scènes de combat où l'accent est mis sur le mouvement, avec de belles acrobaties aériennes dans un ciel assez vide. Mais quand la séquence l'exige, ce dessinateur s'investit dans des cases plus complexes et plus exigeantes. C'est ainsi qu'il est amené à représenter le podium couvert sur lequel intervient Steve Rogers, avec de nombreux immeubles en arrière-plan. Il prend le temps de représenter la pièce lambrissée et tapissée dans laquelle Sam Wilson retrouve un certain nombre de superhéros de couleur, venus rendre hommage à l'un des morts lors de Civil War. Il réalise aussi une vue du ciel complexe pour rendre compte du nombre de personnes venues se recueillir lors de la cérémonie funéraire qui s'en suit. La scène de bataille aérienne entre Captain America et Chance est spectaculaire à souhait et bien chorégraphiée. le dessin pleine page présentant la première intervention des Americops restitue tout leur côté massif et leur manque d'humanité.

Malgré les réelles qualités d'Angel Unzueta, le lecteur retrouve avec plus de plaisir les cases de Daniel Acuña. Cet artiste continue à réaliser chaque page tout seul, utilisant les couleurs pour compléter les traits noirs (encrés à l'infographie) des contours. La délimitation de chaque forme est moins propre et nette que celle réalisée par Unzueta, ce qui donne une apparence plus organique et plus vivante à chaque personnage. Cette approche totale du dessin lui confère une cohérence plus importante, ainsi qu'une apparence organique. À bien y regarder, Acuña n'en profite pas pour s'économiser. Il représente le costume de Sam Wilson, avec le même degré de détails qu'Unzueta. Les arrière-plans sont mieux gérés, plus souvent porteurs d'informations visuelles. Il y a moins de gros plans de personnages, cet artiste préférant éloigner un peu sa caméra pour leur laisser plus de place, et rendre plus régulièrement compte de l'environnement dans lequel ils évoluent.

À sa manière, Daniel Acuña arrive tout aussi bien à rendre apparente la dimension fasciste présente dans ces costumes de cuir noir. Il montre que pour la plupart des individus concernés il ne s'agit que d'imposer leurs convictions, leur vision du monde par la force. le langage corporel des uns et des autres indique tout de suite qui est à l'aise, qui est plus tendu, qui est sûr de lui. de séquence en séquence, le lecteur découvre des lieux très différents, d'un salon luxueux aux toits de New York, en passant par un souterrain dans la pénombre. le choix d'une palette un peu assombrie permet de mettre sur le même plan d'existence, aussi bien des superhéros très urbain comme Rage (Elvin Daryl Haliday), que d'autres plus colorés comme Speedball (Robbie Baldwin), sans qu'il n'y ait de solution de continuité visuelle. Acuña donne une consistante cohérente aux différents personnages, en phase avec la nature et les thèmes du récit.

Le lecteur part avec un a priori négatif pour la lecture de ce tome : juste après avoir été au centre d'un mini-événement (Standoff) et de la célébration des 75 ans de Steve Rogers, la présente série se retrouve à nouveau prise dans un autre crossover Civil War II. Contre toute attente, Nick Spencer parvient encore à tirer son épingle du jeu, et à poursuivre son intrigue, sans qu'elle ne se retrouve phagocytée par le crossover. Après quelques pages, il se retrouve avec un deuxième a priori négatif : comme beaucoup d'autres scénaristes avant lui, Spencer décide de confronter Captain America à d'autres variations de lui-même comme U.S.Agent et les Americops. Pour faire bonne mesure, il n'oublie pas le nouveau Faucon (Joaquin Torres), soit un autre Sam Wilson. Enfin il met en scène de manière frontale le fait que Sam Wilson appartient à la communauté noire, en provoquant une réunion avec d'autres superhéros noirs comme Black Panther (T'challa), Luke Cage, Storm (Ororo Munroe), Doctor Voodo (Jericho Drumm), Nicholas Fury junior et encore Spectrum (Monica Rambeau). À ce compte-là, le lecteur se dit qu'une telle accumulation de clichés ne peut déboucher que sur des scènes pataudes.

En fait, il n'en est rien. Nick Spencer poursuit donc son intrigue principale qui repose sur les différentes attaques que subit Sam Wilson, visant à le destituer de son rôle de Captain America, en prouvant qu'il n'est pas légitime, qu'il ne représente pas les américains. À énoncer ainsi l'enjeu narratif, le lecteur prend conscience qu'il ne se trouve pas dans un comics où le superhéros doit déjouer les plans d'un supercriminel, avant qu'il ne commette trop de crimes, ou qu'il ne tue trop de personnes. Cette prise de conscience change radicalement sa perception de l'histoire. Pour commencer, cet enjeu central justifie qu'il y ait plus de superhéros que de supercriminels, et qu'ils se retrouvent entre eux. Ensuite, cette question de légitimité est éminemment politique. Il s'en suit que la problématique raciale est au coeur du sujet, ainsi que toutes les interprétations ou récupérations possibles des actes de Sam Wilson.

Dans ce tome, Nick Spencer respecte les conventions des récits de superhéros, que ce soit les affrontements physiques, ou la nécessité de montrer l'incidence de l'existence d'Ulysses Cain qui divise la communauté de superhéros. le lecteur bénéficie donc d'un récit de superhéros divertissant, connecté à l'univers partagé Marvel, tout en restant lisible sans lire une autre série. Il découvre également une réflexion complexe sur ce que représente Captain America (un superhéros habillé avec le drapeau des États-Unis), ce qu'y projettent différentes catégories de citoyens, et ce qu'ils ne souhaitent pas y voir. Comme d'autres avant lui, Nick Spencer se sert de personnages dérivés de Captain America pour montrer ce qu'il n'est pas ou plus, à commencer par un bon soldat accomplissant des missions militaires à l'étranger, sans discuter le bien-fondé des ordres, c'est-à-dire de la politique dont il est le bras armé. Il met également en évidence que quoi que fasse Sam Wilson, quelle que soient ses décisions, il fera toujours l'objet de critique d'un camp ou d'un autre, et parfois des 2. En cela, il transcrit avec habileté la réalité d'un monde post-moderne dans lequel il n'y a plus de vérité absolue, il n'y a plus de communauté plus juste ou plus avancée ou plus civilisée qu'une autre. Il n'y a pas une façon d'agir, une décision à même de contenter tout le monde. Non seulement, Nick spencer réalise une radiographie intelligente de la société et de la démocratie américaines dans toute sa complexité engendrée par L Histoire, mais en plus il effectue une réflexion honnête sans manichéisme sur l'héroïsme et la représentativité. Enfin, le lecteur complétiste peut savourer les déclarations à double sens de Steve Rogers, à la lumière de ce qui se passe dans sa propre série Captain America: Steve Rogers, également écrite par Nick Spencer.

Ce troisième tome confirme le statut d'auteur de Nick Spencer; et son ambition littéraire. Alors que le lecteur est en droit de craindre le pire, à savoir un détournement de la série par Civil War II, il a l'heureuse surprise de voir que le scénariste en tire le meilleur parti possible, sans avoir à interrompre son intrigue en cours. Il continue de dresser le portrait d'un citoyen refusant de se laisser instrumentaliser et déterminé à oeuvrer pour le bien commun. Les dessins des 2 premiers épisodes sont professionnels et spectaculaires, ceux des 3 épisodes suivants sont tout aussi professionnels, avec plus de personnalité et de saveurs.
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critiques presse (1)
ActuaBD
16 juillet 2018
Un album intéressant où Sam Wilson cherche sa place en tant que Captain America au sein d'une Amérique dans laquelle une partie de la population ne cautionne pas l’existence même d'un Captain America afro-américain.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

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Interview de Nick Spencer (en anglais)
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