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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Bleue comme une orange » nous propose un futur proche (fin du XXIe siècle), après un réchauffement climatique conséquent. La montée des eaux a fait disparaître certaines régions, en a désertifié d'autres. La Sibérie est devenu une des régions les plus riches et productives de la planète.
Dans le même temps les états se sont largement effacés au profit des cartels. Deux idéologies s'affrontent : les bleus qui estiment que le réchauffement climatique risque de détruire la terre et de mener à un emballement la rendant inhabitable : la « condition Vénus » et les verts qui considèrent que l'évolution est naturelle et qu'il faut donc laisser se produire.
Chacun des blocs agit par idéologie mais aussi voire surtout pour en obtenir des avantages financiers. Nous suivons tout particulièrement deux personnages : Monique Calhoun agissant au nom de la « grande machine bleue » cartel qui tente de vendre, fort cher en en usant de n'importe quels artifices, le refroidissement artificiel de la planète et le prince Eric qui, au nom des « mauvais garçons » (une entreprise de mafieux relativement sympathiques même si avides d'argent), cherche à s'opposer aux intrigues de cette multinationale.
Une conférence d'une ONU largement dépourvue de tout pouvoir est convoquée au sein d'un Paris que le réchauffement a radicalement transformé. La Seine habite des crocodiles, les perroquets volent au sein de jardins tropicaux, le tout baigne dans un folklore cajun qui tente de compenser le fait que la Louisiane est sous les eaux. Ce sera l'occasion de confrontations, comme de plans plus ou moins sophistiqués visant à faire triompher ses idées mais aussi à s'enrichir.
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Spinrad est un digne représentant de la New Wave en science-fiction. Ce mouvement, avant tout actif entre 1965 et 1980, cherche à donner plus de vie à ce genre. Cela se traduit par de nouvelles thématiques, plus politiques, par le fait d'aborder des sujets plus polémiques et/ou de société, par l'intégration du sexe dans un type de fiction jusqu'ici plus que frileux sur ce sujet mais aussi par un regard qui se veut plus psychologique et une approche littéraire et psychologique. « Bleue comme une orange » est une publication tardive pour ce courant puisque de 1999.
*
Ce livre aurait pu être un très grand roman de science-fiction. Les thématiques sont riches, entre une réflexion nécessaire sur un phénomène qui nous impacte tous, deux personnages que nous voyons grandir au fil du roman et la dénonciation des intérêts particuliers et autres manipulations cyniques des cartels. Un Paris adoré par l'auteur qui y vit depuis des années et transformé en lieu tropical est à la fois sympathique et dépaysant. Diverses scènes de sexe fort explicites ponctuant une histoire d'amour contrariée qui se construit entre les principaux protagonistes aurait pu achever de rendre cet ouvrage intensément vivant, sans oublier un couple de sibériens atypiques et au grand coeur semblant sortir d'un folklore littéraire russe.
Mais non.
- En effet le Paris tropical est attractif mais il est trop peu développé et a avant tout un aspect « carte postale".
-Les intrigues et autres « plans dans les plans » chers à Herbert peuvent possiblement perdre certains lecteurs, elles sont surtout très superficielles et donnent l'impression que les protagonistes, loin d'être de brillants manoeuvriers, sont au mieux d'une grande naïveté et au pire largement stupides. Contrairement à « Dune » où l'aspect mythologique rend cela sympathique ici le sentiment d'irréalisme l'emporte ce qui pose problème. En effet l'ouvrage se voudrait une réflexion lucide sur les manipulations effectives des cartels et autres intérêts particuliers.
- Les personnages secondaires, à commencer par les sibériens, sont plus grotesques et peu crédibles qu'attachants.
- le sexe explicite fera peut-être fantasmer un préadolescent mais, pour un lecteur plus averti, c'est le sentiment de ridicule qui l'emporte très vite. Or cette dimension est très présente dans ce livre.
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Pour autant j'ai apprécié la tentative d'un roman « total », même si le résultat est loin d'être parfait. Spinrad est un bon écrivain et « Bleue comme une orange » se laisse lire sans déplaisir. Paris tropical, même peu convaincant, fera sourire les amoureux de cette cité et, surtout, ce livre de la fin du XXe siècle attire déjà l'attention sur divers aspects du réchauffement climatique (inégalités, régions inhabitables, modification des équilibres géostratégiques, risque que notre monde devienne impropre à toute vie humaine à terme entre autre). L'auteur analyse, avec une justesse certaine selon moi, le fait que différents groupes d'individus pourraient spéculer sur ces changements au lieu de vouloir veiller sur notre monde dans son ensemble. de là à, par exemple, imaginer un président des États-Unis qui voudrait acheter le Groenland il n'y a qu'un pas, même si cette divagation personnelle est sans doute outrancière. Pardonnez-moi, dans un excès de passion je m'égare.
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Livre assez obscur sur une terre profondément réchauffée, au mains de consortiums capitalistes qui ne reculent devant rien pour leurs profits.
Il est aussi question d'une vague histoire d'amour et d'érotisme.
Je ne sais pas pourquoi j'ai encore pris d'autres livres de cet auteur après le premier que j'ai lu et qui m'avait déplu...
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J'ai pris ce livre pour deux raison : connaître l'auteur du Rêve de Fer et de Jack Barron et l'éternité, et voir ce que la SF a pu prédire pour ce thème d'actualité qu'est le réchauffement climatique.
Bon autant dire tout de suite que la new wave vue par Spinrad donne un genre très spécial, et peut être aurais je dû me renseigner sur ce mouvement avant de lire son livre pour être moins déboussolée. La New Wave se place dans le renouvellement des arts des années 60-70 : des auteurs comme Michael Moorcock -Elric le necromancien-, Brian Aldiss, James Ballard, John Brunner (on peut rajouter Silverberg -l'oreille interne- et Zelazny -les princes d'Ambre- en marge) et Spinrad donc, vont revisiter la SF (et la Fantasy) en cherchant du côté des sciences humaines, dont la psychologie : finit les futurs radieux promit par l'Age d'Or, les futurs décrits sont plus proches, et surtout plus probables.
Leurs thèmes sont l'économie et ses multinationales omnipotentes, la guerre, la surpopulation, le consumérisme, le saccage de l'environnement... Et finit les tabous : la SF parles cul, devient violente, ose. de même au niveau du style : la SF New Wave va chercher plus dans la littérature que la science, et va jusqu'à l'écriture quasi expérimentale comme John Brunner dans Tous à Zanzibar.
Alors si Spinrad reste ici très sage au niveau de son écriture, on est tout à fait dans les thèmes de la New Wave. Bleue comme une orange (qui est une citation de Paul Eluard. Spinrad dédicace d'ailleurs ce livre "pour le peuple et l'exception français" -la faute n'est pas de moi) parle d'espionnage industriel, de cartels tout puissants, de sexe, et d'environnement bien sûr. Les personnages ont leurs états d'âmes, la psychologie est bien là.
Bon, c'est bien gentil tout ça, mais si la sauce prend, elle se lève bien mollement, et autant dire qu'elle a un goût très... ennuyant. Parce qu'on ne peut pas parler d'action, quand tout le livre se résume à des dialogues entres personnages et aux réflexions de ceux ci... le pire c'est peut être que les magouilles politico-économiques sont très obscure à mon goût, j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour commencer ce livre, et ce sans saisir certains éléments primordiaux (j'ai finit par laisser tomber).
C'est un livre qui demande vraiment un effort de la part du lecteur, on ne peut pas dire que Spinrad soit clair dans ses explications. Pourtant, on finit par entrer dans l'intrigue, et la conclusion de son histoire est pas mal. Je trouve très convaincant ce futur qui pourrait bien être en effet à la fin de ce siècles, et même surement avant.
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Bien que le livre se lise facilement, il manque cruellement d'un lexique pour éclairer notre lanterne. Il y a des Syndic puisque les états ont disparu, les Mauvais Garçons, les Bleus Bon teint (un petit côté Tintin), mais lorsque l'auteur parle de "condition Vénus", et autres dérèglements climatiques je suis complètement larguée. Seul point positif dans toute cette histoire à dormir debout, doit-on sauver la planète et quels profits peut-on en tirer? (to be or not to be...), La COP 350 nous le dira peut-être un jour, ...
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