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Une sacrée ballade dans un paris tropical ...

J'ai quelquefois du mal avec Spinrad ( un auteur américain qui vit en exil à paris devant notre dame ) ...
Il est parfois entre le commercial racoleur ou le trop politisé frisant légèrement la caricature ou la farce sérieuse un peu grosse , ou bien à fond en train de beugler dans un tiers-mondisme pathétique .
Un peu comme un taureau en rut dans un prés de Normandie . Mais pas toujours , il affiche une production littéraire de SF , protéiforme et souvent assez neutre idéologiquement .

Cependant il écrit bien et ses personnages sont convaincants et ses univers sont souvent saisissants et solides . Il affiche un sens éprouvé de l'intrigue , de la mise en scène et dans le cas de ce roman :
dans la mise en place d'un univers tangible , saisissant et effarant.

Dans ce bouquin la Seine ressemble plus à l'amazone qu'au fleuve que nous connaissons ..
Paris est une ville tropicale et les crocodiles ne sont plus confinés au zoo de Vincennes .
La ville lumière héberge une conférence sur le climat alors que la terre est au bord de bouleversements climatiques irréversibles et mortels ( rien moins que la condition de venus ! ) .
L'économie et le politique sont dominés par de grands cartels internationaux qui ne sont pas nécessairement occidentaux .
Avec des populations paupérisées et fragilisées ( donc dureté et âpreté ) .
Bref : des drames , de la corruption , des rivalités politiques locales et internationales , du sang , du crime organisé à grande échelle , des services secrets .
Cette conférence est donc le lieu de tous les enjeux et dangers avec des modélisations du climat et les répercussions économico- géopolitiques .

Sinon pour ce qui est du refroidissement de la planète : qui fait quoi ? et comment ? et à quel prix ? et même les mafias s'impliquent …. Il faudra bien assurer la sécurité de tout ce gratin et de tous ces malfaiteurs et agents de renseignement .

Le contexte technologique du bouquin et les aspects prospectifs sont vraiment pas mal . Une réussite sur toute la ligne en fait que cette réflexion climatique et politique de SF , concernant un avenir assez proche .
Un thriller ( non dénué d'humour ) sur fond d'apocalypse annoncée et bien avancée .

Un incontournable roman SF pur jus : Bleue comme une orange
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« Bleue comme une orange » nous propose un futur proche (fin du XXIe siècle), après un réchauffement climatique conséquent. La montée des eaux a fait disparaître certaines régions, en a désertifié d'autres. La Sibérie est devenu une des régions les plus riches et productives de la planète.
Dans le même temps les états se sont largement effacés au profit des cartels. Deux idéologies s'affrontent : les bleus qui estiment que le réchauffement climatique risque de détruire la terre et de mener à un emballement la rendant inhabitable : la « condition Vénus » et les verts qui considèrent que l'évolution est naturelle et qu'il faut donc laisser se produire.
Chacun des blocs agit par idéologie mais aussi voire surtout pour en obtenir des avantages financiers. Nous suivons tout particulièrement deux personnages : Monique Calhoun agissant au nom de la « grande machine bleue » cartel qui tente de vendre, fort cher en en usant de n'importe quels artifices, le refroidissement artificiel de la planète et le prince Eric qui, au nom des « mauvais garçons » (une entreprise de mafieux relativement sympathiques même si avides d'argent), cherche à s'opposer aux intrigues de cette multinationale.
Une conférence d'une ONU largement dépourvue de tout pouvoir est convoquée au sein d'un Paris que le réchauffement a radicalement transformé. La Seine habite des crocodiles, les perroquets volent au sein de jardins tropicaux, le tout baigne dans un folklore cajun qui tente de compenser le fait que la Louisiane est sous les eaux. Ce sera l'occasion de confrontations, comme de plans plus ou moins sophistiqués visant à faire triompher ses idées mais aussi à s'enrichir.
*
Spinrad est un digne représentant de la New Wave en science-fiction. Ce mouvement, avant tout actif entre 1965 et 1980, cherche à donner plus de vie à ce genre. Cela se traduit par de nouvelles thématiques, plus politiques, par le fait d'aborder des sujets plus polémiques et/ou de société, par l'intégration du sexe dans un type de fiction jusqu'ici plus que frileux sur ce sujet mais aussi par un regard qui se veut plus psychologique et une approche littéraire et psychologique. « Bleue comme une orange » est une publication tardive pour ce courant puisque de 1999.
*
Ce livre aurait pu être un très grand roman de science-fiction. Les thématiques sont riches, entre une réflexion nécessaire sur un phénomène qui nous impacte tous, deux personnages que nous voyons grandir au fil du roman et la dénonciation des intérêts particuliers et autres manipulations cyniques des cartels. Un Paris adoré par l'auteur qui y vit depuis des années et transformé en lieu tropical est à la fois sympathique et dépaysant. Diverses scènes de sexe fort explicites ponctuant une histoire d'amour contrariée qui se construit entre les principaux protagonistes aurait pu achever de rendre cet ouvrage intensément vivant, sans oublier un couple de sibériens atypiques et au grand coeur semblant sortir d'un folklore littéraire russe.
Mais non.
- En effet le Paris tropical est attractif mais il est trop peu développé et a avant tout un aspect « carte postale".
-Les intrigues et autres « plans dans les plans » chers à Herbert peuvent possiblement perdre certains lecteurs, elles sont surtout très superficielles et donnent l'impression que les protagonistes, loin d'être de brillants manoeuvriers, sont au mieux d'une grande naïveté et au pire largement stupides. Contrairement à « Dune » où l'aspect mythologique rend cela sympathique ici le sentiment d'irréalisme l'emporte ce qui pose problème. En effet l'ouvrage se voudrait une réflexion lucide sur les manipulations effectives des cartels et autres intérêts particuliers.
- Les personnages secondaires, à commencer par les sibériens, sont plus grotesques et peu crédibles qu'attachants.
- le sexe explicite fera peut-être fantasmer un préadolescent mais, pour un lecteur plus averti, c'est le sentiment de ridicule qui l'emporte très vite. Or cette dimension est très présente dans ce livre.
*
Pour autant j'ai apprécié la tentative d'un roman « total », même si le résultat est loin d'être parfait. Spinrad est un bon écrivain et « Bleue comme une orange » se laisse lire sans déplaisir. Paris tropical, même peu convaincant, fera sourire les amoureux de cette cité et, surtout, ce livre de la fin du XXe siècle attire déjà l'attention sur divers aspects du réchauffement climatique (inégalités, régions inhabitables, modification des équilibres géostratégiques, risque que notre monde devienne impropre à toute vie humaine à terme entre autre). L'auteur analyse, avec une justesse certaine selon moi, le fait que différents groupes d'individus pourraient spéculer sur ces changements au lieu de vouloir veiller sur notre monde dans son ensemble. de là à, par exemple, imaginer un président des États-Unis qui voudrait acheter le Groenland il n'y a qu'un pas, même si cette divagation personnelle est sans doute outrancière. Pardonnez-moi, dans un excès de passion je m'égare.
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J'avais envie de voir ce que la littérature pouvait produire au sujet du réchauffement climatique. Bien que datant un peu, ce livre correspond à mon attente.

Fin du XXIe siècle, l'Afrique est morte, la Sibérie est un eldorado, bien des pays ont disparus sous les eaux, le capitalisme est dépassé, les frontières aussi. Les consortiums réunissants des citoyens-actionnaires ont désormais le pouvoir. Une conférence sur le réchauffement climatique qui auparavant se déroulait chaque année dans les Terres des Damnés va se passer à Paris, ville devenue tropicale. avec alligators dans la Seine et plantes luxuriantes.
Monique Calhoun du consortium de relations publiques Panem & Circenses est engagée pour s'occuper des sommités de la Conférence. mais son rôle va bientôt au-delà.

J'ai dû m'accrocher pour lire les premières pages mais après cet effort j'ai été entraînée.
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Livre assez obscur sur une terre profondément réchauffée, au mains de consortiums capitalistes qui ne reculent devant rien pour leurs profits.
Il est aussi question d'une vague histoire d'amour et d'érotisme.
Je ne sais pas pourquoi j'ai encore pris d'autres livres de cet auteur après le premier que j'ai lu et qui m'avait déplu...
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A la fin du XXIème siècle, le réchauffement accéléré de la planète a précipité la montée des eaux, a fait disparaître des régions entières de la surface de la terre et a transformé les régions chaudes en déserts brûlants, la Sibérie en nouvelle Californie et en véritable eldorado. Des millions de réfugiés climatiques sont montés au nord pour s'entasser dans des bidonvilles. La Terre est-elle sur le point d'en arriver à la « Condition Vénus » c'est-à-dire à se transformer en fournaise inhabitable suite à un emballement du phénomène ? C'est à Paris, devenue une cité tropicale avec palmiers, perroquets et alligators que l'ONU décide de réunir un ènième congrès sur le climat, mais cette fois avec le plus de faste possible car il faut alerter l'opinion et les dirigeants. Pourtant, on soupçonne de gros cartels multinationaux d'avoir tenté d'aggraver la situation pour mieux vendre leur technologie…
Nous sommes plus dans l'anticipation que dans la science fiction avec cet excellent livre qui nous montre vers quelles dérives nous entrainent certains. Formidablement bien écrit, rempli de personnages et de situations crédibles et intéressants, c'est une condamnation sans appel de l'ecology-business, des magouilles des multinationales, de la décadence de la société du spectacle, du dieu-pognon et du système mondialiste en général. le sort de la Terre se joue souvent entre orgies de vodka et de cocaïne et parties de jambes en l'air ! Les rires que l'auteur nous arrache valent à eux seuls le détour, et démontrent que le père de Jack Barron et l'Éternité, ex-enfant terrible des années soixante-dix, n'a rien perdu de ses qualités corrosives. Un bouquin majeur, passionnant, aux limites du thriller et du roman politico-social style Tom Wolfe. Décidément, Spinrad est un des plus grands écrivains américains « francophiles » actuels (il vit à Paris).
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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En 1999, la fiction pionnière, rock'n'roll et visionnaire du réchauffement climatique.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/27/note-de-lecture-bleue-comme-une-orange-norman-spinrad/

La sixième Conférence Annuelle sur la Stabilisation du Climat (CONASC) se tient à Paris, sous l'égide des Nations Unies. C'est la première qui ne prend pas place dans l'une des grandes métropoles surchauffées de ce qu'on appelle désormais, après plusieurs décennies de réchauffement climatique, les « Terres des Damnés ». Bien que cette instance internationale n'ait qu'un pouvoir limité d'amusement de la galerie, les deux grands blocs politico-économiques informels qui regroupent tout ce qui compte un peu sur Terre, en termes de pouvoir et d'argent, s'y affrontent à fleurets aussi mouchetés que possible. Les Bleus, chantres d'une coûteuse et donc ô combien rémunératrice géo-ingénierie tous azimuts, militent depuis des années pour un contrôle climatique permettant, si ce n'est un retour en arrière par rapport au réchauffement qui fait rage, au moins une véritable stabilisation. Les Verts défendent l'adaptation à tout crin, les terres brûlées et les cités englouties n'étant pour eux qu'un épiphénomène naturel, qui voit par ailleurs la Sibérie ou le Grand Nord canadien, désormais tempérés, comme sources d'une richesse mondiale toujours renouvelée, tandis qu'une ville comme Paris bénéficie désormais d'un fort agréable climat subtropical modéré. On mentionne rarement, dans les cercles qui comptent, l'existence de la Tierce Force, globalement minoritaire, considérée par ses détracteurs indifférents comme un ramassis de doux rêveurs et de mystiques prônant sobriété et modération comme levier de stabilisation des forces naturelles désormais largement mises en jeu.

À bord d'un bateau-mouche de grand luxe cerclant sur la Seine pour ses invités triés sur le volet, le prince Eric Esterhazy, hôte du lieu et émanation secrète du consortium des Mauvais Garçons (avec leurs subtiles définitions de la criminalité légale), et Monique Calhoun, employée de haut vol de la coopérative multinationale de relations publiques Panem et Circenses, vont tenter, en usant de toutes leurs ressources ô combien variées, de découvrir de quoi il retourne exactement lors de cette conférence à la fois banale et fortement inhabituelle, entre le modèle climatique mathématique éventuellement fort inquiétant du docteur Allison Larabee (qui indiquerait un risque réel de voir la Terre devenir Vénus à relativement brève échéance) et la présence fort haute en couleurs d'un couple de milliardaires sibériens, Stella et Ivan Marenko (qui voudraient mieux comprendre la solidité ou la fragilité de leur empire construit par le réchauffement).

Publié en 1999, traduit en français en 2001 chez Flammarion par Roland C. Wagner, « Bleue comme une orange » (dont le titre original, « Greenhouse Summer », était tout de même beaucoup plus directement parlant) fascine d'abord par la qualité de sa mécanique d'anticipation. Norman Spinrad, à partir des données du réchauffement climatique par effet de serre, alors déjà bien connues des scientifiques à l'intérieur et en dehors du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (le désormais célèbre GIEC, créé en 1988, dont le deuxième rapport, en 1995, celui ayant nourri le timide protocole de Kyoto de 1997, aura irrigué la rédaction de cette science-fiction-ci) mais restant encore négligées du grand public et, surtout, des décideurs politiques un peu partout, il brosse un tableau imaginaire absolument saisissant des réactions individuelles et collectives, au sein du capitalisme tardif, aux changements massifs du climat terrestre qui se sont déjà produits (au moment où se déroule le roman) et à ceux qui restent possibles, hypothétiques ou logiques.

Presque dix ans avant que le terme consacré de « climate fiction » n'apparaisse dans les écrits du journaliste et activiste Dan Bloom, « Bleue comme une orange », cinq ans avant la vaste entreprise analytique que représente la « Trilogie climatique » de Kim Stanley Robinson, notamment quant aux rapports entre la donnée scientifique et la prise de décision politique (et aux premières ébullitions de la géo-ingénierie, précisément), dresse un portrait résolument impitoyable d'une course à l'abîme menée collectivement au petit trot, en ayant passé aux pertes et profits les territoires « condamnés » (engloutis ou surchauffés au-delà de la capacité de survie humaine), et en se concentrant sur la saisie des opportunités d'adaptation (les « Verts » ici) ou de géo-ingénierie (les « Bleus » en l'occurrence), vingt-deux ans avant que Neal Stephenson ne nous propose son « Choc terminal » à propos des risques systémiques liés à la manipulation du climat à grande échelle (comme les étudie par ailleurs avec rigueur et pédagogie Holly Jean Buck et son « After geoengineering »).

Et notons au passage, parmi les nombreux signes terriblement prémonitoires disséminés au long de ces 300 pages, qu'Ignace, l'intelligence artificielle qui joue un rôle non négligeable à bord de la Reine de la Seine, le bateau-mouche crucial du roman, est avant tout issue des technologies de surveillance visuelle et auditive.

Comme si souvent, Norman Spinrad nous fascine ici par sa capacité rare à saisir quelque chose d'encore relativement ténu et à l'extrapoler à la dynamite narrative et au flamboiement rock'n'roll. Que la prévision sous-jacente soit totalement ou seulement partiellement erronée (comme dans « le Printemps russe ») ou au contraire terriblement juste (dans « Jack Barron et l'éternité », dans « Oussama » ou dans « le temps du rêve », par exemple), peu importe au fond : d'une part, le but de la science-fiction, contrairement à certaines idées reçues souvent véhiculées à tort, n'a jamais été de se substituer à la prospective ou au scenario planning, d'autre part, même lorsque l'anticipation ne trouve pas à terme sa cible « factuelle », le travail du tissu spéculatif et de la texture romanesque demeurent du plus haut intérêt. Ici, le « look & feel » post-cyberpunk est de très haute volée, comme d'ailleurs il l'est à la même époque chez William Gibson ou Bruce Sterling, bien loin des palinodies désemparées et souvent si maladroites des nombreux imitateurs de « Neuromancien » ayant tant peiné à s'extraire du décor initial.

On notera aussi ici à quel point Norman Spinrad, comme le Kim Stanley Robinson de la « Trilogie martienne », le Bruce Sterling des « Mailles du réseau » ou le Iain Banks du « Business » ou de « A Steep Approach to Garbadale », fait partie des auteurs relativement rares au sein de la science-fiction qui disposent d'une compréhension suffisamment fine des mécanismes de l'entreprise capitaliste contemporaine pour pouvoir en proposer des formes alternatives imaginatives et éventuellement crédibles (comment ne pas jubiler ici, à côté des formes corporate classiques, aux évocations de coopératives aussi étonnantes que Panem et Circenses, ou, davantage encore, les Mauvais Garçons : « Nous sommes les Mauvais Garçons, mais nous ne jetterions pas la planète dans les chiottes en tirant la chasse dessus juste pour nous en mettre vite fait plein les poches, fiston ! C'est la différence entre ces salauds de capitalistes prédateurs et nous autres, enfants bâtards de boucaniers romantiques et d'honnêtes gangsters ! »).
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La planète s'est réchauffée. Paris a pris des allures de Nouvelle Orléans, la tour Eiffel est agrémentée de lierre et les crocodiles sillonnent la Seine. La Sibérie fait office de nouvelle Californie alors que le Sahara gagne l'Afrique toute entière, la transformant en paysage vénusien…
Les climatologues ont réalisé que si l'on ne fait rien, la Terre attendra la condition Venus, c'est à dire inadaptée aux humains.

Les entreprises ont tout de suite réagi : elles proposent désormais des générateurs de nuages, des miroirs orbitaux et autres systèmes visant à modifier le climat d'un pays.
Mais…
Les hommes étant ce qu'ils sont, la climatologie est devenue la poule aux oeufs d'or. le camp Bleu, descendant des multinationales capitalistes, propose de refroidir un pays, alors que le camp Vert propose aux voisins de ce pays des systèmes pour contrecarrer les effets des pays voisins.

Monique Calhoun travaille pour Panem et Circenses, une société qui loue ses services aux autres. Elle est chargée de l'accueil des VIP, et de faire en sorte que les accords commerciaux voulus par leurs clients se concrétisent dans les meilleures conditions. Monique arrive à faire vendre un système d'irrigation à la Libye, même s'il n'y a aucun espoir de sauver le pays. C'est immoral, mais c'est son métier. Et elle se voit promue chef de l'organisation du sixième CONASC, autrement dit l'ONU. Ce congrès organisé chaque année dans les pays chauds vise à faire le point sur l'avancée de la condition Venus. Mais tout le monde sait bien que l'ONU ne fait rien dans ce domaine, et organise ce congrès pour donner l'illusion qu'ils y travaillent.
Or, ils choisissent Paris comme siège de leur congrès cette année…étrange, étant donné que Paris n'a pas trop à se plaindre de son climat, et que le principal but du salon n'est que commercial…
De plus l'ONU, dont les caisses sont vides, fait appel à Panem et Circenses pour l'organisation…et ne fait pas dans l'économie.

Sur la Seine, le prince Eric Esterhazy se pavane en accueillant la Jet Set sur son imitation de bateau du Mississipi, La Reine de la Seine. du moins en apparence. Car ce bateau est une mine de camera et micros reliés à un ordinateur à l'IA étonnante. Toues les conversations des grands de ce monde sont enregistrées, au profit des Mauvais Garçons, consortium né de la fusion des mafias.
La première tâche de Monique est de louer la Reine de la Seine pour le compte de la CONASC…

Spinrad signe avec « Bleue comme une Orange » un guide touristique du Paris tropical, au son des banjos qui ont supplanté les accordéons. L'habileté de l'auteur est d'avoir écrit un thriller prenant sur la forme, mais dans le fond, c'est une critique cynique du monde des manipulateurs. Les parallèles avec le monde d'aujourd'hui sont inquiétants.
L'intrigue est menée de main de maître, et elle n'est pas simple ! Les rebondissements sont légions, les personnages hauts en couleur. On prend un réel plaisir à suivre ce thriller politico-économique.
Lien : http://www.bibliazzy.com/ble..
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J'ai pris ce livre pour deux raison : connaître l'auteur du Rêve de Fer et de Jack Barron et l'éternité, et voir ce que la SF a pu prédire pour ce thème d'actualité qu'est le réchauffement climatique.
Bon autant dire tout de suite que la new wave vue par Spinrad donne un genre très spécial, et peut être aurais je dû me renseigner sur ce mouvement avant de lire son livre pour être moins déboussolée. La New Wave se place dans le renouvellement des arts des années 60-70 : des auteurs comme Michael Moorcock -Elric le necromancien-, Brian Aldiss, James Ballard, John Brunner (on peut rajouter Silverberg -l'oreille interne- et Zelazny -les princes d'Ambre- en marge) et Spinrad donc, vont revisiter la SF (et la Fantasy) en cherchant du côté des sciences humaines, dont la psychologie : finit les futurs radieux promit par l'Age d'Or, les futurs décrits sont plus proches, et surtout plus probables.
Leurs thèmes sont l'économie et ses multinationales omnipotentes, la guerre, la surpopulation, le consumérisme, le saccage de l'environnement... Et finit les tabous : la SF parles cul, devient violente, ose. de même au niveau du style : la SF New Wave va chercher plus dans la littérature que la science, et va jusqu'à l'écriture quasi expérimentale comme John Brunner dans Tous à Zanzibar.
Alors si Spinrad reste ici très sage au niveau de son écriture, on est tout à fait dans les thèmes de la New Wave. Bleue comme une orange (qui est une citation de Paul Eluard. Spinrad dédicace d'ailleurs ce livre "pour le peuple et l'exception français" -la faute n'est pas de moi) parle d'espionnage industriel, de cartels tout puissants, de sexe, et d'environnement bien sûr. Les personnages ont leurs états d'âmes, la psychologie est bien là.
Bon, c'est bien gentil tout ça, mais si la sauce prend, elle se lève bien mollement, et autant dire qu'elle a un goût très... ennuyant. Parce qu'on ne peut pas parler d'action, quand tout le livre se résume à des dialogues entres personnages et aux réflexions de ceux ci... le pire c'est peut être que les magouilles politico-économiques sont très obscure à mon goût, j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour commencer ce livre, et ce sans saisir certains éléments primordiaux (j'ai finit par laisser tomber).
C'est un livre qui demande vraiment un effort de la part du lecteur, on ne peut pas dire que Spinrad soit clair dans ses explications. Pourtant, on finit par entrer dans l'intrigue, et la conclusion de son histoire est pas mal. Je trouve très convaincant ce futur qui pourrait bien être en effet à la fin de ce siècles, et même surement avant.
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Bien que le livre se lise facilement, il manque cruellement d'un lexique pour éclairer notre lanterne. Il y a des Syndic puisque les états ont disparu, les Mauvais Garçons, les Bleus Bon teint (un petit côté Tintin), mais lorsque l'auteur parle de "condition Vénus", et autres dérèglements climatiques je suis complètement larguée. Seul point positif dans toute cette histoire à dormir debout, doit-on sauver la planète et quels profits peut-on en tirer? (to be or not to be...), La COP 350 nous le dira peut-être un jour, ...
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En conclusion, je n'ai pas été séduite par la narration de Norman Spinrad alors que les thématiques abordées aurait pu me plaire.
Lien : http://caput-mortuum.fr/bleu..
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