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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'horrible fait divers du gang des barbares dont l'auteur a simplement changé le nom des différents protagonistes .
Petite parenthèse , la jeune fille qui a servi d'appât dans cette affaire a récemment défrayé la chronique et a ruiné la carrière du directeur de prison où elle purgeait sa peine .
Morgan Sportès nous montre des jeunes immatures , attirés par le miroir aux alouettes de l'argent gagné facilement , des jeunes qui ne savent pas faire la différence entre réalité et fiction , qui vivent comme s'ils s'agissaient d'un feuilleton à la télé .
Présentés comme ' le gang des barbares ' c'est pourtant d'êtres humains dont il s'agit et certains même ont des regrets .
Mais qui est vraiment le commanditaire Yacef versus Yousouf ?
Un mythomane , un dangereux psychopathe ,?
En tout cas , au fil des pages , on se rend compte qu'il n'a aucune organisation , il croit dur comme fer que tout va se passer comme il l'a décidé , c'est également , le seul a vouloir la mort de la victime .
Après son horrible forfait , il essaye de se réfugier en Côte d' Ivoire , chez ses frères ( comme il le dit ) , comme si il n'avait pas pensé qu'actuellement il n'y a plus de distance qui protège les assassins . La facilité avec laquelle il est retrouvé donne froid dans le dos , et pose la question ' Ne pouvez -t-on pas sauver Elie ( Ilyan ) ?
La victime dès le début est ' l'autre ' , l'ennemi auquel on se s'identifie pas , dès que l'on a affaire à l'autre , la victime n'est plus une personne , on peut donc l'oublier , ' la nier ' , la frapper , la torturer .
Plus cela se passe mal pour la demande de rançon , plus Yacef torture sa victime . Certains de ses amis ont d'ailleurs peur de lui .
Et en tant que lecteur , on assiste impuissant à la montée de l'horreur , pris au piège par une lecture dont je me suis demandée ce qu'elle pouvait apporter , un malaise chez moi , une fascination morbide pour d'autres .
Je suis ressortie sonnée de cette lecture dont j'avais entendu des comparaisons avec Truman Capote et son livre ' de sang froid ' mais cela n'a rien à voir , car T. Capote essaye de voir l'humain derrière les monstres , le remords .
Ici , on est dans une énumération clinique, , glaçante .
Quelques éléments m'ont troublé , l'auteur décrit les lieux comme une banlieue qui a gardé un visage humain alors qu'on n'imagine plutôt un lieu déshumanisé .
Un témoignage implacable sur l'emprise s'un meneur sur un bande de jeunes , dur la place de l'argent ;. D'ailleurs , un jeune à qui on demande s'il aurait tué pour de l'argent , réponds oui spontanément , puis se rends compte et dit ' Je suis pitoyable '; un autre ' Tête de craie ' se retire avant la fin , en croyant ' gommer ' sa participation , il recommence sa vie à zéro ; la aussi dans une pensée magique , ' Je me retire , je n'ai donc rien fait , on ne pas vu . Ces jeunes sont incapables d'anticiper les conséquences de leurs actes . En prison , il prends conscience de ce qu'il a fait et éprouve des remords .
Une lecture éprouvante qui me hantera longtemps .


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Première impression juste après avoir refermé ce livre: du soulagement (de l'avoir terminé) et l'assurance de ne plus jamais lire un ouvrage d'une telle teneur. Comme le dit le résumé ci-dessus, il s'agit bien de retracer ce qui est passé par la tête d'un groupe de jeunes à la dérive, influencé par un pseudo "cerveau" manipulateur et dangereux. Je suis profondément choquée par ce que j'ai découvert, et bouleversée par la gravité des actes.
Le groupe en question ne se rend pas vraiment compte de l'horreur de ce qu'ils accomplissent. La plupart de ces jeunes sont sans aucun repères, certains sont sans emplois, d'autres travaillent mais gagnent peu et ne veulent pas "se lever à 6h du matin pour gagner 300 euros". Ils veulent tout, tout de suite. Et quand le "boss", Yacef dans le livre, alias Youssouf Fofana, leur propose de "soulever" un jeune, juif par ailleurs, donc forcément riche selon ses délires antisémites, on le suit, sans questionner, car le "boss" est un "Grand", il sait ce qu'il fait, on peut se faire de l'argent vite et bien. Et puis "l'autre" comme ils appellent la victime, ne sera pas gardée longtemps, on la relachera vite, puisque l'argent de la rançon arrivera vite elle aussi.

Horreur, ignominie, je crois qu'il n'y a pas de mot pour décrire le dégoût que m'inspire ces faits, car le motif véritable, après l'argent et l'appât du gain, est bien d'ordre antisémite. Si le groupe a choisi Elie (Ilan Halimi), c'est parce que le "boss" est pétri d'idées antisémites primaires.
La plupart, voire tous les jeunes du "gang des barbares" (le nom que leur a donné les journalistes), s'étaient convertis à l'Islam, assurant qu'ils avaient trouvé plus de réponses dans le Coran que dans la Bible, ou que l'Islam est une religion de paix. Sans nul doute. Sauf pour ces esprits à la dérive, qui prient comme de bons musulmans, mais séquestrent et torturent un homme en même temps, sans réaliser leurs actes. Peut-on juste parler de manque de discernement?

Un profond sentiment d'angoisse m'a gagné en lisant ces pages. Je travaille dans un collège de banlieue, et je côtoie des jeunes de 10 à 16 ans. Certains parmi eux m'ont déjà parlé d'aller au charbon, de gagner de l'argent facile, du "pourquoi s'emmerder à travailler alors que l'on peut se faire des thunes faciles." Oui, ...comment?

Enfin, d'où vient ce manque de distance critique, ce manque de discernement? Comment des gamins de 15 ans ont glissé dans cette histoire? Ne s'agit-il que d'être manipulé? Pourquoi considérer que certains "détiennent" l'argent et d'autres pas, en créant des discriminations nauséabondes (dans l'esprit malade de Fofana, les Juifs sont unis, detiennent l'argent, alors que les frères noirs et arabes sont traités comme des chiens et doivent se révolter.) D'où vient cette haine? Question bien naîve s'il en est, mais je me demande où prennent naissance de tels idées. Je suis horrifiée car j'ai déjà ressenti cet antisémitisme, même au collège, avec des jeunes de 15 ans. Notre travail en tant qu'éducateur prend ici tout son sens. L'éducation est sans doute la solution. Mais pour ce qui est du manque d'argent, de cette course après "le tout, tout de suite", que faire?

Je ne peux pas parler plus de ce jeune homme mort en 2006. Je suis sincérement bouleversée par cette histoire. Je suis partagée entre ce que m'a apporté cette lecture (découvrir le parcours du gang est interessant), et horrifiée d'avoir "vu" les faits, comme une voyeuse. Je pense que l'auteur a écrit ce livre dans un but journalistique, mais j'espère ne pas avoir participé à une machine à faire des sous sur le dos d'une famille endeuillée.
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Avec une précision extrême, Morgan Sportès décrit, parfois à la minute et à la rue près, la longue "préparation" d'un enlèvement qui se terminera par la tragique affaire Ilan Halimi. A la tête de ceux qu'on désignera par la suite comme "le gang des barbares", Yacef/Youssouf. Il veut faire un "gros coup pour de la thune", donc de préférence en rançonnant des "Feujs", supposés riches. Mais il tâtonne, brouillonne, teste quelques victimes, complices et "appâts" (des jeunes femmes pour aguicher le futur séquestré, l'attirer dans le piège).

Ce "reportage" est absolument effrayant, on est vraiment dans l'absurde, le sauvage, la violence poussés à l'extrême. C'est d'ailleurs ce que l'auteur exprime en interview, ce sentiment de gâchis, de mimétisme absurde (du ciné ? de la TV ?) dans cette quête de... quoi au fait ? de pouvoir ? de gloire ? d'argent facile ? d'occupation ? d'adrénaline ? Tout un troupeau de jeunes plus ou moins désoeuvrés dans l'obéissance aveugle d'un seul dingue, pour une poignée de billets.

Malgré l'intérêt indéniable de cet ouvrage, et en dépit de l'admiration que j'ai éprouvée pour Morgan Sportès, sa fougue face aux lycéens lors de la rencontre "Goncourt", je me suis longtemps demandé quel était l'objectif de ce livre. Je me suis sentie coupable de le lire pendant plus de la première moitié, agacée de continuer et réticente à le faire, comme si j'assistais vraiment à ces violences, ces "massacres" sans lever le petit doigt. Il s'agit de nous confronter à ce constat d'impuissance, pour nous dire que la société en général, et les jeunes défavorisés en particulier vont mal ? Oui, mais encore ???

La deuxième partie a enfin éveillé mon intérêt, lorsqu'on voit "le boss" perdre les pédales pour obtenir sa rançon, multipliant appels, mails, SMS aux parents de la victime, lesquels sont tragiquement pris entre le marteau et l'enclume (le bourreau et les conseils de la police, pas si judicieux que ça, ou entravés par des choix "politiques" ?).

Bref, un sentiment de malaise intense sur une grande partie de ce livre, et persistant longtemps après lecture, sans nul doute. le genre d'ouvrage qui me pousse à m'interroger sur mes attentes de lectrice. La réflexion ? oui. le sensationnel doublé d'une sensation d'impuissance totale ? non. Là on s'en prend plein la face et la réflexion bute comme un rat dans un labyrinthe, on ne voit pas de solution, c'est trop énorme, donc fortement dérangeant...
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Qui ne se souvient du triste fait divers, ayant défrayé la chronique et soulevé l'indignation de tous, celui de l'enlèvement,de la séquestration,des sévices infligés et de l'assassinat horrible (par Youssouf Fofana et son gang des Barbares) d'Ilan Halimi, jeune Juif appaté par une jolie fille?
Voilà le thème choisi par Morgan Sportes, auteur contemporain (Juif algérien par son père, catholique par sa mère) dont plusieurs des dix huit titres ont été traduits en plusieurs langues et dont L'appat a été adapté au cinéma par Bertrand Tavernier.
Dans Tout tout de suite, point de Youssouf mais un Yacef, point d'Ilan mais un Elie, mais tout autant de barbarie et d'ignominie.
Des faits précis décrits de façon journalistique.
2006.Une bande de délinquants de la banlieue parisienne kidnappe un jeune Juif, soit disant fortuné, et exige une rançon auprès de sa famille.De milieu modeste, cette dernière ne peut verser la somme réclamée.
D'une manière très méthodique, ce récit nous conte, avec force de détails et d'indices, les vingt quatre longs jours de détention de la victime, les agressions subies, les travaux de sape psychologique, les réactions diverses, l'horreur à l'état pur.
Comme dans tout phénomène de groupe, bien qu'obéissant au chef, certains se démarquent pour lui acheter à manger ou lui fournir des couvertures, mais la folie mégalomaniaque du leader l'emportant l'issue sera fatale.
Est-ce ça notre société, où la torture existe encore et où la mort d'un homme ne pèse rien ?
Des faits,de simples faits dénoncés sans prise de position, de la part de Morgan Sportes,mais un récit d'une insoutenable tension qui oblige le lecteur, lui, à s'indigner pour crier:"plus jamais ça!"
Le sujet choisi ne m'a pas plu, mais il est à signaler que Tout tout de suite a été sélectionné pour le prix Goncourt 2011.
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J'ai été bouleversée et un peu traumatisée par ce livre,je dois le dire.J'ai été contente de le refermer.
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Plus de trois cent pages relatant par le menu détail, un « conte de faits », une enquête policière, mais aussi une enquête sociologique (dissimulée) analyse sans jamais émettre un jugement, une société, la nôtre. Société multiraciale qui se forme à l'échelle de la mondialisation. Société qui avance peut être vers sa propre destruction. Cela se passe, ici chez nous pas très loin, en banlieue. Les gangs, la drogue, la délinquance, sous fond de « guerre de religions » (prétexte ou non ?). Les nouveaux diables : musulmans remplacent les anciens les juifs. La misère, sociale intellectuelle, culturelle les ghettos. Tout, tout est présent. Tout est dépecé, analysé, décortiqué, et l'on est tenté de crier : Assez, c'est pas vrai, c'est pas chez nous… Et pourtant.
Ce qui fait la valeur de ce livre, qu'il soit ou ne soit pas un roman littéraire, c'est qu'on aimerait bien qu'il ne soit que policier, qu'un roman-fiction. Mais hélas, l'impression de malaise qu'il donne ne peut nous tromper…
Je crois que Spencer nous alerte, nous demande de regarder de plus près (comme à son habitude) les faits-divers-qui-deviennent-réels.
C'est un travail de titan qu'il a entrepris et mené à bien à mon avis. Et je conseille vivement sa lecture.
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Voilà un livre très touchant, poignant, sur ce fait horrible survenu en 2006.

Le livre est scindé en deux parties : dans la première, nous prenons connaissance des différents protagonistes qui auront, de prêt ou de loin, touchés à cette affaire, nous avons accès surtout au chef du gang Yacef et à toutes ses anciennes opérations non réussies. Dans la seconde partie, nous suivons le kidnapping d'Elie et tous les événements qui ont conduit à son destin tragique.

L'auteur a fourni un travail énorme de recherche pour tout nous reconstituer dans les moindres détails.

Seulement voilà, certes, on ne peut pas rester insensible à cette histoire, mais je n'ai jamais réussi à rentrer dans le livre, faute de détails. En effet, en voulant vraiment tout nous reconstituer, l'auteur nous submerge en détails. Dès les premières pages, on est assailli par une multitude de personnages avec leurs noms et prénoms, mais aussi leurs pseudos, de quoi se perdre dès le début. Beaucoup trop de détails par exemple sur un parcours effectué en voiture où tout un paragraphe est écrit rien que pour nous donner le nom des rues !!! Beaucoup trop de répétitions aussi, bien que parfois, ça m'a permis de me retrouver parmi tous ces personnages. J'ai vraiment eu l'impression pendant ma lecture, que je lisais un quotidien de 379 pages !

Cependant, nous pouvons grâce à tous ces détails, avoir accès à la psychologie des différents auteurs de cet acte de barbarie. Non pas pour comprendre (aucun acte ne pourra justifier ce méfait), mais pour voir quelles séries d'événements ont conduit à cet acte sauvage.
Lien : http://labibliodenodrey.word..
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Il lui faut tout, tout de suite. Voilà ce qui le pousse à agir, à commettre des crimes, à voler, à menacer, à brutaliser.
Il est le chef du gang des barbares, clan qui a enlevé un juif dans une cité et qui demandait une rançon qu'ils n'ont jamais eu.

Voilà un livre bien sombre par son histoire qui malheureusement est réelle.
Dans toute la première partie, on nous explique les échecs qu'a essuyé le gang et qui a poussé leur chef à tenter plus que le simple trafic.
On s'aperçoit alors qu'il n'en ait pas à son premier crime, ni à son premier enlèvement, pourtant il continue ses forfaits qui vont de plus en plus loin.

On se rend compte à quel point Yacef (pseudo utilisé pour le livre) était obnubilé par l'argent et un désir de vengeance envers la société. Moins il a ce qu'il veut plus sa rage grandit et plus il part dans les extrêmes.

La seconde partie du livre, relatant l'enlèvement ainsi que les détails de la séquestration est très dure à lire par sa réalité.
On attend le moment où la police arrêtera enfin Yacef pour arracher l'otage de ses mains.

Les témoignages et les faits font la qualité de ce récit. L'auteur a su relater chaque détails de ce cercle vicieux où l'on se rend compte qu'un grand nombre de personnes sont impliquées mais ne font rien. Soit par peur, soit pour l'argent.

Les protagonistes allant de l'adolescent au père de famille, on ne comprend pas que personne n'ait dénoncé Yacef et l'horreur dans laquelle il les entraînait.

Un livre donc qui nous mène à nous poser des questions sur la nature humaine et sur l'enquête qui a été menée. Pourquoi un jeune homme sous-pretexte de sa religion aura eu à souffrir ainsi, pourquoi l'a-t-on laissé dans une telle situation et que personne ne l'a arraché à cet enfer?
Lien : http://lefauteuil.wordpress...
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Même si l'auteur qualifie ce livre de roman, c'est plutôt le récit de façon chronologique d'un enlèvement qui tourne mal. Et ce,basé sur un cas vécu. Étant du Québec le langage m'a rebuté quelque peu mais j'ai quand même saisi le sens des mots. C'est vraiment de la violence à l.état pur, dont le seul but est de récolter de l'argent acquis facilement. Ce qui n'était sensé n'être qu'un enlèvement , suivi d'une demande de rançon se transforme en meurtre. Dur à lire
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Sur les hauteurs de Belleville, rue des Envierges, juste en face d'une cité multiethnique, se trouve un troquet. Au vieux Belleville, le week-end on y joue des airs d'accordéon, on y chante, on y danse. Aux murs des photos de Piaf, Trénet,....La clientèle à majorité gauloise, a les cheveux gris. Quelques bobos s'y mêlent. On croirait voir les acteurs d'un film de Carné, en noir et blanc, qui continuent, outre temps, de jouer leur rôle dans un univers de signes décalés. En porte-à- faux.
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