Station Eleven

Bouleversant. La justesse de l'humanité esquissée à travers chaque personnage, chaque destin, chaque silence. Cette lecture fût d'une intensité rare pour moi, et pourtant voici un récit post apocalyptique qui parle de la fin du monde sans jamais vraiment la montrer. Avec une élégance, une douceur, une délicatesse infinie... Et tandis que l'on danse au bord du volcan, sur la ligne du temps, un pas en avant, deux pas en arrière, on est profondément heurté, touché, remué par la simplicité avec laquelle on nous parle de ce monde nouveau, bancal et retors, qui pourtant nous permet, au fil des pages, de voir celui que l'on habite encore d'un oeil critique. Car là où cette jolie troupe de théâtre itinérante se bat pour survivre et chanter la vie à sa façon, le monde laissé derrière elle nous semble tout à coup bien bruyant et névrosé.
Une découverte d'une poésie folle, à la construction intelligemment menée, faisant la part belle à des personnages gris et habités qui vous peupleront longtemps après la dernière page. Car à présent, chaque promenade me semble irrémédiablement teintée de couleurs nouvelles, qui me donnent accès à une fenêtre sur le monde que je n'aurais pu percevoir sans l'aide de la Symphonie.

Un véritable tremblement de coeur.

2015, pandémie mondiale
95% du genre humain rayé du globe en deux semaines.
Les survivants errent sur les routes, fondent de micros communautés, ressassent "le monde d'avant".

Une troupe d'acteurs et de musiciens itinérante se produit dans le Michigan, accrochée à Shakespeare comme au dernier vestige d'une civilisation engloutie.

L'auteur a un talent singulier pour jouer avec les espaces temps et les personnages, mêler l'intime et le collectif, agencer de multiples facettes avec une surprenante clarté.

J'adore !

Ce livre est terriblement prémonitoire sachant qu'il a été publié avant le covid. J'ai beaucoup apprécié cette dystopie car le thème y est abordé d'un point de vue tout à fait inhabituel, ce qui le rend particulièrement intéressant. C'est bien écrit, intelligent , et assez terrifiant tant c'est malheureusement réaliste. Toutefois, le côté sombre du roman est atténué par la poésie de l'écriture.

Encore un énorme coup de coeur.
Arthur, ancienne gloire du cinéma, acteur pour le Roi Lear dans un petit théâtre de Toronto, succombe sur scène, malgré l'intervention d'un spectateur infirmier, Jeevan, qui console une des petites comédiennes, Kirsten, avant de partir. Il reçoit alors le coup de téléphone d'un ami médecin qui l'alerte au sujet de l'extrême mortalité de la grippe de Géorgie, qui a déjà fait des ravages en Europe et qui débarque en Amérique du Nord. Jeevan fait alors d'énormes réserves, puis s'installe dans l'appartement de son frère, un ancien journaliste, handicapé désormais. Presque 20 ans plus tard, le monde vit sans électricité, les survivants organisés en communautés, et Kirsten appartient à une troupe ambulante de comédiens et musiciens, collectionnant les articles sur Arthur Leander et relisant sans arrêt une BD qu'elle ne sait pas avoir été écrite par l'ex du comédien… Allers-retours avant/après la pandémie, moments importants de la vie de différents personnages qui ont comme lien -fugace ou non- l'acteur, font de ce récit d'anticipation une lecture incroyable.

Un excellent roman centré sur une société postapocalyptique tout à fait réaliste, avec un point de départ similaire à celui de la Constellation du chien de Peter Heller : des années après que la quasi-intégralité de la population mondiale a été décimée par une pandémie de grippe, des survivants essaient de s'en sortir.
Les principaux atouts de ce livre sont ses personnages bien campés, crédibles et intéressants (en particulier Jeevan, Miranda et Clark, j'ai été moins convaincue par Kirsten) dans les vies desquels Emily St. John Mandel arrive à nous impliquer en seulement quelques lignes et une construction narrative originale par son absence de linéarité. Malgré des passages durs (dus en partie à la proximité que la catastrophe peut présenter pour les lecteurs post 2020), l'histoire n'est pas dénuée d'espoir et de poésie et j'ai été assez émue par sa fin.

Encore un récit de vie sur terre après une pandémie "grippale" me direz vous.
Sauf que, visionnaire, ou en tout cas très perspicace dans ses recherches et lectures, Emily St. John Mandel l'a publié en 2013.

On suit une caravane de saltimbanques, acteurs et musiciens, ils tournent dans l'Amérique d'après en jouant du Shakespeare. Ils sont jeunes et nés trop tard pour se souvenir ou bien au contraire ont vécu plusieurs vies. On navigue d'ailleurs entre l'avant et l'après pandémie. Forcément pour nous ça résonne fort dans notre monde d'illuminés qui semble n'avoir rien appris. C'est poétique. Touchant. Triste et joyeux à la fois. Pour ceux qui comme moi ont découvert l'autrice avec la mer de la tranquillité, les deux livres sont liés et c'est chouette de pouvoir faire les ponts entre ces deux histoires. de voir qu'elle a puisé dans Station Eleven de quoi créer la mer de la tranquillité. A moins que tout ne soit virtuellement lié.

J'ai lu récemment quelque part mais je ne sais plus où (vive la mémoire de poisson rouge de nous, zombifiés des écrans) que l'attrait populaire des mondes post apo dans la culture résultait peut être du fait que, malheureux dans notre present, on espérait que tout s'effondre pour pouvoir recommencer à zéro (je crois en l'écrivant que c'était dans Eutopia de Camille Leboulanger) (dans ta gueule monde de smartphone à la khon). Je pense au contraire qu'on est tous lucides et qu'on crève de trouille et l'enfant en nous a besoin d'être rassuré en ce disant que malgré tout, si un jour tout craque, ça va (à peu près) bien se passer.
Et c'est sûr que si aux manettes de ce monde on avait plus d'écrivains et de rêveurs et moins de gros bill au kiki tout dur, on aurait au moins un peu plus d'espoir. En attendant on a des livres comme celui là, qui trouvent le beau parmi les décombres, qui s'arrêtent sur ce qui pousse au milieu des ruines. Et j'ai beaucoup aimé les suivre ces personnages là. Dans leurs vies et préoccupations, dans les liens qu' ils ont tracés et ce qui perdure même quand il a fallu tout recommencer.

VO

Je me suis plongée à l'aveugle dans ce roman, sans trop savoir de quoi on allait parler, sans avoir fait plus de recherches. Je me suis donc laissée surprendre par les évènements, par ce monde apocalyptique où survivre demande une force exceptionnelle, beaucoup de talent, ou une certaine folie. J'ai apprécié le style de l'auteure, ainsi que les différents personnages même si la fin m'a laissée sur ma faim. J'ai particulièrement apprécié l'un des thèmes utilisés dans l'oeuvre, qui montre bien cette montée de la folie chez certaines personnes et la façon dont d'autres l'utilisent pour leur propre plaisir.
En somme une bonne surprise, je me suis laissée emmener dans l'aventure.

après une pandémie dévastatrice un groupe de musiciens acteurs se déplace de ville en ville . Pour certaines d'entre elles des illuminés ont pris le pouvoir , etc
Rien de très nouveau , peut être faut il être un adepte de shakespeare pour adhérer à ce récit ? ce n'est pas mon cas .
un fil conducteur , la vie de l'acteur Arthur (qui joue du shakespear , on l'aura deviné) , mort au début de la pandémie , mais qui revient plus comme un cheveu dans la soupe que véritablement de façon utile.
C'est plutot bien écrit , donc ça se lit , sans plus.

J'ai beaucoup aimé ce roman alors que je ne suis d'habitude pas très attirée par la SF, mais là, j'ai trouvé l'écriture singulière, claire; ce roman met en scène de très bonnes idées et n'est jamais plat ou ennuyeux alors que son ambiance est calme et le sujet potentiellement anxiogène. Je l'ai lu en anglais.
La survie après l'épidémie (pour le côté anxiogène), la troupe Shakespearienne intinérante, la BD, ...
Sa structure est bien ficelée, on ne suit pas une chronologie, ce que j'aime bien, mais qui peut vite me faire complètement sortir de l'histoire si c'est mal fait.
Il y a sûrement un mot qui décrit cela: lorsque les personnages se retrouvent connectés les uns aux autres au fur et à mesure que se déploie le récit.
Franchement, je le conseillerai notamment à des gens qui ne sont pas fans de SF car ici c'est “légèrement SF”, pour explorer ce genre!

Station Eleven d'Emily St John mandel aux éditions Payot&Rivages

Vingt ans après une épidémie de grippe fulgurante qui a décimé quasi toute l'humanité, une troupe d'artistes itinérante va d'une communauté de survivants à une autre pour leur jouer Shakespeare et Beethoven. 🎭🎼

Vision douce-amère et mélancolique d'un futur post-apocalyptique où tout est encore à reconstruire, Station Eleven utilise comme fil conducteur le comics du même nom, et tous les personnages qui lui sont liés (Arthur Leander l'acteur hollywoodien mort sur scène, Miranda sa première femme, Jeevan l'ex-paparazzi, Kirsten, Clark... ).
Le récit est éclaté entre leur histoire avant la pandémie ayant ravagé la civilisation, et 20 ans après, où les périodes de violence sont déjà passées et où chacun essaye de se reconstruire une vie. 🦠
Les personnages sont profonds et attachants, l'histoire est crédible et bien menée, le rythme est changeant, tantôt intense, tantôt calme, et pourtant on ne peut pas lâcher ce livre qui est un véritable page-turner !
Un bon livre de SF pour ceux qui n'aiment pas la SF.

Il paraît qu'une série en a été tirée, je suis curieuse de la découvrir 😊