Varg Veum, détective privé à Bergen, est contacté par l'avocat William
Moberg pour filer sa femme qu'il soupçonne d'infidélité. Par principe, Varg Veum refuse l'affaire. Mais quelques jours plus tard, il reçoit la visite d'un certain Ragnar Veide, qui lui demande de retrouver sa soeur. Et par la plus étrange des coïncidences, la photo que lui présente Ragnar Veide est celle de la femme de
Moberg. Sa soeur est donc immédiatement retrouvée, mais Veide ne se contente pas de ce résultat. Il demande également à Varg Veum de la suivre pour en savoir plus sur son mode de vie. Cette fois Varg Veum accepte la mission, mais après quelques jours de filature, la jeune femme est retrouvée assassinée…
Roman du norvégien
Gunnar Staalesen,
le loup dans la bergerie inaugure la série des Varg Veum. On y découvre un héros récurrent dans la lignée de Sam Spade et Philip Marlowe. Renvoyé des services de la Protection de l'enfance pour avoir bousculé un dealer, Varg Veum est devenu le seul détective privé de Bergen, la deuxième ville de Norvège, située entre mer et montagne.
De la vie privée de Varg Veum, nous n'apprenons pas grand chose dans ce premier roman. Nous devinons qu'il a la trentaine et nous savons qu'il a été marié et a un petit garçon de presque cinq ans qu'il voit un dimanche sur deux. Mais Varg Veum est avant tout un solitaire, qui carbure à l'aquavit. Ses motivations dans l'exercice de sa profession de détective sont extrêmement nobles. Alors qu'il travaillait à la Protection de l'enfance, il s'est beaucoup occupé d'adolescents toxicomanes et la lutte contre les trafiquants de drogue est restée son principal cheval de bataille. C'est d'ailleurs pour cela qu'il refuse la première filature que lui propose l'avocat
Moberg, car il ne souhaite pas se mêler de la vie privée des gens. En revanche les affaires qui l'intéressent rejoignent souvent son ancien métier, comme la recherche d'adolescents fugueurs. Dans
le loup dans la bergerie, l'affaire qu'il accepte semble différente, mais très vite il replonge dans le même contexte social entre drogue et prostitution.
Varg Veum est aussi un narrateur des plus agréables, car il ne manque pas d'humour. J'avoue apprécier particulièrement ses portraits.
Ce premier roman de la série, qui a déjà plus de trente ans, ressemble à ses modèles américains et nous paraît aujourd'hui très classique. Mais l'histoire se tient, le héros est sympathique, plein d'humour, avec le sens de la formule… Pour toutes ces raisons, il va me falloir retrouver très vite
Gunnar Staalesen avec un autre titre.