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3,8

sur 365 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aujourd'hui je vous donne rendez-vous dans un village un brin atypique puisqu'il n'a ni église ni cimetière et c'est bien dommage car « le doux tintement des cloches réjouit les âmes en peine ; le glas porte avec lui des nouvelles de l'éternité » enfin ça c'est l'auteur qui le dit.
Et ce ne sont pas les seuls particularités de ce village car il est composé de « centenaires rigolards » et de toute une galerie de personnages plus déjantés et particuliers les uns que les autres.

JK Stefansson dresse huit portraits au fil des chapitres et pour vous appâter un peu voici une petite liste :
Un directeur de l'atelier de tricot qui rêve en latin et va en faire sa carrière et qui ne jurera plus que par les constellations et les trous noirs.
Jonas qui voit et peint des oiseaux partout et transforme la vie des habitants avec ses pinceaux.
David le fils du directeur latiniste qui lui est en bisbille avec quelques fantômes.
Et mon préféré Kjartan qui va céder à la tentation de la chaire.
D'anecdote en anecdote la vie du village s'impose et la galerie de personnage prend vie
Des liens connus ou secrets se tissent.

On ne reste pas au ras des pâquerettes, non on voyage aussi dans le cosmos et l'on approche les trous noirs.
Ne cherchez pas d'inutiles rebondissements, la vie s'écoule, chacun poursuit ses rêves mais l'auteur balaie tout ce qui fait notre vie quotidienne : la peur, la perte et le manque, l'amour, la douleur ou la joie, la solitude ou l'échange.

C'est la comédie humaine à l'islandaise dont le caractère universel ne vous échappera pas.
Pourquoi j'ai aimé ce livre ?
Parce que JK Stefansson a l'art du paysage chevillé à l' écriture
J'ai aimé la truculence et la bonhomie de ses personnages hilarants.
J'ai aimé les adresses aux lecteurs que émaillent le récit et qui sonnent tellement justes
Parce que j'aime le pays des fjords au climat aventureux
Parce que l'humour est présent tout du long
Parce que l'auteur nous parle des incertitudes de l'existence, des bifurcations qui se présentent, des erreurs possibles, bref de la vie !

Parce qu'il m'a rappelé les Racontards de Jorn Riel qui m'ont fait passer de tellement bons moments
Il tente de nous dévoiler le mystère de l'existence « ces recoins sombres parfois aussi vastes que des palais »

Parce qu'au bout du compte il n'y a que l'amour « cet oiseau qui vous entame constamment le coeur » alors « Qu'importe le tumulte du monde, l'avènement et la chute des civilisations, le hasard et le néant, si on n'a pas de lèvres à embrasser, une poitrine à caresser, un souffle qui vous emplit les oreilles. »

Le style est cocasse, drôlatique même, parfois un brin caustique, souvent plein de poésie et toujours bienveillant.
L'écriture singulière de cet auteur est très reconnaissable et magnifiquement mise en valeur par une traduction parfaite.
Merci Monsieur Boury
Si vous ne l'avez jamais lu je vous recommande sa trilogie magnifique
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Jón Kalman Stefánsson saisit pour nous des instants de vies dans un petit village islandais qui n'abrite ni cimetière ni église et dans lequel il ne s'y passe, en apparence, pas grand chose. le temps s'y écoule comme il doit s'écouler, il impose sa marque sur ses paysages, sur son économie, il trace sa route. L'auteur s'interroge sur le sens de la vie et en se faisant le chroniqueur de ce petit village islandais, en nous racontant les histoires de ses habitants, il nous offre un semblant de réponses. Pourquoi vivons-nous ?
« Il y a tellement de choses que nous ne comprenons pas, et nous redoutons parfois de poser les questions qui nous dévoilent et nous exposent, entièrement nus, aux yeux du monde. »

À travers les portraits des habitants de ce village, c'est une description universelle de l'humain que nous lisons, avec ses mystères, ses chimères, ses fantômes, ses joies, ses peines, ses doutes, ses angoisses, ses rêves, ses pertes, ses jalousies, ses vengeances … parfois à la limite de la raison. Parmi ces habitants, il y en a un « qui porte la voûte céleste dans sa tête », un hurluberlu Astronome qui rêve en latin, il y a Ágústa, une postière bien fouineuse, Elísabet, une jeune femme séduisante qui suscite jalousie dans bien des chaumières, il y a Davíð, un jeune homme doux et rêveur qui se prend dans les filets d'un premier amour, Jonas, capable de transformer le monde grâce à ses pinceaux … et tant d'autres qui ont su m'émouvoir, me bouleverser. Connaît-on vraiment quelqu'un ? Nous « ne percevons la plupart du temps que la surface sous laquelle se déploient des mondes dont nous ne soupçonnons même pas l'existence. »

Jón Kalman Stefánsson raconte la vie, la mort, l'amour, la passion, il raconte aussi notre monde d'aujourd'hui, celui où tout va plus vite, où l'on ne prend pas ou plus le temps de prendre le temps, où nous devenons impatients, un monde qui se dérobe sous nos pieds.

« le temps passe, nous vivons, puis nous mourons. Mais qu'est-ce que la vie ? La vie, c'est quand Jónas pense à la courbe de l'aile d'un oiseau, c'est quand il s'endort, bercé par la respiration profonde de Pórgrimur, oui, c'est tout à fait ça, mais pas uniquement. Et quelle est la largeur de l'espace qui sépare cette vie de la mort, d'ailleurs cette espace existe-t-il, et si oui, quel nom lui donner ? Doit-on le mesurer en kilomètres ou en pensées, certains peuvent-ils se glisser dans cet interstice - où ils avanceraient et reculeraient à leur guise ? »

Il y a de la lumière dans les écrits de Jón Kalman Stefánsson, une lumière intérieure douce et tamisée, scintillant de poésie.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Je termine Lumière d'été, puis vient la nuit, de Jón Kalman Stefánsson, cette chronique villageoise qui aurait pu durer encore longtemps mais que j'ai trouvée un peu longue, par moments.
C'est un habitant de ce village islandais de quatre cents âmes qui raconte. L'auteur lui-même ? Sûrement. Ici, loin de Reykjavik, la capitale, il n'y a rien pour distinguer le village, même pas d'église ni de cimetière. Par contre, on y vit très vieux et les abattoirs, la laiterie, la Coopérative et l'Atelier de tricot sont très actifs.
Au cours de ma lecture, j'ai croisé beaucoup de personnages, me suis perdu un peu avec tous ces noms islandais auxquels je ne suis pas habitué. Alors, je me suis laissé bercer par ces histoires racontées en huit chapitres divisés en plusieurs mouvements. S'il y a un petit port avec quelques cinq cents habitants répartis dans les fermes alentour.
Ces hommes et ces femmes partagent une vie rude et le moindre événement attire attention et commérages comme Águsta, la postière si indiscrète sait bien lancer.
Tout comme avec le Directeur de l'Atelier de tricot devenu soudain passionné pour le latin et l'astronomie. On l'appelle alors l'Astronome et il se met même à donner régulièrement des conférences. Hélas, L Atelier qui fabriquait chaussettes, chandails, bonnets, moufles, gants, ferme subitement. Sur l'ensemble du personnel, cinq femmes ne retrouvent pas de travail et vont tenter de se venger.
Les femmes, justement, tiennent un rôle important. L'auteur sait les décrire de manière très sensuelle tout en étant parfois cruel pour certains détails physiques. Elles attisent les sens des hommes et cela peut déclencher des catastrophes, même si, ici, on sait tout remettre dans l'ordre afin que la vie continue tout de même.
L'auteur que j'avais déjà apprécié dans Ásta, ne se contente pas de conter ces destinées à la fois ordinaires et extraordinaires, il saupoudre très judicieusement des réflexions sur notre monde, sur nos modes de consommations, sur nos façons de vivre et de passer le temps.
Ce sont ces réflexions que j'ai le plus appréciées au fil de ma lecture regrettant parfois d'abandonner certains personnages alors que leur histoire ne semble pas terminée.
Qu'elles s'appellent Helga, Elísabet, Báva, Harpa, Sigriður, Asdís, Kristin ou encore Þuriður, leur sort est émouvant, leur recherche d'amour pas toujours récompensée.
De leur côté, les hommes, jeunes ou vieux, heureux ou pas en amour, se mettent souvent à boire mais Jonas se révèle peintre de talent, Davið est un bon violoniste alors que je croise Hannes, Finnur, Þorgrímur, Kjartan, Matthías, Jakob et Benedikt. Tous m'ont fait partager un peu de leur vie dans ce climat islandais si rude où les nuits d'hiver sont interminables mais où l'été fait surgir fleurs et fruits en abondance.
Quand, dans les locaux abandonnés de l'Atelier de tricot, Elísabet crée le Tekla, le premier restaurant jamais inauguré au village, les habitudes changent, la vie devient plus gaie. Mais celles que l'auteur nomme « les dix mains », veillent, remuent le maire, portent plainte. C'est l'occasion de voir débarquer Áki, un enquêteur dont l'aventure finit de façon bien savoureuse.
Lumière d'été, puis vient la nuit, sélectionné par le Prix des Lecteurs des 2 Rives 2021 est donc un livre foisonnant d'histoires différentes, d'histoires gaies ou tragiques, une bonne lecture pour s'imprégner d'un mode de vie bien différent du nôtre et pourtant relativement proche.

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L'histoire se déroule dans un petit village des fjords de l'ouest, un village sans église et sans cimetière où la proportion d'octogénaires est plus élevée que nulle part ailleurs en Islande, autre particularité du village.

En huit chapitres, c'est l'histoire des habitants à travers quelques-unes des figures des villageois qui nous est contée. Ces vies à la part parfois irréelle seront reliées entre elles par le narrateur.

Le premier portrait est celui du directeur de l'Atelier de tricot, dont la femme est si belle, qui roule en Range Rover et qui se met à rêver dans une langue qu'il ne connaît pas, le latin, lui dira le médecin. Ce rêve va métamorphoser sa vie… Il plaque tout et n'aura de cesse de scruter les étoiles. le directeur devient l'Astronome !

Il y a Jonas, ce jeune garçon timide et fragile, hypersensible, passionné par le monde des oiseaux, fils de Hannes, colosse et policier du village.

Il y a également Kjartan et David, le fils de l'Astronome, tous deux employés à l'Entrepôt qui vont avoir à faire aux fantômes…

Il ne faut pas oublier Ágústa, la postière extrêmement fouineuse qui n'hésite pas à ouvrir les lettres des villageois, devenant ainsi « le principal organe de presse du village » et d'autres encore.

Il ne faut pas croire que Jón Kalman Stefánsson s'est contenté de dresser une série de portraits. Ses personnages, il les fait évoluer, se métamorphoser, partir, revenir, rêver, fantasmer, au gré des saisons et des rudesses du climat. Il plonge véritablement dans le coeur de leurs âmes.

La force du roman tient au fait que le narrateur, en l'occurrence, l'auteur nous amène à réfléchir, tout au long de notre lecture à la difficulté de connaître son semblable, à se connaître soi-même, à la place que nous occupons sur terre et plus largement dans le cosmos, et sur le sens de la vie. Ne nous pose-t-il pas, par exemple, et ceci dès les premières pages, cette question : « Avez-vous jamais réfléchi au nombre de choses qui tiennent au hasard, toute la vie peut-être ? »

En cela Lumière d'été, puis vient la nuit est un vrai roman philosophique.
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D'emblée le narrateur, observateur omniscient, prévient le lecteur que, dans la bourgade islandaise de quatre cents âmes dont il va nous raconter l'histoire, il ne se passe rien ou presque. L'endroit recèle pourtant quelques singularités. Il n'abrite aucun cimetière ni église, l'espérance de vie y est plus élevée qu'ailleurs et certains de ses résidents choisissent, sans qu'on sache pourquoi, de changer de vie. A l'instar de celui qu'on surnomme l'Astronome, personnage fil rouge du roman, qui abandonna femme, enfants et métier, apprit le latin et devint « plus proche du ciel que de la terre ».
Dans cette chronique villageoise, Jon Kalman Stefansson sonde le coeur des habitants, leur solitude, leurs secrets, leurs désirs, leurs amours, leurs pulsions, leurs regrets... Pour faire revivre les morts et ne pas les oublier, les fantômes s'invitent parfois dans leurs existences.
Avec en arrière-plan un territoire rugueux où les hivers s'éternisent, l'auteur de la magnifique trilogie inaugurée avec « Le coeur de l'homme » nous adresse, avec sa patte poétique et mélancolique, un message universel sur le sens de nos destins, sur leur finitude, leur inanité, leur vacuité, sur la frontière ténue entre la vie et la mort et sur l'entêtement de l'humanité à détruire son environnement et à courir après des chimères au lieu de se poser « pour écouter la pluie ».
J'avoue cependant m'être parfois égarée dans le récit et ne pas avoir été touchée par certains personnages. En revanche, la fin est très belle.

EXTRAITS
- Nous jacassons à longueur de temps sur des choses sans intérêt, le diamètre des pneus, puis nous mourrons.
- Celui qui pleure à un enterrement, pleure également sa propre mort et en même temps celle du monde, parce qu'à la fin tout meurt et il ne reste rien.
- le rêve d'un monde meilleur s'est assoupi dans le canapé dernier cri.
- Un jour, tout se change en souvenirs et vous voilà mort.

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Un petit village islandais, quatre cents habitants qui mènent une vie « normale »
Mais qui n'a jamais connu des moments de joie ou de tristesse? Qui n'a jamais vécu quelque événement inhabituel ? Qui a ses certitudes mais a quelquefois rencontré le doute ? C'est tout cela que nous raconte ici Jon Kalman Stefansson.
On pourrait dès lors croire à un roman plutôt banal, mais que du contraire, grâce au talent de l'auteur, qui dans chacun des huit chapitres met l'accent sur un personnage différent. Il le fait avec beaucoup d'humour, et de plus en plus de poésie au fil des pages. Entre chacun de ces chapitres, Stefansson nous livre en deux trois pages ses sentiments sur tout et sur rien, sur le sens de la vie, sur ce monde que nous sommes en train de détruire, sur l'être humain qui ne parle plus, scotché devant sa télé, et qui espère se consoler de tout en buvant encore et encore. On sent poindre la nostalgie, voire un pessimisme atténué par la beauté de la nature.
C'est aussi le style de l'auteur qui a contribué à me faire apprécier ce roman. Un style vivant et drôle qui s'attarde parfois en de plus longues phrases pour décrire une action ou pour rêver aux images qui lui passent par la tête.
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Dans Lumière d'été, puis vient la nuit, le récit à la première personne ; un narrateur nous raconte la vie dans son village d'environ quatre-cents âmes, perdu au fin fond de l'Islande.
Si j'ai apprécié l'ensemble, j'avoue avoir été très déroutée en débutant cette lecture et, même après m'être habituée, la gêne revenait ponctuellement. Il s'agit de la ponctuation. Je ne sais pas si c'est parce que c'est un calque de l'écriture (j'entends qui inclus la ponctuation) islandaise ou si c'est propre à l'auteur ou même à la traduction, mais il n'y avait pratiquement que des virgules et des points. Et le gros problème était surtout que, là où nous aurions volontiers mis un point ou un point-virgule, c'était simplement une virgule ; là où nous aurions terminé une phrase, celle-ci se poursuivait. Aussi, il y a très peu de dialogues et ceux-ci sont souvent intégrés au reste de la narration (sans aucun guillemet). Alors oui, ça perturbe, je ne suis absolument pas habituée à ce genre d'écriture et probablement que vous non plus. Pour autant, est-ce désagréable à lire ? Pas du tout. C'est vrai que c'était pour moi assez inédit mais j'étais tellement prise dans la vie des villageois et villageoises ! Et je me suis habituée à parfois lire une phrase et, ah non, attends, là, c'est comme si la virgule était un point, OK. Cela ne m'a même pas freinée dans ma lecture, c'est dire ! Enfin, probablement que si, lorsque j'ai lu les premières pages mais, comme pour tout, une fois qu'on a compris le truc, ça roule comme sur des roulettes.
Un dernier point concernant la narration car je sais que cela peut en dérouter parmi vous, voire complètement gêner, c'est que l'on nous raconte une histoire (celle du village) au sein de laquelle il y a plusieurs histoires (celles des villageois·es), parfois antérieures, et le passé et le présent se mélangent fréquemment. Quel présent, d'ailleurs ? Nous comprenons que c'est au tout début des années 2000 mais nous n'avons à ce sujet pas d'indication de temps précise.
Passé ce point, parlons maintenant des personnages ! L'histoire, je vous l'ai dit, c'est la vie d'un village. Rien de palpitant a priori, et rien de neuf à l'horizon si ce n'est que l'histoire se déroule dans la froide Islande. En dehors du mystérieux narrateur (« mystérieux » car nous ne savons pas qui il est, à part un villageois établi là depuis un certain temps, semble-t-il), auprès de qui nous restons tout au long de notre lecture, les autres protagonistes apparaissent régulièrement, parfois centraux dans le récit, d'autres fois juste présents dans le décor. Je pourrais vous parler de chacun d'entre eux individuellement mais, en vérité, je n'y vois pas d'intérêt, je pense qu'il est mieux de les découvrir en lisant le roman. Toutefois, je voulais juste souligner qu'ils ont tous un quelque chose d'intéressant, de prenant, d'attachant. On ne peut pas rester insensible à leurs aventures sentimentales, aux changements de vie, aux frayeurs et cauchemars qui les hantent… En fin de compte, ces personnages qui peuvent nous sembler si singuliers font écho en nous, et cela parce qu'ils sont très humains. Ils ont leurs torts et leurs travers, mais ils ont aussi leurs blessures, leurs joies, leurs désirs et tout cela nous guide à travers le roman. En fait, ils sont comme nous, malgré leur aspect romanesque, bien entendu.

Finalement, bien que je ne sache pas si je me souviendrai de cette lecture dans quelques années, c'est quand même un roman qui m'a plu, qui m'a fait passé un bon moment et dont certains récits ont été vraiment marquants. Je vous recommande donc Lumière d'été, puis vient la nuit, une lecture plaisante et dépaysante.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Ayant conservé un souvenir précis de Entre ciel et terre, j'espérais retrouver dans Lumière d'été la veine poétique de J.K. Stefásson. de ce point de vue, j'ai été un peu déçu, sans doute parce que la barre avait été placée bien haut "entre ciel et terre". En revanche, le savoir-faire dont l'auteur fait déjà preuve dans ce premier roman (qui a été publié plusieurs années avant Entre ciel et terre et Asta) est réellement impressionnant.

Il y a du Garcia Marques chez Stefásson, que je considère comme un auteur "latino-islandais" en quelque sorte. Chez ces deux écrivains, le sublime côtoie le burlesque et dans les deux cas nous sommes dépaysés et intrigués par ceux qui vivent sous un climat très différent du nôtre. Leurs personnages sont fortement typés, souvent caricaturaux et les situations cocasses ou étranges, mais tout cela sert de support à une réflexion sur la vie de couple et celle du solitaire, sur la vie et la mort presque sans avoir l'air d'y toucher.

Un village si petit qu'il n'y a ni église ni cimetière et où la factrice lit toutes les lettres, un directeur d'atelier de tricot qui se prend à rêver en latin, des femmes au fort tempérament, trois cartes postales envoyées en six ans par un enfant du pays, du sexe et de l'alcool en surabondance, des rires et des larmes, des situations gaillardes et/ou dramatiques : tous ces ingrédients maniés avec brio composent une fresque étonnante et décrivent un microcosme attachant.

le lecteur est littéralement immergé dans la vie de ce village finlandais par l'usage du "nous" dans le récit. La traduction est remarquable, vive et fluide. le plaisir de la lecture est donc garanti.

Les Islandais n'ont pas fini de nous séduire !
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Un village sans église ni cimetière mais aux habitants certes peu nombreux (400 âmes) mais parfois surprenants. L'auteur va nous conter quelques-unes de leurs histoires de sa plume si poétique. C'est lent, parfois surprenant, toujours plein de bienveillance et si humain. On retrouve dans ce petit village des thèmes universels : l'amour bien sûr, la jalousie, la différence, la mort et ses manifestations occultes.
J'ai cependant regretté de ne pas retrouver plus de lyrisme et de descriptions de l'Islande et de ses manifestations climatiques extrêmes, telles qu'elles étaient décrites dans entre ciel et terre, qui reste pour l'instant mon préféré de l'auteur.
Merci aux éditions Grasset pour ce partage #Lumièredétépuisvientlanuit #NetGalleyFrance
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C'est l'histoire simple d'un village et de certains de ses habitants. Ça aurait pu être très banal. Mais c'est beau, doux, poétique, nostalgique mais peut-être un peu de longueurs. J'ai particulièrement aimé les deux premiers « chapitres » avec des phrases en sujets de dissertations et qui contiennent finalement tous les fils conducteurs de cette histoire . En fin de compte, la solitude n'est-elle pas l'héroïne de ce livre ?
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