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3,81

sur 360 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Parfois, très rarement, il arrive lorsqu'on referme un livre après l'avoir lu, qu'on se dise « Je crois que c'est la chose la plus belle, la plus forte que j'aie jamais lue et que je lirai jamais ».
Je viens de ressentir cette sensation, je suis dans cet état d'émotion, bouleversé comme j'ai l'impression de ne l'avoir jamais été par un roman.
« Lumière d'été, puis vient la nuit » Jón Kalman Stefánsson.
Ce poète islandais a cette capacité.
Ce roman m'a été offert, en attestent les pastilles noires qui en cachent le prix.
Je ne sais ni quand ni par qui.
Je n'ai lu de lui que « D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds » qui m'avait littéralement envouté, je craignais que le charme ne fonctionne qu'une fois.
Alors en entrant ses coordonnées dans ma bibliothèque (j'ai installé l'application « ClassBook » sur mon téléphone) j'étais bien sûr que je n'avais rien lu d'autre de lui.
Quelle ne fut ma surprise d'y apprendre que j'avais déjà ce « Lumière d'été, puis vient la nuit »…
Je l'ai ouvert, avant-hier.
Depuis le charme n'est pas retombé.
Ce roman parle d'êtres humains, de la vie, de la solitude, de l'amour. Il est écrit au plus près des hommes et des femmes qui vivent dans ce petit coin d'Islande, avec une sensibilité, une simplicité, une poésie, absolument sublimes.

Vite, un autre Jón Kalman Stefánsson !
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JKS est le plus grand auteur du XXIème siècle. Quand on a dit ça, on n'a rien dit, mais on en a trop dit. Il faut laisser au lecteur une chance d'être heureux, ne pas lui lancer défis, je devrais effacer ce que j'ai écrit.
Vous allez rire et vous allez pleurer, mais pas de tristesse, vous allez pleurer d'émotion. Quelle chance vous avez, vous partez pour un voyage en Islande, avec JKS pour vous montrer la lune et sentir l'odeur du vent, pour rencontrer dix mille personnages plus drôles, plus émouvants, plus singuliers les uns que les autres.
Dans ce voyage, vous serez accompagné par Eric Boury, le talentueux traducteur de JKS. Il doit être un grand écrivain lui aussi, car traduire en Français de l'Islandais, ce doit être une sacrée paire manches. Et cette écriture posée, fluide, imagée, aux contours et à la structure toujours renouvelés, ce doivent être, Stefansson et Boury, deux vieux amis, des compagnons d'ouvrage.

Vous allez partir en voyage, moi j'en reviens, la tête à l'envers et le sourire aux lèvres. Je serais hypocrite de ne pas dire que je vous envie.
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Pour écrire un livre comme celui-ci, il faut du talent et ce n'est pas ce qui manque à Jon Kalman Stefànsson. Les phrases sont tellement bien construites, que l'on ne peut pas s'empêcher de faire défiler les pages avec le sourire.
Un roman envoûtant qui raconte la vie dans un village où il ne se passe pratiquement rien, au moins en apparence.
On fait la connaissance de personnages drôles, amusants et attachants et on vit (le temps d'un roman) leur vie, remplie de joies et de peines.
Une belle découverte que je dois au club de lecture de la bibliothèque.

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« Nous n'allons cependant pas évoquer l'ensemble des habitants, nous ne comptons pas aller de porte en porte, vous ne le supporteriez pas, mais nous vous parlerons du désir qui unit les jours aux nuits, du bonheur d'un chauffeur routier, de la robe en velours sombre d'Elisabet et de l'homme arrivé par l'autocar, de Puridur, de sa haute stature et ses désirs inavoués, de l'homme incapable de compter les poissons et d'une femme au souffle timide - d'un paysan solitaire et d'une momie vieille de quatre mille ans. Nous vous parlerons d'événements banals et quotidiens, mais nous évoquerons aussi ceux qui dépassent notre entendement, sans doute parce qu'ils sont simplement inexplicables; des gens disparaissent, des rêves transforment une existence, des personnes âgées de presque deux cents ans semblent se manifester au lieu de se tenir tranquilles là où elles sont censées reposer. Et bien sûr, nous vous parlerons de la nuit suspendue au-dessus de nos têtes, de la nuit qui puise sa force au fin fond de l'univers, des jours qui vont et viennent, du chant des oiseaux et du dernier instant, cela fera sans doute un grand nombre d'histoires. Nous commencerons ici, au village, et nous achèverons notre périple sur un pas de porte dans les campagnes du Nord, voilà, nous commençons, qu'arrivent maintenant gaieté et solitude, retenue et déraison, que viennent la vie et les rêves - ah oui, les rêves. »

Lumière d'été, puis vient la nuit, Jón Kalman Stefánsson @editionsfolio

Dans ce roman, il n'est pas question des pêcheurs et des espaces sauvages de l'Islande, tels que présentés dans la trilogie Entre ciel et terre, mais d'un petit village de 400 âmes et de sa vie quotidienne…

On retrouve bien sûr la plume poétique de l'auteur, mais elle se fait plus timide dans ce roman. Elle laisse davantage place à une vie quotidienne rurale, les existences de ces gens simples et quelque peu coupés du monde… ces villageois et leurs rêves, leurs chimères, leurs échecs, leurs trahisons, leurs attentes, leurs espoirs, leurs commérages, leurs querelles… et puis leurs particularités aussi…

« Une nuit, il avait rêvé en latin. Tu igitur nihil vidis? Il lui avait fallu longtemps pour découvrir de quelle langue il s'agissait, il avait d'abord pensé que c'était un idiome imaginaire, se disant que tant de choses habitent les rêves, et caetera, et caetera. »

Des vies simples qui s'enroulent et se déroulent, s'entrelacent et se distendent… des vies faites de heurts et de malheurs, de beauté aussi dans la simplicité.

« Il chantait beaucoup pendant la transhumance, il était excellent tant qu'il se cantonnait à son registre de basse, les genoux des femmes vibraient quand il entonnait les notes les plus graves, mais il chantait tellement faux dès qu'il montait d'une octave qu'il aurait fait pleuvoir un ciel sans nuage, les chiens se mettaient à hurler à la mort et, dans les cabanes où on prenait le café, les tranches de mouton fumé se flétrissaient sur les flatkökur, ces épaisses crêpes au seigle. »

La langue se fait parfois plus crue, dénuée du superflus, elle se fait parfois musique, ode à la nature sauvage… mais aussi envolée écologique, réflexion sur notre société contemporaine.

« Si nous ne transformons
pas notre mode de vie et notre quotidien, nous courons à notre perte. Nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis. Nous sommes à la fois le juge, le peloton d'exécution et le prisonnier attaché au poteau. Pourtant, nous vivons comme s'il n'y avait rien de plus naturel. En toute absurdité. Nous nous contentons simplement de réfléchir de temps à autre aux événements irrationnels, aux informations extravagantes, à l'absurdité des circonstances, à la déraison de la vie. »

Ce roman est un monde clos qui ouvre large ses portes pour nous laisser entrevoir la lumière… celle d'un soir d'été, avant la longue nuit de l'hiver 🌅
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Impossible de se détacher de ces histoires islandaises, les protagonistes sont tellement attachants et malgré cette tristesse qui domine le récit, on a le coeur réchauffé grâce à ce style si poétique et cet humour permanent. On n'a qu'une envie une fois le livre refermé : s'y précipiter.
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Il est des livres bonbon, des livres choux à la crème qu'on dévore et engloutit en deux bouchées en se léchant les babines. Et puis il est des livres de gourmet, plats gastronomiques qu'on savoure lentement, délicatement, dont on apprécie chaque bouchée d'abord en la regardant, puis en la humant avant de savourer l'éclat pétillant sur ses papilles. Ton absence n'est que Ténèbres, de Jon Kalman Stefansson est de ceux-là. Je l'ai désiré et attendu, il était sorti, j'avais adoré les précédents romans de l'auteur mais j'ai attendu l'ouverture d'une librairie indépendante chez moi pour célébrer mon union avec elle par ce premier achat essentiel et fondateur. Pendant quelques jours, quelques semaines, j'ai donc laissé la faim monter, et enfin j'ai tenu dans mes mains ce livre tant désiré. Et j'ai tenu à le lire lentement, à savourer chaque page. Moi qui d'ordinaire lit trop vite et dévore, j'ai délibérément choisi cette fois la lenteur, lisant un crayon à la main, prenant bien mon temps page après page pour ne pas passer trop vite, oublier, comme on fait tourner en bouche une gorgée de nectar pour en saisir toutes les saveurs. Parce que des arômes et des saveurs, il y en a tant ! Il y a le mystère du narrateur, amnésique condamné à écouter parce qu'il ne peut rien dire de sa vie, il y a le charme du puzzle dans lequel on se perd au début avant de voir les fils qui lient les pièces les unes aux autres et de se réjouir de l'ossature solide et magnifique qui tient l'oeuvre. Et puis il y a l'Islande, ses nuits, son hiver, sa lande, ses fermiers et ses pêcheurs, ses hommes et femmes prisonniers d'une histoire commencée bien avant leur naissance, condamnés à choisir alors que « aucun choix n'est le bon, pourtant les deux le sont ». Il y a l'amour, le désir, un regard, une lettre ou un pneu crevé qui changent un destin. Il y a l'amour mais lequel ? La passion qui fait renoncer à tout ? Ou soixante ans de vie commune auprès de celui dont on est tombé amoureux à 9 ans ? Il y a la famille, l'envie de fuir, le mensonge, la trahison mais ne peut-on trahir pour rester fidèle à ses rêves ? Il y a comme dans tous ses romans des personnages qui sont chacun un poème. Il y a une méditation sur le temps, la mort, le choix, le déterminisme, la liberté et il y a la poésie. Poésie de l'Islande, poésie de la langue, magnifiquement traduite. Il y a aussi la musique, omniprésente dans ce roman, bande son qui tisse une toile de fond qui nous emporte. Il y a ce désir de savourer la moindre ligne en lisant lentement, délicatement avant de se faire rattraper par la faim insatiable et de renoncer à tout : sortie, boulot, cuisine, pour se plonger goulument dans les 200 dernières pages sans respirer. Et il y a, la dernière page lue, le bonheur d'avoir retrouvé la même magie, la même richesse que dans les romans précédents, le bonheur de savoir qu'on a gouté à un met rare, dont on va garder en bouche la saveur précieuse de longues heures durant.
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Jón Kalman Stefánsson, ce sont toujours des romans merveilleux de sensibilité, de poésie, de beauté, avec des touches d'humour, de sensualité pour conter des vies simples, souvent rudes. Quel dépaysement de se plonger dans cette Islande qu'il nous décrit de si belle manière. Dans « Lumière d'été, puis vient la nuit » il nous entraîne dans un village de quatre cent habitants prés des fjords de l'ouest. Un village avec un atelier de tricot dont l'ingénieur directeur quitte travail et famille pour se lancer dans l'étude du latin , dans l'acquisition de livres d'astronomie, et devenir une sorte de professeur « Tournesol » qui fait des conférences auxquelles les habitants ne comprennent pas grand-chose. Une coopérative, un entrepôt dans lequel des employés voient des fantômes. Une postière qui lit le courrier, notamment les cartes postales, et divulgue les informations de chacun. Un policier qui se suicide après le décès de sa femme et qui souhaitait que son fils Jónas lui succède, bien qu'il n'en ai pas vraiment le profil. Elísabet, qui subjugue un peu tous les hommes du village, tient une gazette, se lance à ouvrir un restaurant, attend le retour de son amant qui finira par revenir. Un fermier qui trompe sa femme avec sa voisine qui fait du jogging. Un ancien ministre qui vient se perdre au village, et finit par disparaître parce qu'un homme politique qui ne fait plus de politique, disparaît toujours. Puis l'assistante du médecin qui ne trouve pas d'homme à sa taille, et tant d'autres. Des vies, des rêves, des peurs, des amours, des chagrins, des incompréhensions, des morts. L'auteur ne se contente pas de nous décrire ces gens de son pays, il nous diffuse par petites touches ses propres pensées sur l'évolution de la société, sur l'avenir de l'humanité, sur la disparition des choses, sur ce qui selon lui sauve le genre humain, et sur la fin de vie. A nouveau, j'ai beaucoup aimé ce roman de Jón Kalman Stefánsson.
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L'auteur d' Astā, roman que j'ai beaucoup aimé, nous offre ici, en huit chapitres, un livre qui m'a complètement impressionnée.
C'est à la fois, plein de poésie, d'humour et de tendresse, de désespoir et cette façon si rare de comprendre aussi bien ses contemporains qui balancent toutes et tous entre désirs et peurs, entre découragements et envies, cherchent à vivre mieux, tâtonnent, essaient plus ou moins selon les personnages dans une époque en pleins changements.

Tout se déroule dans un petit village islandais.

Il y aura des spécificités locales et nationales.
Et pourtant c'est un récit certainement universel, je suppose.

J'ai adoré cette lecture.
L'originalité de certains personnages, l'abandon pour certains d'une vie toute tracée, le latin, le tricot, les conférences sur les étoiles...
Les femmes en robe rouge ou bien en jogging le long d'une clôture, des gars dans un hangar, une coopérative qui semble abriter des fantômes, une postière curieuse, une foule d'histoires qui disent tellement bien l'équilibre difficile, comme sur un fil, de ces humains, peinant parfois à se lever le matin, cherchant un sens à leur existence, se dépêtrant tant bien que mal avec les vissicitudes de leurs vies.

Beaucoup de moments de rire, des instants de poésie et de l'émotion.
Une très belle façon, dans une écriture lente, apparemment tranquille, de dire l'intranquille, l'absurde, mais aussi la beauté des paysages, des sentiments forts ou des destins hasardeux de nos existences.

Je me sens incapable de vous parler correctement de ce livre que je considère comme un excellent roman. A découvrir pour cette poésie et cette façon tendre, mine de rien d'aborder la destinée humaine .Très beau.
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Dans un village à l'ouest de l'Islande, un notable décide d'apprendre le latin, et change de vie. Des employés croient sentir la présence de fantômes dans un entrepôt. Une femme trompée par son mari paysan le fait quitter leur ferme perdue pour vivre dans le village. Une femme retrouve son amant parti voyager à travers le monde. Livre poétique et souvent drôle, où la question du sens de la vie affleure en permanence.
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Jon Kalman Stefansson m'avait habituée à davantage de poésie, de rêveries, et de sérénité, même si celle-ci devait advenir après douleurs et souffrances.
Ici, ce roman m'a paru une sorte de patchwork, prenant le prétexte d'un petit village perdu en Islande, ce qui lui permet de camper des personnages incroyables, sympathiques, pitoyables, drôlatiques.
Ce n'est pas un roman linéaire. Il est construit comme un recueil de nouvelles, mais le coeur est bien ce village islandais qui centralise et focalise des rancoeurs, des amertumes, des échecs, des espoirs, des amours, des désamours, des croyances, des désillusions.
Pour ma part, j'ai aimé la plupart de ces personnages, sauf ceux qui se vengent et qui montrent de la cruauté. Stefansson ne nous épargne rien. C'est désagréable, mais il a raison.
J'ai été attristée, ayant lu presque toute l'oeuvre de cet auteur, traduite en Français, car j'y ai vu beaucoup d'amertume, et de désespérance.
Désespérance sur l'Islande d'aujourd'hui, mais désespérance sur le monde d'aujourd'hui (en tout cas au moment où le roman est écrit).
Mais Stefansson est un auteur et un romancier et de surcroît islandais. Il sait allier amertume et humour, désespérance et courage, lumière et obscurité.
Le lire est un grand moment, une belle évasion vers ces terres du grand nord, ces fermes et ces campagnes inconnues, mais il nous fait comprendre ce que sont enfermement et isolement.
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