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3,97

sur 149 notes
Un recueil de nouvelle c'est un peu quitte ou double, soit on a des textes posthumes qui n'avait pas vocation à être publiés soit au contraire on a l'occasion de découvrir l'auteur sous un nouveau jour et ce livre est l'un de ceux-là. Treize nouvelles de qualité, venant de John Steinbeck ce n'est pas si étonnant, il a toujours réussi à me plaire avec sa plume et sa façon qu'il a de me transporter dans ses récits comme si j'y étais, comme si je l'avais vécu. Parmi toutes ces nouvelles, Johnny l'Ours et le meurtre m'ont le plus parlé mais les autres sont toutes autant de qualité.
Aucun défaut à lui reprocher, si ce n'est que j'ai envie de me replonger un peu plus dans ce recueil pour redécouvrir les textes. le meurtre m'a rappelé Des souris et des hommes du même auteur, et j'ai aimé cette proximité, car j'avais adoré ce roman, un véritable coup de coeur que je conseil d'ailleurs. J'adore aussi sa façon d'écrire ses personnages, aucun ne paraît faux, tous on cette force de l'humanité en eux.
Ce grand pays qu'est les Etats-Unis nous le retrouvons ici dans quelques nouvelles d'une grande qualité. En un mot : sublime.
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Dick et Root, militants communistes, craignent une descente de police. « Si quelqu'un te casse la gueule, ce n'est pas lui qui le fait, c'est la société. Et ce n'est pas à toi qu'elle casse la gueule. Elle s'attaque au principe. » (p. 13) Elisa cultive avec passion des chrysanthèmes. Après la mort de son épouse, Peter Randall a un comportement étrange. Pour un verre d'alcool, Johnny l'Ours imite n'importe qui, se souciant peu de révéler de terribles secrets. le lynchage d'un prisonnier noir exalte toute une ville. « Y a des fois que c'est aux citoyens eux-mêmes de prendre la loi en main… Chicaneur d'avocat s'amène et vous tire d'affaire n'importe quel monstre. » (p. 70) Jim s'est juré de ne jamais battre son épouse Jelka. Mary Teller est obsédée par son jardin et les oiseaux qui viennent y nicher. Une femme étrange achète un des serpents de laboratoire du Dr Philipps. Pépé Torres devient un homme en une nuit et doit en assumer les terribles conséquences. Quand Jody reçoit son premier cheval, il découvre la joie de la possession et le désespoir de la perte. Un vieil homme ne sait que répéter sans cesse le récit de l'expédition qu'il a dirigée à travers les territoires indiens. Un mauvais cochon est touché par la grâce.

Chaque nouvelle est un morceau de choix où explose l'immense talent de Steinbeck. Ce n'est pas compliqué : il me fait pleurer à chaque lecture ! Dans les paysages poussiéreux des montagnes qui surplombent la Salinas et les terrains riches et verts de la vallée, il se joue des drames humains minuscules, mais également tonitruants et qui secouent les routines. « Il sentait de l'incertitude dans l'air, l'impression d'un changement et d'une perte, en même temps que du gain de choses nouvelles et inusitées. » (p. 135) J'ai été particulièrement émue par le récit d'un petit déjeuner offert par des inconnus à un inconnu, sans contrepartie, face à un lever de soleil digne du premier matin du monde. En tournant les pages de ce recueil, j'ai évidemment pensé à La perle, à Des souris et des hommes ou encore À l'est d'Éden. Tant de textes sublimes que je vous recommande chaudement.
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Dans ce recueil de treize nouvelles, publié en 1938, Steinbeck met en scène les habitants de la vallée de Salinas en Californie, la Grande vallée si chère à son coeur. Des bords de l'océan aux montagnes arides, traversant fermes, pâturages, villes et villages, l'auteur s'exerce à différents styles, nous montrant la palette de son talent : contes philosophiques, écrits engagés, description simple de la vie paysanne, suspense ... Les thèmes abordés sont ceux qui jalonnent toute son oeuvre, les joies et le peines de propriétaires terriens, l'injustice du sort réservé aux minorités, l'amitié, l'amour filial et le partage. Pour cette raison, la lecture de la Grande vallée est d'autant plus agréable si l'on est un familier de Steinbeck. Ce peut également être une bonne porte d'entrée dans l'univers de cet auteur.
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Les nouvelles ne sont pas me genre favori et ça se confirme ici.
Je n'ai pas été scotchée par le style de l'auteur comme dans son chef d'oeuvre des "raisins de la colère".
Contente de l'avoir lu mais je n'en garderai aucun souvenir.
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Recueil de nouvelles qui se situent dans la vallée de Salinas. Les personnes et les histoires sont très variées, de milieux, âges ou conditions divers. Chaque fois fois, l'auteur nous met l'eau à la bouche et on a envie que cela continue. Cela ressemble plutôt à des débuts de romans. Je suis restée sur ma faim et je préfère les romans de cet auteur.
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Extraordinaire recueil de nouvelles! le meilleur que j'ai lu je pense. J'ai du mal à rentrer dans certains livre de Steinbeck n'arrivant pas à dépasser certaines longueurs. Là, chaque nouvelle est un joyau brut. Les ambiances sont si bien décrites qu'on regarde le soleil se lever avec les héros, qu'on respire la poussière et qu'on sent la sueur, c'est juste magique. Je suis également restée bluffée par sa compréhension des femmes, la capacité qu'a l'auteur de se mettre à la place des femmes par de tous petits détails, c'est sincèrement hallucinant; bref, j'ai adoré. Je recommande très très vivement.
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On retrouve dans ce recueil toute l'empathie de Steinbeck pour les épouses malheureuses, les ouvriers, les simples paysans, les malades, en somme tous les gens ordinaires que la vie n'a pas épargnés. Une leçon d'humanisme bien plus intelligente que certains discours moralisateurs plus directs. Avec en prime (et tout de même complétement hors thème), une dernière nouvelle (Sainte Catherine), dont le ton grossier et irrévérencieux digne de Rabelais est très inhabituel chez Steinbeck, mais que je trouve absolument irrésistible.
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La grande vallée, c'est celle de Salinas, dans le comté de Monterey en Californie centrale. Si aujourd'hui cette ville de Salinas compte environ 150 000 habitants, au moment où John Steinbeck écrivit ce recueil de nouvelles, sa population était de 11 000 âmes environ.

Natif de cette ville, John Steinbeck s'est très souvent servi du décor de ce comté et de ses habitants pour ses romans dont le célèbre A l'est d'Eden qui fut adapté en film par Elia Kazan en 1955 avec à l'affiche l'immortel James Dean.

Ce Prix Nobel de Littérature 1962 s'est beaucoup inspiré de ceux que l'on appelle les petites gens, les paysans, les ouvriers, les immigrants, les humbles, les laissés pour compte, écrivant des ouvrages contestataires, voire révolutionnaires, tel que Les Raisins de la colère, roman dont il n'avait pas présagé le succès et qui fut interdit de diffusion dans certaines villes californiennes. A cause du langage utilisé mais également des idées qui y sont développées.



Ainsi dans La rafle, première nouvelle du recueil, deux personnages arpentent les rues de la petite ville californienne. le plus âgé essaie de rassurer son jeune camarade qui doit prononcer un discours auprès de quelques ouvriers. le jeune espère devenir délégué tout comme l'ancien. Il connait son discours par coeur. Lorsqu'ils arrivent dans la cabane qui sert de lieu de rendez-vous, personne n'est présent.

Les nouvelles suivantes sont plus intimistes et mettent en scène des couples. Ainsi dans Les chrysanthèmes, Elisa aime jardiner et elle soigne ses plantes, surtout ses chrysanthèmes dont elle est très fière. Elle a la main verte. Son mari lui en fait compliment et lui propose de sortir le soir, puisque c'est samedi. Il vient de vendre une trentaine de bouvillons, à un bon prix, et il doit aller les chercher dans la montagne. Elisa, restée seule, est abordée par un rémouleur-étameur qui parcourt les routes de Seattle à San Diego, en passant par Salinas. Il a emprunté un chemin de traverse, mais même s'il n'est pas sur sa route habituelle, il ne se pose pas de questions. Si, une, comment il va faire pour manger le soir même. Il propose à Elisa d'affuter ses ciseaux, ses couteaux, mais la jeune femme n'a besoin de rien. C'est un peu une récréation dans la vie d'Elisa et elle lui demande de porter des plantes à une voisine et lui offre la pièce pour avoir décabosser deux vieilles casseroles.

Dans le harnais, nous faisons la connaissance de Peter Randall, un fermier hautement respecté du comté de Monterey. Mais sa femme Emma est malade. Une fois par an Randall part en voyage d'affaires, pour une semaine, et lorsqu'il revient Emma tombe malade durant un mois ou deux. Et puis elle décède. Randall est sonné, et il confie à Ed Chappell, son voisin, qu'il était quelqu'un de bien, sauf une semaine par an. S'il était un homme bien c'était grâce à sa femme qui malgré sa faible constitution savait le diriger. Sauf une fois par an, pendant une semaine.

Le narrateur de Johnny l'ours est le responsable du dragage des marais dans les environs de Loma. Il est hébergé dans une chambre sinistre mais passe la plupart de son temps dans une cambuse flottante, afin de diriger ses hommes. Un soir, dans un bar, il est le témoin d'un spectacle inhabituel, pour lui. Johnny l'ours, un garçon un peu niais, se met à imiter deux habitants du village. Il restitue aussi bien les voix masculines que féminines, ce qui n'est pas sans conséquence sur la quiétude villageoise. Car ce qu'il dégoise n'est autre que ce qu'il a entendu en se planquant sous les fenêtres des habitations et la vie privée est ainsi étalée en public, au grand amusement des consommateurs. Mais il arrive que Johnny l'ours dépasse les bornes.

Mary Teller aime son mari, mais plus encore l'ordre, le rangement, la disposition exacte des objets et surtout son jardin. Elle soigne ses fleurs et son mari n'a qu'à acquiescer devant le sens pratique qui anime sa jeune épouse. Elle est souvent dans son aire de jeu, plantant, enlevant à la nuit tombée limaces et escargots. Et elle se délecte à regarder les oiseaux se désaltérer, surtout une petite caille blanche. Mais elle a peur de l'intrusion d'un chat. La caille blanche, titre de cette nouvelle, est-elle le volatile qu'elle contemple ou justement elle, cette amoureuse de la faune et de la flore ?

Cette fascination pour les animaux, on la retrouve dans le Serpent. le jeune docteur Phillips, biologiste, possède un laboratoire à Monterey. Une maison dont une partie est érigée sur des pilotis plongeant dans les eaux de la baie. Il procède à des expériences et à des dissections. Il possède entre autres des serpents et des rats. Un soir, une femme brune vient le rejoindre dans son antre, désirant assister à l'engloutissement d'un rat par un de ses reptiles. Elle lui propose même d'acheter un de ses animaux pour son plaisir.



Treize nouvelles d'inspiration diverse mais toutes tournant autour de ce coin de la Californie où John Steinbeck est né, a vécu, et qui a servi de décor dans bon nombre de ces romans et nouvelles. Tendres, humoristiques parfois, émouvantes souvent, dérangeantes également, sociales la plupart du temps. Frustrantes dans certaines conditions car l'épilogue proposé incite le lecteur à poursuivre l'histoire à sa convenance, ou alors, ce même lecteur aurait aimé que cela se termine autrement. Mais c'est bien l'auteur qui décide.

Steinbeck est profondément attaché à sa terre et à ceux qui y vivent, provenant d'origines diverses. Des paysans, des migrants, des petites gens qui évoluent dans des conditions quelquefois dramatiques, se révélant les jouets du destin ou tout simplement subissant des occasions manquées, avec au bout du compte un avenir guère radieux.

A noter que parmi ces nouvelles, le poney rouge, la plus longue d'entre elles, avait été publié quelques années auparavant comme livre pour enfant.



Sommaire :

La rafle

Les chrysanthèmes

Un petit déjeuner

Le harnais

Johnny l'ours

Le vigile

Le meurtre

La caille blanche

Le serpent

Fuite

Le poney rouge

Le chef

Sainte Catherine, vierge
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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La Grande Vallée est un recueil de nouvelles de l'auteur américain John Steinbeck, prix Nobel de littérature 1962.

Ce recueil est un très bon aperçu du talent de Steinbeck mettant en scène principalement des fermiers de l'ouest américain. Ils sont frustres, rudes, non scolarisés et sont confrontés aux aléas de la vie.

Contrairement aux "Pâturages du ciel", les nouvelles sont disparates et n'ont pas de point commun, à part pour quelques-unes, mes préférées, qui concernent un jeune garçon, Jody, grandissant dans une ferme sous la férule d'un père intransigeant. Jody et son poney, Jody et son poulain, Jody et le grand-père qui a traversé les Plaines ...
L'auteur a une bonne intelligence de l'enfance et rend bien les joies et les chagrins du jeune garçon.
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La littérature c'est comme la musique : dès les premières notes, on sait si on est dedans ou dehors. Si ça colle ou pas. C'est comme cela : ce n'est pas une question de « niveau » mais d'alliage, de métal, de nature. L'étain n'est ni mieux ni moins bien que le bronze. Mais, dès le départ, on voit que c'est de l'étain, que cela ne sera jamais autre chose que cela. de même, dans un livre, dès les premiers mots, on voit où on va, on voit où on est. Bien sûr, par politesse et respect, on va jusqu'au bout du récit de l'ouvrage (car il y a bien une histoire à raconter), mais cela ne change pas l'empreinte de départ. le style est un entier, ni l'addition ni la multiplication de quelque chose. Cela ne se mélange pas.
Rien de mieux que ce recueil de « short stories » pour apprécier la plume du grand écrivain américain. En quelques traits, Steinbeck plante un décor, suggère une ambiance, montrant que le coeur de l'expression est dans le non-dit. Pas besoin d'épiloguer, de commenter : juste suggérer. Comme l'a commenté avec justesse Max-Pol Fouchet, la nouvelle ne se résume pas chez lui à une petite histoire (façon Maupassant). Non, « le récit court veut être un instant parmi les instants de la vie ». le but est de capter le coeur de l'instant, car c'est là où réside la lumière de la vie. le parfum est au coeur de l'instant présent. Et sa littérature évoque cela.
Ce qu'on ressent avec Steinbeck, c'est son humanité. Comme Tolstoï ou Stendhal, ce n'est pas un cérébral mais un sensitif : il comprend la pâte humaine. Sa noblesse lui permet d'aborder des profils humains très différents, au-delà des notions communes du bien et du mal, car il sait d'expérience (on sent que le type a vécu) que les jugements par définition sont caduques.
Ancrée au sol, réaliste, pragmatique, concrète, sa prose est délicate, fine, subtile. À la fois poétiques et précises, ses évocations de la nature font penser au grand Giono. J'aime la sobriété de Steinbeck, la magnanimité de sa pudeur, la dignité de sa retenue. L'immense qualité de l'auteur (qualité rare chez écrivains) est que son talent ne se voit pas. L'homme est viscéralement humble, il ne joue pas au grand écrivain. Il ne joue pas tout court. C'est une leçon d'humanité.
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