Et ainsi Maître Eckhart se sentait tombé dans le néant en cherchant le « moi ». Et ce sentiment fait résonner chez ce mystique du Moyen-Âge une parole qui touche très profondément notre coeur, notre âme. C'est celle-ci : Et je me plonge dans le néant de la divinité' et c'est par ce néant, par ce « ne pas » que je suis éternellement un « moi ». Je me plonge dans le néant de la divinité et je deviens dans le néant un étant, un « moi ». C'est du « ne pas » de la divinité que je dois puiser éternellement le « moi ». Au coeur du silence se fait entendre chez ce mystique une parole d'une force immense.
Le fait que ni le savoir que l'on peut pour ainsi dire accumuler dans son âme en étudiant d'un côté ce que la connaissance a produit jusque-là sur le terrain de la théologie, ni non plus le mode d'appréhension si sûr des mathématiques ne peuvent nous permettre de saisir le monde spirituel, de sorte que toutes les facultés conceptuelles et idéelles des hommes doivent renoncer à connaître le monde spirituel et que vis-à-vis de ce monde spirituel on ne peut écrire qu'une « Docta ignorantia », voilà ce qui s'exprime de façon si grandiose chez Nicolas de Cuse.
RUDOLF STEINER Artiste et enseignant - L'art de la transmission - Céline Gaillard
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=37325 Rudolf Steiner, tout comme Kandinsky, Klee ou encore Beuys furent tout à la foi...