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EAN : SIE273477_129
(01/01/1900)
3/5   1 notes
Résumé :
Qu'est-ce que la critique ?
Le scandale des ignorants
Origène et saint Jérôme
L'Exégèse juive des Massorètes à Maïmonide
Le Moyen-Age chrétien
La Renaissance et la Réforme
La naissance de la critique biblique : Richard Simon et Jean Astruc
Pascal et Spinoza
La critique de la Bible au XVIIIe s.
La critique biblique de Renan
La crise moderniste
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Le jugement critique peut d'abord viser l'exactitude d'un texte. Jusqu'à l'invention de l'imprimerie, les livres étaient manuscrits et leurs éditions confiées à des copistes. ceux-ci commettaient fréquemment des bévues ou des fautes de transcriptions. Il leur arrivait d'omettre un mot ou une ligne, de ne pas comprendre un terme difficile. Aux erreurs involontaires provenant de l'inattention ou de l'ignorance s'ajoutaient parfois des additions ou des corrections intentionnelles. Comme les manuscrits éteint recopiés les uns sur les autres, -sans qu'on puisse se reporter chaque fois au texte original, -les erreurs avaient tendance à se transmettre d'un exemplaire à l'autre; elles se perpétuaient et se multipliaient. Si bien que, dès l'Antiquité, les lecteurs se trouvaient fréquemment devant plusieurs manuscrits proposant des textes assez différents d'une même oeuvre. Ainsi pour Homère, les grands tragiques, les dialogues de Platon, etc...
Il est inutile, d'ailleurs, de remonter à l'Antiquité pour rencontrer un pareil problème. N'a-t-il pas fallu trois siècles pour obtenir des Pensées de Pascal, ou des Lettres de Madame de Sévigné, des éditions qui soient conformes au texte original ?
Le premier effort de la critique tend donc à rétablir dans sa pureté un texte tel qu'il est sorti des mains de l'auteur, en le débarrassant des erreurs de copistes (ou des fautes d'impression), des additions indues, de ce qu'on nomme les gloses, notes marginales qui se sont insérées dans le texte ou corrections tendancieuses visant à atténuer ou à gauchir le sens d'une phrase, à modifier le style, à transformer la pensée d'un écrivain.
Cette première forme de critique s'appelle la critique textuelle, car elle vise à restituer le vrai texte. Dès l'Antiquité classique, une telle critique fut appliquée aux épopées homériques par ceux qu'on appela les diorthotes , c'est-à-dire les "rectificateurs". Ils se recrutaient parmi les bibliothèques d'Alexandrie et de Pergame. Ces critiques prirent l'habitude de marquer de l'obèle, c'est-à-dire d'un trait horizontal, les vers douteux d'Homère et tentèrent de corriger les fautes des manuscrits dont ils percevaient aisément les divergences et les variantes.
Mais la critique textuelle ne saurait s'exercer pleinement sans une connaissance générale du style de l'auteur dont on doit rétablir le texte. Pour être parfaite, elle doit se prolonger par une critique littéraire proprement dite.

Introduction
Critique textuelle
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Comme les Septante, la Vulgate devait subir les injures du temps; être à son tour défigurée par de nombreuses retouches, des interpolations, des erreurs de transcription, si bien que pour en rétablir le texte tel qu'il sortit des mains du solitaire de Bethléem, il a fallu entreprendre un vaste travail critique qui fut confié aux bénédictins.
Mais le texte de la version de Saint Jérôme ne présente plus qu'un intérêt théologique, liturgique et patristique. La Vulgate est "authentique" en ce sens qu'elle ne trahit rien d'essentiel de l'original; elle peut servir d'appui sûr à la controverse théologique. Elle reste la version officielle du culte latin. C'est un monument grandiose de l'époque et de la littérature patristiques.
Il s'agit moins aujourd'hui de restaurer les résultats du travail de Jérôme dans leur tenue primitive, que de refaire à nouveau ce qu'il avait si bien fait lui-même de son temps, -c'est-à-dire recourir directement aux sources, diminuer les intermédiaires entre la langue originale de la Bible et ses auditeurs actuels. En ce sens, Jérôme traduisant de l'hébreu, commentant la Bible en se débarrassant de l'allégorisme, reste le modèle et le patron des exégètes et des critiques bibliques.

Chapitre premier. Origène et saint-Jérôme
§ Histoire de la Vulgate
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Moise Maimonide, né à Cordoue en 1135 et mort au Caire en 1204 est plus un philosophe qu'un exégète. Mais comme tous les Juifs il est amené à commenter la Loi dans son Guide des Egarés. Il use souvent de la philosophie aristotélicienne. Il précède dans cette voie les grands scolastiques chrétiens, sur lesquels il exercera une évidente influence. (...)
L'exégèse et la critique juives de l'Ancien Testament se poursuivront après le moyen âge. Mais alors, la grande période sera passée. Spinoza échappera à la synagogue. Auparavant, les grands commentateurs chrétiens auront réappris des Juifs la langue originale de la Bible et la manière rabbinique et littérale de la commenter. A une époque où l'oeuvre critique d'Origène n'était plus accessible aux Occidentaux, les Juifs tels que Rashi et son école, restaient avec saint Jérôme les seuls liens entre l'Eglise latine et les racines ethniques de l'Ancien Testament.

Chapitre II. L'exégèse juive des massorètes à Maimonide
§ Maimonide
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Avec les grands scolastiques du XIIIe siècle, le problème biblique prend un aspect nouveau. La contagion de la philosophie aristotélicienne, la traduction latine du Guide des Egarés de Maimonide permettent aux grands dominicains de codifier une théorie plus complète de l'inspiration biblique et des rapports entre le sens littéral et le sens spirituel de l'Ancien Testament. Le sens littéral devient comme le corps de l'Ecriture, son "ossature" historique pour reprendre une image de Saint Albert, empruntée à Ezechiel, tandis que le sens spirituel en est l'âme, la forme au sens aristotélicien. Saint Thomas fera une distinction entre les mots, les récits, c'est-à-dire le texte, qui n'est susceptible que d'un seul sens, le sens littéral, et ce que les récits racontent, les événements qui sont typologiques, c'est-à-dire des symboles prophétiques des réalités futures du Nouveau Testament. Un bon exemple serait donné par les textes relatifs à la Pâque juive. En parlant de l'agneau pascal, les auteurs bibliques entendaient bien ne désigner qu'un agneau et leur texte ne saurait avoir d'autre sens; mais dans l'intention divine l'agneau sacrifié désignait d'avance et symboliquement Jésus-Christ.
Parfaitement valable à une époque où la réalité rigoureusement historique des premiers chapitres de la Genèse n'éveillait aucun doute, cette distinction risquait de perdre sa valeur le jour où l'on découvrirait que les "faits", tels que le Déluge, se perdaient dans la nuit des traditions orientales. A quoi s'ajoute la prodigieuse complexité des événements historiques dont les auteurs de la Bible n'ont retenu souvent que la signification religieuse. Si bien que, pour un exégète d'aujourd'hui, l'auteur biblique est loin d'apparaître comme le photographe, très terre à terre, d'événements dont il n'eût pas aperçu le sens typologique.

Chapitre III. Le Moyen Age chrétien
§ Saint Albert et Saint Thomas
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L'Eglise d'Occident fut plus lente que celle d'Orient à découvrir les problèmes de critique biblique. (...)
La gravité de cette situation fut vivement ressentie par un brillant étudiant romain, devenu prêtre et moine, Jérôme, né en 437 à Stridon. Il avait voyagé en Orient. Il connaissait l'oeuvre d'Origène et il avait appris 'hébreu. Le pape Damase l'encouragea à entreprendre une révision critique de la version latine du Nouveau Testament, dont on usait à Rome.
Jérôme acheva ce premier travail en 384. Il y a jouta une révision de la traduction du Psautier et de celle de nombreux livres de l'Ancien Testament.

Chapitre premier. Origène et saint-Jérôme
§ Saint-Jérôme
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