Je me suis finalement décidée, forcée même, à lire ce roman dans lequel je n'étais pas arrivée à entrer étant jeune. Dès la première phrase, on sent que la lecture sera ardue : « le 15 mai 1796, le général
Bonaparte fait son entrée à Milan ».
Avant de commencer à lire, se rappeler son histoire ! A l'époque, l'Italie n'est pas encore le pays unifié que nous connaissons. de multiples royaumes cherchent à dominer.
Bonaparte est marié à Joséphine. Marie-Louise viendra plus tard. La campagne d'Egypte n'a pas eu lieu… Bon tout se remet en place. En 1814 il abdique et part pour l'île d'Elbe
Fabrice del Dongo nait en 1797. En 1815, voyant un aigle dans le ciel, Fabrice l'interprète comme un signe. Il décide de suivre l'empereur. Napoléon est revenu au pouvoir pour 100 jours. Waterloo est une défaite. Il sera exilé à Sainte Hélène.
L'Italie, elle, est monarchiste et être bonapartiste est mal vu.
Impossible de comprendre ce roman si on n'est pas au fait de l'Histoire. Or, cette période n'est plus abordée aux cours d'Histoire en Belgique et il est donc très difficile de proposer cette lecture aux jeunes sans commencer par leur donner quelques notions historiques. Et bien souvent, cela les rebute d'emblée.
Le roman est truffé de péripéties et d'embuches et cette lecture en 2012 relève d'un vrai défi. J'avoue, je n'ai pas aimé. Louvoyer sans cesse entre intrigues politiques, assassinats, complots, duperies… se déroulant à une époque révolue et que je ne maîtrise pas, cela m'a épuisée.
L'inconstance des personnages est aussi assez lassante. D'abord soldat, puis prélat, ses voeux n'empêchent pas Fabrice d'avoir un certain nombre d'aventures, dont une se solde par l'assassinat de l'acteur Giletti. Malgré le mariage de Clélia, Fabrice continue à la désirer et finira par en faire sa maîtresse. Un enfant naîtra de cette union.
Une fois de plus, je trouve,
Stendhal dépeint un héros peu sympathique et peu attachant. Fabrice est égoïste, obsédé par ce qui l'intéresse et complètement hermétique au reste. Il agit sans cesse en enfant gâté et irréfléchi et je n'ai pas pu le trouver émouvant une seule fois.
Dès la 2e partie, j'ai lu le roman en sautant de longs passages descriptifs, cherchant surtout à connaitre le fin mot de l'histoire. Autant, j'avais apprécié «
le Rouge et le Noir » et aimé les nouvelles comme «
Vanina Vanini » autant ce récit m'a ennuyée. Très (trop) ancré dans son époque, je crains que sa longueur et sa lourdeur ne provoque un oubli de l'oeuvre pour les générations à venir. A moins que les classiques résumés que l'on trouve aujourd'hui, ne lui donnent une seconde jeunesse. Mais j'ai des doutes.