AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782717856910
180 pages
Economica (09/03/2009)
3.6/5   5 notes
Résumé :

Lors des guerres de Bourgogne (1474-1477), le destin tragique du dernier Grand Duc d'Occident peut être résumé dans cette formule laconique, connue par cœur de tous les écoliers suisses : " Charles le Téméraire perdit à Grandson le bien (sa fortune matérielle), à Morat le courage (à la suite de la destruction de son armée), à Nancy la vie (il fut tué au combat) ". Dans l'histoire milita... >Voir plus
Que lire après La bataille de morat 1476 - l'independance des cantons suissesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Morat (1476) - L'indépendance des cantons suisses de Pierre Streit est la grande réussite analytique d'un événement qui a marqué la ruine du rêve bourguignon de reconstitution au profit de la lignée des Grands ducs d'Occident d'un État médian entre royaume de France et Saint-Empire romain germanique.
Charles le Téméraire, quatrième tenant de la couronne ducale bourguignonne venant de la branche princière issue des Valois, avait réuni plusieurs conditions qui auraient pu lui permettre d'écraser l'armée levée par les cantons suisses : ses forces, composées de dix mille combattants, étaient d'autant plus en mesure d'administrer une sévère leçon à leurs rudes adversaires qu'elles disposaient d'une forte et puissante artillerie, arme dont on avait vu l'efficacité sur les champs de bataille où les capitaines de Charles VII avaient récemment écrasé les armées anglaises dont l'archerie naguère invincible (comme à Crécy et Azincourt) paraissait surclassée par les bouches à feu meurtrières utilisées à présent par les Français, mais aussi d'un bon contingent d'archers anglais dont les services avaient été achetés, ce qui faisait deux bonnes raisons de l'emporter sur les troupes assemblées par les cantons suisses.
Seulement, voilà, le 22 juin 1476, ces dernières, conscientes du danger qui les menaçait, acceptèrent enfin de penser en termes collectifs, malgré des intérêts qui les avaient souvent mis en position de rivalité, et une alliance se souda dans ce combat contre l'envahisseur bourguignon.
Charles le Téméraire se prépare d'autant moins bien à l'affrontement qui se prépare qu'il a réussi l'exploit d'indisposer le puissant Sigismond de Habsbourg, archiduc autrichien, qui avait pourtant un préjugé favorable à l'égard du duc de Bourgogne mais que ce dernier avait perdu d'un coup en ne lui restituant pas certains fiefs dont il avait pris possession sans droit pour l'appuyer dans sa politique du fait accompli.
Les chances paraissaient donc équilibrées entre les forces en présence, et nul ne pouvait présager l'issue du combat qui se préparait, malgré l'avertissement reçu à Grandson quelque temps auparavant par les Bourguignons, qui avaient laissé les Suisses s'emparer du trésor que Charles le Téméraire avait imprudemment emmené avec lui durant sa campagne, voulant sans doute continuer déployer son faste et à impressionner tout le monde alors même qu'il partait à la guerre.
C'est alors que toute la belle machine de guerre bourguignonne et que les mercenaires italiens dont on avait loué les services furent confrontés à une nouvelle tactique appelée à faire ses preuves à l'avenir : l'apparition de formations en carré avec dans les rangs des hommes équipés de hallebardes et longues piques toutes pointes dirigées droit devant, force compacte et inentamable sur laquelle les Bourguignons allaient s'enferrer et s'embrocher. Et voilà comment, d'invincible qu'elle semblait être au départ, l'armée de Charles le Téméraire fut complètement défaite.
Pierre Streit a remarquablement situé l'événement dans le jeu des ambitions bourguignonnes et l'arrêt brutal que celles-ci connurent ce jour-là. Par ailleurs, il a su souligner l'effet fédérateur que la victoire obtenue a pu avoir sur ce qui devait devenir une confédération aux réflexes identitaires renforcés.

François Sarindar, auteur de Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
Commenter  J’apprécie          7310
Les guerres de Bourgogne furent vraiment la fin du rêve bourguignon: reconstituer un grand pouvoir entre le royaume de France et l'Empire Germanique. La Lotharingie ne verra plus jamais le jour. La cause: « ce peuple de bouviers » que méprisait Charles le Téméraire comme il nommait les Suisses…
Si Grandson s'était soldée par une fuite honteuse de l'armée bourguignonne et la conquête du trésor du duc, Morat vit la destruction de son armée sous les piques et les hallebardes suisses.

Pierre Streit, en un format de moins de 100 pages, nous relate ce temps fort de l'histoire de l'Europe trop souvent mésestimé en France.

L'ouvrage commence par une introduction intéressante sur le renouveau de l'histoire des batailles particulièrement en Suisse. Avec une belle préface d'Hervé de Weck.

La dimension géopolitique de l'époque est bien mise en valeur à travers trois chapitres: la géographie du théâtre d'opérations, l'Europe à l'époque des guerres de Bourgogne, les principaux acteurs des guerres de Bourgogne.

L'organisation des armées et la doctrine dans les deux camps fait l'objet d'un chapitre spécifique.

Les combats précurseurs depuis 1474 puis la bataille de Morat occupent le reste de l'ouvrage.

Ce qui est particulièrement intéressant dans l'ouvrage de Pierre Streit c'est de constater les alliances réalisées dans les deux camps et le manque d'unicité des cantons suisses face à l'adversaire. Malgré cela, leur fougue l'emportera de manière décisive à Morat. La réputation guerrière des Suisses sera définitivement établie.

Avec un beau cahier photos & illustration couleurs et des annexes: repères chronologiques (XVe siècle), effectifs, rapport de Panigarola au duc de Milan et une bibliographie bien complète !
Lien : http://www.bir-hacheim.com/m..
Commenter  J’apprécie          50
De la bataille de Morat ne demeurent aujourd'hui qu'une course à pied et le souvenir amoché d'un tilleul.

Elle fut pourtant, telle que relatée dans ce livre, un moment décisif dans l'histoire, sinon de l'Europe, du moins de la Suisse, puisqu'elle empêcha l'expansion de Charles le Téméraire et fit prendre conscience aux Confédérés que, comme le dit leur devise, l'union fait la force.

Le récit des circonstances précises de la bataille montre, au delà des enseignements historiques remarqués après coup, à quel point la guerre dépend du hasard. le Téméraire commet une erreur de jugement, il prend une arrière-garde pour une avant-garde, tarde à mobiliser ses troupes et à s'équiper lui-même, et le voilà acculé face au lac, ses troupes massacrées et ce qu'il restait de son trésor après la razzia de Grandson accaparé par des Suisses qui auront grand mal à se le partager.

Morat, heure de gloire des forces helvétiques ? Certes, mais aussi nuit de colère et de vengeance, sang versé qui désormais teinte de rouge un paisible lac qui n'a jamais exigé tant de violence.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Charles le Téméraire perdit à Grandson le bien, à Morat le courage, à Nancy la vie.
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : lacVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3205 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}