S’il y avait bien une chose qu’il ne souhaitait pas, c’était la revoir. Elle lui avait fait trop de mal, elle avait pourri leur relation par ses innombrables accès de colère et ses réactions totalement puériles.
Malheureusement, on ne lui demandait pas son avis.
Tout serait pourtant bien plus simple si elle sortait de sa vie, définitivement. Ainsi, il ne risquerait pas de commettre les mêmes erreurs, de croire qu’il puisse exister un espoir entre eux…
Poison, c’était bien Poison, le parfum français que cette femme portait, des effluves sucrés et ô combien envoûtants. Molly resta figée de stupeur, tant il lui semblait inexplicable qu’elle pût identifier une fragrance quand le visage des gens qui l’entouraient lui était inconnu.
Elle ne réfléchissait plus, le désir était roi. Il lui semblait escalader des montagnes, gravir les cimes d’un univers dont elle n’avait jamais subodoré l’existence. Le temps s’était arrêté, rien n’importait plus que l’ardente fusion de leurs corps enlacés. Et, brusquement, l’extase fut là, l’emportant dans un tourbillon de lumière et de sensations jamais égalées.
Mon père t’a adoptée quand tu avais seize ans. C’était son défaut : recueillir tous les chiens errants ! Le bon Samaritain en quelque sorte. Il n’y a qu’avec son propre fils qu’il n’a jamais jugé bon d’être généreux. Comme je ne faisais pas ce qu’il voulait, il a décidé d’installer de la famille ici. Une famille qu’il pouvait contrôler à sa guise.
La chaleur et l’amitié qui avaient autrefois existé entre eux, avaient laissé place à une haine implacable et irréversible. Mais la haine n’était-elle pas proche de l’amour ?