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3,19

sur 148 notes
(...)

Le temps, le temps (2013) est un roman insolite dans lequel Martin Suter nous plonge dans la vie de deux hommes que tout sépare si ce n'est leur désespoir commun face au décès prématuré de leur épouse.

Peter Taler, comptable de quarante-deux ans, n'a plus goût à rien depuis que sa femme Laura a été tuée devant la porte de leur immeuble un an plus tôt. Retrouver son meurtrier est la seule raison qui le maintient encore en vie. En face de chez lui habite Albert Knupp, un octogénaire revêche et un brin excentrique qui s'est mis à dos la totalité du voisinage depuis le décès de son épouse vingt ans auparavant. Ne s'étant jamais remis de sa perte et persuadé que le temps n'existe pas, Knupp s'est mis en tête de retrouver Martha et de pouvoir modifier le cours de leur destin en reproduisant dans les moindres détails une journée heureuse vécue plus de vingt ans plus tôt. Grâce à un tour de passe-passe, il réussit à embarquer Peter Taler dans son projet follement surréaliste.

Voilà donc nos deux illuminés liés pour le meilleur et surtout pour le pire dans une incroyable course contre la montre afin de reconstituer, deux cents photos à l'appui, les moindres détails de la maison et du quartier tels qu'ils étaient vingt ans plus tôt. Manigances, mensonges et trahison seront au rendez-vous.

Si j'ai refermé le roman avec le sourire aux lèvres, ma lecture fut parfois laborieuse. Après un début prometteur, j'ai frôlé l'abandon en raison de la lenteur de l'intrigue, du manque de dynamisme et des (trop) nombreuses descriptions relatives à l'avancée des travaux de reconstitution. Mais je voulais tout de même connaître le fin mot de l'histoire. Et grand bien m'en a pris car le double dénouement, aussi inattendu que touchant, a grandement contribué à sauver ma lecture. Je n'en ai donc pas encore fini avec Martin Suter


Lien : https://livrescapades.com/20..
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Un roman-essai traitant de ce qu'on croit être une révélation sur le temps ... il ne passerait pas lui-même mais ne ferait que modifier les choses.
Et les êtres.
Un peu de longueurs, on tourne vite en rond mais la fin vaut la peine.
Un Suter de bonne facture mais un peu décevant par rapport aux précédents.
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Peter est veuf, tragiquement veuf. Sa femme Laura est morte, assassinée au pied de leur immeuble. La police enquête mais n'avance pas. Peter est noyé dans le chagrin, pense à la vengeance et finit par remarquer que quelque chose n'est plus pareil. Mais quoi ? Des arbres qui changent, des voitures qui se garent autrement, l'allure de la résidence qui n'est plus tout à fait la même. C'est dans cette ambiance que Peter fait son enquête et se lie avec son voisin Knupp. Celui-ci développe une drôle de théorie : il faut contrecarrer le temps pour démontrer qu'il n'existe pas et ainsi la mort de la femme de Peter ne serait plus vraiment réelle, conjurée. Pour se faire, il s'agit de remettre les décors du jour où Laura a été assassinée pour contrecarrer le temps. Sauf que tout n'est pas aussi clair et limpide que cela. La vérité crue et cruelle aime se rappeler à notre bon souvenir, notamment celle du temps qui passe sans se soucier de nous.

C'est la première fois que je lisais un roman de Martin Suter. J'ai été emballée par le début et le développement de cette théorie que le temps doit être contrecarré car de toute façon, il n'existe pas. Martin Suter fait monter le suspens, parle du chagrin, du deuil et de l'impossibilité de tourner la page avec subtilités, nuances et émotions. C'est fin. Les 2 personnages principaux sont bien réalisés et leurs liens improbables sont progressivement tissés par l'auteur. Et puis il y a la pirouette finale. Soit on adhère soit on est contrarié de son côté expéditif soit on est entre les deux. Personnellement je me suis retrouvée entre les deux. J'ai apprécié l'effet de surprise et en même temps je regrette son manque de développement et d'incrustation dans le suspens maîtrisé tout le long du roman. Comme un soufflet à moitié retombé.
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On me l'a recommandé en me parlant d'une fin "caractéristique de la science-fiction". L'idée c'est que le temps n'existe pas et qu'on peut remonter à un instant précis en reconstituant l'endroit tel qu'il était. En l'occurrence il s'agit de la maison d'un voisin. L'histoire est ennuyeuse. En plus, ce n'est pas crédible, pas convaincant. Ça m'a paru loufoque et vain. Ça aurait été plus digeste sur la forme courte.
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Qui ne s'est jamais dit : « je voudrais que tout soit comme avant. »

Avant quoi ? Avant un drame, une séparation, le passage des jours.

L'écrivain suisse de langue allemande Martin Suter a développé dans « le temps, le temps » cette idée mélancolique jusqu'au vertige.

Il en résulte un roman troublant, écrit sans fioritures, de façon linéaire et classique, mais d'autant plus efficace à cause de cette économie de moyens.

Dans la banlieue de Zurich, une zone de pavillons et de petits immeubles locatifs. Chacun est au courant des habitudes de ses voisins. Un espionnage mi-bienveillant, mi-hostile.

L'épouse du comptable Peter Taler, Laura, a pourtant été assassinée devant sa porte. le meurtrier n'a pas été retrouvé et Peter ne survit à son chagrin qu'en respectant des rituels quotidiens qui lui donnent l'illusion d'une certaine permanence : ne pas bouger les objets de Laura, cuire tous les soirs les mêmes spagettis al pomodoro, passer de longues heures à sa fenêtre.

Un soir, il remarque que quelque chose a changé. Il ne sait quoi. Il s'aperçoit aussi que son voisin d'en face, Albert Knupp, un vieil homme, l'observe. Et aussi que ce retraité s'active continuellement dans son jardin.

Après une période de méfiance réciproque, les deux hommes finissent par se rencontrer. Knupp, veuf lui aussi, souffre tellement de la mort de sa femme qu'il a développé une théorie sur le temps.

Le temps ne passe pas, le temps n'existe pas. Ce qui donne l'impression de l'avancée du temps, ce sont les modifications : les arbres qui poussent, les cheveux qui blanchissent, les voisins qui repeignent leur maison.
Par conséquent, si l'on empêche les modifications, le temps s'arrête… Si l'on supprime les modifications, on peut revenir à un espace où les deux épouses seraient vivantes…

Les deux hommes vont alors s'embarquer mutuellement dans une entreprise délirante. Photographier, faire des plans, cartographier, remplacer les arbres, les plantes, retrouver des voitures anciennes, s'injecter du botox.

Une folie. Folie humaine. Folie financière.

Parallèlement, Peter Taler enquête sur la mort de sa femme à l'aide des photos de Knupp.

Le roman peut être lu de diverses manières : comme un témoignage sociologique et obsessionnel de précision sur un quartier de banlieue (suisse … ), comme un thriller policier, comme une démonstration philosophique sur la relativité du temps, mais surtout comme une manière pour l'auteur de mettre des mots, ses mots, sur cette constatation tragique que « le temps est assassin. »

Sachant que Martin Suter a perdu son petit garçon de trois ans, on
comprend que cette tentation de tuer le temps a pour lui un sens particulièrement tragique. Que chacun partage, parce que les modifications souvent nous détruisent au point de vouloir rétablir le passé.
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C'est le premier livre de Martin Suter que je lis, je ne savais donc pas à quoi m'attendre.

J'ai tout de suite croché à l'histoire, au style. J'ai adoré toute cette réflexion sur le temps. Et j'ai apprécié la fin, même si elle était en partie prévisible. J'ai été fascinée par le personnage de Knupp, un peu moins par celui de Taler, un peu énervant parfois.

Un bémol pour les descriptions trop longues à mon goût de la reconstitution du quartier tel qu'il était en 1991.
J'ai globalement apprécié ce livre et je vais en lire d'autres de Martin Suter.

Par contre un mauvais point pour le traducteur qui a oublié que la francophonie ne se limite pas à la France. Or l'histoire se passe en Suisse. Taler reçoit une facture de la sécu, nous n'avons pas de sécurité sociale en Suisse (hélas!), mais des caisses maladies privées. Il reçoit également une facture du syndic de la copropriété. En Suisse, dans certains cantons, le syndic c'est le maire. Et que dire de LA rösti? Die Rösti en allemand, or le "die" ici est le pluriel, non le féminin, en français "rösti" est masculin pluriel. Et les voisins qui partent chez des amis DANS le Valais? Non c'est EN Valais! Cela me fait mal aux yeux quand je lis ça! Peut-être que cela vous semble des détails, mais pour moi, c'est comme si Miss Marple se connectait à Internet sur son I-Pad, cela ne colle pas.

Un mauvais point aussi pour le ou la correcteur-trice qui a laissé des fautes. Je n'en avait jamais vu autant dans un bouquin.
Et que dire du mélange des francs suisses et des euros? Pas crédible non plus.

Voilà, du coup, moi qui lis beaucoup de traductions de polars, je me pose des questions. Mais ça, c'est un autre débat.
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Deux voisins veufs s'allient, l'un pour faire revivre sa femme, l'autre pour retrouver l'assassin de la sienne.
Pas super emballée par ce livre mais son écriture simple, sans fioriture, m'a fait aller jusqu'au bout assez rapidement.
La fin est bien amenée et assez logique.
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Après les lénifiants Allmen, c'est un plaisir de retrouver un roman Martin Sutter avec une ligne narrative méticuleuse.
Et, sans être emballé, j'ai apprécié le cheminement obsessionnel de ces deux personnages et cette idée de non temporalité et de superposition.
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Depuis la lecture de Small World, je ne rate pas un livre de Martin Suter. Alors quand j'ai vu la parution de "Le temps, le temps, je l'ai mis dans liste de lires à lire. La critique m'avait prévenue, cet opus n'était pas le meilleur de l'écrivain. Qu'importe, je devais le lire ! Mais je n'avance pas dans cette lecture, comme si les personnages avaient réussi à stopper le temps dans mon réel. L'idée était belle, surtout dans ma vie où je donnerais tout pour rejouer 2014 dans sa globalité en changeant tout, mais la narration est redondante, répétitive à l'instar du titre... Je m'essouffle...
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Le début de ce roman est très séduisant : Peter Taler est inconsolable depuis le meurtre (inexpliqué) de sa femme, Laura, assassinée en bas de leur immeuble alors qu'elle sonnait pour entrer, un an avant le début de l'histoire. Depuis un an, il maintient certains rituels lui rappelant la présence de la défunte, et passe ses soirées à scruter le panorama depuis son salon, avec l'impression que « quelque chose n'était pas pareil, mais il ne savait pas quoi ». Jusqu'au jour où il se rend compte que son voisin d'en face déplante certains de ses massifs pour en replanter d'identiques, mais plus jeunes. Quand ce même voisin lui envoie par la poste des photos de son immeuble datant du jour de la mort de sa femme, il traverse pour sonner chez lui, et va découvrir le projet fou de cet homme : prendre le temps de court.

Donc si ce début, baignant dans une ambiance hitchcockienne m'a bien accrochée, la suite, entre polar et roman fantastique, m'a plutôt déçue, même si ça se lit. le retournement ne fut pas, pour ma part, insoupçonné, et l'intrigue traîne en longueur. J'ai décroché. Et pourtant, c'était tellement prometteur…
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