Découvert avec
le tireur,
Glendon Swarthout m'a convaincue une fois encore.
Homesman, c'est l'histoire d'un groupe de femmes au coeur de la conquête de l'ouest américaine. Devenues folles suite aux abominables conditions de vie que la situation de pionnières pauvres leur confère, leurs maris – non moins amochés par la vie – décident de les renvoyer dans leur famille d'origine. S'ensuit un étrange voyage en chariot sur la route du retour où les quatre folles sont escortées par un fuyard et une cinquième femme à l'indépendance quasi masculine.
Ce western surprenant et trépidant prend rapidement l'allure d'un récit initiatique quant à la condition féminine au milieu du XIXème siècle dans les Grandes Plaines américaines. J'ai adoré, en suit ressortie grandie, fascinée, dégoûtée, passionnée, sensibilisée.
Les personnages de
Glendon Swarthout – à l'instar de ceux du Tireur – sont infiniment complexes, lâches et courageux à la fois, attachants, décevants parfois dans leurs actes, humains.
Marie Bee, archétype de la femme libre a priori, est présentée comme plutôt « commune » par les hommes qui refusent de l'épouser – et soulève presque à elle toute seule la question de l'émancipation féminine d'une femme banale qui n'en devient plus bonne à marier ; en découle une troublante réflexion de fond sur la dépendance des femmes à l'égard des hommes.
Pour conclure, une note sur le style de
Glendon Swarthout traduit par
Laura Derajinski, riche, délectable, entraînant, visuel et sonore, tout en rondeur, il vous remplit l'esprit d'un univers précis et fourni, totalement immersif.