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sur 1040 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1924. Angleterre. « C'était le 30 mars. Un dimanche. Un jour que l'on appelait le dimanche des mères ».

Au cours de cette journée de congé annuel accordé aux domestiques pour rendre visite à leur mère, n'ayant plus personne pour les servir, trois couples se retrouvent, laissant libres leurs domaines. le dernier des fils, qui doit se marier, y invite la bonne des voisins, sa maitresse depuis l'adolescence. Une journée qui changera leur vie à tous.

Un livre lu grâce à la critique enthousiaste de Berni_29 que je remercie.

J'ai aimé le style, ces instants qui s'éternisent pour un récit de 140 pages axé sur une seule journée.

J'ai aimé retrouver l'après première guerre mondiale en Angleterre.

J'ai aimé que le contexte historique soit abordé en arrière-plan, avec les multiples jeunes hommes morts à la guerre, la fin de certains privilèges, la transformation de la société.

J'ai aimé le gros plan sur un portrait de femme qui a une réelle profondeur.

J'ai aimé le personnage de Jane Fairchild, orpheline, "feuille vierge", qui s'interroge "comment peut-on devenir quelqu'un si l'on n'a pas d'abord été personne ?"

Ainsi, même si la note Babelio est bien plus faible que pour les livres que je choisis habituellement, je conseille cette lecture, car il existe, à mon sens, une agréable originalité dans cette oeuvre.

" Un mot n'était pas une chose, loin de là. Une chose n'était pas un mot. Cependant, d'une certaine façon, les deux -choses- devenaient inséparables. Tout n'était-il qu'une pure et simple fabrication ? "
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Le 30 mars 1924, c'est le dimanche des mères en Angleterre.
Le personnel des maisons de bourgeoisie un peu finissante ont congé ce jour là.
Jane, qui s'apprêtait à passer sa journée à lire est conviée par Paul Sheringham à le rejoindre chez lui.
Ils sont amants depuis des années, mais être reçue chez lui est un immense privilège, d'autant qu'il se marie dans quinze jours avec une riche héritière.
Bien des années plus tard, devenue écrivaine, elle se souvient de cette journée particulière.
Un style qui apporte une ambiance surannée avec une touche de modernité.
C'est toute une atmosphère plus que des événements.
Un livre qui dépayse, dans le temps et dans les lieux, et qui laisse un souvenir emprunt du passé.

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Nous sommes en 1924, le dimanche de la fête des mères. Toutes les domestiques ont droit à leur journée afin de visiter leur propre mère. Paul, vingt-trois ans, étudiant en droit, futur avocat, doit retrouver sa fiancée pour déjeuner au bord de la Tamise. Il traverse, nu, sa chambre inondée de soleil, et conptemple, allongée sur son lit, entièrement nue elle aussi, Jane, la bonne des voisins. Il consulte sa montre, pour peu qu'il appuie sur le champignon, il peut être à l'heure à son rendez-vous avec Emma. La vie peut se retourner comme un gant, elle peut être cruelle et généreuse à la fois.

L'essentiel du roman se passe sur une journée le jour de la fête des mères, un événement tragique va bousculer cette journée apparemment tranquille. le personnage principale est une jeune orpheline, placée comme domestique. Une jeune femme sensible et sensuelle qui aime lire surtout des livres d'aventure, des livres de garçons. Un roman qui peut paraître désuet, tant par l'époque où il se situe, que par les moeurs d'une société bourgeoise anglaise d'après la grande guerre. Une écriture remarquable qui nous fait pénétrer au plus intime des corps et des coeurs. L'histoire d' une jeune femme qui va s'émanciper grâce à la lecture, qui épousera un philosophe et écrira dix-neuf romans.
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Une histoire marquante et touchante pleine de silences et de non-dits.
Une histoire tragique et désabusée, celle d'une bonne dans un univers en plein déclin, celui des grandes familles ancestrales d'Angleterre dans un monde qui change sans eux.
Une histoire de sexe et de sentiments.
L'histoire d'une vie.
Une histoire à lire.

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Lu après avoir participé à un comité de lecture et sur l'enthousiasme d'une des participantes..... et je n'ai pas été déçue. Très beau court roman sur une relation amoureuse sans issue entre une jeune bonne et un aristocrate à la veille de se marier avec une femme de son rang.

C'est leur dernier rendez-vous et celui-ci lui propose de le rejoindre dans "sa" maison qui est désertée par tout le monde : domestiques dans leurs familles, propriétaires à un déjeuner d'avant mariage.Elle va vivre pendant quelques heures à la manière d'une maîtresse de maison, déambuler de pièces en pièces, au milieu des objets appartenant à cet homme qu'elle aime mais qui est promis à une autre. Elle est sans rancoeur, lucide sur sa condition mais cela ne l'empêche pas de rêver, d'imaginer.

L'écriture est belle, fine, précise, moi j'ai accompagné Jane de pièces en pièces, dans le jardin, sur la route à bicyclette, jusqu'au dénouement dont quelques indices vont très vite nous laisser imaginer l'issue.

Cette journée des mères sera pour l'héroïne le début d'une vie nouvelle car le récit est construit comme des souvenirs qu'elle narre alors qu'elle est très âgée.

Moi qui aime la littérature anglaise et en particulier sur celles retraçant les rapports bourgeoisie/aristocratie/domesticité comme dans les romans de Jullian Fellowes, Helen Simonson etc.... je me suis régalée. C'est une petite perle, facile à lire et très doux mais aussi...... suspens !
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Vaut-il mieux être ou devenir ? (quoi ? peu importe... choisissez, riche, célèbre, grand, fort, président ou ce que vous voulez).
Bien souvent, je crois qu'il vaut mieux devenir. En tout cas c'est l'une des choses que l'on peut comprendre dans ce livre où l'héroïne se pose la question “Comment peut-on devenir quelqu'un si l'on n'a pas d'abord été personne ?”

Ben justement, on ne peut pas. Ou alors c'est beaucoup plus difficile. On pourrait penser a priori que c'est l'inverse, que je raconte n'importe, quoi mais prenez deux secondes pour y penser : quand on “est”, qu'est ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on vise ? C'est quoi le but ? Par contre, quand on veut “devenir”, il y a un chemin à parcourir, un défi à relever, on donne un sens à sa vie et rien ne peut surpasser ce que l'on ressent quand on a réussi. Enfin je crois.

Dans cette histoire par exemple, nous avons d'un côté Paul Sheringham, qui “est” et d'un autre côté Jane Fairchild qui va “devenir”. Lui est fils d'aristocrate, jeune, beau, riche et désoeuvré, il fait des études de droit sans trop se mettre la pression (à quoi bon puisque son avenir est assuré) et pour donner du piquant à sa vie il pilote un bolide et entretient une aventure en-dessous de sa condition avec Jane, domestique dans le manoir voisin. Jane est donc celle qui va “devenir”. Enfant trouvée, placée comme domestique à l'âge de 14 ans, elle est dotée d'un appétit de vivre peu commun doublé d'une soif d'apprendre qui va trouver à s'épancher au travers de la lecture. Car Jane a de la chance, son employeur l'autorise à emprunter des livres dans sa bibliothèque et c'est en partie grâce à cette fenêtre ouverte sur le monde qu'elle va pouvoir devenir quelqu'un, devenir écrivain pour tout vous dire.

Le dimanche des mères est l'histoire d'une unique journée racontée bien des années plus tard par une Jane qui “est” désormais. En effet, la jeune femme de chambre est devenue une vieille romancière à succès qui se tourne vers son passé et nous raconte en détail ce 30 mars 1924 qui a si profondément marqué sa vie. Cette journée est gravée dans sa mémoire, elle l'a vécue certe, mais avec les années elle l'a aussi magnifiée, cristallisée voire fantasmée (c'est normal, après tout c'est son métier que de faire de la réalité une fiction, et parfois l'inverse).

Donc voilà, Graham Swift nous offre au final un minuscule roman qu'on lit le temps d'un instant, un roman dénué de toute mièvrerie et qui dégage une subtile odeur de nostalgie, comme un parfum d'orchidée...
J'ai beaucoup aimé ce moment, ce moment raconté et ce moment de lecture. J'ai beaucoup aimé le personnage de Jane qui démontre une fois de plus que la liberté n'est pas là où on croit. Simple domestique, elle est en réalité beaucoup plus libre que ces aristocrates guindés qu'elle sert, prisonniers des convenances, des apparences et des attentes liées à leur rang. Eh oui, quand on n'est personne, il est plus facile de sortir du rang.
Elle fait des choses qu'aucune autre femme, parmi “les maîtres”, ne ferait. Quelle classe tout de même quand - nue comme une reine - elle déambule dans ce manoir vide ! Elle descend le grand escalier, mange une tourte à la viande dans la cuisine, parcourt les étagères de la bibliothèque et nous ne pouvons que la suivre en retenant notre souffle, les yeux écarquillés... Quelle classe et quelle délicate sensualité. On a l'impression de voir bouger les rideaux aux fenêtres et danser les grains de poussière dans les rayons de soleil, on sent le vieux parquet sous ses pieds nus, on respire le parfum suave et un peu entêtant des fleurs dans les vases en marbre du grand hall, bref, on peut vivre cette insolente journée de printemps comme si on y était et ça c'est beau.
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Dans l'aristocratie anglaise, le dimanche des mères, c'est le jour où les employeurs donnent congé à leurs domestiques pour qu'ils puissent se rendre dans leurs familles.
Ce 30 mars 1924, Jane, orpheline de 23 ans, ne sait pas encore comment elle va occuper sa journée, quand son amant, fils de bonne famille et futur époux d'une fille d'aussi bonne famille l'appelle pour un dernier rendez-vous. le récit est à la troisième personne, mais entièrement vu par Jane ; elle relate à la fois les souvenirs de cette journée et ce qui est advenu d'elle ensuite. En observatrice très fine, elle analyse les relations ancillaires et imagine ce qu'elle ne peut voir elle-même avec un sens aigu de la critique sociale.
Le récit est court, incisif, un peu confus aussi parfois, entre les époques et les personnages, mais ce format lui convient bien car l'intrigue est en elle-même très resserrée autour de ces quelques personnages, d'une journée printanière et de l'imprévisible qui nous y attend.
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Un livre relativement court qui nous entraîne dans l'Angleterre des années 20 ou l'ombre de la première guerre mondiale plane toujours. Étrangement, en lisant, j'ai moyennement apprécié ce moment mais après, une impression tenace de ce livre m'est restée avec ces moments et ces lieux décrits si parfaitement par l'auteur... la maison bourgeoise vide de ses occupants, avec l'horloge qui sonne, les fleurs et la poussière légère... ce jeune homme qui s'embarque à toute vitesse pour un rendez-vous manqué...et le devenir si étonnant de cette jeune femme domestique qui sait se taire mais qui réfléchit énormément...un livre très particulier qui a su arrêter la course du temps le temps d'une journée très particulière...
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Je vais, sans le vouloir, me livrer à une petite expérience intéressante : en effet, habituellement, j'écris mes chroniques tout de suite après ma lecture. J'essaie même, dans la mesure du possible, de ne pas commencer un autre roman afin de restituer au mieux l'atmosphère de celui que je viens d'achever. Or, j'ai lu ce livre il y a un mois environ et en ai découvert bien d'autres entre temps...
A cela, s'ajoute un autre handicap : ce livre, je ne l'ai plus. On me l'avait prêté, je l'ai donc rendu ! Ne vous attendez donc pas à ce que je vous livre le nom des personnages et encore moins la région d'Angleterre où se passe le récit…
Alors, que me reste t-il de ce roman de Graham Swift : le dimanche des mères ?
Par extraordinaire, je n'ai pas oublié le sujet, vous avez de la chance !
Nous sommes au début du XXe siècle et le dimanche des mères est la journée de l'année où les domestiques obtiennent un congé pour se rendre dans leur famille. Les maîtres en profitent, si le temps le permet, pour se retrouver entre gens de même classe autour d'un repas ou d'un pique-nique à la campagne.
La narratrice, jeune domestique (dont j'ai oublié le nom), n'a pas de famille. Elle imagine donc d'emprunter un livre puis d'enfourcher sa bicyclette pour trouver un coin tranquille où se livrer à son activité favorite : la lecture. La journée est magnifique, c'est presque le printemps. L'air est doux et incite à la rêverie. Mais, elle reçoit un coup de fil de son amant qui n'est autre que le fils des voisins, des aristocrates partis passer la journée avec les familles huppées de la région. Il lui propose de venir le rejoindre chez lui, dans sa belle demeure. Il est seul, maîtres et domestiques ont quitté les lieux. Lui est resté pour soi-disant travailler son droit...
Et ce sont des images qui me reviennent, celles d'une femme, la narratrice, déambulant nue dans une vaste demeure bourgeoise, pénétrant dans des pièces qu'elle ne connaît pas, touchant à des objets étrangers, se laissant aller au plaisir d'être seule dans un lieu interdit. Je vois ces scènes comme des clairs-obcurs. L'ombre dense et la lumière vive de cette journée presque printanière s'affrontent et matérialisent peut-être les conflits internes que vit en secret l'amant de la narratrice. Ce dernier, après avoir fait l'amour avec la jeune servante, est parti à contrecoeur rejoindre celle que ses parents lui destinent comme épouse, la fille d'un riche voisin, d'un aristocrate, comme lui. Il aurait visiblement préféré rester étendu auprès de cette servante au corps si blanc et si pur. Mais par respect des convenances, des lois qui régissent les classes sociales, enfermant chaque individu dans sa caste, il a fini par partir, la laissant seule dans la maison, l'invitant à profiter de cet espace et lui indiquant à quel endroit elle devra cacher la clé. N'ayant nulle part où aller ensuite, la narratrice décidera de rentrer chez ses maîtres et traversera à vélo une campagne baignée de lumière.
Ce sont de très belles pages, sensuelles et douces, empreintes de silences et de lumière mais on sent une certaine tension naître progressivement, on devine que la beauté merveilleuse de ce moment ne sera pas éternelle sinon dans l'esprit de la narratrice dont le nom me revient soudain : Jane, je crois.
La fin de ce roman m'a moins convaincue que ces première pages lumineuses car elle m'a semblé bien peu vraisemblable… Je préfère ne pas vous dire pourquoi afin de ne pas gâcher votre lecture…
Enfin, et ce sera mon dernier point, je pense que c'est un roman qu'il vaut mieux lire en VO lorsqu'on en a la possibilité, je trouve que le texte français manque un peu de fluidité, accuse même parfois quelques lourdeurs qui ont quelquefois gêné ma lecture. Peut-être ce défaut est-il gommé en VO ?
Un beau livre sur des amours impossibles à une époque où les classes sociales s'élèvent comme des barrières entre les individus, chacun se devant de rester à sa place, en dissimulant au mieux ses sentiments, si c'est possible…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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"Le dimanche des mères" est une journée accordée chaque année par le milieu aristocratique à tout son personnel domestique pour que celui-ci puisse rendre visite à leur mère. Nous sommes le 30 mars 1924. par un beau dimanche ensoleillé dans le village d'Upleigh (dans le Berkshire, à l'ouest de Londres). Ce jour-là deux amants se rencontrent semble-t-il pour la dernière fois. Lui, Paul Sheringham, fils de bonne famille, promis à un riche mariage. Elle, Jane Fairchild, est jeune domestique chez Mr et Mrs Niven.
"Le Dimanche des Mères" est le récit rétrospectif de ce dernier moment d'amour passé dans une chambre entre les deux amants. Ce moment est évoqué par la jeune femme devenue une vieille dame, à l'âge incertain (née orpheline, des doutes subsistent sur sa date de naissance réelle).
Au thème de la passion amoureuse entre amants vient s'ajouter celle de la lecture qui émancipe (bien que jeune domestique, Jane obtiendra de Mr Niven l'autorisation d'emprunter des romans présents dans la bibliothèque) mais aussi de l'ascension et de l'indépendance sociales de la jeune femme qui deviendra, installée à Oxford, une écrivaine de renom.

Dans ce court roman, j'ai été saisi par la maîtrise de la description toute en nuances mais très évocatrices de l'auteur. Il y a peu d'actions dans ce livre. le récit des deux amants se retrouvant puis se quittant va servir de point d'articulation à tout le livre. C'est un roman qui fait l'éloge de la lenteur, du silence, de la lecture et de la liberté qu'elle procure. C'est aussi un roman sur le cours des choses : celles sur lesquelles l'humain peut influer et toutes celles sur lesquelles il n'a pas prise. Tout un monde partagé entre espoirs et regrets.
Un très beau roman.

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