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sur 1051 notes
Angleterre, 30 mars 1924. La campagne du Berkshire verdoie sous un soleil qui se donne des airs de mois de juillet. Sans doute pour se mettre au diapason de cette journée particulière qu'est le dimanche des mères. En effet, en ce dernier dimanche de mars, les aristocrates du comté accordent, par tradition, une journée de congé à leurs jeunes bonnes afin qu'elles puissent rendre visite à leur mère. Privés de leurs employées, ils ont, pour leur part, décidé d'organiser un pique-nique chez les Hobday, sorte de prélude aux futures noces entre leur fille Emma et le beau Paul Sheringham.
Chez les Niven, comme ailleurs, on se prépare pour cette radieuse journée. Peut-être avec moins d'enthousiasme que par le passé, quand les fils de la région étaient encore de fringants jeunes hommes appelés à un brillant avenir, quand la guerre n'avait pas encore privé les grandes familles de leurs héritiers. Milly, la cuisinière, compte prendre le train pour aller voir sa mère. Mais que va faire Jane qui est orpheline ? Une promenade à bicyclette dans la campagne ? Une journée de lecture dans la bibliothèque de Monsieur Niven ? Alors qu'elle hésite, un coup de fil vient décider de son programme. Paul, le futur marié, l'invite dans le manoir familial pour une après-midi d'amour. Pour la première fois, elle pourra entrer par la grande porte. Pour la première fois, elle pourra découvrir la chambre de son amant. Pour la première fois, elle disposera de la maison quand il partira rejoindre sa fiancée. Tant de premières fois pour ce qui sera sans doute leur dernière étreinte...

Une journée particulière dans la vie d'une jeune fille qui s'en souvient encore dans les moindres détails quelques soixante années plus tard. Une journée fondatrice, une parenthèse hors du temps, une récréation...Soleil, langueur, paresse, sensualité, sexe et drame, pour un moment de lecture envoûtant, une ode à la femme, belle, désirable et libre. A la littérature aussi. Celle de Conrad, de Stevenson, dite ''de garçons'' et que Jane aime à découvrir. de la passion de la lecture à la passion de l'écriture...un cheminement né peut-être par une chaude journée de 1924, quand le temps s'est arrêté, la laissant seule pour réfléchir, se chercher, se trouver.
Roman d'un amour interdit mais surtout roman de la liberté, du choix, de l'appétit de vivre. Un livre lumineux, poétique, vivifiant.

Merci Sallyrose pour ce précieux cadeau.
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1924: l'Angleterre porte encore le deuil de ses jeunes hommes perdus à la guerre. C'est le cas des familles dans lesquelles nous arrivons dans le roman.
30 mars , c'est le dimanche des mères en Angleterre.
Les domestiques ont congé pour rendre visite à leur mère.
Jane Fairchild, orpheline, est employée chez les Niven.
Elle a une aventure depuis plusieurs années avec le jeune voisin, Paul Sheringham. Comme c'est souvent le cas, les maîtres ont des aventures avec les bonnes. La littérature nous en a livré de nombreux exemples.
Dans deux semaines, Paul se marie avec une jeune riche voisine, Emma Hobday.
Aujourd'hui, dans sa maison vide de domestiques et de parents, Paul a donné rendez-vous à Jane pour vivre leur dernière rencontre.
C'est très librement qu'ils vont la vivre et l'auteur va nous raconter la scène de façon très naturelle, sans fausse pudeur.
Emma se promènera nue après le départ de Paul parti rejoindre sa fiancée.
Un drame se déroulera ce jour-là.
Nous retrouverons Jane à l'âge de quatre-vingts ans, devenue célèbre et ce sera vraiment intéressant d'avoir son regard sur les évènements.
Graham Swift nous livre un très beau roman d'ambiance dans une Angleterre de début du vingtième siècle dans une société qui avait été bouleversée par la première guerre mondiale.
Je m'attendais à un livre conventionnel, et bien pas du tout.
Un vrai régal!
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Le style de Graham Swift que je découvrais, m'a étonnée. Agréablement étonnée. Il ne se perd pas en descriptions stériles sur la verdoyante nature bourgeonnante. Et, si l'on tient compte des faits qui, concrètement, pourraient être résumés sur une dizaine de pages. on peut aisément s'interroger sur ce que Graham Swift peut bien nous raconter dans les 160 pages restantes pour retenir notre attention ? Car, en effet et pour ce qui me concerne, j'ai trouvé un intérêt certain à cette lecture. Sans faire de grandes phrases et avec des mots simples et précis, il m'a immergée dans l'atmosphère de ce début des années 20 dans un milieu de nantis plus ou moins déchus conséquemment aux ravages de la Première Guerre Mondiale.

C'est avec une remarquable acuité qu'il pointe le doigt sur la psychologie et les conditions de vie de ce petit personnel de maison dont l'existence même est niée, telle celle de fantômes inoffensifs.
Petites bonnes qui avancent dans la vie la tête baissée, dociles, effacées, efficaces. Ne s'autorisant la moindre émotion, le moindre commentaire, la moindre manifestation de fatigue ou de lassitude. Non qu'elles soient, à proprement parlé, martyrisées mais seulement parce que c'est le destin qui leur a été assigné dès la naissance et qu'elles l'ont accepté par une sorte de fatalisme borné, résolues à ne pas avoir d'autres choix.

Et, parmi elles, il y a Jane. Et, Jane, elle a décidé que ce choix, elle l'avait.
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En quelques heures de lecture impatientes et avides, j'ai vécu à travers les yeux de Jane, la journée la plus marquante et la plus enthousiaste de mes plaisirs littéraires.
Ce jour-là est celui du 30 mars 1924. Les vieilles familles aristocrates anglaises dont les fils ont été décimés par la guerre, accordent à leurs domestiques un jour de repos pour aller visiter leur famille au loin.
Pour Jane, orpheline placée chez les Niven, ce jour-là est un jour vacant où les heures, les minutes et les secondes s'échappent du cadran de l'horloge, loin du rituel quotidien et des besognes. Un moment volé au temps pour lire ou rejoindre son amant qu'elle connaît depuis 7 ans, James Sheringham, le dernier fils d'une famille amie des Niven.
Mais ce 30 mars 1924 n'est décidément pas ordinaire de par son exceptionnelle chaleur qui inonde le livre d'un flot de lumière et par l'intensité des évènements qui bouleversent la jeune femme, Jane. Comme si cette journée ne voulait pas mourir.
L'écriture radieuse et très élégante de l'auteur nous invite à entrer dans cet espace-temps, l'espace intemporel de la fiction qui nous fait douter de ce que nous vivons « Y avait-il jamais eu un jour comme celui-ci ? Pourrait-il jamais y en avoir un autre semblable ? » .

Une seule journée peut accomplir une vie.


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Jane Fairchild, 98 ans, est un écrivain reconnu. Elle ne rechigne pas à répondre aux différents entretiens, un sourire au coin des lèvres. Enfant abandonnée dans un orphelinat, elle a travaillé comme bonne. Elle avoue même que cet état est à l'origine de sa vocation d'écrivain. Oui, être orphelin, c'est une page blanche, sans passé, sans date de naissance, sans même un nom. Ceci est le discours officiel.

Sa vie a changé à tout jamais un dimanche de mars 1924. Ce dimanche de fête des mères octroyé à l'époque par les employeurs, le seul jour de congé de l'année, un dimanche qu'elle n'évoque jamais. Elle avait prévu de lire, profitant du calme de la maison vide, ou d'enfourcher sa bicyclette en cette journée ensoleillée. Elle va finalement rejoindre son amant sur son invitation, entrer par la porte principale de cette maison bourgeoise désertée, passer quelques heures dans cette chambre qu'elle ne reverra jamais. Mais tous les détails sont minutieusement imprimés dans sa mémoire, soixante-dix ans après les faits.

En peu de mots, Graham Swift nous parle de ce temps d'avant. Celui où les fils ne sont pas revenus de la Première guerre mondiale, les chevaux ont été remplacés par les automobiles, les familles aristocrates tristes pouvaient se permettre de payer uniquement une bonne et une cuisinière, les mariages étaient toujours arrangés (pour combien de temps encore). Il nous parle aussi de la création littéraire, l'auteur qui raconte des histoires, peut-être vraies, peut-être un peu inventées aussi. L'auteur nous livre un hommage à Joseph Conrad, cet écrivain aujourd'hui passé de mode qui n'écrivait pas que des livres sur la mer, qui a changé de nom en devenant anglais, qui n'a jamais écrit en polonais ou en français – des langues qu'il maitrisait parfaitement.
Un superbe roman beau et fort.
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Jane se souvient du 30 mars de cette année-là
Sa jeune nudité s'embrasait dans les draps
Elle, la petite bonne, pour la dernière fois
Sera l'amie, l'amante du beau Paul Sheringham
Le fils de bonne famille qui va se marier
Qui au volant d'une auto soudain disparait
Jane se souvient mais n'en dira jamais rien
Mêlant fiction et vrai, elle devient écrivain
Enrubannant les mots , les détournant aussi
Elle égrène cette journée la chambre leurs corps unis
Jane se souvient tant du dimanche des mères
Et la mort en vertige comme un vestige amer...

Fort belle écriture, une Jane inoubliable, tour à tour malicieuse et émouvante,et une réflexion intéressante sur les mots, leur pouvoir, leur dérision également... J'ai adoré cette journée particulière...ce dimanche des mères.


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Angleterre, 30 mars 1924, une journée dans la vie de Jane, jeune domestique orpheline, instruite (elle sait lire), au service d'une famille de la bonne société aristocratique de la campagne anglaise. En ce dimanche des mères, jour de repos annuel accordé aux domestiques, Jane va rejoindre son amant secret. Secret, parce que Paul est le fils d'une de ces nobles familles, sur le point d'être marié à une jeune fille de son rang. Qu'y a-t-il vraiment entre Jane et Paul ? Un amour vain, des plaisirs purement charnels, de la tendresse ? Quoi qu'il en soit, Jane sent que ce jour-là en terminera avec leur longue relation intime.
Angleterre, 30 mars 1924, une journée dont Jane n'imaginait pas qu'elle transformerait sa vie de fond en comble. Un événement survient, qui la poussera à quitter son emploi de domestique pour, après divers détours, devenir écrivaine et nous faire part, 60 ans plus tard, de ses souvenirs.

Eh bien... si ce 30 mars 1924, Jane a changé de vie, moi, en cette fin d'été 2020, j'ai raté le rendez-vous, non pas avec le destin, mais avec ce roman. Incitée à cette lecture par les nombreux avis positifs, j'en attendais sans doute beaucoup trop. le livre est court, et pourtant je m'y suis ennuyée. Il pousse loin l'analyse psychologique, ce qui n'est pas pour me déplaire, et pourtant je n'ai pas compris pourquoi le fameux événement du 30 mars 1924 a à ce point décidé du destin de Jane. Je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage, qui m'a semblé égocentrique. J'ai trouvé que la crudité de certains passages cadrait mal avec le reste, plutôt délicat et subtil (j'ai eu le même problème avec "L'amant de Lady Chatterley").
Mais surtout, ce style... Répétitif et redondant, étiré et lassant, hypothétique et lancinant, fait de "si" et de conditionnels et de "mais c'est peut-être mon imagination qui..." et de "il/elle ne pensait certainement pas cela", bref une arborescence de possibilités qui, au final, fait douter de la réalité même de la relation entre Jane et Paul. Et cela, en soi, ce n'est pas grave, mais je n'ai pas compris où cela menait.
Sur fond de stigmates de la Première Guerre et d'aristocratie déclinante (qui fait penser à Downton Abbey), ce roman d'émancipation rend sans doute un bel hommage à la lecture et à l'écriture, mais je suis totalement passée à côté.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un bijou narratif que ce roman de Graham Swift : le dimanche des mères. Drôle de titre pour une drôle d'histoire... Celle de Jane Fairchild que j'ai suivie pas à pas tout au long de cette journée mémorable pour elle !
Pourtant rien de plus banal dans les faits. La domestique qu'elle est alors va rejoindre dans sa demeure familiale, à Upleigh, un fils de famille, Paul Sheringham, pour une rencontre amoureuse sans lendemain puisque ce dernier doit épouser Emma Hobbay. Un mariage arrangé qui convient aux deux familles, représentantes d'une bourgeoisie que la 1ère Guerre mondiale a mis à mal. Mais rien ne va se passer comme prévu et l'auteur va nous promener dans le temps qui se dilate et se tord au gré des flash-back et des anticipations qui jalonnent le roman. le fil d'Ariane ne sera pourtant jamais rompu et notre curiosité reste constamment sollicitée par une phrase, une remarque d'un narrateur toujours présent en arrière-plan.
Et nos questionnements sont nombreux au fur et à mesure que se déroule l'histoire. Quel étrange personnage que Jane Fairchild, qui, du statut de domestique, va embrasser une carrière d'écrivaine, sur laquelle elle va revenir par bribes alors qu'elle est âgée de quatre-vingt dix ans ! Qui est vraiment Paul Sheringham, ce fils de famille doté de l'aplomb et de la condescendance qui sont l'apanage de la classe dominante à laquelle il appartient et qui, en même temps, est capable de dire à Jane, une simple domestique, avec une sincérité non feinte : "Tu es mon amie".
La construction cinématographique est un autre atout du roman car elle nous donne à voir et à suivre pas à pas ce "dimanche des mères", très transgressif que celui de Jane Fairchild. de belles scènes amoureuses avec des gros plans sur la nudité des deux amants : moments de bien-être et de paix fort bien rendus sous la plume de l'auteur. Et surtout j'ai été émerveillée par ce qui constitue pour moi l'acmé du roman, c'est-à-dire la scène où Jane, laissée seule par son amant, va déambuler complètement nue dans la demeure d'Upleigh désertée par ses habitants. Cette scène est captivante, à la fois sur le plan visuel et symbolique. Elle nous donne à voir dans une sorte de long travelling, la promenade initiatique de Jane qui va prendre possession des lieux, en touchant les objets et en se découvrant pour la première fois tout entière dans un miroir. Un moment fort et symbolique qui va lui permettre de prendre peu à peu conscience de sa propre identité une fois qu'elle s'est débarrassée de ses vêtements de domestique et qu'elle est nue comme aux premiers jours de la création du monde...
La dernière remarque que je pourrais faire sur ce roman, c'est qu'il dépeint avec subtilité les rapports d'une bourgeoisie, en perte de vitesse mais très attachée à son standing, avec une domesticité "invisible" tant elle se fond dans le vécu des maîtres alors qu'elle est si proche de leur intimité !
Ce court roman m'a enchantée et tenue en haleine avec en prime le plaisir de savourer un humour toujours à fleur de phrase, tantôt léger, tantôt beaucoup plus grinçant lorsqu'il évoque et dénonce implicitement les rapports sociaux de l'époque.

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Rien ne prédisposait la rencontre de Jane, jeune femme de chambre orpheline, avec Paul, jeune aristocrate. Et pourtant au premier regard, ils se sont aimés mais sans se l'avouer. Leur liaison secrète dure depuis sept ans. Mais en ce dimanche des mères, ils s'aiment pour la dernière fois, Paul doit épouser une riche héritière...


Nous sommes en Angleterre, en 1924. le dimanche des mères était ce jour de congé accordé aux domestiques pour aller visiter leur famille. Une journée de liberté. Une journée particulière, comme suspendue, hors du temps. Et pour Jane une journée pleine d'émotion, de plaisir, de tendresse, de sensualité et de drame.

Graham Swift dépeint à merveille cette rencontre si particulière où chaque détail compte car chaque détail est enregistré à jamais dans la mémoire de son héroïne. Mais l'amour de Paul n'est pas le seul élément de ce roman. Il y a aussi l'amour des mots et des livres que Jane apprend et dévore. Elle deviendra d'ailleurs un écrivain célèbre et grâce aux interviews qu'elle donne, le lecteur abordera d'autres questions comme la littérature, la fiction, le sens des mots, la vie...

Le dimanche des mères est un texte lumineux, un texte à l'ambiance feutrée, ouatée. Un vrai bonheur de lecture. Un bel hommage aux femmes, au lendemain de la guerre, qui prennent leur destin en mains. Magnifique !

Lien : http://mespetitesboites.net
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En cette journée de la Femme, je tiens à honorer ces domestiques tout entières dévouées à leurs maîtres, sans vie propre en dehors de « servir ».

Je dis ça, et puis finalement, je n'en pense pas moins. Car tout compte fait, qui, des maitres ou des servantes, connaissait la vraie vie ? Les privilégiés, tout entiers préoccupés de leurs loisirs, ne sachant quel sens donner à leur existence, à leur oisiveté? Ou les domestiques harassées sous de multiples occupations, balbutiant des « oui, monsieur », « bien, madame » à tout bout de champ, courant au four et au moulin, consolant les uns, aimant les autres… ?

Jane, en ce superbe dimanche de mars 1924, se prépare à profiter de la seule journée de congé de l'année, le « dimanche des mères ». Comme elle est orpheline, elle jouit d'une totale liberté et n'est tenue à rendre visite à personne. Quoique…lorsqu'un coup de téléphone retentit, et que son amant (« ami » dit-il) en la personne du jeune aristocrate voisin lui enjoint de passer la journée avec lui, elle y court. Mais ce dimanche qui devait être dévolu au plaisir se retournera comme un gant, comme la vie de Jane : sa future profession d'écrivain va éclore au sein du tumulte des émotions.

Ce roman est une ode à la féminité et à la liberté de ces femmes de l'ombre. Sur fond de prairies fleuries du Berkshire, l'intrigue est entrecoupée d'anticipations vers la vieillesse de Jane, écrivain accomplie, occasions pour l'auteur de gloser sur la littérature et le pouvoir des mots. Empreint d'une ambiance british et si champêtre, ponctué de touches d'humour et d'autodérision, il nous donne envie à nous aussi de nous balader dans la campagne et de rêver à un monde où les femmes seraient vraiment les égales des hommes.
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