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3,77

sur 881 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Nul ne sait jamais exactement comment seront perçus ses dires, ni comment seront interprétées ses intentions, et les écrivains moins que d'autres, certainement du fait même de la " publication ", c'est-à-dire le rendu public, leurs écrits sont largement diffusés et donc, fort diversement interprétés.

Jonathan Swift s'imaginait-il que 300 ans après avoir écrit sont Gulliver (soit Gul-y-ver, dans lequel il faut entendre l'association de trois mots : pour Gul, qui donne en verlan lug, et qui renvoie à l'allemand Lüge, qui signifie mensonge, puis le y espagnol qui correspond à l'esperluette &, et enfin le ver, qui est le début du français " vérité "), son héros inspirerait le nom d'une gentille chaîne de télévision française à destination des enfants (Gulli dont le logo est vert) ?

Car Swift voulait écrire quelque chose de bien acerbe, de mordant, de tranchant, il voulait cracher tout son fiel à la figure de ceux qu'il détestait, probablement pas se voir ravaler au rang de littérature enfantine. Enfin bon, bref, c'est comme ça, nul n'y peut rien et pour nous autres, il en va de même : les résultats de nos actes ne cadrent pas toujours — voire pas souvent — avec nos intentions.

D'ailleurs, des quatre voyages de Gulliver, bien souvent, la tradition et l'esprit populaire n'en ont retenu qu'un seul, le premier, celui de Lilliput. (Or, il y en a trois autres, notamment le dernier, chez les Houyhnhnms, qui vaut son pesant de crottin de cheval.)

La tradition et l'esprit populaire ont retenu le cocasse de la chose : Gulliver arrive en un lieu où tout est rigoureusement identique au monde qu'il connaît, MAIS, en miniature. Il est fort possible que l'idée vint à l'auteur à l'examen de ce qui prenait grand essor dans les milieux favorisés au moment où il vécut : la maison de poupée.

D'ailleurs, au chapitre des influences de Swift pour ce qui demeure son oeuvre phare, on peut noter deux ouvrages que j'ai présentés récemment : Les Voyages de Sindbad le marin et Robinson Crusoé.

En effet, la traduction d'Antoine Galland des Mille et une nuits au tout début XVIIIe avait eu tellement de retentissement que ce dernier s'était senti obligé de rallonger la sauce et y incluant des histoires qui n'avaient rien à voir, dont le fameux Sindbad le marin. À partir de cette version française, il ne tarda pas à y avoir des versions traduites dans toute l'Europe, qui y eurent le même succès. La traduction anglaise parut en 1711 et il est indéniable qu'à la lecture de Gulliver, le parallèle est frappant avec plusieurs des voyages de Sindbad et le fantastique qui y est associé.

N'oublions pas non plus que le sujet d'un marin anglais seul naufragé sur une île bien lointaine, était une histoire qui avait connu un autre succès fulgurant en Angleterre avec la publication en 1719 de Robinson Crusoé. Juste pour information, Jonathan Swift commence la rédaction de Gulliver en 1721, est-il nécessaire d'insister sur le lien d'influence ?

Qu'en est-il des quatre voyages de Gulliver et, surtout, que semble avoir voulu dire Swift dans son livre ? À Lilliput, on s'aperçoit qu'outre le cocasse de la miniaturisation, les moeurs de la cour et du pouvoir deviennent immédiatement ridicules, dès lors qu'on prend un peu de hauteur, et qu'on s'aperçoit qu'ils sont ridiculement petits, mesquins ou risibles. C'est bien évidemment un brûlot contre le pouvoir politique anglais de l'époque. (Notamment sa politique étrangère contre la France, que l'auteur n'estime pas beaucoup plus.)

Le seconde voyage, à Brobdingnag (concaténation de broad et de grand) renverse les rapports de taille et Gulliver y est maintenant de la taille d'un lilliputien comparé aux naturels de ce pays. C'est un peu lourdingue comme procédé et ici, la cible de Swift semble l'extraordinaire suffisance de l'humain, l'impression qu'il est réellement quelque chose d'important dans la nature alors que l'auteur cherche à montrer qu'il est en réalité insignifiant.

Le troisième voyage, le pire de tous en ce qui me concerne quant à l'intérêt qu'il suscita en moi, composé de cinq étapes à Laputa, à Balnibarbi, à Glubbdubdrib, à Luggnagg et au Japon, est censé dénoncer la politique anglaise vis-à-vis de l'Irlande, de laquelle Swift était originaire.

Enfin, le quatrième voyage, chez les Houyhnhnms, inverse les rôles entre les hommes et les chevaux : là-bas, ce sont les Houyhnhnms, qui sont sages et qui ont le pouvoir et les hommes, qui sont des bêtes au service des chevaux. Notons au passage que le nom des hommes trouvé par Swift a eu quelque influence à l'époque d'internet car il les nomme les Yahoo.

Selon moi, ce quatrième et dernier voyage est le plus intéressant, car il questionne la place de l'homme vis-à-vis d'autres espèces. Pour le reste, hormis l'omniprésente aigreur à peine cachée sous l'ironie, le message de Swift semble être : « Tous des fats, tous des cons ! »... sauf lui bien entendu. Ces ignares d'Anglais n'ont pas su percevoir la valeur et l'intérêt de sa propre contribution à la vie politique.

D'ailleurs, ce quatrième voyage peut également être rapproché d'un ouvrage comme l'Utopie de Thomas More, car c'est presque, avec les Houyhnhnms, une vision de la société idéale selon Swift que l'on lit. Or, cette société idéale n'est pas très éloignée de celle du néolithique : tout progrès fut selon lui une sorte de perte.

Je dois confesser que j'ai vraiment, vraiment peiné à la lecture, dès le premier voyage, mais c'est devenu un vrai calvaire lors du troisième. À ce moment-là, je pensais que je n'y aurais attribué qu'une étoile, tant ce concentré de misanthropie me paraissait pénible et geignard, « tous des pourris, tous des salauds, tous des nazes, tous des minables ». Grâce à l'apport du dernier voyage, j'accepte de relever péniblement mon impression de lecture jusqu'à deux étoiles mais n'irai certainement pas au-delà.

Il en va de même des pseudo trouvailles linguistiques de Swift, indéchiffrables sans le vade-mecum à la fin, et qui, en leur qualité de " private joke ", dans l'ensemble, rendent la lecture plutôt laborieuse. Alors, c'est vrai, j'admets que bon nombre des choses qu'il dénonce, je les partage également, mais ça ne suffit pas à faire un livre marquant, plaisant, stimulant à mes yeux. Cependant, de ceci comme de tout le reste, ce sera toujours à vous d'en décider car ne voici qu'un lilliputien d'avis, c'est-à-dire, au pays des Brobdingnag comme en tout autre, vraiment pas grand-chose.
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Les « Voyages de Gulliver » sont destinés, paraît-il, à la jeunesse. Ben, de vous à moi, après cette douloureuse lecture, je peux vous affirmer que si un gosse se prend l'envie de s'y essayer, il va haïr les livres toute sa vie.
Pourtant, j'étais plus qu'enthousiaste pour cet antique ouvrage, pardon l'ouvrage du grand siècle, puisqu'il a été écrit par Jonathan Switf en 1721. Ce qui me donnait l'eau à la bouche, c'était ce fameux voyage à Laputa, puisque ce texte a été l'inspiration de mon animé préféré du Sensei Hayao Miyazaki.

Les « Voyages de Gulliver » représentent quatre parties :
→ Voyage à Liliput
→ Voyage à Brobdingnag
→ Voyage à Laputa, Balnibarbi, Glubbdubdrib, Luggnagg et au Japon
→ Voyage chez les Houyhnhnms

La recette est la même. On commence par le départ dans un navire, à cela on rajoute un fait (naufrage, mutinerie, pirates,…), puis arrive la fameuse île. À partir de là, Gulliver va découvrir ses habitants, commencer à sympathiser, apprendre leur langue, décortiquer ses us et coutumes, puis il va quitter l'île pour retourner en Angleterre et là, il lui prend l'envie de refaire un voyage. Si on a lu le premier récit, on les a tous lus. C'est redondant.
Après le fond, la forme. L'écriture de Jonathan Switf est plate. Durant tout le livre, on a un monologue sans aucun dialogue. Les pages sont noircis jusque dans les moindres recoins. J'avoue que le premier voyage m'avait un peu fasciné. Je trouvais intéressant de voir l'auteur dominer tout un peuple de lilliputien. J'ai bien aimé certaines anecdotes comme la scène du feu. le problème, c'est qu'avec le deuxième récit, on reprend la même chose, sauf que cette fois-ci, c'est le narrateur qui se retrouve miniature. J'ai relativement apprécié cette seconde trame.
Enfin ! J'arrive à Laputa. Oh, Laputa, quel magnifique mot qui sonne harmonieusement bien aux oreilles. J'avoue que je suis un peu déçu que Laputa soit à l'origine d'un des Voyages de Gulliver. J'aurais préféré que ce soit le Sensei Hayao Miyazaki l'illustre inventeur. Et là, on se fout de moi. Seulement 23 pages pour cette île qui a donné « Le château dans le ciel » ! Ce qui représente, environ, que 5 % de l'ouvrage !
Bon, Laputa et les autres noms à déformer la mâchoire, ne sont qu'une succession d'îles flottantes dans le ciel, mais ce qui les différencie, ce sont les habitants. Chaque lopin de terre est dirigé par une classe spécifique (scientifiques, magiciens,…).
Encore plus court que Laputa, le voyage au Japon. À cette époque, le Japon commençait à se fermer à l'extérieur. Seuls les hollandais étaient encore autorisés à se balader dans une partie de l'archipel. Il faut dire que européens venaient imposer leur christianisme. le tout est étalé sur trois pages. C'est juste un prétexte pour préparer le voyage du retour vers l'Angleterre.
Ensuite, j'ai lâché peu à peu le livre, car tout m'a semblé sans intérêt.

Un récit qui ne peut plus être apprécié qu'à son époque. D'ailleurs, je n'ai pu lire les textes que d'un regard lointain, par les yeux d'un lecteur et non d'un analyste. Autres faits qui m'ont été insupportables à la lecture, ce fut notamment les unités de mesures restées à l'échelle anglaise (pouce, miles, pied, acre). Comme l'auteur aime s'éparpiller dans les descriptions trop détaillées, j'aurais préféré que le traducteur prenne l'initiative de convertir dans nos bonnes vieilles unités, ce qui m'aurait permis au moins de comprendre et mieux apprécier la vision de l'auteur. Et puis, il y a ces très nombreuses annotations qui ne revoient pas en bas de page, mais dans un épais dossier à la fin du livre. J'étais un peu frustré de couper ma lecture pour chercher ledit mot, tout en tournant les pages.

Si l'envie vous prend de voyager avec Gulliver, je vous conseille l'une des nombreuses adaptations cinématographiques (sous différents formats : film, téléfilm). J'ai même constaté qu'un film d'animation japonais s'en était librement inspiré pour donner « Les voyages de Gulliver dans l'espace » (Garibâ no uchû ryokô) réalisé par messieurs Masao Kuroda et Sanae Yamamoto en 1968.
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Pfffiou...j'ai traîné, traîné, traîné...tellement je me suis ennuyée! Et pourtant il ne s'agit dans ce volume que du texte abrégé, qui comprend deux des voyages de Gulliver: celui à Lilluput, dans lequel il se retrouve en position de géant, et celui à Brobdingnag, où cette fois il est minuscule chez les géants.
Donc oui, je me suis ennuyée. Gulliver ne m'a pas faite voyager avec lui, ses considérations sur les civilisations qu'il rencontre ne m'ont pas atteinte. J'avoue même que j'ai curieusement accéléré mon rythme de lecture dans les derniers chapitres, mais que je n'en ai déjà plus aucun souvenir!
Comme il en faut pour tous les goûts, j'espère que d'autres lecteurs sont plus sensibles que moi à ce livre! intégral ou abrégé...
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Malheureusement, je n'ai pas accroché à cette satire
Lien : http://paysdecoeuretpassions..
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Il s'agit d'un beau livre d'images pour enfants, une réédition d'un ouvrage publié pour la première fois en 1949, dans la collection Au temps jadis. Plaisir de plonger dans un autre temps, de retrouver des illustrations classiques.
La couverture est illustrée, contrairement à la photo qui est parvenue sur le site.
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Moyen
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