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3,77

sur 881 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Edité en 1965 dans la collection super 1000, avec une adaptation de Claude Radeval, ce vieux texte, publié en 1721 par Swift, devenait plus accessible aux jeunes. Je l'ai donc lu vers 12 ans et j'en garde un bon souvenir; bien sûr au XXIème siècle, nous avons des ouvrages de science-fiction plus élaborés et plus spectaculaires, mais je crois qu'il garde encore de l'intérêt aujourd'hui.

Je viens d'ailleurs reprendre cette lecture et j'y trouve toute la richesse philosophique de l'auteur qui passe au-dessus de l'adolescent que j'étais en quête de science-fiction et d'aventure.

Le parallèle avec Micromégas et d'autres oeuvres voltairiennes est inévitable. Les contemporains de l'auteur ne sont pas plus épargnés que ceux De Voltaire mais, ici, le style britannique apporte des nuances goûteuses différentes de la prose De Voltaire.

L'histoire de Gulliver est teintée des nuances apportées tant par les perceptions du héros lui-même que par celles des habitants de Lilliput. Et celles-ci vont se confronter au point que le héros finit par perdre en quelque sorte son identité et qu'il se réfugie dans la misanthropie.
La relation de Gulliver avec les lilliputiens le met face à ses convictions, l'amène à une réflexion sur ses semblables qui reste d'actualité quatre siècles plus tard.

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Rien d'étonnant à ce que l'on connaisse surtout les deux premiers voyages de Gulliver, qui exaltent les vertus de leur héros bien humain : à Lilliput, « l'homme-montagne » impose rapidement sa force et sa sagacité (tandis que le petit peuple qui l'accueille guerroie pour prouver la supériorité de l'oeuf dur écalé par le petit bout plutôt que le gros) ; à Brobdingnag, le minuscule Gulliver est choyé par des géants débonnaires et même si son séjour se termine sur une humiliation sans équivoque, du moins le lecteur peut-il penser que seuls les Anglais, et non les hommes en général, sont concernés par les insultes assassines lancées par le Roi. de fait, l'Irlandais qu'est Swift tape à coups redoublés sur la puissance coloniale qui opprime son pays. Il imagine d'ailleurs l'île de Laputa capable de se maintenir dans les airs au grand dam du territoire qu'elle survole et menace. Jusque là, l'auteur apparaît donc comme un homme des Lumières, humaniste persifflant l'intégrisme religieux et la violence étatique, prônant la justice et la tempérance à grand renfort d'humour pipi-caca. D'ailleurs le nom de son héros résume le programme du conte philosophique cher à Voltaire: « gull », verlan de « lüg », mentir (en allemand), « y » pour et (en espagnol), « ver » pour « vera », choses vraies (en latin); soit mensonge et vérité, la fiction au service de la réflexion.
Le voyage à Balnibardi étonne un peu : l'auteur s'en prend aux savants et aux intellectuels qui manqueraient de bon sens. Mais c'est surtout le pays des Houyhnhnms qui fait sortir les « Voyages » de l'optimisme de combat des Lumières pour le pessimisme radical d'un Pascal: l'être humain y est dépeint comme une brute dégénérée, aussi laide que méchante. Quant aux Houyhnhnms, magnifiques et rationnels chevaux, ils sont d'autant plus aptes à la sagesse qu'ils sont dénués de toute affectivité. Chassé de ce qu'il considère comme un paradis, Gulliver rentre chez lui en haïssant le genre humain, incapable même de supporter la vue de sa femme et de ses enfants.
L'individu qui, fils de Gargantua et de Pantagruel, débarqua à Lilliput, renonce finalement et aux voyages et à l'espoir. L'homme, misérable engeance, est incapable de se reformer et doit son sort moins à des préjugés qu'il conviendrait de combattre qu'aux vices qui lui sont inhérents. Telle est la triste morale que l'épilogue semble transmettre.
Mais avec Swift, sait-on jamais ? Un auteur capable d'exhorter les Anglais à manger les enfants irlandais pour éradiquer la famine ne devrait jamais être lu au premier degré. Et son Gulliver aigri et misanthrope n'est-il pas la meilleure façon de nous pousser à aimer nos semblables ?
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Paru en 1726, lorsque son auteur a près de 60 ans, ce livre est en quelque sorte la somme de Swift, qui a derrière lui une longue carrière, à la fois d'auteur, surtout pamphlétaire et polémiste, mais aussi politique, mettant sa plume au service de whigs puis de tories.

Les inspirations et sources des Voyages sont nombreuses et reflètent la culture et les goûts de Swift et celles d'une époque : les Mille et une nuits, Lucien de Samosate, Rabelais, Cyrano de Bergerac…. On pourrait les égrener longtemps, et chacun au détour d'un passage pourra trouver des références et des réminiscences. Mais de tous ces matériaux composites, Swift fait une oeuvre originale, d'une grande inventivité et où une ironie féroce est presque toujours présente.

Le livre se compose de quatre parties, chaque partie correspond à un voyage de Gulliver, selon toujours le même schéma. Gulliver se laisse entraîner à faire un voyage, plein de dangers et de péripéties, dont il revient jusque dans son foyer familial, mais une nouvelle occasion de partir se présente, à laquelle le personnage ne résiste pas, un peu comme Sindbad.

Le premier voyage fait arriver Gulliver à l'île de Liliput, dont les habitants sont de toute petite taille, et où notre héros fait figure de géant. Capturé pendant son sommeil, il arrive à gagner une certaine liberté, en se rendant utile, en particulier dans la guerre que les Lilliputiens mènent contre l'île rivale de Blefuscu. Son séjour à la cour de Lilluput permet à Swift une satire impitoyable des intrigues de cour, des appétits individuels qui s'en donnent à coeur joie contre les intérêts du pays, des mesquineries et ambitions. de même il met en évidence la déraison des guerres meurtrières et absurdes, comme celle qui a cours entre la France et l'Angleterre à son époque, parodiées en Blefuscu et Lilliput.

Le deuxième voyage de Gulliver le mènera à Brobdingnag, le pays des géants, il deviendra à son tour moins qu'un nain. Tentant de mettre en valeur son pays d'origine, ses institutions, il ne ferra que démontrer leur corruption et l'absurdité, mises à nue par les géants, dont les jugements sains et de bon sens, démontent toutes les failles de la société anglaise, opposée à la société paisible et juste des géants, qui malgré leur force n'ont rien de belliqueux, et ne sont pas désireux de dominer et d'écraser les autres.

Le troisième voyage est le plus disparate. Nous faisons d'abord connaissance avec l'île volante de Laputa, où la science et les savants dominent la société. Mais une science poussée à l'absurde, totalement coupée de la réalité, qui fait construire des maisons de travers, et appliquer au quotidien des techniques inefficaces et contre-productives. Une science qui sert aussi à une domination politique impitoyable : l'île volante peut détruire les villes installées au sol, la population est donc soumise à la toute puissance et aux exigences de Laputa. Swift parodie un certain nombre de savants d'une manière mordante. Il rencontre ensuite dans l'île de Struldbruggs des immortels, mais découvre que s'ils ne meurent pas, ils vieillissent, et que ce qu'il prenait comme le plus grand de bienfait, se révèle la pire situation possible. Il réussit enfin à rentre chez lui en passant par le Japon.

Son dernier voyage l'amène en fin de compte chez les Houyhnhnms, des chevaux intelligents, qui mènent une vie sage. Ce sont les hommes, les Yahoos,créatures stupides, agressives, qui cumulent tous les défauts possibles, qui sont les animaux dans ce monde. Gulliver tente bien de persuader les Houyhnhnms des différences qui existent entre les hommes de son monde et les Yahoos, mais plus il décrit les réalités de l'Angleterre de son époque, et plus les Houyhnhnms trouvent des similitudes entre les deux populations. Les Yahoos sont une sorte de vision déformée de l'homme, dans laquelle tous les défauts du genre humain sont grossis. Un être humain d'après la chute, et qui visiblement ne peut être racheté, au point que Gulliver, mis à la porte de ce qu'il considère comme une sorte de paradis (pays des Houyhnhnms) revient en détestant les hommes, ne pouvant les supporter, y compris les membres de sa propre famille.

C'est donc une vision très sombre de l'homme que donne ce livre. On peut d'ailleurs s'étonner de son statut de livre destiné aux jeunes lecteurs, compte tenu de sa complexité et de sa noirceur. Cela est sans doute du à la riche imagination de Swift, aux images à laquelle il donne vie, celles des Lilliputiens, de l'île volante etc. Et aussi malgré tout à l'humour, qui n'est jamais absent, la misanthropie finale de son personnage principal étant aussi ridicule que les travers humains que les chevaux intelligents mettent à jour, Gulliver n'étant plus capable de voir ses congénères que de ce point de vue, ce qui montre les limites du personnage.

Un classique incontournable, à relire à l'âge adulte.
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Roman de Jonathan Swift. Lettre S de mon Challenge ABC critiques Babelio.

Voyages dans plusieurs régions éloignées du monde par Lemuel Gulliver est le titre complet de ce récit de voyage. Gulliver, médecin de formation, embarque à plusieurs reprises sur des navires marchands et, suite à des avanies ou des trahisons, échoue sur les côtes de territoires inconnus peuplés de civilisations extraordinaires. À Lilliput, il rencontre des êtres si petits qu'il pourrait les glisser en ses poches. À Brobdingnag, c'est lui qui rentre dans les poches. À Laputa, il découvre une île volante qui se déplace grâce à la force conjuguée d'un aimant sur un socle de diamant. Balbinarbi abrite une académie de savoirs hétéroclites. Glubbdubdrib et Luggnagg ont tout autant de mystères et de prodiges à présenter. Fidèle sujet du royaume anglais, il est convaincu que son pays surpasse en toute chose les autres territoires. Ce n'est que chez les Houyhnhnms qu'il prend en horreur le genre humain et s'entiche des chevaux, race qu'il estime être la plus évoluée et la mieux civilisée.

Gulliver a le goût du voyage et de la découverte. Mais le voyage en lui-même n'est jamais qu'un moyen, au demeurant très court : les périples en mer ne durent que quelques pages voire quelques paragraphes avant le naufrage ou le débarquement. Une fois rendu sur place, Gulliver ne voyage plus, il découvre et compare. L'Angleterre est son pays de coeur, mais il n'y reste jamais. Il soupire après sa terre natale dès qu'il en est éloigné, mais il reprend la mer dès qu'il a rejoint les rivages de la grande Albion. Ainsi qu'il le dit, "[sa] soif de découverte, malgré [ses] infortunes passées, restait aussi vive que jamais." (p. 220) Gulliver n'ignore rien des dangers au devant desquels il s'élance en reprenant la mer. Mais c'est son récit a posteriori qui en témoigne. Dans son dernier voyage, Gulliver a risqué plus que sa vie : il a mis sa raison et son identité au pilori.

D'un monde à l'autre, Gulliver compare toute chose à l'univers dont il est issu. Les mesures et disproportions sont sujets d'émerveillement dans les deux premiers pays qu'il découvre. Mais chaque retour au pays est l'occasion de quelques paragraphes cocasses dans lesquels on découvre que Gulliver a bien du mal à retrouver la normalité de son univers. Pétri et parfois acquis aux découvertes qu'il a faites en terre inconnue, il pose sur son univers le regard d'un étranger.

Jonathan Swift emprunte à de nombreux genres littéraires pour composer son texte : le récit de voyage est une trame générale dont les ressorts sont déviés et nourrissent le ton parodique et satirique. le conte philosophique croise le récit de moeurs et l'étude sociale. La volonté encyclopédique et linguistique affrontent le traité spirituel et mystique. Jonathan Swift n'a de cesse de faire répéter à Gulliver ses bonnes intentions. le héros est précis et consciencieux dans les descriptions qu'il donne, même pour les sujets les plus ingrats : "J'espère que l'indulgent lecteur me pardonnera de m'attarder sur ce genre de détails qui, même s'ils semblent insignifiants aux esprits vulgaires ou serviles, enrichiront sans doute les pensées et l'imagination du philosophe au progrès de la vie publique et privée." (p. 151)

L'auteur glisse entre les lignes des critiques plus ou moins subtiles sur la société de son temps, sur les ennemis de l'Angleterre ou certaines professions dont il dresse des portraits peu flatteurs (avocats, médecins, etc.) Sympathisant des Whigs, il ne cache pas un certain mépris pour la noblesse: "Un corps faible et maladif, une physionomie décharnée, une complexion jaunâtre sont les signes distinctifs d'un sang noble ; un aspect sain et robuste est chose si honteuse chez un homme de qualité que le monde est aussitôt persuadé que son père était un valet ou un cocher." (p. 340) Néanmoins, Gulliver ne manque jamais de présenter ses plus profonds respects aux monarques des peuples chez qui il séjourne. Aussi affable et sociable que soit le personnage, il est impossible de ne pas déceler en lui un fond de rouerie et une capacité hypocrite à tirer le meilleur parti de toute situation.

Gulliver est un héros ambigu. Il découvre et expérimente de grandes choses : en ce sens, il se démarque du reste de la société humaine. Mais, tout en clamant sa bonne foi et en insistant sur la pureté de ses vertus, il démontre à plusieurs reprises qu'il est doté d'un orgueil susceptible et qu'il est assez peu capable de tolérance : en bon occidental conquérant qui se respecte - et bien que le terme soit anachronique - Gulliver témoigne de l'ethnocentrisme dont font preuve les explorateurs et les colonisateurs. Il réduit tout à sa personne et à son univers. Même s'il est avide d'apprendre la langue des peuples qu'il traverse, il ne s'en sert pas pour échanger, mais plutôt pour se convaincre que sa raison est la meilleure. Heureusement, Jonathan Swift rabat le caquet de cet odieux petit personnage en le confrontant à une civilisation où le cheval est roi et où l'homme n'est qu'un infâme animal.

Voilà un texte absolument délicieux ! La finesse de la critique n'entrave pas l'humour et la qualité du récit est indéniable. Si Jonathan Swift, en bon anglais, porte de nombreux coups de griffe à la France, il n'épargne pas non plus l'Angleterre et la satire n'en a que plus de poids. C'est un texte à faire lire aux adolescents. La langue est certes soutenue et il faut souvent se référer aux notes en fin d'ouvrage, mais ce roman a de quoi séduire les lecteurs avides d'aventures et de mondes extraordinaires.
Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Dernier jour de confinement, il fallait bien que je voyage littérairement avant de pouvoir le faire en vrai. Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, j'ai adoré !

J'ai aimé Gulliver, ses voyages, l'ingéniosité de l'auteur, c'est un beau conte mais je ne sais pas s'il s'adresse vraiment à un public jeunesse, il y a de sacrés pavés dedans. Il est construit comme un roman jeunesse mais écrit comme un roman jeune adulte, au moins pour des enfants qui ont une certaine habitude de la lecture.
Les récits des voyages sont originaux, l'auteur décrit non seulement les moments positifs mais aussi les moments où son personnage s'en prend plein la tête, il le met vraiment en danger, il n'est pas seulement une aventure idéalisée, j'ai beaucoup aimé ceci.

Le style direct m'a également plu, cela m'a permis d'entrer rapidement dans les récits et de lui donner une dimension quasi réelle. Gulliver n'est pas un héros, il sait faire preuve d'ingéniosité mais comme dit plus haut, il peut lui arriver de se mettre en danger sans trop le savoir. C'est aussi un risque dans ce type de voyages, c'est l'aventure, on découvre des contrées lointaines, mais il franchi plusieurs fois le pas de l'inconscience, il en devient très humain et crédible.
Pour notre époque il n'a pas si mal vieilli, l'imaginaire développé dans le roman n'est pas du lu et relu, d'ailleurs je ne crois pas qu'il ai été adapté en film ou en animation, il mériterait, je vois bien un Tim Burton façon Charlie et la chocolaterie. Ce serait bien de garder les critiques faites par Swift, il tacle pas mal pour son siècle mais trouve écho de nos jours aussi.

Un bouquin à lire.
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Quand j'étais plus jeune, j'ai beaucoup regardé un film qui s'intitulait « les Voyages de Gulliver » (c'était la version de 1996 en 2 parties). J'adorai ce film. Aussi, quand j'ai su qu'il était tiré d'un livre, j'ai absolument voulu le lire. Et c'est chose faite.

J'avoue que la première fois que je l'ai ouvert, j'ai ressenti une légère appréhension. Je savais que l'histoire serait géniale, mais c'était écrit tout petit. Déjà, cela m'a légèrement rebutée : j'associe généralement une écriture petite avec un style assez lourd et indigeste. Sans compter que, lorsque c'est écrit petit, on met plus de temps à lire. Deuxième chose qui m'a « repoussée », la date de l'écriture. Swift a commencé en 1721. du coup, j'avais peur qu'il ait un style, comme je l'ai déjà dit, un peu lourd, un langage plutôt élevé et des phrases plutôt alambiquées.

Et je me suis trompée. Je m'en suis rendue compte dès les premières lignes. L'écriture de Swift est plutôt fluide et même si elle contient quelques expressions ou mots qui sortent de l'ordinaire (car on ne les utilise plus), elle se lit facilement. Autre chose, les chapitres sont plutôt courts. Et, pour quelqu'un comme moi, qui n'aime pas s'arrêter en milieu de chapitre, c'est motivant de voir qu'il n'est pas trop long et que, par conséquent, on peut se permettre d'en lire un de plus parce qu'on sait que dans 10-15 minutes, on l'aura déjà fini.

Revenons maintenant à l'histoire. Fantastique, fabuleuse ! Je n'ai absolument pas été déçue, pour cela, le film était plutôt fidèle (du moins pour ce qui est des voyages parce que Swift ne nous parle pas de ce qui s'est passé lorsque Gulliver revient chez lui). Qui n'a jamais rêvé de vivre de telles aventures, de découvrir de tels pays ? Bon, je pense personnellement qu'il vaut mieux se retrouver à Lilliput qu'à Brobdingnag (mieux vaut être le géant, c'est moins effrayant) !

Enfin bref, j'ai été emballée par cette lecture. C'est un vrai coup de coeur. Et je crois que je peux désormais dire qu'il s'agit d'une référence en matière de littérature fantastique.
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Personellement j'ai vu dans les voyages de gulliver, en particulier dans le voyages à Laputa, une certaine "pré-SF", en effet contrairement aux aventures du baron de Münchausen ou encore des voyages de cyrano de bergerac, Swift tente de donner des explications scientifiques au fait que la cité vole. Biensûr cela demeure trés rudimentaire (aimant, météorite) mais il y a bien un mécanisme d'horlogerie. Il construit ici un véritable univers où les relations entre les habitants de laputa et le reste de la population sont dépeintes de manière cohérante. de plus la figure du scientifique (dont gulliver lui même fait partie) est assez présente dans l'ensemble du récit.
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Conte philosophique somme toute assez classique, avec un peu plus d'humour grinçant que d'habitude. On n'a en tête que le voyage à Lilliput en tête, mais il y a le voyage au pays des géants, qui inverse un peu la situation, puis un ensemble de voyages un peu oubliables, et enfin un voyage au pays des chevaux parlants, où les humains sont des sortes de singes vicieux, sorte de caricatures d'hommes qui sont à l'image de la misanthropie croissante de l'auteur. La forme est très classique rappelle les lettres persanes, Candide, les Etats de la Lune et du Soleil et a pu être parodié par la suite par des auteurs modernes, comme dans le Baron Perché. le passage sur les chevaux parlants et les humains dégénérés est le plus intéressant à mon sens.
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Attention, On est très loin de l'histoire pour enfants !!
Une redécouverte aussi étonnante que déconcertante. Ecrit au début du xviii s, ce livre reprend successivement les quatre voyages de Gulliver jeune chirurgien puis capitaine dans 4 pays complètement différents et fictifs. Ce roman a priori d'aventure n'est qu'une grande dénonciation du système anglais de l'époque et de ses actions contre l'Irlande notamment . Mais le texte est très intéressant, on ne s'ennuit pas du tout, c'est incisif, ironique, c'est drôle et cynique. A noter que ce livre a été publié anonymement, on comprend facilement avec les risques encourus ... Swift nous prévient ... Il n'est pas là pour divertir le lecteur, il est là pour l'instruire. le ton est donné!
Une très très belle découverte
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C'est un monstre de la littérature anglaise, qu'il se faut d'avoir lu, même s'il faut s'accrocher. « Les voyages de Gulliver » réponde à un genre très prisé au 18ème siècle : le voyage imaginaire, il suffit pour s'en convaincre de penser à notre Voltaire national. On y rencontre des figures plus que connu avec les lilliputien, on rencontre même une partie de l'imaginaire de Myasaky avec Laputa, mais vous y rencontrerez aussi d'étrange chevaux, les gros et les petits boutiens. Enfin quand on y a pris gout, on ne s'ennuie plus. Il faut quand même réussir à passer la première partie.
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