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3,76

sur 882 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les voyages de Gulliver, comme son nom l'indique, raconte les voyages de Gulliver... Merci... au revoir !

Détaillons un peu plus quand même, cela en vaut la peine !
Il s'agit de 4 voyages au cours desquels le personnage va découvrir des sociétés différentes, ce qui permettra à son auteur à la fois de prendre du recul la condition humaine et d'autre part de critiquer la société anglaise des années 1700 dans laquelle Jonathan Swift et son personnage vivent.

Il s'agit d'aventures faciles à lire et plutôt amusantes, ce qui peut d'ailleurs faire croire à beaucoup de gens qu'il s'agit d'aventures pour enfants. Ce serait réduire considérablement l'ambition de toute cette oeuvre. Oui il existe bien plusieurs niveaux de lecture et il est possible d'adapter l'histoire de Gulliver pour les petits et ça leur plaira (le personnage a bien inspiré le nom d'une chaine de TV pour les enfants !), mais un adulte pourra y trouver une vraie satyre sociale, encore largement d'actualité car la nature humaine ne change pas en quelques siècles. La lecture peut être vécue un peu comme les voyages extraordinaires de Jules Verne et comme l'utopie de Thomas More, qui a visiblement inspiré l'idée de ce roman.

L'édition GF (Flammarion) est accompagnée d'une présentation (à lire avant et à relire après le roman) d'Alexis Tadié et de notes de fin d'ouvrage, qui sont bien utiles pour comprendre les références et l'implicite du texte car l'histoire est truffée d'allusions ou de sous-entendus ironiques faisant références à des évènements réels de l'Angleterre de l'époque. Mais le texte peut largement être compris sans eux, mais sans sa profondeur historique.

Au passage, j'en profite pour préciser que je souhaiterais que les éditions GF améliorent le confort de lecture de ses ouvrages en aérant davantage le texte (interlignes plus importantes, caractères plus gros, et conversion des notes de fin d'ouvrage en notes de bas de page).

Si j'ai bien compris l'intérêt de l'auteur, il s'agissait de faire croire à de réels voyages malgré le peu de crédibilité des faits racontés. Swift a utilisé tout un stratagème pour laisser penser à un vrai voyageur qui ferait publier ses écrits auprès d'un éditeur en passant par un cousin...(je vous laisse lire la présentation pour les détails). Il s'agissait d'une ruse pour critiquer durement la société d'où il vient sans (trop) en subir les conséquences (un peu comme la Fontaine avec ses fables animalières).

Absurdité, cynisme, ironie, raillerie...voici les 4 ingrédients principaux de ce texte avec lequel j'ai passé de bons moments. Je regrette que Swift n'ait pas écrit d'autres voyages, comme suite de cet ouvrage.

Alors que feriez vous si vous étiez...
- un géant parmi les liliputiens ?
- un nain parmi des géants ?
- sur une île volante ?
- parmi des fantômes de personnages historiques célèbres ?
- immortel
- dans une société où les chevaux sont civilisés et les humains ne le sont pas (Pierre Boule, avec la planète des singes reprendra cette idée plus tard)
- dans un pays où le mensonge n'existe pas ?
- ...
Gulliver lui l'a vécu, alors embarquez avec lui pour y voir ce qu'il en retourne !
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Les Voyages de Gulliver font partie des classiques dont j'ai souvent entendu parler mais que je n'avais jamais lus. J'y ai remédié après être tombé dessus par hasard à la bibliothèque. Je n'avais pas du tout en tête cette structure en quatre parties : le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer.
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Comment gérer la différence quand on se retrouve loin de chez soi et que les habitants du pays dans lequel vous débarquez ressemblent à des lutins, pas toujours farceurs même s'ils vous enchaînent pensant se protéger; là n'est qu'un pan de ces histoires vécues par Gulliver mais que l'on suit avec impatience, en attendant toujours plus de mystère, d'héroïsme.
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Dans un premier niveau de lecture, les Voyages de Gulliver apparaissent comme une fable rabelaisienne, où la caricature vire à la farce, où la grossièreté se mêle à un aspect critique, politique, philosophique. Les voyages extraordinaires de Gulliver rappellent par leur facture les aventures de Sindbad le marin, intégrées aux Mille et Une Nuits d'Antoine Galland (publiées au début du siècle), mais le merveilleux et l'aventure ne sont qu'un prétexte pour une prise de recul et une réflexion sur la condition humaine.
Dans la lignée des Lettres persanes de Montesquieu, Swift utilise le décentrement du regard pour offrir une critique de plus en plus mordante de la civilisation humaine. Il commence par faire observer une micro-société – comme à l'échelle des fourmis – pour émettre une critique des institutions, comme les religions et l'autoritarisme des monarques qui entraînent des guerres stupides pour des causes sans importances ou d'ordre privé. Dans un second temps, Swift montre comme la beauté du corps humain est elle aussi relative, question de formation de l'oeil, corps beaucoup moins admirable une fois passé à la loupe. le troisième grand voyage de Gulliver permet à Swift de s'attaquer aux dérives intellectuelles et scientifiques, à leur manque de considération pour la vie concrète – perdus dans leurs pensées dans une invention farfelue, sans capacité d'écoute, sans un regard pour la situation concrète des pauvres, cocufiés par leurs femmes… Swift s'attaquant au passage au fantasme de l'immortalité et aux grands hommes de l'histoire, objectifs et fondements d'un scientisme et d'un positivisme (encore d'actualité avec le transhumanisme d'un Bill Gates), se rapproche en fait moins des conservateurs que de l'historiographie moderne (qui regarde moins les grands hommes que les structures), et que des critiques de la technologie du XXe siècle comme Günther Anders ou Ivan Illich.
En offrant une comparaison entre diverses sociétés plus ou moins élaborées, Swift donne clairement sa préférence pour les moins élaborées d'un point de vue civilisationnel – celle plus animale des Houyhnhnms chevalins, celle des géants, toutes deux plus agricoles, plus lentes –, mais pas forcément les moins fines quant à la sagesse et à la faculté de cette société à collaborer. On peut ainsi lire comme un regard écologique avant l'heure, une envie de retour à la terre, à la vie simple, à la vie en communauté…
N'empêche qu'il domine à la fin de l'oeuvre un certain pessimisme sur la nature humaine, un dégoût, les vices des Yahoos, ces êtres humains sauvages, semblent être inscrits dans la nature humaine : regard sur l'autre, jalousie, égoïsme, brutalité… le mythe du bon sauvage est écarté au passage, l'être humain n'est pas bon de nature, une certaine civilisation et l'utilisation de la raison permettent à l'Homme un certain assouplissement de sa nature mauvaise. Mais loin d'aller vers un perfectionnement continu, l'Homme retombe régulièrement dans ses travers. L'Homme est-il un danger pour la nature et pour la planète ? Une espèce nuisible et irrécupérable ? Ou bien y a-t-il encore des possibilités pour aller vers la sagesse ? Quand on regarde les sociétés appréciées par Swift, ce sont des sociétés où dominent la sagesse, l'entraide, l'ordre collectif, la vie en harmonie avec la nature, la lenteur, le dialogue… La science, les technologies, l'intelligence, ne sont en fait que des illusions qui maintiennent le cap vicieux de l'Homme.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Voyage dans un autre monde, pourquoi pas ?

Est ce parce que l'on est si différent dans le regard des autres que l'on en est si éloigné ?

Autres personnes, autres cultures et confrontation des uns et des autres.

A mieux se regarder, écouter l'autre et réfléchir sur soi même; l'introspection ouvre des portes trop longtemps ignorées.

Rites et coutumes, antagonismes et croyances se font feux de tous bois, puis, la raison qui, jusque là s'ignorait, prends son sens.

Réalités et féerie d'une histoire de surprises et d'aventures à offrir en partage au plus grand nombre.
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Vous connaissez Lilliput, mais vous souvenez-vous de Brobdingnag, de Laputa et des Houyhnhnms ? A mon sens ce conte philosophique a beaucoup mieux vieilli que les Zadig et autres Candide (pardon mais qui ne s'est pas ennuyé à l'école en lisant Voltaire?). Alors, mangez-vous votre oeuf par le petit bout par le grand bout ?
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Naufragé et abandonné, Gulliver se réveille et se retrouve sur Lilliput, une île habitée par de petits gens, dont la hauteur rend leurs combats ridicules. Ses rencontres ultérieures avec les géants brutaux de Brobdingnag, les philosophiques Houyhnhnms et les brutaux Yahoos, donnent à Gulliver de nouvelles perspectives amères sur le comportement humain. La satire sauvage de Swift voit l'humanité dans une galerie des glaces déformée comme une espèce diminuée, agrandie et finalement bestiale, nous présentant un reflet sans compromis de nous-mêmes.

Bien qu'il présente peu de résolutions ou d'idées d'amélioration, il fait un travail remarquable en exposant les problèmes qu'il considérait comme existant dans le monde du XVIIIe siècle, notamment en Angleterre.

Une série d'aventures dans divers mondes fictifs sert de toile de fond pour réprimander et se moquer de toutes les formes d'institutions, de philosophies et de groupes politiques, religieux et sociaux. Tout, depuis l'adhésion aveugle aux idéologies politiques ou aux dogmes religieux, l'intolérance idéologique, les divisions sociales arbitraires et même les aspects peu pratiques des explorations scientifiques effrénées de l'époque.
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Dans la série "les classiques pour enfants que je n'avais jamais lus", j'ai fini il y a quelques jours Les Voyages de Gulliver !

J'entendais souvent des références au Lilliputiens et voyais régulièrement cette image d'un humain ligoté allongé au sol par ces petits êtres, mais je n'avais encore jamais lu cette aventure.

La belle surprise ce fut de découvrir qu'il arrive d'autres aventures à notre héros.
Cependant, ce que je ne savais pas, c'est que cet exotisme, ce fantastique, est en fait assez marginal et ne sert en réalité à l'auteur qu'à se mettre hors-contexte afin de pouvoir librement critiquer la société de son époque : en effet, l'histoire passe souvent à l'arrière plan derrière un pamphlet politique omniprésent.
Je ne le savais pas, et comme je voulais lire un roman d'aventures, j'ai forcément été contrarié.

Par contre, force est de constater que je trouve son analyse très bonne, et en plus de contenir des paragraphes franchement bien envoyés, il faut dire que nombres d'entres eux restent tout à fait d'actualité !
Un bon nombre de 'notables' feraient bien de le relire, ça leur remettrait les idées en place !
A leur lecture, je me suis plusieurs fois demandé comment est-ce que l'auteur avait eu le courage, et le culot, de publier une telle satyre ! Il s'est sans aucun doute exposé. Chapeau à lui !

Une sacrée découverte !
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Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ce livre dont le téléfilm tiré avait bercé mon enfance. Au départ j'ai été déçue de découvrir que ma version était abrégée (de 800 pages à 185), et finalement trouvant déjà quelques longueurs dans cette version, la déception s'est dissipée.

Comme dans mon enfance, j'ai retrouvé la folle aventure: la découverte des lilliputiens, les géants et les chevaux très sages. L'imagination de Jonathan Swift est époustouflante, les détails fournis sur les mondes sont minutieux et passionnants. Ce qui m'a le plus étonné est d'avoir trouver dans le roman une satire sévère de la société anglaise de l'époque et de la nature humaine habillée sous de fins traits d'humour, effets cocasses et grande ironie. Certaines remarques des autochtones de ces voyages s'appliqueraient encore aujourd'hui, 200 ans plus tard !

En revanche, les mondes présentent un intérêt inégal, l'écriture est assez mathématique et factuelle. Les personnages rencontrées souvent bons ou mauvais et manquent de nuance.

Je le recommande tout de même
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J'a beaucoup aimé cette lecture, dans ces deux voyages nous découvrons d'autres cultures totalement différentes de la nôtre et je trouve cela très judicieux de la part de l'auteur pour aborder le thème des hommes, dans ces voyages j'ai vraiment senti la volonté de vouloir dénoncer la violence, l'inégalité, la loi qui est parfois injuste ou l'esclavagisme. J'ai beaucoup réfléchi sur notre société. . Et pour finir, j'ai vraiment songé sur ces questions: qu'est ce que la vraie nature de l'homme ? Doit-on être fier d'être un homme malgré/avec toute ses imperfections ?
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