Remarque préliminaire : avant de commencer ce livre, il me paraît nécessaire d'avoir lu au préalable «
Toxique », du même auteur, car certains événements découlent directement des actions effectuées par le commandant Tomar Khan dans son enquête précédente.
Cette fois, Tomar est sur la piste d'un mystérieux tueur qui a la particularité de cibler que des malfaiteurs plutôt sordides qui s'en prennent en particulier aux migrants. Ce tueur serait une sorte de justicier … mais un meurtre est un meurtre, et l'assassin doit être retrouvé par la justice.
Ne dévoilons pas les clés de l'énigme, mais on va rencontrer, en suivant les enquêteurs, des personnages particulièrement odieux, en particulier des membres de la mafia albanaise qui ne reculent devant rien, surtout quand ils se sentent menacés. Ce qui donne prétexte à quelques scènes de torture particulièrement cruelles, qui ne me semblaient pas totalement nécessaires…
Le personnage de Tomar Khan reste égal à lui-même, tourmenté, poursuivi par des cauchemars, lesquels, là aussi, n'apportent pas grand-chose à l'intrigue. Sa compagne Rhonda prend de l'épaisseur (en tant que personnage, bien sûr !) : plus sympathique, plus humaine que Tomar, elle manifeste son droit à une vie amoureuse où elle pourra avoir une vraie place, et non pas seulement être « le repos du guerrier ».
Le personnage de « l'assassin-justicier » me paraît bien conventionnel, à la limite du super-héros, et donc assez peu vraisemblable
En seconde partie du roman, apparaît un inspecteur de l'IGPSN particulièrement détestable : c'est un peu le même personnage que Marie-Thomas dans «
Toxique », un homme qui en veut à la Terre entière et n'est satisfait que lorsqu'il peut prendre un collègue en défaut.
Au fil des pages, Niko Takian évoque de manière constante le problème du sort des migrants, avec une brève lueur d'espoir quand il décrit un foyer charitable qui les accueille sans poser de question.
La conclusion de l'histoire est brutale et sanglante, Tomar Khan est sans pitié pour les crapules … par contre tout se termine bien pour lui, avec un dénouement un peu miraculeux qui dénote peut-être un petit manque d'inspiration de l'auteur ?
Fantazmë est, comme l'opus précédent, un polar bien rythmé, facile à lire, mais je trouve que la série s'essouffle un peu, donc je lui mettrai une étoile de moins qu'à «
Toxique ».