« Quoi que tu entendes, ne détourne pas la tête. Il y va de ta vie dans ce monde, et de ton salut dans l'autre. » (p. 9). C'est par ces phrases que le dépliant touristique évoque les monts d'Arrée. Vivian connaît cette route, sa famille et elle l'empruntent, régulièrement, pour aller chez sa belle-mère. Ce soir-là, justement, elle est sur le siège passager, son époux est au volant et son fils, Tom, âgé de douze ans, est assis sur la banquette arrière. Une ombre surgit sur la route et force Hadrien à arrêter la voiture. Après ce freinage brusque, il préfère vérifier les pneus. Son fils descend, lui aussi, du véhicule.
Après quelques minutes, Vivian, restée seule dans l'habitacle, s'inquiète de ne rien entendre. Elle sort : aucune trace de son époux ou de son fils. Ils ont disparu. Elle remarque une flaque de sang. Affolée, elle s'avance dans la forêt. Elle est, alors, poursuivie par un homme armé d'une hache. Paniquée, elle rejoint la route où elle est recueillie par un routier.
Où sont Hadrien et Tom ? Sont-ils vivants ? Vivian ne veut pas perdre espoir. Quand elle dort, elle les retrouve. Son fils et son époux investissent ses rêves, elle a la sensation qu'ils lui adressent des messages.
Ma première impression a été que j'étais folle de commencer
La lisière, un soir. En effet, dès les premières pages, j'ai ressenti une angoisse. L'atmosphère, effrayante et oppressante, semblait s'incruster dans mes pores. Je ressentais une crainte, sans pouvoir en déterminer l'origine. le récit mêle la réalité et l'onirisme, le réel et les légendes, la vérité et les mensonges. Je ne parvenais pas à distinguer les éléments vrais de ceux imaginés et je me perdais dans les suspicions. Je ne savais qui croire et je sentais que l'auteur me manipulait, sans parvenir à distinguer les contours de l'illusion. Où commençait-elle ? Où finissait-elle ?
Ensuite, je me suis raccrochée à la perception des personnages extérieurs au drame. J'ai décidé d'accorder ma confiance à Maélys Mons, l'enquêtrice, de m'appuyer sur la rationalité de son métier. Cependant, elle aussi, a des difficultés à discerner la frontière entre les pièges de l'esprit et les preuves factuelles. Je ressentais une oppression, sans savoir si j'avais raison d'avoir peur. Cette recherche m'a, cependant, empêché de m'attacher aux personnages. J'ai été plus portée par les rouages de mon cerveau que par mes émotions. Mon esprit cartésien réfutait tout élément légendaire. C'est la raison pour laquelle, j'étais emportée par l'intrigue, mais beaucoup moins par les passages évoquant les croyances. Cependant, j'ai aimé que les indices soient distillés et que rien ne me permette de les relier. Aussi, j'ai été bluffée par l'histoire. Enfin, j'ai, énormément, apprécié le bonus, à la fin du roman, dans lequel l'auteur se confie sur des éléments importants de son travail.
J'ai beaucoup aimé
La lisière.
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