La librairie des mystères

Souvent il ne me faut pas grand chose de plus que le mot "librairie" dans le titre pour me donner envie de lire une histoire, c'est le cas ici, d'autant plus quand c'est couplé au mot "mystères" !

Tocacasi, l'autrice, nous la connaissons déjà en France pour Les Héritiers des enfers, dont je vous avais parlé ici. J'y avais aimé l'ambiance fantastique et le concept de l'histoire ou plutôt des histoires qui s'imbriquaient mais il m'avait manqué quelque chose et ça ne m'avait pas emballé plus que ça même s'il n'y avait pas de défauts majeurs. C'est à nouveau le cas ici.

Cette fois, pas de petites histoires qui s'assemblent, mais une intrigue générale où un jeune étudiant vit en coloc avec un libraire bien mystérieux pour lequel il craque. Un jour, il va découvrir par inadvertance que ce dernier travaille avec des dieux et des esprits et il va se retrouver à devoir veiller sur lui car on lui a renversé de l'eau de jouvence dessus qui le retransforme en petit garçon 90% du temps !

J'ai bien aimé l'ambiance générale de l'histoire avec cette touche de fantastique typiquement japonaise où ça parle d'esprits, de divinités de la nature, de contrats et j'en passe. le décor dans cette vieille librairie / bicoque japonaise a son charme. Les héros, un peu à l'ancienne, taiseux contre jeune maladroit fonctionne bien aussi. L'ensemble est plaisant et j'ai apprécié de suivre leur quotidien, ainsi que dans un second temps l'évolution de leur relation.

Cependant, l'ensemble est également très plat et ça manque de vie. Aucun des personnages n'apporte de réelle dynamique à l'histoire pour nous entraîner. On suit tranquillement leur quotidien avec très peu de relief. Les histoires fantastiques, les missions confiées à Yozo, le libraire, pourrait apporter quelque chose mais elles ne sont pas exploitées. Elles restent là en filigrane et permettent juste de bouger un peu de temps en temps de leur résidence mais c'est tout. On s'ennuie un peu.

Même !a relation entre les deux hommes n'avait rien de folichon. Dans un premier temps, elle relève du fantasme de Komiya, l'étudiant, sur son patron-logeur. Puis quand les choses avancent, il n'y a aucune passion, aucun réel développement des sentiments non plus. C'est à nouveau terriblement plat. On a bien droit à 2-3 bisous et le sous-entendu d'une scène de sexe, mais ça s'arrête là. Il n'y a pas de réelle construction du couple.

Seconde lecture de Tacocasi et seconde petite déception. A chaque fois, je trouve le décor sympathique, intéressant et prometteur et je suis déçue de son manque d'exploitation et du sentiment de fadeur de l'ensemble. Je crois que l'autrice n'est pas faite pour moi.
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