Autant l'avouer tout de suite : ce deuxième tome a été une claque phénoménale pour mon petit coeur de lectrice qui se remet tout juste du choc. J'ai aimé et redouté les pages qui se tournaient à une vitesse folle. J'ai voulu claquer certains personnages, en réconforter d'autres, changer le cours de l'intrigue… En bref, j'ai vraiment VÉCU un moment de lecture.
Et ça n'arrive pas si souvent que cela.
Tout d'abord, il est important de rappeler que la plume de
Sabaa Tahir n'épargne pas le lecteur. En effet, on est confronté littéralement à la violence du monde dans lequel les protagonistes évoluent : tortures, massacres et manipulations sont légion dans ce roman, et j'ai beaucoup aimé cette précision poétique dans les mots de l'auteure. Alternant entre trois narrateurs (Laia la rebelle, Elias le déserteur, Hélène la Pie de Sang) aussi différents les uns des autres que liés par le destin, le récit est haletant et ne laisse pas le temps à notre coeur de se remettre d'une révélation avant continuer sa course. En parlant de course : après avoir fuit l'école militaire du Blackcliff, Laia et Elias partent en mission impossible pour secourir le frère de Laia, emprisonné dans la prison la mieux gardée de tout l'Empire, et ce n'est pas chose aisée avec une armée de Masks aux trousses, ces guerriers (presque) sans peur menés par la Commandante, femme cruelle et manipulatrice. En chemin, au fil des rencontres et des événements, les deux protagonistes grandissent, changent, se métamorphosent. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, et tous ont leur importance (chose assez rare pour être soulignée).
Mention spéciale, bien entendu, à la relation entre Laia et Elias.
« Tu es mon temple.
Tu es mon prêtre.
Tu es ma prière.
Tu es ma délivrance. »
Loin de tomber dans le cliché du genre, elle se développe de manière subtile, parfois brutale, parfois douce, à l'image des caractères des deux êtres qui la vivent. D'un côté, Laia, toujours en proie au doute et qui découvre au fur et à mesure du récit à quelle point elle se trompe sur sa prétendue faiblesse. de l'autre, Elias, ancien Mask soumis à l'Empire devenu déserteur, aidant une rebelle à retrouver celui qui pourra mettre à mal le pouvoir en place.
« Mon destin est sombre, de toute façon. » Je saisis les sabres dans mon dos, leur poids me réconforte. « Au moins comme ça, il ne sera pas vain. »
En fin de compte, je trouve que le personnage principal de ce deuxième tome est le jeune homme, car c'est autour de lui que gravite toute l'intrigue, et sur ses épaules que repose la réussite ou l'échec de leur mission. Une flamme dans la nuit n'est pas un second tome de transition classique : il participe réellement à la construction de l'histoire à travers les personnages et le développement de l'univers.
Parlons-en d'ailleurs de cet univers de OUF MALADE ! Si dans le tome 1 la magie était sous entendue et reléguée plus ou moins au second plan, elle occupe dans le tome 2 un rôle moteur dans l'intrigue. La richesse de cette mythologie tend d'ailleurs parfois à tirer le récit sur des pistes glissantes et un peu trop tirées par les cheveux, mais
Sabaa Tahir sait où elle va, et, malgré une fin complètement WTF, on y croit, et on en redemande. Ma préférence reste portée sur le tome 1 qui touchait au génie, confrontant les principes de libre arbitre et d'honneur avec une justesse folle. Dans le tome 2, j'ai trouvé qu'il manquait tout de même un peu de hauteur et de profondeur dans l'intrigue. Mais ça ne m'a pas empêché d'avoir un coup de coeur mouhéhéhé !
Je ne peux que vous encourager à lire cette saga qui, pour moi, fait partie des piliers de la littérature fantasy young-adult. Tout y est, et dosé (presque) parfaitement. Alors foncez les yeux grands ouverts pour n'en manquer aucune miettes ! En plus, le troisième tome paraîtra bientôt en France, alors c'est le moment de s'y mettre !
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