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3,45

sur 150 notes
Reçu dans le cadre du prix Harper Collins poche, j'ai tout de suite eu des craintes, n'étant pas une grande adepte des romans asiatiques qui sont souvent très particuliers. J'ai tout de même donné sa chance à ce roman et non, décidément, ça n'a pas fonctionné avec moi.

Nous suivons Ayumu, un adolescent forcé de déménager souvent pour les besoins du travail de son père. Cette fois-ci, celui-ci les conduit dans un petit village dans les montagnes. Il arrive dans un nouveau lycée et parvient à s'intégrer facilement mais plus le temps passe et plus il se rend compte du comportement problématique qu'ont ses camarades envers l'un des leurs...

Quand on lit le résumé on comprend que le roman va parler de harcèlement et de l'effet de groupe. On se dit, donc, que ça risque d'être un roman puissant émotionnellement mais, de mon côté, ce ne fut pas le cas. Je suis restée totalement détachée de tout ce qui se passait tant j'ai eu l'impression que l'auteur ne voulait pas entrer dans le vif du sujet et survolait de temps en temps les événements pour nous les rappeler. Quel dommage ! le sujet est tellement important qu'il mérite d'être traité pleinement ! J'ai aussi eu beaucoup de mal avec la fin qui arrive de manière abrupte. Certes, je suis restée scotchée mais pas dans le bon sens du terme. C'était un peu trop sorti de nul part pour moi.

Les personnages ne sont pas attachants. le groupe des six garçons découvrent la vie et sont particulièrement pénibles dans leur comportement surtout Aruki, le petit chef de bande. Ce sont de vrais bourreaux qui se cachent derrière un jeu ce qui rend le tout d'autant plus agaçant ! Ayumu est un personnage passif que j'ai eu plus d'une fois envie de secouer.

L'écriture est très descriptive, jolie, totalement dans le style asiatique reconnaissable entre mille. L'auteur s'attarde sur les détails de la nature ce qui fait que le rythme est vraiment très lent. Beaucoup de passages font références à des éléments du Japon et, quand on ne s'y connaît pas, cela met une barrière car non expliqués dans le roman.

Si vous aimez le style asiatique peut-être que ce roman vous plaira mais je suis passée totalement à côté.
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Ayumu déménage une nouvelle fois suite à la mutation de son père. Il quitte cette fois-ci Tokyo pour un petit village entre montagnes et rizières. Bon élève, habitué à s'intégrer rapidement, il rejoint un collège sur le point de fermer. Dans sa classe de douze élèves, un groupe de filles à peine mentionné, et des garçons qui vont rapidement inviter Ayumu à se joindre à leur groupe.

L'adolescent découvre alors leurs habitudes de jeu. En particulier, le recours au jeu des cartes « hanafuda » qui leur permet de tirer au sort un perdant qui fera « plouf » et aura un gage. Comme celui d'offrir des sodas aux autres. Puis d'autres bien plus sordides. Derrière l'innocence apparente du jeu et des habitudes naît une tension qui n'a de cesse de croître lorsqu'il devient évident que le meneur de jeu utilise les cartes pour humilier puis nuire physiquement à Minoru, qui encaisse tout avec un demi-sourire. Une série de maltraitances dont l'issue devient de plus en plus inquiétante à mesure que les mois passent. Au sadisme latent du meneur ne s'oppose aucune résistance. Derrière l'amitié de façade se cache une grande lâcheté, nourrie et endormie par des traditions locales.

J'aime me laisser porter par la littérature japonaise, très diverse, toujours dépaysante. J'ai été conquise par ce texte d'une noirceur évidente et parfois dérangeante. On savoure la plume précise et tranquille de l'auteur, les observations d'Ayumu sur sa nouvelle maison, les bains, les rizières. Mais la scène d'ouverture où Ayumu s'enfonce dans la forêt fait d'emblée pressentir une chute éloignée de cet univers bucolique. Alternant scènes paisibles, références aux traditions, moments en famille, jeux innocents et moments choquants, ce roman est une claque.
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Okuribi est un petit roman qui traite d'un sujet très important : le harcèlement. Je trouve qu'il a donc un bon fond et qu'il aide à faire évoluer les mentalités.

Cependant, j'ai eu beaucoup de mal avec la plume de l'auteur. La traduction a sûrement fait que je ne me suis pas plongé dans le roman. Je n'ai pas réussi à me projeter autant que je le souhaitais.

J'ai tout de même terminé le roman qui a pour moi une belle morale, un bon fond. Mais, je n'ai malheureusement pas été transportée. C'est donc une légère déception de mon côté car je n'ai pas réussi à ressentir les émotions souhaitées.
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L'histoire débute par une cérémonie qui consiste à déposer des lanternes sur l'eau en l'honneur des morts. Akira disait que c'était comme si on déversait du feu dans la rivière. Ayumu s'arrêta un instant, mais pressé par l'homme qui les précédait, lui et ses 2 camarades se remirent en route….

On remonte le temps avec la suite du récit. On apprend qu'Ayumu est arrivé à Hirakawa au début du printemps suite à la mutation de son père. Après un an et demi passé à Tokyo, tout est nouveau pour Ayumu. D'abord la maison, plus grande mais dans laquelle il ne se sent pas encore chez lui, puis l'environnement puisqu'ils arrivent de Tokyo et qu'ici c'est la campagne. Et enfin, son établissement scolaire où il ne connait encore personne.

Mais bien qu'un peu perturbé, Ayumu ressent d'étranges et agréables sensations. L'environnement rural c'est la brise qui l'effleure, la couleur des montagnes, l'odeur de la terre et de la boue, les insectes qui tournicotent… La narration est poétique, la lecture est douce, apaisante et on se laisse bercer par les mots.

Et puis, c'est l'école, et une intégration plutôt réussie puisque son camarade Akira le choisit comme vice-délégué, et l'intègre dans son groupe d'amis. Ils sont 6 garçons à se retrouver pour faire des jeux. Mais très vite Ayamu se rend compte qu'Akira s'est choisi un souffre douleur par le biais des jeux et il s'appelle Minoru. Pourtant, il restera en retrait. Insensible ou lâche ?

Une narration qui alterne entre le chaud et le froid, entre le bien-être que procure la beauté et la découverte d'une nature qui évolue au gré du temps et la montée en puissance d'une violence dont Akira se repait essentiellement aux dépends de Minoru, Akira le décideur, le tricheur, le dominateur… une violence dérangeante, malaisante, oppressante qui ne fait que croitre jusqu'au 15 août, le jour de la fête des morts…. évoquée dans les premières pages.

Un roman que je ne pense pas avoir apprécié à sa juste valeur. Mais que voulez vous je ne suis pas attirée par la littérature japonaise dont la culture m'échappe totalement. Je sais que je passe à côté de beaucoup de messages qu'elle délivre alors je me suis juste laissée bercer par la douceur et la musicalité de la partie soft du récit, laissant la noirceur de l'autre s'effacer doucement de ma mémoire.
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�itation: « C'était sans doute la fameuse coutume locale mais il ne s'agissait pas cette fois de mettre à l'eau des lanternes en papier. Tout ce qu'il voyait, c'étaient trois êtres humains que fon brûlait vifs, l'un après l'autre. »🧋

J'ai trouvé ce récit un peu perturbant, je ne suis pas sûr d'avoir bien tout compris dedans, mais en même temps j'ai quand même bien aimé le lire.

Dans ce petit livre de 125 pages, on découvre l'histoire d'un jeune garçon qui déménage encore une fois suite au travail de son père, une énième mutation, mais cette fois ils vont se trouver dans une maison en pleine campagne.

Leur route de Tokyo à leur nouvelle maison est très longue, la ville où ils vont débarquer est plus un hameau.

Ayumu, notre jeune garçon va rejoindre un collège qui va fermer, un collège où il n'y a à tout cassé que quarante élèves et cinq professeurs.

C'est la dernière promotion de l'école et notre Petit Ayumu va très vite se faire des amis, en même temps il n'y a que six garçons.

Il est content tout se passe bien même s'il y a des jeux étranges parmi leur groupe et que quasiment tout ce décide au hasard avec un jeu de carte traditionnel. Ayumu est parfois mal à l'aise, mais il reste, il n'a pas trop le choix il n'y a pas d'autres groupes de garçon.

J'ai beaucoup aimé la lecture même si je ne sais pas si j'ai tout compris correctement, on est dans un village quasiment désert avec une population très restreinte qui vit une vie tranquille. J'ai trouvé que l'histoire était bien écrite, on découvre aussi comment les jeunes s'occupent à ce moment avec des jeux idiots ou dangereux, une hiérarchie avec les anciens étudiants et j'en passe.

On s'immerge aussi dans l'univers du Japon, des croyances shintoïsme et les festivals de l'époque.

J'ai beaucoup apprécié tout ce que j'y ai découvert et tout cet univers rural du Japon. J'aime les auteurs japonais pour cela, on découvre toujours un peu mieux le mode de vie et leur Pays !🎏
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Okuribi est un roman étrange, nimbant la violence qui l'habite d'une apparente douceur. Non sans rapporter. avec une touche de lyrisme, les impressions de son personnage principal à une nature environnante qui semble devoir l'absorber aussi sûrement que "le vent couleur passereau" soufflant depuis la montagne de la Forêt-Noire. le lecteur est lui aussi happé par ce récit au trait épuré se chargeant de tension à mesure que les jeux adolescents présumés sans conséquences glissent en terrain toujours plus trouble. Un crescendo auquel Takahashi, convoquant d'ancestrales traditions, confère un parfum fantastique subtil.
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Okuribi est un titre que j'avais vraiment hâte de lire, voici mon avis.

Voilà un titre très original, mystérieux et aussi angoissant. Hiroki Takahashi nous offre un roman très court (une novella presque) intense où l'atmosphère prend une ampleur prépondérante. Il ne faut pas s'attendre ici à des rebondissements à toutes les pages mais plutôt à une ambiance lancinante qui monte crescendo jusqu'au dénouement final.

Le lecteur est happé dans une intrigue a priori anecdotique : un nouvel élève qui s'intègre au sein d'une nouvelle école et qui va être témoin du harcèlement d'un camarade. Ayumu voit tout, il sait ce qu'il se passe, il sait que ce n'est pas juste, que cela ne devrait pas avoir lieu et pourtant il n'agit pas, trop heureux de faire partie des populaires, trop heureux d'être accepté. Son silence est signe d'acceptation, de collaboration en quelque sorte...

Ce roman est comme l'eau qui dort, le calme avant la tempête, il y a ce sentiment de malaise qui s'installe, ce sentiment que quelque chose ne va pas, cette sensation qui nous piège dans la lecture car on ne peut échapper à cette question : comment tout cela peut-il se terminer ?

L'auteur mêle ainsi la dure réalité du harcèlement scolaire à une atmosphère fantastique qui s'épanouit dans un final percutant. Je dois avouer que je suis sortie sur ma faim de cette lecture, j'ai toujours du mal avec les dénouements ouverts où les non-dits sont omniprésents, où on se demande ce qui a pu se passer... On comprend le sens général mais il y manque quelque chose de concret parce que le fantastique prend le pas, l'horreur engloutit les personnages.

En définitive, j'ai été très troublée par cette lecture, j'ai aimé certains aspects mais je suis plus dubitative sur la fin.


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J'ai vu passer pas mal d'avis très positifs sur Okuribi, roman court de Hiroki Takahashi. Honnêtement, je pense que sans cela, je ne me serais jamais lancée dans cette lecture, mais je me suis laissée tenter, en me disant que s'il avait tant plu, il ne devait pas être mal, d'autant que ce premier roman a été récompensé par un prestigieux prix sont je n'avais jamais entendu parler : le prix Akutagawa.

Ayumu, quatorze ans, est habitué à déménager, à changer d'école en cours d'année et à se faire de nouveaux copains. Son père est régulièrement muté et sa dernière affectation conduit sa famille à quitter Tokyo pour un petit village rural. Dès son arrivée, Ayumu se rapproche d'Akira, un gamin assez charismatique, mais – ça, Ayumu le découvrira bien assez tôt – aussi imprévisible et violent. Akira est à la tête d'une petite bande et s'en prend régulièrement à Minoru, qui ne se défend jamais et accepte son sort de bouc-émissaire. Ayumu, témoin des tricheries d'Akira, ne sait pas comment réagir pour protéger Minoru et ses interrogations se transforment rapidement en passivité. Et il assiste, en spectateur, à l'escalade de la violence… Jusqu'à la Fête des morts.

Okuribi est un roman court – 128 pages – un format que je n'apprécie pas particulièrement, d'autant que souvent, selon moi, les intrigues des romans japonais mettent du temps à démarrer. J'ai pu lire que ce roman était comparé à Battle Royale de Kōshun Takami – je n'ai pas lu le roman, mais j'ai vu le premier film et il y a en effet quelques points communs que l'on peut trouver aussi dans Sa majesté des mouches de William Golding – concernant la violence et la cruauté des enfants.

Une chose est certaine, il s'agit d'un roman glaçant, qui évoque le harcèlement scolaire, la relation de hiérarchie au sein d'un groupe d'adolescents. Il m'a mise mal à l'aise. Vraiment. du coup, j'étais assez contente qu'il soit court – j'ai rapidement dû me plonger dans un autre roman pour oublier Okuribi.
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Sa majesté des


Traduction de Miyako Slocombe

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio. Je les remercie ainsi que les Editions Belfond pour l'envoi et la lecture subséquente.

La littérature nipponne cultive une réputation de personnages contemplatifs perdus dans une rédaction moins nerveuse que l'anglo-saxonne, moins psychologique que l'hexagonale. Ecrasée par l'ombre tutélaire quelque peu encombrante de Murakami, la production japonaise dépasse évidemment cette recension des gestes quotidiens, le folklore, l'immixtion du fantasmagorique dans la routine de nos existences... Elle relève d'une production humaine et comme pour toute production humaine, des thèmes universels la traversent.

Comme la cruauté adolescente par exemple. Les adolescents entre eux, c'est parfois quelque chose. Une violence occasionnelle, sans dessein inavouable mais qui peut, à l'occasion, se diriger sur une cible toute désignée. Celui qui n'épouse pas les codes, n'occupe pas l'entièreté du périmètre de la case qui lui est assigné, peut rapidement embrasser la carrière du « j'm'en prend plein la gueule pour pas un rond ».

Le court et singulier récit de Hiroki Takahaschi repose sur cette brutalité de cour de récré, amplifiée par la mécanique du groupe. le solitaire est rapidement estampillé comme le cassosse qu'on va désosser toute l'année.
Okuribi dépasse le coté exotique du roman nippon (un système scolaire différent, une narration moins empressée, moins explicative) et suscite un malaise croissant. Les brimades, les jeux malsains s'entrelacent dans la vie d'un collégien sans histoire. Les épisodes banals sont froidement coupés de scènes perverses. Jusqu'au dénouement.

Le final d'Okuribi en déroutera plus d'un. Takahashi nous laisse dans une expectative sidérante. Un peu comme si William Golding s'était arrêté à Piggy devenu quasi aveugle, une fois ses lunettes dérobées, dans Sa majesté des mouches.

Les fins ouvertes ne m'ont jamais dérangé si elles s'articulent dans une logique narrative, si elles ne respirent pas un désarroi de l'auteur qui ne sait comment conclure. Je n'ai pas ressenti cela devant l'abrupt de la plume de Takahashi.

Renvoyer les morts aurait peut-être mérité quelques pages supplémentaires, je ne sais trop. Rien ne nous empêche de les écrire dans les méandres de nos esprits.
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Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour l'envoie de ce roman japonais qui fut récompensé par le prestigieux prix Akutagawa. C'est toujours agréable de découvrir une littérature issue d'autres horizons.

Okuribi est un titre à la fois curieux, prenant et déroutant. le roman nous raconte une simple histoire, celle du déménagement d'Ayumu, un jeune collégien dont le père est en mutation au nord du Japon dans une petite ville reculée. Pour le jeune tokyoïte , le changement pourrait paraître radical mais, au final, Ayumu y est plus habitué que résigné. le jeune homme a déjà changé plusieurs fois de collèges suivant les mutations de son père. Toujours est t-il que Hiroki Takahashi ne va pas simplement nous conter les ballades du jeune Ayumu dans la campagne. Il n'est pas question de se focaliser sur le changement de cadre mais plutôt de nous conter une page du quotidien pour un jeune collégien qui se retrouve confronté à l'harcèlement à travers des jeux enfantins de plus en plus redoutables.

Dans Okuribi, il y a une sorte de douceur amère qui hante le roman jusqu'à la crise finale. Il y a le mélange d'une mélancolie typique que nous pouvons retrouver dans les souvenirs d'enfants qui est associé avec l'amertume des souffrances adolescentes, à travers notamment le cas du harcèlement scolaire. La douceur s'exprime par le style de l'écrivain. Pas de surenchère au niveau du style, il y a une belle retenue qui pourtant nous emporte avec une description précise et jamais lourde. C'est propre, c'est net tout en dégageant un certain affect à travers l'oeil presque blasé du personnage principal. On peut saluer la traduction de Miyako Slocombe qui s'accorde parfaitement au ton à la fois calme et glacial du livre. Une douceur-amère qui s'exprime aussi par le sujet avec un mélange entre nostalgie et souffrance. Ainsi , nous lisons des passages mélancoliques et paisibles emprunts de poésie comme une mère et son fils découvrant le contenu secret d'une grange, un repas un peu étrange partagé avec une vielle dame... Ces scènes d'un quotidien banal et tranquille vont côtoyer le non-dit et la tension de jeux d'enfant de plus en plus inquiétants jusqu'au final choquant qui vous laissera totalement démuni...
Mais , même , quand il parle d'harcèlement, Hiroki Takahashi ne tombe pas inutilement dans la surenchère. Nous ne sommes pas dans une démonstration de "force" du harcèlement façon "ijime" comme nous pouvons le voir dans des manga par exemple où la victime est vraiment seule et désemparée face à un groupe mené par un sadique. Dans Okubiri, c'est plus compliqué que cela. Déjà, le cadre n'est pas le même. L'écrivain nous présente un lieu isolé, presque hors-du temps, dans un bout de province au nord du Japon qui semble légèrement coincé vers le passé sans tomber dans le cliché facile de la misère rurale. Cependant, c'est un quotidien qui laisse apparaître un sentiment de morosité pour les collégiens qui brisent cette ennui avec d'abord un jeu de cartes anodin dans lequel le perdant devra effectuer une tâche pour le groupe. C'est ce jeu de carte qui hante perpétuellement le roman et qui est le déclencheur des scènes d'harcèlement. Hiroki Takahashi traite parfaitement du pire grâce à l'anodin, grâce à la subtilité d'un geste, d'un trucage, d'une manipulation qui s'avère de plus en plus menaçante.
Okuribi est un titre qui évite adroitement les sentiers faciles, qui empruntent des sentiers beaucoup plus nuancés à travers un calme apparent et désemparant. Un très bon roman sur l'adolescence, sur une jeunesse qui semble condamné à répéter l'harcèlement telle une sinistre fête annuelle.

C'est un roman que je conseille chaleureusement à celles et ceux qui recherchent un livre tout simplement différent, un roman qui jongle avec nos émotions tout en nous poussant doucement dans nos retranchements. C'est un livre qui se lit d'une traite mais dont la lecture reste bien présente en mémoire... aussi impactant qu'un souvenir de jeunesse.
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