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3,45

sur 150 notes
Je suis sortie de ma zone de confort avec cette lecture, n'ayant pas du tout l'habitude de la littérature japonaise. Et la surprise fût agréable !

Tout d'abord, petite explication au niveau du titre : « Okuribi » au Japon est la fête des Morts et a lieu en août.

Ayumu est un adolescent contraint de déménager souvent à cause des nombreuses mutations imposées par le travail de son père. Il arrive dans la ville de Hirakawa. Il va prendre ses marques dans cette petite ville qui lui change de Tokyo, dans son nouveau collège, tisser de nouveaux liens avec ses camarades de classe. Il s'intègre au clan d'Akira. Ce dernier est assez belliqueux et mauvais, et Ayumu va prendre part un peu malgré lui a des jeux assez cruels où Minoru est la cible parfaite : timide et en surpoids, le jeune garçon subit les brimades des garçons de sa classe.

Ce roman est un voyage dans le Japon actuel, mais aussi une longue descente aux enfers du harcèlement scolaire. L'immersion dans la culture japonaise est passionnante et fascinante, alternant entre traditions ancestrales et modernité. Cette partie du récit est assez poétique, et cela apaise le lecteur, malmené par cette thématique de harcèlement scolaire, qui est terrifiante.

Les chapitres sont assez longs, le roman n'en contient que quatre pour à peine plus de 100 pages. La construction linéaire et à la troisième personne inclut le lecteur en tant que spectateur, au même titre que Ayumu. L'émotion s'empare du lecteur crescendo, je n'ai pas vu le temps passer, tellement j'étais prise dans l'histoire.

Le personnage d'Ayumu m'a plongée dans beaucoup de perplexité, je dois bien l'avouer. Il savait que ces jeux étaient mal, il avait conscience que cette violence impactait Minoru, pourtant, il a suivi le mouvement, de loin, certes, mais il n'a jamais rien fait de concret pour aider le jeune homme.

La couverture est magnifique, en rapport avec la fête d'Okuribi, où l'on peut voir les lanternes en papier flotter sur le fleuve.

La plume de l'auteur est simple, agréable, je l'ai trouvée concise mais réussissant malgré tout à retranscrire parfaitement les émotions.

Petit bémol sur la fin qui m'a laissée un peu dans l'expectative et a été source de beaucoup de questionnement, pour ma part.

Une lecture courte mais intense en terme de ressenti et d'émotions, que je ne peux que vous conseiller.

Je remercie les Éditions Belfond et la Masse Critique de Babélio pour cette lecture.

#Okuribirenvoyerlesmorts #HirokiTakahashi #Belfond
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Ce roman court mais intense est une très belle réussite ! L'auteur a su avec brio instaurer un sentiment de malaise de plus en plus pesant au fur et à mesure. Nous suivons le jeune Ayumu dans son nouveau village et l'accompagnons dans son intégration au lycée. Très vite celui-ci découvrira des actes de violence envers un camarade mais ne saura comment réagir. Roman sur les difficultés à s'intégrer et sur le harcèlement scolaire, très fort et glacant. Tout commence doucement, mais nous sentons rapidement que cette douceur et ce calme ne sont que les prémisses d'un événement qui risque fort de nous marquer. La tension monte, les petits actes par-ci par là augmentent le malaise que nous sentions poindre dès le début, jusqu'à l'apothéose dans les dernières lignes. Les scènes entre les garçons sont entrecoupés par des passages poétiques sur la nature, les descriptions sont belles et nous découvrons un Japon que nous avons moins l'habitude de voir en littérature. Un village en campagne, reculé dans les terres où des croyances ont encore la vie dure.
Pour conclure, ce premier roman est une réussite, l'auteur a réussi avec beaucoup de justesse a insuffler ce sentiment d'injustice avec un arrière fond tout de même poétique. La tension est palpable dès le début ! Et les dernières pages... je ne m'en remets toujours pas !
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Je ne cache pas mon grand plaisir de découvrir la plume de premier roman de l'auteur japonais Hiroki Takahashi récompensé du prestigieux prix Akutawaga.

Ce roman nous happe dés la première page, l'écriture est légère, aérienne mais le ressenti du lecteur s'ancre dans la gravité, sans qu'on ne comprenne pourquoi ce malaise. Pourtant les débuts semblent ordinaire, voir apaisant puisque l'histoire se déroule dans la campagne, prés des rizières.
Pourtant, ce sentiment d'inconfort nous poursuit, car l'auteur glane les événements avec mesure, toujours dans ce style épuré, avec de nombreuses description de cette nature qui entoure ce groupe de jeune. Ha que ce mélange est efficace, de la douceur mélangé à la brutalité des faits. On sent que cela va crescendo..Des non-dits, des regards, ce jeune qui évolue dans ce schéma malsain, alors que les parents, les adultes, sont là, en particulier les professeurs, soupçonnent certains faits sans pouvoir vérifier. Ha que ce cocktail fonctionne !
La fin, la chute nous secoue.Oui, on a beau se préparer à un nouvel événement dés qu'on tourne une page, la fin nous fait finir notre livre avec une certaine stupeur….

Ce livre soulève bien des éléments à développer / la pression et les conséquences psychologique qu'induit le harcèlement. Terrible mais d'actualité..Plus que jamais.

Un livre qui fait réfléchir, qui fait frémir ...Je recommande bien évidemment ce petit bijou.
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Ce premier roman d'Hiroki Takahashi nous plonge dans une atmosphère singulière et sombre. Ce court roman aborde une violence psychologique et physique dans un cadre montagneux du Nord du Japon. Ayumu vient d'emménager avec ses parents dans la ville d'Hirakawa. Balloter de ville en ville à cause de travail de son père, Ayumu recommence à zéro dans une nouvelle école. Il y rencontre Akira, un gamin d'apparence bien sous tout rapport, mais qui trimbale finalement un passé troublant qui refroidit dès que l'on connaît l'histoire. Minoru est la cible silencieuse, le sous-fifre d'Akira. Incisif et glaçant, le style de l'auteur porte ce roman avec complexité. Abordant la violence sous forme de tradition et de jeux, nous suivons une bande de six adolescents qu'Hiroki Takahashi analyse au fil des pages. Dans ce texte d'une grande froideur, il y a cependant la luminosité des détails du paysage qui entoure ces atrocités. Entre culpabilité et fascination, Ayumu est difficile à cerner. La finalité est encore plus sombre et dévoile la cruauté du récit. Cette lecture a été courte mais forte en contenu. 
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Ayumu arrive dans un petit village perdu au début de sa dernière année de collège. Après Tokyo et d'autres déménagements dus aux mutations professionnelles de son père, il a l'habitude de s'adapter.
Dans sa classe à petit effectif, il trouve vite sa place parmi ses camarades. Mais pourquoi, quelque soit le jeu quand il y a un gage au perdant, est-ce toujours Minoru qui perd et est humilié ?

Ce court roman vous plonge en pleine campagne japonaise, imprégnée de coutumes ancestrales et de poésie. L'écriture de l'auteur est très descriptive, s'arrêtant sur beaucoup de détails culturels.
Tout comme Amuyu, le récit est calme, attentif et contemplatif. Il s'écoule comme une rivière connaissant parfois quelques remous, jusqu'à un final transformé en rapides tumultueux.

Un roman comme une invitation au voyage.
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L'histoire se déroule sur les quelques mois s'étirant du début du printemps à la Fête des morts de la mi-août, et a pour cadre une petite ville de province, Hirakawa, où débarque Ayumu, quinze ans, déménageant avec ses parents au gré des mutations de son père. Et d'intégrer le collège municipal numéro 3, appelé à fermer, et désormais fréquenté par quelques poignées d'élèves. Ils ne sont ainsi que treize inscrits en troisième, dont l'énigmatique Akira imposant sa loi, et ayant fait de Minoru son souffre-douleur. Il s'agit du premier roman du Japonais Hiroki Takahashi traduit en français et, ma foi, il a été pour moi une révélation malgré quelques petits problèmes culturels.
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Ayumu déménage régulièrement avec sa famille à cause du travail de son père. Venant de Tokyo, c'est ainsi qu'il se retrouve au-delà des montagnes dans un village où il découvre sa nouvelle école et ses nouveaux camarades.
L'intégration n'est pas simple. Akira le meneur des garçons inflige des punitions à chacun en se servant d'un jeu de cartes. Dans cette communauté d'adolescents, tous font l'apprentissage de la vie et de la dure loi du plus fort.
L'année se déroule ainsi entre amitié et méfiance, jusqu'à la fin de la fête des morts, dont la tradition veut que les feux allumés descendent la rivière pour indiquer le chemin aux morts...

Ce roman est un voyage initiatique à l'atmosphère lourde, émaillé de symboles, faisant la lumière sur cette tradition ancestrale avec grâce et poésie.
C'est doux et charmant mais aussi violent et cruel... Il plane des ombres, l'ambiance semble irréelle aux frontieres du fantastique...
Une belle découverte.
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Ayumu, un jeune garçon, a déménagé avec sa famille dans un hameau situé entre les montagnes, dans une région reculée du nord de l'île de Honshu. Les mutations fréquentes de son père conduisent Ayumu à changer souvent d'école mais celui-ci ne lui en tient pas rigueur : timide mais socialement habile, il s'adapte toujours avec facilité. Il est d'autant plus heureux de ce changement car, après avoir habité à Tokyo, il peut enfin disposer d'une chambre à lui seul dans la maison familiale proche d'Hirakawa.

« Fin mars, lui et ses parents avaient quitté leur tour d'habitation à Tôkyô avant le lever du soleil et, à bord de la voiture du père, ils avaient pris l'autoroute vers le nord pendant au moins huit heures. Il était midi passé lorsqu'ils étaient sortis de l'autoroute. Plus ils avançaient sur la route nationale, plus les habitations et les magasins se faisaient rares. Ici et là au bord de la chaussée subsistaient des tas de neige. Une fois dépassée la station-service, avec ses deux uniques pompes au pied de la montagne, on ne voyait plus défiler que des forêts. Ils avaient traversé plusieurs tunnels, franchi plusieurs cols, monté et descendu des chemins sinueux, et peu à peu Ayumu n'avait plus su à quel niveau de la montagne ils se trouvaient. Des forêts vierges que les hommes n'avaient pratiquement pas touchées se succédaient, et il était difficile d'imaginer que des gens vivaient au-delà de cette chaîne de montagnes. »

Hiroki Takahashi qui a reçu le prestigieux prix Akutagawa élabore une ambiance singulière dans ce livre, formidablement rendue par la traduction fluide de Miyako Slocombe, une vague inquiétude qui imprègne cette histoire située dans le Japon rural, où montagnes, rizières, délicatesse des descriptions des paysages et des traditions côtoient, d'emblée, la violence et le sadisme des jeux adolescents.

Scolarisé dans le collège municipal dans une classe de seulement douze élèves, Ayumu n'a pas vraiment la liberté de choisir ses amis, dans cette classe qui ne compte que six garçons. Il n'a d'autre choix que de se lier avec Akira, meneur de la bande impulsif et autoritaire, dont les divertissements pervers à base de jeu de cartes (hafanudu) ciblent souvent un autre garçonnet, Minoru.

« Ayumu fut réveillé en pleine nuit par un mauvais rêve. Son pyjama et ses draps étaient trempés de sueur. Il avait vu deux cartes noires alignées sur le béton ; lorsqu'il les avait retournées, un lotus et un prunier étaient apparus. C'était donc à lui de regarder l'au-delà, et on lui donnait une corde jaune fluo. La corde en plastique serrait progressivement son cou. Voilà ce qu'il avait vu en rêve. »

L'ambiance paisible de la famille d'Ayumu, les flocons d'esthétisme et de nature fondent progressivement au contact du dérèglement des jeux d'Akira, de la cruauté et de la violence qui semble s'accentuer avec le passage des saisons. Hiroko Takahashi apparaît avec ce roman comme un virtuose du malaise, dissimulant l'enfer dans ce récit au départ anodin.

Publié en 2018, Okuribi, sous-titré Renvoyer les morts est le premier roman de Hiroki Takahashi publié en français par les éditions Belfond (2020).

Retrouvez cette note de lecture et beaucoup d'autres sur le blog de la librairie Charybde : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/30/note-de-lecture-okuribi-hiroki-takahashi/
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Ayumu est un jeune adolescent de 14 ans. Habitué à changer d'école au gré des affectations de son père, l'intégration dans un nouvel environnement ne lui pose pas de soucis et il est plutôt bon élève, apprécié de ses professeurs comme de ses camarades. Après quelques temps passés à Tokyo, le voici une nouvelle fois dans une école qu'il ne connaît pas, dans un lycée de province. Il est aussitôt accepté au sein d'un groupe de garçons qui semble déjà avoir une certaine hiérarchie, le jeune Akira étant apparemment le meneur. Comme tous les adolescents, ils sont en quête de nouvelles expériences et la relation entre les membres du groupe sont régis par des rapports de force et un certain déséquilibre entre les capacités des uns et des autres. Très vite Ayumu se rend compte par exemple que Minoru a endossé le rôle de souffre-douleur. Mais si certaines actions sont plutôt des taquineries, Ayumu s'aperçoit que progressivement elles gagnent de plus en plus violence, jusqu'au basculement final le jour de la fête des Morts.

Ce roman m'a intéressée sur deux aspects. D'une part sur ce que cela raconte sur la culture japonaise et notamment sur les adolescents japonais. D'autre part sur la thématique plus universelle de la violence et de la maltraitance au sein d'un groupe. A travers le regard d'Ayumu, de ses questionnements, de son incapacité à s'opposer à la violence latente, Hiroki Takahash interroge sur les notions de courage, de domination, sur la complexité des relations dans un groupe défini.

En contrepoint, l'auteur nous raconte une nature qui se moque des atermoiements des humains et qui poursuit inlassablement la succession des saisons, apportant une sorte d'apaisement entre deux scène de confrontation. 

C'est un roman court et dense qui met magistralement en valeur le malaise qu'on peut ressentir face à une situation qui nous échappe ou même la honte qu'on peut éprouver à ne pas réussir à agir alors même qu'on sait qu'il faudrait le faire. C'est d'autant plus frappant qu'il s'agit ici d'adolescents, qui n'ont pas encore toutes les clés même s'ils sentent confusément que la situation n'est pas conforme à ce qu'elle devrait être.
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Hello, aujourd'hui je vous présente un livre que j'ai eu le plaisir de lire grâce à une masse critique de Babelio (que je remercie, ainsi que les éditions Belfond). Il s'agit du roman Okuribi, Renvoyer les morts de Hiroki Takahashi, parut ce 1er octobre aux éditions Belfond. Ce roman édité en 2018 au Japon a d'ailleurs reçu le prestigieux prix Akutagawa la même année. Un livre petit par sa taille mais dont on ne se sort pas indemne, surtout en le lisant d'une seule traite.

Que dire… quand un livre nous bouleverse, il est assez difficile de mettre des mots sur son avis. C'est un texte tout en contraste, qui mêle la violence du harcèlement scolaire et la paisibilité de la campagne japonaise. Cela donne un goût doux-amer à notre lecture.

Au travers du regard d'Ayumu, le personnage principal, transparait un amour et une ode à la campagne japonaise et sa tranquillité (du moins en apparence). Même si elles sont épurées, les descriptions sont pleines de lyrisme, ce qui renforce encore plus le contraste avec les scènes de violences ordinaires à l'école.

Car nous sommes dans une petite école, dans une classe de seulement 12 élèves dont 6 garçons, qui forment forcément un groupe « d'amis » par leur petit nombre. Mais dans ce groupe, des personnalités fortes se détachent, notamment avec Akira, qui aime mettre ses camarades dans des défis plus dangereux et effrayants chaque jour qui passe. Ayumu étant nouveau venu a bien du mal à s'opposer à cela, et suit le mouvement même quand il est réticent. le plus inquiétant est que Akira semble avoir un souffre-douleur, et n'hésite pas à tricher pour que ce soit toujours Minoru qui soit désigné pour les défis les plus dangereux. Même si souvent ce sont des faux défis uniquement mis en place pour terroriser psychologiquement ses camarades. Mais avec les semaines qui passent, Akira semble avoir de moins en moins de limites.

Le grand final qui aura lieu le jour de la fête des morts nous laissera le souffle coupé, jamais on ne se serait attendu à ça. On referme le livre, totalement bouleversé par notre lecture…

Un livre pas bien épais mais vraiment intense, qui mérite d'être lu !

A très vite pour une nouvelle chronique,

Mélissa


Lien : https://leschasseusesdelivre..
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