Deuxième opus des enquêtes de Max Liebermann que je lis après avoir vu l'excellente adaptation télévisée.
Policier, suspens, tueur en série dans le milieu ésotérique, des ingrédients qui bien agencés donnent un livre fouillé, intéressant et qui donne envie de suivre les autres écrits de l'auteur
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Le livre était dans ma PAL depuis au moins six ans. Je l'ai lu depuis deux mois, et c'est seulement maintenant que je prends le temps de rédiger mon avis – de mémoire, donc, comme je le fais souvent.
En le lisant, j'ai pensé à Sissi, à sa soeur Sophie, à toutes ces femmes nobles, riches, qui se sont retrouvées enfermées dans des asiles parce qu'elles étaient qualifiées d'hystériques – et il ne fallait pas grand chose pour être qualifiées ainsi. Oui, Sissi n'a pas été internée, mais sa soeur si, la soeur de sa belle-fille également.
Les jeunes filles, les femmes dont on nous décrit les symptômes dans ce roman sont-elles souffrantes ? Oui, certainement. Mais de quoi souffrent-elles ? Qu'expriment leur corps que leurs paroles ne peuvent exprimer ? Ils expriment les contraintes, les souffrances, les violences qu'elles ont subies. Elles sont coincées, parce que la déchéance est à craindre, pour elles, pour leurs enfants, parce que personne ne veut écouter ce qu'elles ont à dire, parce que la société donne toujours raison à l'homme contre la femme, forcément faible, forcément sujettes à inventer, à ne pas comprendre ce qui s'est passé. Il n'existe pas de solutions : les femmes sont toujours perdantes. Toujours.
La preuve : la victime est une femme. Une femme qui a essayé de survivre, de s'en sortir, avec les moyens qui étaient les siens. Max Liebermann croise d'autres femmes qui, elles aussi, veulent s'en sortir, et n'ont pas vraiment d'espoir. D'autres s'accommodent d'une vie faite de réceptions, de dîner, de goûter, de potins divers et variés. Celles-ci iront toujours bien, à moins d'être confrontées à des drames puisqu'elles s'accommodent d'une vie assez vide. Ce n'est pas le cas de Lydia, une jeune femme qui n'a pas reçu la même éducation que les autres, qui a des ambitions scientifiques, et qui doit lutter contre une société presque unanimement misogyne.
J'en oublie presque de vous parler de l'enquête, et pourtant, elle est là, et bien là. Oskar et Max ont bien l'intention de faire toute la lumière sur ce qui s'est passé, et ils y arrivent. Plus que l'enquête, ce qui compte à mes yeux est l'exploration de cette société d'avant la première guerre mondiale, cette société où l'antisémitisme ne gène presque pas, où la thérapie par la parole n'en est qu'à ses premiers mots, où les militaires jouissent d'un très grand prestige.
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Vienne se réveille avec des crimes sanglants et obscènes, commençant avec le découpage au sabre d'un serpent, évoluant vers des massacres de prostitués et des mutilations.
Heureusement que Max Liebermann se débrouille en escrime, cela lui a probablement sauvé la vie. Mais Oskar Rheinhardt lui sauve a mise... et cueille le coupable.
Notre tandem aussi improbable que réel est toujours efficace.
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J'ai (re)lu ce livre avec délectation.
Hildegard a été assassinée : la tête d'un côté, la queue de l'autre et le corps au milieu ! L'inspecteur Rheinhardt est chargé de l'enquête car l'Empereur "appréciait" Hildegard.
Mais dès le lendemain l'inspecteur est face à une nouvelle tuerie : une mère maquerelle et trois de ses "filles" ont été sauvagement assassinées; pour mener à bien cette enquête l'inspecteur aura bien besoin de son ami le médecin (psychiatre) Liebermann.
Ce livre est une mine d'informations sur la médecine en général, la psychiatrie voire la psychanalyse (qui pour moi n'est ni une médecine ni une science !) On trouvera aussi de nombreuses références à la musique (Mozart omni-présent avec la "Flûte enchantée" notamment) mais aussi Nietzsche, Freud, Wagner, Jérôme Bosch, Klimt.
A noter aussi sur la fin des développements sur la misogynie et l'antisémitisme ambiants alors à Vienne.
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