Je dois dire, que bien que connaissant
Jirô Taniguchi grâce à d'autres récits, le Sommet de Dieux ne m'attirait pas beaucoup. J'étais un peu réticente à un récit d'alpinisme. Quelle bêtise!
Fukamashi est photographe. Il est au Népal, de retour d'un expédition sur l'Everest qui s'est soldée par la mort de deux membres de l'équipe. Chargé de photographier l'expédition, il garde gravé en mémoire les images de leur chute. Alors qu'il erre dans les rues de Katmandou, retardant son retour au Japon. L'apparition d'un mystérieux appareil photo l'amène à rencontrer un homme sombre au regard dur. Cet homme n'est autre que Habu Jôji. Alpiniste japonais talentueux, il s'est pourtant mystérieusement évaporé du monde de l'escalade. Dès lors, Fukamashi n'a de cesse de comprendre ce personnage charismatique, de saisir ce qui a fait de lui cet homme sévère rencontré à Katmandou.
Il part donc à la rencontre des gens qui l'ont connu, ses compagnons de cordée.
Dès l'instant où le personnage de Habu Jôji entre en scène, on ne peut qu'adhérer à ce manga.
Jirô Taniguchi a su transmettre le mystère qui imprègne cet homm en quelques cases. Nous aussi, nous voulons comprendre ce qui a pu lui arriver.
le texte de
Baku Yumemakura est très bien construit. Il réussit à vous amener dans son univers montagnards en mêlant habilement passages techniques et récit de vie douce amer.
Mais c'est vraiment le dessin de Taniguchi qui vous emporte. La force de son trait lorsqu'il dessine la montagne est saisissant. Il est également capable de transmettre toute la personnalité et les états d'âmes de ces personnages. C'est un travail remarquable.
Baku Yumemakura a eu le nez creux en pensant à Taniguchi pour adapter son roman. A eux deux, ils réalisent ici une oeuvre magistrale.