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4,43

sur 761 notes
Même si je n'y connais pas grand chose au milieu de la montagne, j'ai bien aimé ces descriptions de courses/escalades en montagne mêlées à une intrigue autour d'un vieil appareil photo et d'un mystérieux montagnard.
En revanche le côté outrancier du manga m'a fortement déplu : je n'ai pas aimé les textes écrits en très gros et très gras pour asséner des phrases "pleines de mystères" (ironie) et cliffhanger, je n'ai pas aimé qu'il y ait des gros "pwuuuh" (ou équivalent) et des traits plein les dessins pour m'expliquer que le vent souffle très fort, de manière générale je n'ai pas aimé les onomatopées très (trop) visibles, je n'ai pas aimé le côté too much du dessin pour expliquer combien Habu Jôji est secret et tourmenté...
J'ai trouvé tout cela un tantinet ridicule alors même que l'histoire en elle-même est prenante.
Je vais déminer tout de suite les éventuels commentaires et critiques des mangaficionados : je suis bien consciente que je n'ai surement pas beaucoup de culture manga et que cela m'empêche peut-être d'apprécier cette bd à la valeur que vous trouvez juste mais ce n'est pas parce que vous m'affirmerez et m'assénerez que Jirô Taniguchi est reconnu comme le meilleur que vous me ferez apprécier le style. ;-)
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Cette histoire se dessine progressivement, un mystère en soulevant un autre. Tout commence avec la découverte d'un vieil appareil photo par Fukamachi ; cet appareil, responsable de bon nombre de rebondissements, le mènera à Habu Jôji, un alpiniste qui avait disparu aux yeux du monde ; Fukamachi explorera alors son passé afin de comprendre l'homme et ses projets futurs ; ce voyage temporel nous amènera à découvrir un autre alpiniste, Hase Tsuneo. En filigrane, ces hommes seront accompagnés par les fantômes de George Mallory et Andrew Irvine, deux alpinistes britanniques morts en 1924 lors de leur ascension de l'Everest, laissant planer le doute : sont-ils les premiers à avoir atteint le sommet ? Enfin, ces cinq tomes ne sont pas de trop pour permettre à Fukamachi d'éclaircir sa propre relation à la montagne et sur les raisons qui le poussent à y retourner.
Comme on peut le constater, ce manga est en réalité un tressage de plusieurs histoires. J'ai été entraînée dans cet univers, attirée par un mystère – celui de l'appareil photo – avant d'être finalement captivée par les rencontres que j'y ai faites. Rencontres humaines avec des caractères hors du commun et rencontre avec la montagne. Et le dessin de Taniguchi est pour beaucoup dans cette incroyable immersion.

Habu Jôji. Longtemps une énigme pour Fukamachi comme pour le lecteur, cet homme donne au manga toute sa force. On peut lui offrir mille adjectifs : bourru, sauvage, renfermé, parfois antipathique, souvent blessant, franc, obsédé, déterminé, charismatique, incroyablement talentueux, héroïque, quelquefois naïf, d'une obstination quasi enfantine par moments, asocial. Il ne vit que pour la montagne et, parfois consciemment, parfois inconsciemment, pousse les gens autour de lui à se questionner sur le pourquoi de leur existence. Habu place la barre très haut, ne tolère ni l'indécision, ni le manque d'implication. Il est si passionné qu'il perd souvent de son humanité, assénant brutalement des vérités – parfois justes, parfois contestables – sans se soucier des sentiments des autres. Or, on découvre au fil des épisodes qu'il est loin de manquer de coeur ou de compassion. Au contraire, il ne se pardonne rien et vit avec ses blessures comme si les oublier serait un affront, il ne s'autorise aucune faiblesse et aucun pardon. Il y a de multiples Habu et c'est cette complexité qui en fait un protagoniste aussi passionnant à suivre.
Mais il ne faut pas délaisser Fukamachi, certes moins flamboyant, mais tout aussi intéressant. C'est un personnage en proie aux doutes qui évolue énormément au fil du récit dont il est le fil rouge. Son enquête le mène bien plus loin qu'il n'aurait pu l'imaginer et, de simple témoin, devient acteur.
Les cases évoluent selon les besoins de la narration : gros plans, contre-plongée, plongée, page pleine soulignant le gigantisme de la montagne et la petitesse de l'homme, bandes étroites pour souligner la verticalité étourdissante d'une paroi… les alpinistes apparaissent tantôt sûrs d'eux, tantôt vulnérables, fourmi à flanc de montagne ou coeur tourmenté par le doute. Les regards sont puissants et semblent parler aussi bien qu'un vrai regard. du début à la fin, Taniguchi offre à ses personnages une véritable présence.



J'ai été véritablement immergée dans la montagne. Chose tout simplement impossible dans la vraie vie : je me suis crue en compagnie de ces alpinistes. Blottie sous mon plaid. Les livres sont magiques.
Les paysages sont à couper le souffle et Taniguchi a parfaitement rendu le côté à la fois sublime et terrible des montagnes, une dualité qui fascine tant les personnages. Imposantes et inaltérables, elles sont souvent grandioses, elles sont parfois oppressantes voire effrayantes, elles sont toujours fascinantes. La neige, les avalanches, les roches, la glace, les variations météorologiques… Et ce vent… ce vent qui souffle, qui siffle, ce « Fwuuuuuushhhh » qui s'étire dans les cases et qui m'a vraiment donné à l'entendre. Son trait est précis, réalisme au possible, mais aussi poétique et laisse au lecteur-spectateur une vraie opportunité de s'absorber dans cet univers montagneux.

La montagne, ce sont aussi les blessures et les morts, les tragédies qui se déroulent si loin du reste du monde. Les personnages nous communiquent leurs angoisses, leurs doutes, leur modestie face à la nature. Certains passages font réfléchir, d'autres m'ont tenu en haleine, comme l'accident d'Habu dans les Grandes Jorasses.
La montagne, c'est aussi beaucoup de technique, de matériel et de préparation. Les explications sont suffisantes pour être appréciées d'un néophyte (je lève la main) sans pour autant ralentir l'histoire. Concernant par exemple les préparatifs nécessaires à une ascension ou le déroulement d'une ascension en solitaire, elles s'insèrent parfaitement dans le récit. En outre, je suis sortie de ma lecture avec toute une liste de recherches à faire (et qui va des sommets réputés difficiles aux soldats gurkhas en passant par le permis d'ascension de l'Everest – et la facture en fait quand même un truc de riches (mince, et moi qui comptais y aller pour mes prochaines vacances !) –, Mallory et Irvine, la face sud-ouest de l'Everest et enfin, vérifier si le personnage d'Hase Tsuneo était réel ou fictif – réponse : les deux, car il est très fortement inspiré par Tsuneo Hasegawa –) et, d'après ce que j'ai pu constater, le récit colle de très près avec la réalité. Ce sont tous ces petits détails, mêlés à la fiction, qui font le réalisme et la justesse de ce récit.

Comme je l'évoquais plus tôt, le sommet des dieux invite à la réflexion, notamment à travers le personnage d'Habu. Il invite Fukamachi, les autres alpinistes et, à travers eux, aux lecteurs, à se demander pourquoi ils vivent, quelle passion les habite, quel désir les fait vibrer. Ça parle de rêves et de leur accomplissement, ça parle de dépassement de soi, de volonté et d'incertitudes, ça parle d'héroïsme et de passion qui flirte avec la folie. Dans la solitude de la montagne, les hommes se retrouvent face à eux-mêmes.

Une aventure formidable. Une enquête journalistique qui se transforme en épopée sportive et humaine hors du commun, des caractères justes et forts, un personnage inénarrable, des dessins somptueux et hypnotiques, le sommet des dieux est un chef-d'oeuvre.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Quelle lecture pénible !
Mes yeux se sont perdus dans ces pages sans lumière, sans contrastes, le trait n'a aucun caractère, raide, stéréotypé, même si on y trouve moins ces grand yeux habituels des BD japonaises, les personnages ont la même tête que dans le manga du voisin, les mêmes expressions. On dirait que le dessinateur doit absolument cacher sa personnalité, s'effacer totalement, que c'est sur le cahier des charges des mangas. le dessin est terne, sans lumière, si bien que dans les salles de cafétérias règne la même atmosphère que sur les grands sommets. Les trames en lettraset, le papier dégueulasse, le lettrage en scripte informatique, ça fait un peu camelote, oh que mes yeux se sont ennuyés. le plus insupportable, c'est les textes en gras au milieu de l'illustration avec un contour blanc et en plus dans le genre “Comic Sans”, quelle horreur ! J'ai les yeux qui saignent.
Mais le texte n'est pas non plus très agréable. le rythme est haché avec les mots les uns sur les autres pour compenser le sens de la lecture asiatique de haut en bas, rendant la lecture laborieuse. Il faut encore subir les monologues intérieurs ridicules au phrasé scolaire, théâtral mais sans lyrisme, fait de suites de questions voulant apporter une ambiance de suspense à la manière d'un mauvais telenovelas. le bavardage est incessant, fait de petites phrases courtes, lapidaires, mais redondantes, dans d'énormes bulles blanches qui cachent la moitié du dessin, comme si on ne pouvait pas comprendre avec les images, ou qu'il fallait toujours combler un vide, du coup le rythme est monotone, ça devient carrément oppressant, comme un fond sonore permanent, le silence est interdit, comme à la radio, même quand on est seul dans la montagne.
Concernant les personnages, pourquoi faut-il qu'il y ai toujours un héros taciturne, asocial, pas causant, on dirait qu'il revient dans tous les mangas, le marginal conventionnel obligatoire. Celui qui est différent, le solitaire, fascine mais il faut le faire entrer dans un moule.
Et dans un aussi gros bouquin sur la montagne, je pensais rêver de grands horizons, m'évader, mais je n'y ai vu qu'une apologie de l'orgueil et du culte de l'effort et de la compétition. Moi qui suis un contemplatif, ce n'est absolument pas ma tasse de thé. Bref une nouvelle tentative dans l'univers du manga qui risque d'être la dernière.
Bon, ma critique est bien sévère, j'en conviens, mais pour avoir faillit abandonner 30 fois, ce qui m'a déplu me saute aux yeux... Il reste tout de même le côté passion de l'alpinisme qui sauve un peu les meubles.
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Un manga qui change dans mes lectures de Taniguchi avec cette enquête journalistique qui nous emmène au coeur de la montagne aux côtés des plus grands alpinistes japonais. Il y a une sensation de réalisme bluffant, loin des exagérations d'autres titres. Ici, on est au plus près de quotidien d'un alpiniste asocial mais qui est un vrai génie. C'est passionnant à suivre et le ton journalistique n'est pas en reste pour cela. J'aime que cette enquête mêle mystère passé et interrogations présentes. du grand Taniguchi !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Étant totalement novice en culture Manga, j'ai pris celui-ci après sa présentation par ma bibliothécaire.
Que j'ai eu raison de suivre ses conseils. Après une délicate mise en condition : lecture par la dernière page, de droite à gauche les pages et les cases (au bout de 30 pages c'est bon), je n'ai pas boudé mon plaisir.
Au Népal, un photographe journaliste de montagne est resté sur place après une expédition qui s'est mal terminée, il achète un vieil appareil photo. Cet appareil a-t-il appartenu à Mallory disparu avec Irvine lors de l'ascension de l'Everest en 1924. Près de cette boutique, il rencontre Habu, un alpiniste japonnais émérite mais bien peu loquace.
De retour au Japon, il effectue sa petite enquête.
Une mise en page efficace dynamique , des dessins de montagne et d'alpinistes en action somptueux. Une histoire passionnante et prenante. le style du graphique est plutôt européen et me convient tout à fait.
J'ai lu le deuxième tome dans la foulée. J'ai adoré aussi. Si vous voulez découvrir un manga adulte, cette série de 5 tomes est faite pour vous.
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Je connaissais Jiro Taniguchi, j'ai eu de bonnes et des moins bonnes surprises... Mais le sommet des dieux est extraordinaire ! L'histoire commence doucement avec l'enquête de Fukamachi sur l'accident des premiers alpinistes à avoir gravi l'Everest, disparus tragiquement en montagne. C'est là qu'il apprend à connaître le personnage d'Habu Joji, un célèbre alpiniste japonais. Ceux qui l'ont côtoyé racontent sa détermination, sa solitude, son côté peu asocial. A travers sa vie, c'est la montagne qu'on découvre son côté dangereux, cruel et en même temps, terriblement magnifique. Quand on lit le sommet des dieux, on est avec Habu, on est dans le froid la neige, le vent souffle, l'altitude donne le vertige... Jiro Taniguchi parvient à donner parfaitement vie au roman de Yumemakura Baku grâce à ses dessins très réalistes. Une histoire que j'ai vécue comme si j'y étais, très vivante, et émouvante aussi à certains moments. Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour commencer cette série ? A poursuivre !
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L'alpinisme, l'Himalaya, un mystère autour d'un vieil appareil photo, et les superbes dessins de Taniguchi. Un beau manga, qui prend le temps de nous raconter une histoire, et donne très envie de lire la suite.
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Le sommet des dieux est la traduction française du chef-d'oeuvre japonais de Jiro Taniguchi. Il s'agit d'une bande dessinée composée de cinq tômes et qui a été publiée en français seulement (et bien sûr en japonais). Il raconte l'histoire d'un alpiniste japonais qui est obsédé par son hobby. La vie n'a de sens pour lui s'il ne peut pas grimper les hautes montagnes du Japon, de l'Europe, de l'Himalaya ... Les dessins sont vertigineux et l'histoire est particulièrement convaincante. Il reflète également notre "condition humaine". Pour moi, c'était un peu Sartre dans les montagnes. Taniguchi m'a fait touché profondément.
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Si j'aime la montagne et les randos et que l'Himalaya en particulier me fascine depuis très longtemps, je n'ai jamais été intéressée par l'alpinisme et j'ai longtemps pensé que les récits d'alpinistes devaient être ennuyeux à mourir. Et bien non, pas du tout! Je me souviens avoir été scotchée il y a quelques années par "Tragédie sur l'Everest" de John Krakauer, un récit autobiographique très instructif, passionnant et bouleversant retraçant l'histoire des événements ayant provoqué la mort de 8 alpinistes dans une tempête en 1996. Alors quand récemment une connaissance a voulu m'initier aux mangas en me proposant entre autres une histoire d'alpinisme dans l'Himalaya, je n'ai pas hésité une seconde. Et j'ai tellement bien fait, ce roman graphique est une pure merveille!!!

Le sommet des dieux de Jiro Taniguchi est une adaptation en 5 volumes du roman du même nom de Baku Yumemakura. Il s'ouvre sur la disparition en juin 1924 de George Mallory et Andrew Irvine sur la crête nord de l'Everest. 70 ans plus tard, un photographe japonais, Fukamachi, déniche et acquiert dans une échoppe louche à Katmandou un appareil photo d'une très grande valeur historique puisqu'il a de toute vraisemblance appartenu à Mallory. Or, l'appareil lui est dérobé dans sa chambre d'hôtel. Alors qu'il entame des recherches pour le retrouver et pouvoir ainsi peut être éclaircir le mystère de la disparition de Mallory et Irvine, il rencontre Habu Joji, un alpiniste japonais de génie dont on va revivre l'histoire depuis sa première ascension.

Le récit, alternant entre le passé de Habu et la quête de Fukamachi est captivant! La psychologie des personnages est très bien rendue et les dessins sont magnifiques et très soignés. Les montagnes notamment sont somptueuses, d'un réalisme époustouflant. Un vrai régal pour les yeux!

Ce roman graphique est un grand coup de coeur et j'ai vraiment hâte de pouvoir lire les volumes suivants!
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Enfin je me suis lancée dans la saga montagnarde du grand - et regretté - Jirô Taniguchi.
Comme toujours, c'est poétique, prenant, émouvant et magnifiquement dessiné (ces paysages de montagne !).
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