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Comment ne pas être séduit par le raffinement avec lequel cet auteur japonais met en scène une dramatique histoire d'amour dans le Japon d'hier ?
Shinsuke est un humble commis, sage, un beau gaillard un brin naïf, complétement influençable.
O-Tsuya, belle, éclatante de santé, enjouée et téméraire est la fille unique du patron de Shinsuke..
Ils s'aiment d'un amour impossible , fuguent, se réfugient à l'auberge de Seiji, un commerçant plus ou moins honnête , un peu truand......
Là- bas, enivrés par une succession de coupes de saké chaud lampées à petites gorgées, ils se sentent irrésistiblement précipités vers des plaisirs si intenses qu'ils croient y consumer leurs derniers jours......
En cinq chapitres lus d'une traite, l'auteur nous immerge avec talent dans une histoire commencée dans une feinte innocence terminée dans le crime et le sang......
Au fil des pages nous sommes plongés dans les affres de la passion et les extrémités où celle - ci peut nous entraîner .

Comment un commis humble et droit, naïf et intégre sombre dans le crime par amour, y prend goût et descend aux enfers ?

Leur relation intense et étouffante est traversée de passions si exacerbées par l'ivresse qu'ils sont incapables de se dominer.
O -Tsuya, une fiancée diabolique, perfide, cynique,manipule les hommes avec un art consommé, une rouerie, une cupidité raffinées.
Un basculement progressif et insidieux, l'on reste confondu devant tant de naïveté transformée
en vengeance, violence et crimes .......

Un petit ouvrage sans concession à l'écriture simple et belle traversé par une passion fulgurante menant à une folie destructrice , une perte de repères et de volonté , ou comment un amour irréfléchi pour une manipulatrice née, corrompue, peut rendre fou un individu et lui faire prendre moralité , convictions et humanité !
L'auteur Explore l'âme humaine dans sa version maléfique avec talent , naïveté et innocence, abjection et cynisme mêlés !
Du Grand Art !
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Shinsuke et O-Tsuya s'aiment d'un amour impossible. Il n'est qu'un simple commis, elle est la fille unique du patron. Convaincus qu'ils n'obtiendront jamais l'accord de leurs parents, les jeunes amoureux décident de fuguer. Si Shinsuke est d'abord réticent à l'idée d'abuser son employeur, la belle O-Tsuya réussit à le convaincre grâce à quelques minauderies, un zeste de chantage et la promesse d'un avenir radieux. Ils trouvent refuge chez Seiji, un habitué de la boutique, tout prêt à leur venir en aide et à négocier leur mariage auprès de leurs parents respectifs. Mais derrière l'ami bienveillant se cache un être fourbe. le choses traînent et, bientôt, les amants sont séparés.


Passion, manipulation, trahison et vengeance dans le Japon d'antan, tels sont les ingrédients de l'histoire d'amour de Shin et O-Tsuya, qui commence dans l'innocence de la jeunesse pour finir dans le sang. Un jeune homme intègre et une belle ingénue manipulatrice unis par une passion dévastatrice qui va les mener à leur perte...La tension qui monte en puissance...La femme perfide qui use de ses charmes pour arriver à ses fins...L'homme droit qui sombre dans le crime par amour, y prend goût et entame sa descente aux enfers...Des personnages ambivalents qu'on aime, qu'on prend en pitié pour finalement les rejeter en bloc...Des thèmes souvent abordés mais traités ici avec subtilité et poésie...
On ne crie pas au chef-d'oeuvre en terminant la lecture de cette nouvelle de Junichirô TANIZAKI mais on se dit que le voyage dans la culture nippone du temps où Tokyo était encore Edo valait le détour.
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Ce livre est un vrai coup de coeur ! Je tiens à prévenir ceux qui vont lire cette critique qu'elle sera partisane. En effet, Tanizaki est un de mes auteurs préférés !

O-Tsuya est la fille unique d'artisans, fiers de la grande beauté de leur fille et de son potentiel de séduction. Celle-ci entretient secrètement une romance avec apprenti de la boutique, le gentil et brave Shinsuke (Shin). Les deux amoureux décident de fuguer pour pouvoir vivre leurs amours, signant le début d'une vie de couple intense, corrompue et destructrice...

Le meurtre d'O-Tsuya est un petit livre qu'on lit d'une traite; la force de Tanizaki est de parvenir à mettre en place une atmosphère qui confine les deux amants dans une relation intense et étouffante, traversée de passions qu'ils ne semblent pas en mesure de dominer. Tanizaki nous fait le récit d'un amour qui emporte tout chez les personnages, leurs convictions morales et leur raison. Cet amour, après avoir fait traverser avec fulgurance aux deux amoureux les affres de la passion, ne laisse qu'un irrémédiable sentiment d'amertume et de jalousie, qui amène les personnages dans les dernières limites de leur raison, la folie destructrice prenant le pas.

Tanizaki construit avec finesse deux personnages personnages. O-Tsuya incarne, comme souvent chez l'auteur, une femme manipulatrice qui utilise sans gène ses charmes pour parvenir à ses fins. O-Tsuya est le symbole de cette femme enfant ingénue, qui par ses minauderies et ses caprices parvient à mener son monde par le bout du nez...Toutefois, O-Tsuya conserve aux yeux du lecteur une part de mystère : on ne sait pas si son abandon de Shinsuké à la fin du récit est réellement du au fait qu'elle est tombée amoureuse du seigneur ou si cette décision est dictée par un calcul de son propre intérêt...
Shinsuké est le personnage principal du récit et se révèle à ce titre encore plus complexe d'O-Tsuya. D'aucuns considéreront que Shinsuké est juste un benêt dont l'amour sans limites pour O-Tsuya le conduit à commettre des folies. Toutefois, s'il semble de prime abord qu'à aucun moment il n'a la maîtrise des événements qu'il subit, on ne peut qu'être ému de la force de son amour pour O-Tsuya et de sa volonté de préserver à tout prix cet amour. Animé par des sentiments purs, il le défend en ayant recours à l'acte le plus noir que l'homme puisse commettre : le meurtre. Cet amour va entrainer Shin à noircir irrémédiablement son âme. Tanizaki brosse un portrait de son personnage d'une grande finesse, le maintenant constamment entre ombre et lumière.

J'ai aussi apprécié la description de divers milieux de la société dans ses dernières années de l'ère Tokugawa que ce livre offre.
De plus le style de Tanizaki est tout simplement magnifique !

Tanizaki livre de sa magnifique écriture ici un livre d'une grande qualité, passionnant sur un thème pourtant maintes fois abordé : les folies de l'amour. L'auteur nous livre la vision de personnages possédés par leurs sentiments et qui semblent entrainés malgré eux dans les bas fonds de l'existence humaine.
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Mélodrame
Shinsuke est un jeune homme en apprentissage chez un prêteur sur gages. C'est un beau jeune homme bien élevé, vertueux. Mais il est tombé amoureux de la fille du patron, O Tsuya, une jeune fille très coquette, pressée de s'enfuir avec lui. Shinsuke hésite. La condition sociale subalterne de ses parents ne lui permet pas d'envisager un mariage. Alors, Il se laisse finalement convaincre par un ami de la famille, un commerçant des plus douteux...
Cette nouvelle tient du mélodrame. Une femme fatale et un jeune homme naïf qui se laisse entraîner. Il est tourmenté mais ce n'est pas Raskolnikov non plus, rassurez-vous. La jeune fille, quant à elle, n'est pas du tout, du tout tourmentée, la petite coquine. Beaucoup de dialogues, de rebondissements. Cela se lit sans ennui mais ce n'est pas le meilleur récit de Tanizaki, loin s'en faut.
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Tanizaki Junichirô possède de multiples facettes littéraires: fresque familiale avec Quatre soeurs, quasi vaudeville avec le chat, son maître et ses deux maîtresses, mélancolie contemplative dans le coupeur de roseaux, etc.

Le meurtre d'O-Tsuya débute par la passion amoureuse de Shinsuke, vingt ans, issu d'une famille pauvre, apprenti chez un prêteur sur gages de bonne renommée, pour la belle O-Tsuya, la fille unique de son maître. Celle-ci répond à ses sentiments. Les jeunes gens fuguent, aidés en cela par Seiji, un aubergiste ami de la famille Suruga. Promettant d'arranger les choses avec leurs familles respectives, celui-ci garde les amoureux chez lui en leur conseillant d'attendre. Si Shinsuke vit cette période pris de remords pour avoir trahi ses parents et son maître, O-Tsuya, elle, se montre d'une insouciance frisant l'impudence.

Ce qui commence sous des auspices romantiques à souhait prend un virage qui, à défaut d'être imprévisible, réserve des surprises de taille au lecteur. Point de contemplation ici, Tanizaki s'inscrit presque dans le roman noir. Il détaille avec minutie et profondeur la mentalité de ses personnages. Il ne recule pas devant la crudité des paroles et des actes.

Dès le titre, l'auteur nous renseigne sur la présence d'un meurtre. Il intrigue et ménage le suspense pour en amener le dénouement. Ce, avec un art consommé du récit. A la lecture de son livre, on ne peut qu'imaginer à quel point il dut provoquer lors de sa parution, mettant en scène manipulations, débauches et tuerie.

Le meurtre d'O-Tsuya m'a offert un grand moment de lecture. Lui aussi aurait pu s'intituler Éloge de l'ombre. Tanizaki Junichirô est définitivement un écrivain qui me plaît et dont je compte bien poursuivre la découverte.
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Ce court roman date de 1915, c'est une oeuvre de jeunesse de Tanizaki, qui ne préfigure pas nécessairement le style et les thèmes qu'il abordera ensuite. Ici, cela fleure bon le divertissement avec geishas, samouraïs, meurtres, rebondissements et saké à volonté. On aurait pu avoir la même chose façon atmosphère espagnole, dans une nouvelle de Mérimée par exemple, aventures galantes, tavernes, capes et épées, belle señorita, vengeances, etc.

Le jeune Shinsuke, employé chez un couple de commerçants, est tombé amoureux de leur fille O-Tsuya, et c'est réciproque. Ils s'enfuient, et se font héberger un temps par Seiji, un ami commerçant des parents, qui leur promet de faire l'entremetteur pour leur arracher leur assentiment sur cette union. Mais il a des vues sur O-Tsuya et va les trahir, tentant même de faire assassiner Shinsuke. Celui-ci pour se défendre va commencer à tuer. Il pense à se rendre aux autorités, mais les évènements vont plutôt le pousser à une fuite en avant, d'autant qu'il est bien décidé à tout faire pour retrouver O-Tsuya…Il va finir par la retrouver sous le nom de Somekichi, qui fait une bien jolie geisha, sous l'aile d'un protecteur dont, avec son fort caractère et son succès ravageur auprès des hommes, elle est largement émancipée.

Les deux amants vont vivre une relation orageuse, marquée par la passion amoureuse, mais aussi des rapports de force, O-Tsuya étant décidément frivole et d'un caractère nettement plus affirmé que Shinsuke. Une part en lui se désillusionne face à son insaisissable partenaire, qui n'a guère de scrupules à le pousser au crime en supprimant ceux qui les gênent, l'incitant à abandonner honneur et moralité, ce que le saké aide à accomplir. Si O-Tsuya nie consommer ses relations avec les clients, notamment un certain Seigneur Serizawa, un hatamoto (grand guerrier samouraï), se contentant de leur extorquer de l'argent avant, Shinsuke est sceptique, et la jalousie va le conduire à vérifier…

Dans ce roman, Tanizaki se fait la main, il est en phase d'apprentissage, et choisit un sujet assez classique, de la belle femme qui se joue des hommes. Il est de bon ton qu'à l'époque, au Japon, la femme est soumise. Or ici, elle est parfaitement rebelle. O-Tsuya est une fausse innocente, moins entichée que Shinsuke, elle voit d'abord son profit, et recherche un homme fort, ce que Shinsuke n'est que par intermittence, car au fond il est respectueux de la légalité, il a du mal à transgresser et assumer. L'amour qu'elle lui porte est voué à s'émousser, elle joue et se joue de lui, car elle entend encore jouir de la vie quand il pense à l'abandonner pour se rendre ou lui propose un suicide à deux. Elle est cruelle, impitoyable avec lui, lui qui ne voit qu'elle…Alors qu'elle est attirée par le pouvoir, les hommes de pouvoir et le pouvoir qu'elle a sur les hommes.

Le meurtre d'O-Tsuya est une histoire plaisante car rythmée, pleine de rebondissements. C'est un drame assez classique, sans grande originalité certes, mais un petit voyage dans le monde évanoui des maisons de geisha et des samouraï, et une plaisante leçon peut-être, à ne pas tout abandonner pour celui ou celle qu'on aime !?
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Début du XXe siècle dans un Japon encore traditionnel, toujours basé sur des codes d'honneur. Une belle jeune femme, O'Tsuya, séductrice et manipulatrice et un modeste jeune homme, Shinsuke, respectueux des conventions, amoureux et naïf.
Junichirô Tanizaki n'a manifestement pas voulu présenter son histoire sous forme de thriller. D'emblée, le choix du titre supprime tout suspens. L'intérêt est ailleurs. Si l'on comprend assez vite vers quelle issue tragique va nous mener l'histoire, on reste néanmoins curieux de la manière dont on s'achemine vers cette issue. Au bout de quelques pages seulement, il parait évident que Shinsuke ne joue pas dans la même cour qu'O'Tsuya et qu'il ne sera pas de taille pour conduire cette histoire là où il aimerait qu'elle aille.
Le livre, certes court, tient son lecteur en haleine, notamment en montrant par le menu la transformation du personnage de Shinsuke. Comment ce jeune homme crédule, confiant, dupé, se métamorphose très progressivement et de manière insidieuse en un être violent, criminel, qui finit par ne plus voir ses contemporains sans imaginer pour eux une mort atroce.
En résumé, un roman court qui narre une histoire tragique, mais qui, peut-être en raison de l'époque où il a été écrit (il y a un siècle exactement) utilise beaucoup, trop à mon goût, les ressorts mélodramatiques.
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Ce qui est bien avec le titre , c'est qu'il n'y a pas un gros suspense concernant la finalité de ce court récit paru en 1915...Aaaaah , ça ne nous rajeunit pas tout ça...

Effectivement , les jours d'O-Tsuya semblent comptés . Mais ce funeste sort qui lui est finalement réservé ne représente pas l'interet principal de cette nouvelle . Que nenni ! La vérité est ailleurs Scully et notamment dans le cheminement ayant conduit son prétendant , Shinsuke , pour en arriver à de telles extrémités .

Shinsuke , jeune garçon naif et influençable , et O-Tsuya , jeune femme ambitieuse , s'aiment . Probleme : Shinsuke travaille pour le pere de son aimée et de ce fait , n'appartient pas à la meme caste que sa belle...Qu'importe , ils décident de s'enfuir et de se réfugier chez Seiji , client de la boutique aux moeurs légeres , qui leur promet de tout mettre en oeuvre pour faire accepter ce mariage aux deux familles . Petit detail qui aura son importance , Seiji est également épris d'O-Tsuya .

Un récit tout en finesse ou l'en sent que les choses échappent inévitablement à Shinsuke mais sans que l'on en ai la certitude absolue . L'auteur travaille habilement sur la suspicion , la manipulation et laisse le lecteur echaffauder des plans , douter jusqu'au bout pour lui assener une vérité préssentie au tout dernier moment .
Un récit plutot lent mais nullement ennuyeux . Une étude de moeurs interessante sur le parcours d'une ambition démesurée . Mensonges , trahison , vengeance , un cocktail plutot bien réussi .

Le meurtre d'O-Tsuya , fin logique d'une histoire tragique...
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Shinsuke est amoureux de la belle O-Tsuya, fille de son patron. La demoiselle partage ses sentiments et le persuade de fuir ensemble pour vivre leur amour.
Shinsuke, plutôt falot ne fera pas le poids face une O-Tsuya perfide et devenue une Geisha très convoitée.
Cet amour passionnel finira en tragédie.
Pas vraiment de surprise dans ce court roman agréable à lire. Toutefois, ce n'est pas mon préféré dans l'oeuvre de Tanizaki


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Junichirô Tanizaki est un auteur très célèbre au Japon. Il a écrit de nombreux romans, pièces de théâtre et essais dont la plupart sont disponibles dans la Bibliothèque de la Pléiade. le meurtre d'O-Tsuya est un court récit romanesque qu'il a écrit dans ses premières années avant la première guerre mondiale. O-tsuya est la fille d'un marchand de saké belle et ensorcelante. Shinsuke est un jeune homme placé en apprentissage chez ce marchand de saké par sa famille. Il est rapidement tombé amoureux d'O-Tsuya. Il se laisse convaincre par la jeune femme de s'enfuir avec l'aide d'un ami de la famille. Cet ami doit intercéder auprès des deux familles pour permettre leur mariage... mais rien ne sera aussi simple finalement.

J'ai beaucoup aimé cette histoire même si on voit rapidement arriver les différents péripéties du roman. Il faut dire que depuis le début du XXième ce genre de trame romanesque a été largement reprise. On appréciera toutefois la poésie et le style de Tanizaki. Plutôt court, le récit se lit quasiment d'une traite d'autant plus qu'il n'y a que cinq chapitres. L'auteur nous montre comment la passion et la cupidité peuvent rendre fou deux êtres, au point de leur faire perdre complètement la moindre parcelle d'humanité. Un récit qui fait partie des classiques de la littérature japonaise. Vite lu, ce serait dommage de s'en priver.
Lien : http://nekobus.wasabout.net/..
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