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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cette bande dessinée est l'adaptation d'un roman de Jean-Patrick Manchette. L'histoire démarre dès la toute première page, il n'y a pas de temps consacré à la présentation des personnages ou à leur caractéristique psychologique.
Dès le début on sait qu'il va y avoir des méchants, de l'action, que ça va être rapide et violent. Par contre , le héros lui, n'a pas l'air de l'avoir bien compris. Il se retrouve plongé jusqu'au cou dans une histoire abracadabrante mais s'en sort finalement pas si mal.

Pour preuve que l'auteur est quand même bien déjanté, il y a un des personnages qui se trimbale pendant toute l'histoire en slip de bain...
Ok, c'est un super méchant et il a une mission hyper importante à effectuer mais ne me dites pas que même quand on est pressé, on n'a pas le temps d'enfiler un pantalon au cours des 75 pages de l'album...
Les dessins de Tardi sont un régal, en ce qui concerne l'histoire, je suis plus mitigée, c'est assez invraissemblable et finalement, on se lasserait presque de toute cette accumulation de violence qui, par ailleurs, ne choque personne dans l'histoire.
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Je trouve que les univers de ces deux auteurs vont bien ensemble.

On est habitué au beau graphisme noir et blanc de Tardi, à ses personnages croqués simplement mais de façon très suggestive, à ses atmosphères "noires", c'est le cas de le dire.

Et Manchette qui vient nous raconter une histoire incroyable : alors qu'il roule, Gerfaut voit une voiture en percuter une autre. A l'intérieur, un blessé grave; Il l'emmène à l'hôpital. Quelques jours plus tard, c'est lui qui est poursuivi et que l'on essaie de tuer. Son départ au bord de la mer n'y fera rien, son retour en cachette à Paris non plus. Deux tueurs essaient implacablement de le tuer. Et commence une folle poursuite, une planque au fond des montages, de nouveau la poursuite.

On lit cette bande dessinée d'une traite, suspendu aux traits de Tardi qui nous livre l'essentiel de Manchette grâce à ses évocations précises. Mieux qu'un polar : un polar en BD !
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En France. Début juillet. Durant les 70's.

Côté pile:
François Gerfaut est un cadre commercial lambda.
"de vagues idées de gauche".
Marié, deux enfants. Tout pour être heureux si ce n'est qu'il s'ennuie. Entre le jazz, jadis passion et désormais habitude d'écoute inattentive (d'où le titre de la BD et du roman); l'addiction aux alcools blancs; les somnifères; un job désormais sans attrait et l'ennui corrosif des vacances familiales à venir en bord de mer. C'est, pour lui, le blues du cadre, celui aussi de la quarantaine aisée, sans autre but que de continuer sur l'acquis.

Côté face:
Gerfaut est en cavale. Mais ce n'est pas un truand. On a voulu le tuer à la baignade, mais il n'en est pas sûr. Il n'a rien fait et pourtant il fuit. Deux tueurs à ses trousses. Et il ne sait pas pourquoi. Depuis qu'une nuit, témoin d'un accident de la route, il transporte un blessé grave à l'hôpital sa vie se déchire, dérape. On en veut à sa vie ... sans raison apparente.

Côté pile:
En cavale il n'explique rien à sa femme, lui parle au téléphone de dépression temporaire...ou lui écrit par télégramme qu'il reviendra, qu'elle ne s'inquiète pas. Il ne prévient pas la police. Il accepte la menace. Se sentir gibier ne lui déplait pas. Car, confusément, cette poursuite n'est qu'un argument pour fuir, un jeu, une évasion, un piment, une nouveauté, du relief dans sa vie étriquée et balisée. S'amuser à se faire peur ... pour redécouvrir la liberté.

Double fuite en avant, donc.
Côté pile en crise d'identité, en recherche d'un sens nouveau à son existence.
Côté face, prosaïquement, pour jouer sa vie sur un coup de dés.
Gerfaut s'est enfermé dans une dichotomie inextricable, il va longtemps subir les faits, sans oser, sans décider, sans agir.

S'en suivra un Road-movie hystérique et ébouriffé, sanglant et meurtrier, haletant et cinématographique* qui mènera Gerfaut du bord de mer à Paris, d'une station-service en feu à une vallée perdue dans les Alpes. Jusqu'à l'explication finale et la vengeance.

Tardi ressuscite les violences spectaculaires du néo-polar initié par Manchette. Les tueurs à gages sont de sortie et ne feront pas dans la dentelle, les marginaux et les exclus feront ce qu'ils pourront.

Le dessinateur décidé à rester fidèle au genre et à ses codes, sort ses plumes, ses gommes et son encre de Chine (noire) en 2005 pour nous offrir, dix ans après le décès de Jean-Patrick Manchette, sa version graphique du roman.

Après une collaboration en binôme en 1978 pour "Griffu", sortiront encore "La position du tireur couché" (2010) et "Ô dingos, Ô chateaux" (2011). Pour les deux derniers, Tardi est seul aux manettes mais en appui sur les textes de Manchette.

Les univers romanesques de Manchette et Tardi se côtoient à merveille, leurs idées politiques et sociales aussi. Ils s'étaient "trouvés" et avaient fait mouche avec "Griffu". Tardi continuera seul et ne perdra jamais le sens de leur collaboration passée.

Tardi, comme à son habitude, nous offre du noir et blanc pour cette chasse à l'homme. Pas de couleurs, le néo-polar est noir, obscur et minimaliste. Pas de nuances de gris, ou très peu. le contraste ainsi très élevé du dessin renforce la noirceur et la brutalité crue des évènements. Les vignettes sont bourrées de détails graphiques réalistes (alcools en bouteille, publicités murales, unes de journaux, enseignes de boutiques...) qui appuient la crédibilité du background et par contrecoup de la situation. La documentation amassée par Tardi a du être conséquente. Les textes semblent directement issus du roman: brefs, caustiques, chirurgicaux dans leur précision, brutaux. Les onomatopées, soigneusement choisies, soulignent efficacement les scènes sous tension.

Cette BD est du papier tue-mouches, qui s'y colle aura bien du mal à s'en défaire.

Chapeau bas, messieurs.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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