AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 121 notes
5
6 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un duo que je n'avais encore jamais lu…
Je connaissais la série des "Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" de Tardi, une petite fenêtre ouverte sur l'oeuvre du monsieur, et l'auteur de romans noirs Jean-Patrick Manchette que de nom. J'ai ainsi pu goûter à nouveau le dessin de l'un et découvrir l'écriture de l'autre. Et il n'y a pas à dire, cela fonctionne.

C'est l'histoire d'un homme ordinaire, avec un boulot, une femme, des enfants, qui voit basculer sa vie en un rien de temps, témoin qu'il a été d'un accident automobile. Au mauvais endroit au mauvais moment ? Peut-être… C'est pour lui le début d'une série d'embrouilles sévères mais aussi d'une prise de conscience. Et si le destin lui donnait la chance de tout changer, la saisirait-il ?

Adaptation du roman éponyme de Manchette par Tardi, après le décès de l'écrivain, l'hommage est réussi. Avec ses extraits de texte, bruts de décoffrage et ce, dès les premières pages, on est tout de suite happé, embarqué dans cette histoire noire, sarcastique et fataliste.
Le dessin de Tardi prend sa part, incroyable, aussi efficace dans ses paysages urbains que ruraux, et avec une « noirceur » qui porte le récit avec réalisme et efficacité.

Une BD-polar comme j'aime !
Commenter  J’apprécie          185
Le style Tardi est particulièrement bien adapté à ce polar. le choix du noir et blanc est bien adapté à la tonalité de l'histoire, les cadrages avec cases gros plans ou cases plan large vont bien à ce roman à l'écriture assez cinématographique et à l'action intense. Tardi rend bien aussi le côté brut basique des personnages. Il suit très fidèlement l'intrigue. J'ai retrouvé tout ce que j'avais aimé dans le livre : le côté pieds-nickelés des deux tueurs à gage, le côté caricatural des personnages qui apporte un humour décalé, le côté pastiche de polars noirs américains, l'état d'esprit de Georges Gerfaut, français moyen, anti-héros en pleine crise de la quarantaine et le style sec, nerveux et sans digression de Manchette. Et surtout Tardi a judicieusement gommé les listes (genre liste de courses sur un post-it) qui émaillent le roman. Un bon polar en BD et une adaptation très réussie !
Ma critique du roman lui-même est ici :
https://www.babelio.com/livres/Manchette-Le-petit-bleu-de-la-cote-Ouest/50295/critiques/2752049
Commenter  J’apprécie          161
C'est un roman noir de chez noir.
Une histoire absurde, qui pourrait tomber sur coin du bec de n'importe qui, un scénario en boucle qui emmène le lecteur aux côtés de Georges Gerfaut, cadre technico-commercial au mitan de sa vie, qui s'emmerde et va s'attirer de terribles emmerdes.
Le style de Jean-Patrick Manchette, c'est le désespoir d'une société pourrie. La vie de Manchette, c'est celle d'un type doué, pensant à l'extrême gauche, d'origine modeste mais qui réussit à intégrer Normale Supérieure et laisse tout tomber pour l'écriture et le cinéma, avant de mourir à 43 ans d'un cancer. Rien à espérer.
L'histoire de son anti-héros, amateur de jazz West Coast (un clin d'oeil au titre, qui sait ?), qui se débrouille tout de même pour survivre malgré tout, mais rentre tout bêtement au bercail après une cavale de plusieurs mois, est d'une tristesse absolue, et cependant tout à fait plausible. C'est celle, diront les spécialistes de « l'aliénation de l'individu dans la société marchande contemporaine... » Faut le savoir. On aime ou on n'aime pas.
Ce qui rend l'ouvrage intéressant, ce sont les dessins de Jacques Tardi, mais je ne suis pas tout à fait objective. Un festival de trognes, d'yeux mi-clos, de blessures saignantes, de paysages de montagne bousculée d'un réalisme inquiétant.
Les truands en slip moulants, lunettes rondes fumées et clafis de tatouages, le vieux commanditaire ventru, suant de peur et à poil, la description de la station balnéaire sont des morceaux d'anthologie. Deux univers à l'unisson, Tardi l'anarchiste et Manchette le situationniste, font bien la paire !


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          141
Le temps d'alors !


En 1977 parait ‘Griffu', la première intromission de l'anar Tardi dans l'univers déjanté de l'agoraphobe et grand fumeur, mais surtout ancien militant d'extrême gauche JP Manchette (1942-1995) ; et ce n'est pas une adaptation, mais bien un scénario original que celui-ci a livré au rebelle Tardi, qui, longtemps après, reviendra aux déclinaisons policières de Manchette, en 2005 avec ‘Le petit bleu de la côte ouest', en 2010 avec ‘La position du tireur couché' et en 2011 avec ‘O dinguos, ô châteaux' .


Le roman ‘Le petit bleu de la côte ouest' date de 1976 et avait déjà été adapté au cinéma dès 80 par Jacques Deray sous le titre de ‘Trois hommes à abattre' avec Alain Delon (qui a trois Manchettes à son actif).


En 74 pages en N&B, le libertaire Tardi adapte le gaucho Manchette et nous raconte l'histoire d'un cadre commercial, mal marié, deux enfants, mal à l'aise en général et dans l'ensemble dans sa vie, qui sauve un inconnu victime d'un accident de voiture et se retrouve après cela et à cause de cela traqué par de mystérieux tueurs qui comptent bien lui faire la peau, ce qui l'amène à tirer un trait sur tout ce que sa vie a été jusqu'alors…


Rien d'étonnant à ce que le révolutionnaire Jacques Tardi se sente si à l'aise dans l'univers désillusionné de JPM : nous avons tous eu beaucoup d'espoir à l'époque (dans les années 70 donc) et nous avons tous dû laisser cet espoir au vestiaire ensuite, d'où un minimum de colère et d'amertume. ‘Le petit bleu' est un roman graphique sur la crise profonde d'un homme, reflet de celle d'un monde perdu. A la rencontre d'une inévitable violence et dans une ambiance extrêmement tendue, des tueurs qui rêvent à des châteaux (déjà !) et un héros qui n'en pas un (comme toujours chez Tardi) se croisent au rythme du jazz, du bourbon et de quelques bons films, jusqu'à l'issue sanglante, malheureuse et déterminante de cette histoire noire sans temps morts avec pas de mal de corps déliquescents de laquelle émane avant tout une certaine odeur de putréfaction. le trait réaliste et précis de Tardi sert parfaitement le récit de Manchette et donne à cette histoire sur le désarroi un triste parfum de fin d'un temps, celui de l'espoir !
Commenter  J’apprécie          110
« Georges Gerfaut est cadre commercial. Marié, deux enfants, c'est l'heure des vacances en famille dans le Sud de la France. Mais un soir, Gerfaut croise sur le périphérique un accidenté de la route qu'il dépose anonymement à l'hôpital. Trois jours plus tard, Gerfaut devient une cible à abattre » (synopsis éditeur).

De nouveau, voici un excellent album signé Manchette & Tardi. On s'enfonce dans cette cavale sans trop se soucier de ce qui se passe autour de nous. La recette est « presque la même » que dans La position du tireur couché puisqu'on dispose de plusieurs points de vue : celui de Gerfaut et celui de l'homme mandaté pour l'abattre. le lecteur dispose donc d'une vue d'ensemble de l'intrigue. Net, précis et sans bavures… du très bon polar.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          90
Encore un classique du polar adapté par le Grand Tardi
Une relecture ce jour 10 ans Après la magie fonctionne toujours
Commenter  J’apprécie          70
Voici une autre adaptation d'un roman de Jean-Patrick Manchette, que je viens de terminer, signée par Tardi : le petit bleu de la côte ouest. Je n'accroche pas spécialement au coup de crayon de Tardi. Mais, cela ne m'a pas spécialement gâché la lecture, retrouvant les scènes qui m'étaient resté en mémoire. J'y ai retrouvé avec plaisir les répliques de Manchette et les extraits du livre ont été choisis judicieusement. Ecrit en 1976, l'histoire pourrait se passer aujourd'hui. La vision de Manchette du retour de l'homme à la nature qui revient finalement au bercail est selon moi criant de vérité, assez pessimiste et sonne très juste. Pour ceux qui aiment le "noir" et le jazz (Manchette était un grand amateur et ne se privait pas de citer ses musiciens et albums favoris), je ne peux que vous conseiller cette bande dessinée et bien sûr le roman.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
Commenter  J’apprécie          60
Pas de quoi faire un fromage de ce Petit Bleu

Avec Leo Malet et Céline, Manchette est un des auteurs privilégiés de Tardi.

"Le Petit Bleu de la Côte Ouest" raconte sous forme de flash-back, la dérive d'un anodin cadre supérieur, nommé Georges Gerfaut.
Alors qu'il roule dans l'Aube, mais le soir, il décide de porter secours à un inconnu dont la voiture vient d'embrasser un peu trop fougueusement, un platane.

Dès lors, de mystérieux tueurs vont se lancer à sa poursuite, l'obligeant à se lancer dans une longue et sanglante cavale.

Cette adaptation par Tardi du roman de Jean-Patrick Manchette, s'insère entre l'excellent "Griffu", fruit d'une collaboration fructueuse entre les deux auteurs et "La position du tireur couché" qui souffre d'un matériau de départ sans doute trop peu consistant.

Avec ce Petit Bleu, on retrouve tout ce qui fait le charme et la puissance de Manchette avec ces textes qui mélangent de façon aussi improbable qu'habile, situationnisme et détachement.

Son héros n'a pas au départ d'envergure particulière et par bien des aspects, n'en acquiert guère entre temps, quelques morts plus tard. Il est là au mauvais moment, il survit.
Manchette dissèque, ne juge pas, il expose.

Mais s'il a bien contribué à son niveau à effacer un peu la ridicule frontière entre polar et littérature, son style novateur hier, accuse aujourd'hui son âge et peine parfois à dissimuler quelques tics.

Heureusement, Tardi parvient plutôt agréablement à exposer tout ce qui fait la force du roman et à rendre certaines lourdeurs (le gimmick des titres de Jazz par exemple), plus digestes. Il reste un artiste d'exception et globalement, son adaptation est solide.

Mais je trouve que certains passages sont un peu décevants pour un dessinateur de sa trempe.

Je ne m'étends pas sur l'ahurissante erreur anatomique qui nous vaut une dame posée en amazone sur une moto avec une jambe droite qui s'enroule autour de la gauche pour présenter sur l'arrière, un pied de face ! Une femme avec une telle souplesse surnaturelle ferait la joie de certaines maisons, mais on peut s'étonner d'une erreur aussi grossière chez quelqu'un comme Tardi.

Plus embêtant, cette adaptation à peu près fidèle, donne quand même à voir des passages entiers et notamment ceux qui sont situés –une fois n'est pas coutume pour ces deux auteurs- dans la nature et qui sont présentés de manière bien moins nuancée que dans le livre, ce qui rend le personnage de Gerfaut, un peu trop monolithique et déterminé, là où il était surtout ballotté par les circonstances.

C'est du très bon Tardi. Mais en le relisant aujourd'hui, je ne le trouve plus excellent.
Si vous avez déjà ses adaptations ou illustrations, de Malet, Céline, Vautrin… pourquoi pas, ça reste un bon choix. Sinon, je vous inviterais plutôt à aller voir ailleurs.
Commenter  J’apprécie          54
«Il est trois heures du matin. Georges roule à 145 Km/h sur le boulevard périphérique après avoir bu cinq verres de bourbon Four Roses. le fait qu'il ait tué au moins deux hommes au cours de l'année n'en n'est pas forcément la raison.», voilà une intro qui donne déjà envie de lire cette adaptation du polar « le petit Bleu de la côte ouest », écrit en 1976 par le regretté Jean-Patrick Manchette.

« le petit Bleu de la côte ouest » est le deuxième roman de Manchette que Tardi adapte, après « Griffu » en 1997, et c'est également le premier d'une série de trois romans de Manchette que Tardi a décidé d'adapter en bande dessinée, après le décès de l'écrivain en 1995.

Le personnage central du récit est George Gerfaut, ingénieur et cadre commercial déprimé, s'accrochant au whisky, au jazz et au train-train quotidien de sa fille familiale et professionnelle. L'histoire est un grand flash-back qui va expliquer comment cet homme à la vie morose, mais somme toute, tout à fait normale, est devenu un meurtrier. Alors que Gerfaut veut juste qu'on lui foute la paix, il est témoin d'un accident de voiture. En voulant aider le chauffeur grièvement blessé, sa vie va basculer.

Gerfaut a tout simplement la poisse, il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment et va se retrouver dans une cascade d'emmerdes, un peu comme dans « Pleine lune », sauf que Gerfaut, lui, ne l'a pas vraiment cherché, ne le mérite sans doute pas et va surtout redécouvrir quelques valeurs de la vie dans un chalet alpin. Et même s'il est finalement destiné à reprendre sa place habituelle dans la société, il sortira grandi de cette mésaventure.

Le dessin noir et blanc et la bande-son jazz collent parfaitement à ce polar noir des années 70. le format plus étroit qu'un album traditionnel, les voitures d'époque, le Paris des années soixante-dix, tout cela contribue à l'atmosphère blues, whisky et déprime que dégage le récit. de plus, la narration fluide, fidèle au texte original et non dépourvue d'humour rend cet album encore plus agréable à lire.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          30
bon, voilà une bonne histoire, servie par un bon dessinateur. le scénario est un peu déjanté, un peu invraisemblable, mais pas plus que n'importe quel OSS (n'importe lequel, puisqu'ils sont tous à peu près pareils, comme la collection Harlequin). Et le dessin de Tardi est très adapté à ces histoires sombres, plus même qu'à d'autres qui ont pourtant fait son succès.
Commenter  J’apprécie          21


Lecteurs (273) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZZ RIGOLO SUR ADELE BLANC-SEC - TARDI

Qui vole un œuf de ptérodactyle ...

Adèle est bête comme ses pieds
Adèle et la bête
Adèle est la bête
Adèle et l'abbé

10 questions
53 lecteurs ont répondu
Thème : Jacques TardiCréer un quiz sur ce livre

{* *}