L'été est propice à la replongée dans ma bibliothèque de théâtre. Ce recueil de pièces courtes de
Luc Tartar m'avait bien plu à l'époque. Il me plaît toujours, mais il faut reconnaître que le ton a un peu vieilli. Je regrette que nos auteurs actuels se penchent moins sur le genre ici exploité : la farce grotesque. Dans les trois pièces, le pouvoir politique y prend pour son grade. Entre le racisme éhonté, la quête décomplexée de nouvelle terre à sur-exploiter et le culte de l'image, tout y est. J'ai particulièrement apprécié la dernière : les femmes de pailles. Deux travestis dans une boule à neige (en vitrine) vantent leurs mérites pour devenir la femme du maire. Ce titre étant lié au pouvoir, c'est une affaire d'hommes, non ? Cette courte pièce, concise et sans compromis, épingle avec irrévérence des comportements politiques qui malheureusement ne changent pas. En ont ils seulement le désir ? Certainement pas. Ils préfèrent le théâtre politique au théâtre de la vie. Chacun chez soi, certes, mais qu'ils ne nous empêchent pas de vivre, non mais !