L'alcool coule à flots, la drogue n'est pas en reste parmi ce petit groupe de 4 étudiants en lettres classiques d'une université perdue dans le Vermont.
Le narrateur , Richard, revient sur l'histoire sordide et fascinante, vécue lors de sa première année parmi ce groupe étrange. Riches, beaux, élégants, cultivés, ces jeunes gens sont subjugués par leur charismatique et distingué professeur de grec ancien, Julian.
Celui-ci, admirable orateur, prône une pédagogie pour le moins surprenante et tient un discours particulièrement incandescent sous le thème de « la beauté terrifiante » :
« …les choses terribles et sanglantes sont parfois les plus belles ? C'est une idée très grecque, et très profonde. La beauté c'est la terreur. Ce que nous appelons beau nous fait frémir. Et que pouvait-il y avoir de plus terrifiant et de plus beau que de perdre tout contrôle ? [ ….] On est parfaitement capable, bien sûr, d'assouvir ces passions destructrices de façon plus vulgaire et moins efficace. Mais quelle gloire de les déchaîner d'un coup !
Et bien ces étudiants modèles vont expérimenter jusqu'au boutisme cette théorie féroce et sous l' emprise de drogues diverses vont vivre l'ineffable. C'est sinistre et effrayant.
Richard apparaît relativement candide dans un premier temps mais lui aussi va tomber sous le charme sournois dégagé par cette bande étrange… Des personnages froids, qui au fil du roman apparaissent de plus en plus torturés.
L'intrigue centrale du roman est dévoilée dès le prologue et
Donna Tartt va surtout s'attacher à décortiquer la décomposition du groupe, les alliances, les trahisons, les manipulations. Richard, en complice passif et bienveillant finit par m'agacer dans ses hésitations, ses questionnements.
Des longueurs dans ces quelques 600 pages, le lecteur se demande bien comment toute cette tragédie va prendre fin. Au final les actes terrifiants de ces jeunes me restent incompréhensibles, hors de toute rationalité.