Prenez une femme politique courageuse, amoureuse de la littérature. Mélangez avec un objet-livre, des chapitres courts et une évocation de ses auteurs fétiches. Saupoudrez le tout de références, de citations, d'énumération et autres figures de style. Versez dans votre tête, essayez de toucher le coeur. La recette fonctionne peut-être pour certains, mais pour ma part, je la laisserais dans mon grimoire (euh, ma bibliothèque).
Christiane Taubira est une personnalité attachante, courageuse, déterminée dans les combats qu'elle mène et oratrice hors pair. J'ai eu la chance de l'entendre parler dans certains débats et on ne peut que tomber sous le charme de cette femme de grande culture, qui sait manier les mots comme peu de représentants politiques. Sa passion pour les livres, que je voulais approcher de plus près, est certaine et transpire dans ce court ouvrage,
Baroque Sarabande.
Cependant, n'est pas écrivain qui veut. Elle use et abuse des citations, de références qui se télescopent les unes aux autres. On nous propose une balade ? J'ai eu la sensation d'un tour de manège, ballottée d'un sujet à un autre (elle évoque également la musique, la peinture, la linguistique,
L Histoire, les droits de l'homme, et j'en passe). J'ai béni mon cours de littérature francophone de Licence de Lettres Modernes pour pouvoir la suivre, sans être totalement écrasée par les dizaines et dizaines de noms d'auteurs cités.
Dans la même veine, j'avais trouvé
le monde est mon langage, d'
Alain Mabanckou, plus pédagogue (quoique l'on retrouve chez les deux une certaine forme de « mise à l'écart » du lecteur qui ne disposerait pas de toutes les références). Sauf que Mabanckou est un écrivain, et même lorsqu'il fanfaronne, l'air de dire « je connais untel et untel et untel », son style nous séduit malgré tout… quand celui de
Christiane Taubira m'a laissée, je dois l'avouer, un peu dubitative. Un supplément d'âme n'aurait pas été de trop. Une sincère simplicité procure souvent plus d'émotions qu'une langue travaillée mais un peu artificielle...
Je remercie cette édition Masse Critique m'ayant permis de recevoir le livre, car j'ai malgré tout noté de noooombreux auteurs que je ne connais pas (on a jamais fini d'apprendre !) et qui risquent de venir grossir encore un peu plus ma liste de livres sur Babelio…