Citations sur Oncle Vania (56)
Dans l’homme tout doit être beau, la
figure et le vêtement, l’âme et les idées.
Eléna :"Il me semble que la vérité, quelle qu'elle soit, c'est tout de même moins terrible que l'incertitude.
Sonia : [...] Non, l'incertitude, c'est mieux...il y a de l'espoir au moins..."
Nuit et jour, comme un lutin, l’idée me poursuit que ma vie est perdue sans retour : plus de passé ; il est bêtement consumé en niaiseries ; et le présent est horrible, inepte. Voilà ma vie et mon amour !...
Une femme ne peut devenir l'amie d'un homme qu'après avoir été une camarade, puis une maîtresse.
C'est étrange quand même !… On se connaît, et puis… brusquement, sans savoir pourquoi… on ne se revoit plus jamais ! C'est toujours comme ça, dans la vie !
Ivan Pétrovitch, vous êtes instruit, intelligent ; vous devriez, il semble, comprendre que ce qui perd le monde, ce ne sont pas les criminels ou les incendies, mais la haine, l’inimitié, les menus désagréments de chaque jour. Votre rôle serait de concilier tout le monde et de ne pas grogner.
Sonia,retenant sa main
-non, je vous en prie, je vous en supplie, ne buvez plus !
Astrov
-Pourquoi ?
Sonia
-Cela ne vous va pas du tout ! Vous avez de la distinction, une voix si douce... Et de tous ceux que je connais, vous êtes certainement le plus beau. Pourquoi voulez-vous ressembler à ces gens ordinaires qui ne ont que boire et jouer aux cartes ?Oh ! ne le faites pas, je vous en supplie !Vous dites vous-mêmes qu’au lieu de créer,les hommes ne savent que détruire ce que le ciel leur a donné.alors, pourquoi,pourquoi vous détruire vous-même ?il ne faut pas, je vous en prie, je vous en conjure !
Astrov,lui tendant la main
-Je ne boirai plus.
Il dit que les bois ornent la terre, apprennent à l'homme à comprendre le beau, et lui inspirent une humeur élevée. Les forêts adoucissent la rigueur du climat. Dans les pays où le climat est doux, on dépense moins de forces pour lutter avec la nature, et l'homme est plus doux, plus tendre. Les hommes de ces pays sont beaux, souples, ils s'émeuvent aisément. Leur parler est élégant, leurs mouvements gracieux. Chez eux fleurissent la science, l'art. Leur philosophie n'est pas morose. Leurs rapports avec les femmes sont pleins de noblesse.
VOÏNITSKI – Mon enfant, si tu savais comme je suis triste. Oh ! si tu savais comme cela m’est pénible !...
SONIA – Que faire ? il faut vivre ! Nous vivrons, oncle Vania ! Nous vivrons une longue série de jours, de longues soirées. Nous supporterons patiemment les épreuves que nous enverra le destin. Nous travaillerons pour les autres, maintenant et dans notre vieillesse, sans connaître le repos. Et quand notre heure viendra, nous mourrons soumis. Et là-bas, au-delà du tombeau, nous dirons combien nous avons souffert, pleuré, combien nous étions tristes. Et Dieu aura pitié de nous. Et tous deux, nous verrons, cher oncle, une vie lumineuse, belle, splendide. Nous nous en réjouirons, et nous rappellerons avec une humilité souriante nos malheurs d’à présent. Et nous nous reposerons.
En Russie, un homme de talent ne peut pas être irréprochable.