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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le vieux McCoy est sur le point de prendre sa retraite. Bourreau et gardien affecté au couloir de la mort de la prison de Walls au Texas, il lui reste une dernière exécution, celle du condamné 0451, dont les cinq meurtres déchaînent l'opinion publique. Seul le gouverneur de l'Etat peut encore tout arrêter en usant du droit de grâce. Quatre heures avant l'échéance, pendant que pro ou anti peine de mort manifestent de plus en plus violemment devant l'établissement pénitentiaire, l'homme politique s'y rend officieusement pour s'entretenir avec l'exécuteur. Cette conversation qui nous fait découvrir les actes et la personnalité du condamné, en même temps que la sombre expérience de McCoy durant plus de quarante ans, infléchira-t-elle la décision du gouverneur ?


Dans ce récit qui entretient le suspense jusqu'au bout quant au sort du condamné, l'auteur s'est inspirée d'une multitude de cas réels pour dresser une sorte de tableau général de la peine de mort au Texas ces quarante dernières années. Si le procédé littéraire utilisé peut paraître artificiel, tant ces quatre heures de rétrospective secrète semblent au final bien improbables, il a le mérite de confronter le lecteur à une réalité très concrète, celle que chacun devrait sérieusement considérer avant de prendre position pour la peine capitale.


La description précise de la procédure, des longues années d'attente puis de la mise à mort elle-même, l'entretien avec le bourreau sur ses décennies d'expérience, placent d'abord le lecteur face à une réalité crue qui ne permet aucune échappatoire. Il est sans doute aisé de discourir sur des principes, c'est autre chose de se retrouver soi-même dans la peau du bourreau, confronté à la tangibilité froide de l'acte de mise à mort. Une fois la réalité concrète du châtiment en tête, il est temps d'aborder toute une série de cas et de situations où il fut appliqué au Texas. Entre erreurs judiciaires fatales, injustices sociales et raciales face au crime, meurtriers justiciers, juges sous pressions politiques et médiatiques…, le récit a tôt fait de brouiller la frontière entre le Bien et le Mal, et de rendre la notion de justice toute relative.


Sous les apparences d'un thriller tendu par le suspense d'un terrible compte-à-rebours, ce glaçant huis-clos aux passages parfois insoutenables est au final une confrontation sans ménagement à nos responsabilités : au vu des cas évoqués, que penser de la hâte de notre société à se débarrasser de monstres qu'elle a parfois contribué à engendrer, en ne leur laissant que des vies marquées dès la naissance par la misère, la violence et le désespoir ? Après ce livre en tout cas, le lecteur ne pourra plus considérer la peine capitale tout à fait comme avant.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Troisième lecture en matière de littérature noire pour le Prix des Auteurs Inconnus et cette dernière s'est tout aussi bien passée que pour ses deux premières concurrentes.

Même s'il est écrit par une auteure française, Estelle Tharreau, « La peine du bourreau » trouve son décor planté dans un pénitencier américain, peu de temps avant l'expiration du délai de grâce pour l'exécution d'un condamné à mort. Sur un délai de 4 heures, le bourreau McCoy va livrer ses confidences sur le couloir de la mort.

Véritable huit-clos oppressant, c'est tout le milieu carcéral qui faire l'ambiance de ce thriller. Les heures et les minutes s'égrènent avant l'expiration du délai durant lequel le gouverneur de l'État peut choisir de procéder à l'exécution ou de commuer la peine capitale en peine à perpétuité. le lecteur a, lui-même, l'impression se se retrouver entre les quatre murs de la cellule du couloir de la mot, dans cette attente insupportable. L'opposition entre les défenseurs et les opposants de la peine de mort amène la réflexion auprès du lecteur.

Estelle Tharreau offre un twist final auquel je ne m'attendais pas du tout. J'ai dû relire plusieurs fois le dernier chapitre pour être certaine de ne pas m'être trompée mais non, l'auteure a bien le culot de le faire !
Tout simplement génial!

Un seul petit inconvénient relevé est que les confidences de notre « héros » principal, McCoy, font état d'un grand nombre de protagonistes différents. Mon actuelle mémoire d'huître et moi avouons avoir eu parfois du mal à nous y retrouver parmi tous ceux-ci. Mais cela n'a gâché en rien mon plaisir de lecture !

Bon, ne nous voilons pas la face, il faut avouer que la maison d'édition Taurnada a le don de dénicher de très bonnes surprises en matière de littérature noire et cela pour un tout petit prix (puisque leurs livres se vendent à seulement 9,99 euros!). Cela prouve bien qu'il ne faut pas investir des mille et des cents pour pouvoir passer un bon moment d'évasion par sa lecture ! Ces petits formats font très bien leur job et sont, pour tous ceux que j'ai déjà eu l'occasion de lire, de très bons divertissements.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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"La vie est à peine un peu plus vieille que la mort". (Paul Valéry)


Un huis clos. Trois hommes et quatre heures pendant lesquelles se joue la vie d'un homme : le condamné à mort, Ed (Ed 0451) ; le gouverneur de L'État du Texas, le seul homme pouvant le gracier et le vieux bourreau, McCoy, pour la dernière exécution avant sa retraite, narrant à celui-ci les exécutions effectuées durant sa longue carrière.


Le condamné 0451 se trouve dans le couloir de la mort depuis dix ans en conséquence de la commission de cinq assassinats. Son exécution est imminente. Ed n'a jamais voulu rien dire sur les motivations de ses actes. C'est pourquoi, le gouverneur de l'État du Texas, fait exceptionnel, exige de rencontrer son bourreau avant de se prononcer sur une grâce éventuelle.


Né dans une famille de texans ségrégationnistes, racistes et favorables à la peine de mort, dans laquelle il n'a jamais trouvé sa place, regardé comme un raté, brutalisé, Ed, obsédé par l'idée de plaire à son père et à son frère vétérans de guerres, manifeste à son tour des dispositions xénophobes et violentes.


Plus tard, il se marie et se libère du mépris familial. Un jour, il vient au secours d'une petite fille noire victime de brutalités racistes. Pour autant, depuis cet instant, Ed s'est-il transformé en un homme meilleur, s'est-il affranchi du poids de sa famille et de son éducation ? Un fait est certain - par cette action, il s'est abouché avec son destin : en effet, Ed a encore assassiné cinq personnes.


Un huis clos : quatre heures pour cinq crimes qui provoquent de violentes manifestations aux abords de la prison et passionnent l'opinion publique.


Aussi, le directeur de l'établissement pénitentiaire presse le gouverneur de se décider rapidement sur la grâce éventuelle du condamné. Pour autant, jusqu'à la dernière minute, le représentant de l'État du Texas ne quitte pas la cellule. Il écoute McCoy qui, telle Shéhérazade dans le comte des « mille et une nuit », égrène les récits des exécutions, les plus effrayantes, monstrueuses et injustes, qu'il a accomplies durant sa longue fonction de bourreau.


Ed demeure invariablement silencieux jusqu'au bout, tout comme il l'a toujours été à propos des motivations de ses assassinats.


À minuit, à l'abri des manifestants, le gouverneur quitte la cellule par une porte dérobée, puis le couloir de la mort. Dans la salle d'exécution, Ed est allongé et sanglé ; il est prêt pour recevoir l'injection. Mais le téléphone dont la ligne est reliée au gouverneur retenti. Celui-ci souhaite personnellement annoncer la décision qu'il a prise…


« La peine du bourreau » (éditions Taurnada) est le cinquième ouvrage d'Estelle Tharreau après « Orages (2016), « L'impasse » (2017), « de la terre dans la bouche » (2018) et « Mon ombre assassine » (2019).


Le roman d'Estelle THARREAU, incontestablement un thriller psychologique de grande qualité littéraire, n'est ni un plaidoyer en faveur ou contre la peine de mort, ni un témoignage sur le système judiciaire pénal en vigueur aux États-Unis d'Amérique ou, encore moins, un témoignage sur le racisme in genere. Mais force est de constater que dans le monde occidental démocratique, les États-Unis est (1) le seul État où, à notre connaissance, la peine de mort est toujours en vigueur (2). L'auteur ne se départit, à aucun moment, d'une objectivité sans réserve. Dans la discussion, entre le gouverneur et le bourreau McCoy, où vont s'affronter, durant quatre heures, la justice, d'une part - Ed est un assassin sanguinaire, il a été loyalement et démocratiquement condamné, sa peine doit être exécutée – et, d'autre part, la morale - quelles ont été les motivations du condamné ?, le gouverneur, pressé par ses électeurs de refuser la grâce, au risque de perdre les élections, et les troubles causés par les partisans des deux camps à l'ordre public, veut, toutefois, comprendre les raisons du mutisme d'Ed 0451 avant de prendre sa décision.


Malgré le silence d'Ed, et grâce à l'utilisation des divers modes de narrations mis à la disposition de l'auteur et à l'alternance des chapitres, le gouverneur connaitra aussi bien la vie du condamné que les exécutions commises - les plus effroyables et rocambolesques, injustes et injustifiées, et souvent ratées (volontairement ?) accomplies par le bourreau McCoy.


Mais si l'auteur n'entend pas se prononcer pour ou contre la peine de mort aux États-Unis, - mais présenter la question toujours très actuelle - c'est parce qu'elle est toujours en vigueur, au premier chef au niveau fédéral, et que la question des injustices sociales et raciales face à celle-ci est posée, en conséquence, avec autant d'acuité qu'ailleurs pour n'importe quelle autre question sociétale. Il est vrai que ce pays symbolise, plus que nul autre, le territoire de la puissance extrême des médias, des réseaux sociaux, de l'opinion publique et, par voie de conséquence, de son cortège de mauvaises influences. Bien entendu, la justice n'est pas épargnée par l'hydre des complots et des extrêmes de tous bords.


Enfin, le roman est admirablement bien bâti. Aussi bien au fond, plus particulièrement le personnage d'Ed dont l'évolution est un modèle de réussite, à savoir celui qui tire les leçons de ses expériences passées.


Par surcroit le livre est très bien écrit ; ses qualités littéraires sont indéniables. le suspense n'est pas absent du récit ; tout au long du livre l'auteur ménage une angoisse psychologique remarquable avec une fin qui réserve une surprise aussi inattendue qu'émouvante.


Je conseille ce livre sans aucune réserve comme tous ceux de cette maison d'édition de très grande qualité.


Bonne lecture.

Michel


1) J'emploie volontairement le singulier (« Les États-Unis est ») dans la mesure où cette nation, au niveau fédéral, se considère (est) suffisamment intégrée pour être une et non la somme des États fédérés qui la composent, malgré leur autonomie. C'est Lincoln, dans son discours en 1862, qui décida de recourir au singulier. Depuis, seules les mauvaises traductions emploient le pluriel.


2) La peine de mort aux États-Unis est en vigueur et appliquée au niveau de l'État fédéral. Aussi tout crime fédéral, passible de la peine de mort, peut être prononcée et exécutée dans tout État fédéré, même si dans ce dernier, la peine de mort est abolie ou n'est plus effective.



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Texas. Ed, condamné pour cinq meurtres, se retrouve dans le couloir de la mort. Alors qu'il ne reste que quatre heures avant sa condamnation à mort, le gouverneur demande à s'entretenir avec Mc Coy, afin que ce dernier lui raconte son quotidien de bourreau au sein de ce pénitencier.

J'ai souvent lu les romans d'Estelle Tharreau er j'avoue avoir eu toujours un peu de mal, que ce soit avec son écriture comme avec le fond de ses intrigues. Ici, je dois avouer que je ressors bluffée de par la maîtrise dont elle a su faire preuve sur un sujet très délicat.

Ce roman, qui à mon sens s'apparente davantage au roman noir qu'au thriller, est une longue réflexion sur une thématique qu'il est très difficile d'aborder et que finalement, j'ai très peu vu passer dans mes lectures. Estelle a dû énormément se documenter et son travail se ressent tout au fil des pages.

Peu à peu, l'auteure égrène l'histoire personnelle du condamné qui s'entremêle avec les souvenirs du bourreau. Estelle a réalisé ici son roman le plus abouti jusqu'à maintenant, prenant des gros risques avec une thématique très compliquée et délicate.

La plume de l'auteure m'a davantage plu que lors de ses précédents écrits. Tout comme le fond de l'intrigue, j'ai trouvé qu'elle avait gagné en épaisseur et avec un rythme beaucoup plus posé mais fort, elle a su tisser une intrigue noire et profonde.

Un roman d'une grande maîtrise, traitant d'une thématique très difficile à aborder. L'auteure le fait avec brio, au travers de personnages forts. le roman le plus abouti d'Estelle et je vous le recommande vivement.
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Bonjour les babeliophiles aujourd'hui petit retour sur ma dernière lecture.
Roman très bien écrit qui raconte les 4 dernières de MC Coy "bourreau"et qui doit faire une injection létale. MC Coy va raconter son vécu de "bourreau" au gouverneur Thompson qui doit se prononcer sur la grâce ou pas de ce criminel.
Et je ne vous cacherais pas que ce vécu laisse réfléchir et nous fait poser pas mal de questions car entre enquête vite menée pour trouver un coupable, ou il ne fait pas bon être noir, une justice ou l'argent et célébrité sont essentiels pour s'en sortir cherchez l'erreur.
On peut être pour ou contre la peine de mort les avis sont partagés mais ce roman est fait pour se poser des questions et ne peut laisser indifferent
Alors exécuté ou pas ? je vous laisse découvrir cela en lisant cet intéressant roman très bien écrit mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel.
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J'ai bien aimé ce roman noir en huis clos à la « sauce américaine », dans lequel une double narration permet de suivre les rencontres faites par le bourreau de la prison de Walls, et le parcours du prisonnier surnommé Ed 0451, condamné à mort pour cinq assassinats. le premier se confie au gouverneur républicain Thompson, prêt à statuer sur la possibilité de gracier Ed, 4h avant l'injection létale. Pour nourrir sa réflexion, McCoy, le bourreau, va énumérer les cas des condamnés qu'il a amenés à la chaise électrique, qu'ils soient coupables, ou malheureusement innocents. Il estime que Thompson ne sera pas capable de prendre une décision sans avoir fait le tour de ce qu'il appelle sa « réserve à horreur ».
Le second est un homme éduqué comme le sont les hommes du Texas ; à la dure, « dressé » par un père prônant des valeurs contradictoires : la foi exacerbée côtoie ainsi le racisme le plus extrême, et la notion de pardon se noie sous la cruauté la plus animale. Témoin de scènes où l'injustice et la violence lui sautent aux yeux, Ed ne parvient pas à discerner vraiment ce qui différencie le Bien et le Mal.
« Si un jour, des hommes oublient leur devoir, tu devras t'en charger à leur place. N'oublie jamais ça et ne tremble pas au moment de le faire. Pense aux tiens. »

Je découvre avec ce roman le talent de conteuse d'Estelle Tharreau. On devine les heures de recherches préparatoires tant le récit est fouillé, truffé de références historiques et sociologiques, et sans que cela n'appesantisse l'écriture. Je me suis laissée emporter par cette histoire qui mêle si bien les réflexions et les parcours atypiques de personnages de fiction.
La thématique n'était pas évidente à aborder, surtout sans laisser apparaître de parti pris.
C'est donc au final un roman que je recommande chaudement à tous les adeptes des huis clos très noirs, et des grandes causes sociétales à défendre.
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Avec La Peine du Bourreau, Estelle Tharreau revient une nouvelle fois un roman aussi noir que profond, et aussi dérangeant qu'instructif.
Allant du milieu des années 70 à nos jours, l'auteure nous retrace, grâce à une intrigue très intéressante, la longue et difficile histoire de la peine de mort aux Etats-Unis, mais la lente évolution sociale et raciale de ce pays.

Ed, condamné à la peine capitale, passe sa dernière soirée dans le couloir de la mort.
Alors qu'il reste quatre heures avant l'exécution, le gouverneur du Texas va se rendre à la prison et demander à s'entretenir, secrètement, avec le bourreau McCoy.
Ce qu'il veut peut sembler simple : que ce dernier lui explique son travail de bourreau, ce qui l'a amené à faire ce métier, mais également les leçons qu'il a retenu de sa longue carrière. Tout cela dans l'espoir que ça l'aide à savoir si, oui ou non, il doit accorder une grâce au fameux Ed 0451.

Mais pourquoi ce détenu a-t'il perpétré les cinq terribles crimes qui lui valent d'être là ?
Car, ces crimes, répondent à une logique terrible.
Une logique que vous découvrez petit à petit.

250 pages de pur roman noir, traitant d'un sujet ô combien complexe.

Sans jamais se poser en juge de la morale, Estelle Tharreau nous décrit les attentes et les craintes, les haines et les certitudes qui creusent le fossé infranchissable qui sépare les « pour » et les « anti ».

Que le lecteur soit lui-même pour ou contre, ce livre le poussera dans ses plus profonds retranchements.

Quel a été l'évolution de cette procédure aux USA ?
Pourquoi perdure t-elle encore, malgré les nombreuses objections qui s'élèvent ?
Qu'a fait Ed pour en arriver là ?
Quelle formidable leçon de vie un bourreau de métier pourrait-il donner à un gouverneur ?
Et quelle sera la décision de celui-ci à la fin de la quatrième heure ?
Pour avoir toutes ces réponses, il vous faudra lire le nouveau et très bon roman D'Estelle Tharreau, paru chez Taurnada le 1er octobre.

Une lecture qui vous fera réfléchir et que vous ne regretterez pas.
À découvrir sans hésitation.
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Texas, prison de Walls, couloir de la mort. Ce soir le gouverneur du Texas doit accorder ou non la grâce au prisonnier 0451, grâce sans laquelle dans quatre heures l'injection létale lui sera administrée. Quatre heures au cours desquelles le gardien-bourreau tente de montrer à ce fonctionnaire borné ce qu'est la vie en prison et ce que 40 ans passés auprès de monstres et d'innocents malchanceux lui ont enseigné, à savoir que la justice est constamment injuste. Et la peine du bourreau infinie.
Ce récit est ponctué de retours sur la vie du prisonnier et sur les raisons qui l'ont poussé à commettre cinq assassinats.
En dehors de l'enceinte, la foule s'impatiente, les partisans de la peine de mort tempêtent, les opposants grondent.


Avec cette écriture sobre qui la distingue, l'auteure nous offre ici un récit brillant, une véritable leçon de philosophie sur le thème de la Justice et du droit de tuer
La Justice est-elle cet horizon inaccessible de l'Idée? Est-elle cet ensemble de lois dont le non respect mérite punition? Est-elle ce que nous estimons juste selon nos sensibilités et nos préjugés?
Qui peut prétendre exercer la justice en tuant? le juge appliquant une loi l'autorisant? le gardien promu bourreau? le condamné qui a sauvé des enfants en exécutant leur père violent?
Qui peut juger? Au nom de quoi? Comment être juste?


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Dans ce nouveau roman, Estelle Tharreau choisit de nous plonger dans un huis clos psychologique où une véritable course contre la montre s'opère pour jouer le sort d'un homme. L'exécution ou la grâce? Ce roman noir nous projette dans le couloir de la mort et nous détaille tous les rouages des procédures d'exécution.

Dans ce cinquième roman, l'auteure va instaurer un dialogue entre le gouverneur et le gardien de prison du couloir de la mort, qui a souvent eu le rôle de bourreau lors des exécutions. Ce dernier va lui narrer plus de 40 années de carrière, passées avec des morts en sursis, tantôt irrécupérables, tantôt de circonstances,... Des anecdotes sur son métier où il a pu croiser de vrais monstres, qui ne s'en sont pas si mal sortis, et des condamnés qui ont tué par accident mais pas la bonne personne ou d'autres pour protéger une tierce personne aux dépens de leur vie,...

Une discussion difficile pour faire comprendre au Gouverneur Thompson, que même si les meurtres du condamné 0451 déchaînent les passions, il est important de comprendre ce qui a pu motiver le condamné à commettre de tels crimes.

Au travers des anecdotes du "bourreau" McCoy et le descriptif des meurtres du condamné 0451, l'ambiance se tend entre les deux hommes, on sent le Gouverneur pris entre deux étaux : la politique car il semble vouloir briguer un second mandat et la vindicte populaire, totalement déchaînée et qui laissera des mécontents, quoiqu'il décide...

J'ai bien aimé ce roman en huis clos où chacun essayait de convaincre l'autre avec ses arguments, où les anecdotes plongeaient le lecteur dans l'histoire américaine de la peine de mort, son évolution au fil des décennies, ...

Un très bon roman noir, très prenant où le seul hic est qu'il ne m'aura pas surpris par son twist, mais je n'ai pas trouvé cela important.
Lien : http://aufildesevasionslivre..
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La peine du bourreau est un huis clos oppressant dans une cellule entre le gouverneur, le condamné et le bourreau. Un compte à rebours implacable à l'issue incertaine. Une plongée dans le couloir de la mort qui mettra nos nerfs à rude épreuve.

Les thématiques très controversées abordées dans ce livre sont fortes, dures. Il va être question de peine de mort, de justice, de racisme. Mises toutes ensemble vous vous en doutez, il y a de quoi faire grincer des dents.
Un bourreau peut-il éprouver de l'empathie, de la compassion ou de la peine pour un condamné ? L'auteure, à travers les confessions de McCoy, répond à ces questions et à bien d'autres que l'on ne manquera pas de se poser au cours de la lecture. Les histoires sont parfois glaçantes, les mots bien choisis, la psychologie très bien travaillée. du beau boulot, intelligent, pour une thématique qui peut vite se révéler casse-gueule. Estelle Tharreau s'est parfaitement bien documentée sur l'univers carcéral et le système judiciaire américain avec ses failles et ses nombreux défauts. Elle s'en sort à merveille.

On va découvrir la vie de Ed, de sa famille suprémaciste à ce qu'il l'a poussé à se faire justice lui-même. Et puis les souvenirs de McCoy, les exécutions passées, des histoires qui font froid dans le dos et qui, pour certaines, remuent pas mal. Une immersion totale dans le couloir de la mort avec les deux côtés mis face à face, condamné et bourreau. Une approche ultra intéressante. J'ai adoré voir l'évolution de ces personnages, leur prise de conscience jusqu'à ce moment où tout bascule. Découvrir tout ce qui les a conduit à leurs actes et à attendre ces quatre heures dans cette cellule.

La fin ne m'a pas du tout surprise, elle était évidente depuis le début. Ca n'a en rien gâcher mon plaisir de lecture de l'avoir compris dès le départ.

Estelle Tharreau signe une nouvelle fois un roman noir glaçant de réalisme qui nous pousse à la réflexion et auquel on ne pourra s'empêcher de repenser. Un livre qui marque les esprits et qu'il faut découvrir. Il sort aujourd'hui, n'hésitez pas !

Merci à Joël de Taurnada pour sa confiance.

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