AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 28 notes
5
2 avis
4
17 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lilia et Mehdi, 15 ans, sont jumeaux. Ils vivent à Boulmane, petit village de l'Atlas marocain dans la vallée du Dadès, avec leur mère, Kenza. Ils sont entourés par Kahina et Malik, qui à la mort de leur père, Kader, ont été des soutiens précieux et aiment les jumeaux comme s'ils étaient leurs petits-enfants.
Ils mènent une vie sereine. Mehdi est passionné par la pêche et Lilia par le dessin. Mais le jeune garçon, depuis quelque temps, change. Il a envie de nouveaux horizons, notamment au contact d'Éric, ce touriste et ami français. Il ne peut s'empêcher de rêver à l'Europe où, croit-il, il pourra réaliser tous ses rêves.
Quant à Lilia, pas question pour elle de quitter sa terre natale. Un concours de circonstances va entraîner ces deux jeunes ados à Tanger, vers ce fameux détroit de Gibraltar.
Ingrid Thobois, par le biais d'une intrigue familiale passionnante, aborde de façon très pertinente l'envie qu'ont ces jeunes Marocains d'avoir une vie meilleure en partant pour l'Europe. La tentation est grande.
L'autrice décrit très bien toutes les fausses infos qui circulent, ces histoires de succès, d'argent, de beaucoup d'argent, infox véhiculées par ceux qui ont réussi à traverser, souvent au péril de leur vie et qui téléphonent à leurs copains du bled, ne pouvant leur dire qu'ils mènent une vie de clochard. Tout, plutôt que de perdre la face.
Outre le sujet des migrants, l'autrice traite également du travail clandestin et de l'exploitation des enfants d'une manière très émouvante.
Juste de l'autre côté de la mer, roman jeunesse, est un roman d'aventure où le suspense est maintenu de bout en bout. Ingrid Thobois nous offre des descriptions magnifiques de cette splendide vallée du Dadès et du Maroc en général, avec comme fil rouge, cette envie d'un avenir meilleur.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          7015
Lilia, depuis qu'elle sait tenir correctement un crayon, pas une journée ne passe sans qu'elle dessine. La pêche est à Medhi ce que le dessin est pour sa soeur, une passion chevillée au corps. Lilia et Medhi sont jumeaux, ils ne s'aiment pas, ils s'adorent. C'est elle la protectrice. Ils vivent avec leur mère et leurs grands-parents adoptifs dans un village marocain à portée de l'Atlas.

Kenza leur maman est une guerrière, elle déploie des trésors d'énergie pour ouvrir l'esprit de ses élèves et leur apprendre à penser par eux-mêmes ; mais l'ombre des barbus aux fronts étroits et aux rêves de violence gagne du terrain même sur cette terre berbère où la femme a toujours été l'égale de l'homme. Lilia et Medhi n'auront pas d'autres solutions que de fuir, ils se retrouvent à Tanger la grande ville de tous les dangers.

Ce livre présente de nombreux intérêts. Tout d'abord, les chapitres courts et une écriture simple rendent la lecture facile même pour des jeunes qui n'aiment pas trop lire. Ensuite, le roman représente une grande valeur à mes yeux par rapport aux thèmes qu'il aborde, la montée de l'extrémisme religieux et de l'obscurantisme, la femme traitée comme une esclave, le travail clandestin des jeunes adolescents et surtout l'illusion de l'émigration vers l'Europe. Des jeunes qui s'étourdissent de shit en rêvant de l'eldorado européen, la vie facile, l'argent qui coule à flots, les belles voitures bien loin de la réalité de la vie de misère, sans papiers, sans argent, la clandestinité à dormir sous les ponts ou au mieux dans des hôtels miteux, qui les attend de l'autre côté de la méditerranée.

Pour quelques Harragas (migrant) qui parviennent à traverser le détroit de Gibraltar des milliers d'autres se noient. L'auteur ne porte aucun jugement et cela donne d'autant plus de force à son récit et à la fin elle laisse une porte ouverte sur l'espoir. Un roman à conseiller pour les adolescents à partir de 14 ans.

Merci aux éditions Bayard Jeunesse et à Babelio pour l'envoi de ce livre !

Commenter  J’apprécie          240
« Comme on brûle un feu rouge, brûler la mer, en d'autres termes, la traverser : gagner l'Europe, clandestinement. […] Quatorze kilomètres, c'est peu et beaucoup à la fois. C'est peu si tu as l'argent pour prendre le ferry. C'est beaucoup quand tu dois ramer de nuit dans les eaux noires du détroit de Gibraltar, à bord d'un rafiot bourré de clandestins, et pas un pour savoir nager. »
Cette phrase, à elle seule, justifie le titre d'un roman qui se veut abordable, malgré la complexité des sujets soumis à la réflexion des jeunes à qui il s'adresse.
Ingrid THOBOIS, avec ce roman que Bayard Jeunesse m'a permis de découvrir, soulève quelques sujets que, malheureusement, l'actualité quotidienne traite trop légèrement. le rêve migratoire des populations qui ne voient en l'Europe qu'un Eldorado qui se révèlera le plus souvent trompeur … Encore faut-il y arriver ! Mais elle aborde aussi la montée des Barbus, la dangerosité qui peut se cacher derrière un Iman (derrière lequel il faut voir aussi tout qui, ‘de l'autre côté', prétend à une quelconque direction des consciences, religieuses, politiques, sociétales. Parallèlement à ces intégrismes, Ingrid THOBOIS ouvre la réflexion à propos de l'exploitation des enfants non scolarisés, la place de la femme dans la Société ou encore la consommation de drogue.
Mais il ne faut pas s'y tromper, cette mer, surface miroir des rêves, des épreuves, des doutes, joies et pleurs renvoie face à face, sans pour autant les opposer, les deux mondes que sont l'Europe d'un côté, le Maroc (ici) de l'autre.
Et c'est là l'intérêt de ce roman. Les deux personnages jumeaux, frère et soeur que sont Medhi et Lilia, ont un regard différent sur l'à-venir de leurs rêves, ils n'en restent pas moins unis, même s'ils s'éloignent l'un de l'autre. le fond du roman est cette interrogation à propos des chemins de vie à suivre, la richesse de l'entraide, la puissance d'une pensée personnelle face à l'endoctrinement, d'où qu'il vienne, la gratuité de la solidarité ou le coût à payer aux vendeurs de rêve et aux escrocs manipulateurs de miroirs aux alouettes.
Ingrid THOBOIS propose une écriture assez simple quoique riche en émotions, en saveurs et descriptions du pays marocain. La découpe en chapitres courts permet au jeune lecteur de contextualiser les propos, d'en découvrir les unités de sens et les oppositions entre les thèmes abordés. J'imagine facilement les échanges qu'un tel livre pourrait faire naître au sein d'une classe d'adolescents qui, tous, ont du monde, de leurs rêves, des visions qui demandent encore tant d'ajustements. Les thèmes abordés dans ce roman, justement parce qu'il s'agit d'un roman, permettent cette prise de hauteur qu'exige tout échange fécond.
Un roman à partager, à découvrir, un roman à discuter pour grandir !

Remarque : Quant à une éventuelle suite que l'auteur pourrait donner pour que le lecteur sache ce qu'il est advenu aux personnages attachants de ce récit, je pense que ce serait une mauvaise idée. Enfermer une suite, parmi les possibles, risquerait, à mes yeux de servir un déterminisme qui occulte les questions qu'un jeune peut se poser sur le futur, son futur. Pourquoi réfléchirait-il s'il lui suffit d'attendre une suite à consommer ?
Commenter  J’apprécie          230
C'est une nouvelle découverte d'un roman dit pour la jeunesse grâce à Masse Critique de Babelio et à Bayard avec un nouveau grand plaisir de lecture, une lecture de plus en plus haletante, du suspense et une tension extrême dans la seconde partie.
Juste de l'autre côté de la mer, ce sont ces quatorze kilomètres qui séparent Tanger, au Maroc, du continent européen, le fameux détroit de Gibraltar. Traverser fait rêver tant de monde sur le continent africain mais, pour la plupart, ces rêves se terminent mal ou très mal. Mais revenons au début de ce roman signé Ingrid Thobois.
Tout commence bien plus au sud, à Boumalne, au débouché de la haute vallée du Dadès, à plus de 1 500 m d'altitude où Lilia et Mehdi, jumeaux de 14 ans vivent heureux avec Kenza, leur mère, et leurs grands-parents maternels, Malik et Kahina, d'origine berbère. Hélas, le père des deux adolescents, Kader est mort il y a dix ans.
Mehdi va à la pêche et Lilia dessine merveilleusement. L'événement de l'année survient avec l'arrivée du Français : Éric Abellan, un prof de collège, qui passe ici une semaine pour s'adonner à l'escalade. Il a une fille, Célia, en garde alternée mais ne l'a jamais amenée avec lui.
Kenza est institutrice à Boumalne. Tout serait parfait s'il n'y avait pas ce nouvel imam, un gueulard, copain du frère de Kenza, Fouad. Ils sont fâchés tous les deux depuis que ce dernier a tenté d'empêcher sa soeur d'épouser Kader, un sahraoui, un descendant d'esclaves. Kenza n'accepte pas la régression qui s'impose et affirme qu'il n'est pas écrit dans le Coran que les femmes doivent se voiler.
Le constat est accablant : « Vingt ans plus tard, hélas, les barbus aux fronts étroits et aux rêves de violence ont gagné du terrain dans le monde entier, et prolifèrent dans la vallée des roses… Dans la rue, dans le souk, le climat s'est dégradé. Pour un rien, on vous cherche des noises. »
On le sent bien, cette vie simple, équilibrée, au contact de la nature, ne vas pas durer.
Mehdi grandit, est attiré par la modernité, s'offusque parce que le téléphone portable offert par Éric ne capte pas et rêve d'Europe… Impossible d'en dire plus sans nuire à l'intérêt de la lecture d'un livre qui m'a emmené ensuite à Tanger, une ville où les dangers sont multiples mais où la bonté existe encore.
Lilia est admirable et cet amour familial qu'elle éprouve malgré les risques immenses que prend Mehdi, est bien mis à mal. Juste de l'autre côté de la mer, un livre à l'écriture simple, précise, efficace, n'exclut pas poésie et rêve mais la dernière ligne lue, j'aimerais bien connaître la suite…

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          190
Lilia et Mehdi sont deux jeunes orphelins de père qui vivent avec leur mère Kenza au Maroc, dans la vallée du Dadès. Leur vie est simple et heureuse mais en grandissant Mehdi est de plus en plus insatisfait : il s'ennuie dans cette région où on ne capte pas Internet, où il n'y a rien à faire, à part pêcher. Cette frustration d'ailleurs s'accentue avec la visite d'Eric, ce français qui vient les voir tous les ans. Car avec Eric, c'est l'Europe qui s'invite et dans l'esprit de Mehdi, ce n'est que là-bas qu'on peut vivre selon ses envies. A cela s'ajoute la présence d'un imam curieusement hostile à Kenza la maman des deux jeunes adolescents qui, un jour, apprend qu'on ne veut plus d'elle à l'école. Désemparée, elle confie ses enfants à son frère sans s'imaginer que le pire va leur arriver.
C'est un très beau roman pour adolescents mais qui peut très bien aussi intéresser les adultes que nous sommes car il traite de sujets d'actualités brûlants qui font la Une des journaux. Mehdi incarne ces jeunes gens attirés par les lumières de nos villes, persuadés de vivre dans l'opulence. D'ailleurs ils connaissent des amis qui ont fait fortune…. du moins ce sont les bruits qui circulent mais il y en a d'autres qu'ils refusent d'entendre : personne ne les attend en Europe, et s'ils viennent, ils rencontreront surtout le rejet, la violence et le racisme. A l'opposé de Mehdi, il y a sa soeur jumelle Lilia, bien plus lucide et qui cherche de toutes ses forces à réveiller son frère. Plutôt que de rêver à une Eden utopique, Lilia s'efforce de vivre selon ses principes. Mais il est difficile de lutter contre l'eldorado européen. Un livre à lire avec, cependant, un regret, celui de ne pas avoir assez exploité le personnage d'Eric.

Je remercie Babélio et les éditions Bayard de m'avoir permis de découvrir ce roman.



Lien : https://labibdeneko.blogspot..
Commenter  J’apprécie          170
Orphelins de père, les jumeaux Lilia et Medhi, 15 ans, vivent à Boumalne avec leur mère Kenza. Il aime pêcher, elle adore dessiner. Mais la vie paraît dure soudain lorsque surgit Eric, une fois par an, un parisien à qui ils se sont énormément attachés. Si Lilia est heureuse là où elle vit, Medhi, lui, n'a qu'une obsession : quitter cette ville dépouillée de tout et gagner la France…
Mais Kenza, suite à un incident malpropre avec son frère et le nouvel imam du village, perd son travail d'institutrice: elle réalise avec chagrin qu'elle ne peut plus subvenir aux besoins de ses enfants. Forcée de les confier à son frère, Fouad, un homme effrayant, machiavélique et violent, c'est l'enfer sur terre qui commence pour Medhi et Lilia…
Les jumeaux sont des personnages très réalistes, très attachants : Lilia impressionne par sa force d'âme, son positivisme à toute épreuve et son courage obstiné, tandis que son frère émeut par sa détresse incommunicable et sa soif impérieuse d'une vie meilleure, ailleurs. Leur lien est infiniment fort, d'une rare beauté ; mais c'est une richesse qu'incarnent tous les personnages de Boumalne : cette puissance de l'attache, cette excellence dans l'affection. Ils possèdent si peu de choses mais ils savent apprécier les instants précieux, ils savent accueillir et ils savent aimer.
Le Maroc dépeint par l'auteure est intraitable mais au final, la France l'est tout autant. Pas de langue de bois dans ce texte : Ingrid Thobois pointe du doigt, incrimine, dénonce. C'est un roman rêche, audacieux, qui remet à sa place. Et si on se sent mal en avalant les pages, c'est qu'au fond on est peut-être aussi un peu responsable.
L'écriture d'Ingrid Thobois est toujours aussi gracieuse : sensible, limpide et souple. Mais j'ai été frappée par la dureté du scénario. le drame des migrants n'est pas le seul thème abordé par la romancière : on y parle également séparation, maltraitance, manipulation, exploitation ou addiction. C'est très dur, très cruel.
Ingrid Thobois a voulu coller au réel et ne s'est pas caché les yeux : elle écrit noir sur blanc ce qui se passe là-bas, ce qu'on ignore, ce qu'on refuse de voir. Mais mon coeur d'hypersensible a manqué d'un peu de lumière et d'espoir. C'est un très beau roman, cru et impitoyable, mais les dernières phrases sont terribles. J'y pense encore, plusieurs jours après avoir refermé le livre, m'imaginant une fin plus douce pour ces gamins rêvant trop loin.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Bayard pour cette lecture bouleversante.
Lien : https://luxandherbooks.wordp..
Commenter  J’apprécie          130
Le thème de ce roman est malheureusement toujours d'actualité. D'une écriture simple mais fluide, il nous entraine sans temps mort à la suite de ses deux jeunes héros.

Comme de nombreux réalisateurs (Hitchcock par exemple) ou romanciers (Dan Brown) la vivacité de l'action et de ses enchainements cache souvent tout ce que l'histoire peut avoir d'invraisemblable.
 Approche peu réaliste des comportements locaux, manque de crédibilité psychologique…

Mais il n'est plus temps de bouder un plaisir de lecture qui fut réel.
Un grand merci aux éditions Bayard et à Babelio et toutes nos félicitations à Ingrid Thobois pour son savoir-faire.
Commenter  J’apprécie          80
Originaire du Maroc, du nord-est plus précisement, je ne pouvais rester insensible à l'histoire des jumeaux Lilia et Mehdi, et de leur mère Kenza. Je peux même dire qu'elle m'a profondément touchée.

Après avoir perdu leur père Kader, cette famille vit et va vivre des moments alternés de joie, de tristesse et de déchirement à Boumalne dans la vallée de Dadès (région magnifique du Maroc au pied de l'Atlas).
Le père avait un ami, Eric, venu de France pour gravir les montagnes de l'Atlas. Ce « Français », comme les habitants de la ville l'appellent, féru d'escalade, est revenu chaque année voir Kenza, Lilia et Mehdi. Des visites trop courtes, pas plus d'une semaine.
Un jour, un nouvel imam prend place et s'impose dans la ville de Boumalne. Instrumentalisant l'islam pour soumettre les habitants et sous l'influence de Fouad (frère ennemi de Kenza), il s'en prend à elle. La mère des jumeaux perd son travail et doit se résoudre à laisser partir ses deux enfants avec leur oncle diabolique, monstrueux et violent. Ce dernier les exploite et les maltraite. Ils vivent un enfer pour finalement se retrouver à errer dans les rues de Tanger. Lilia tente de ramasser suffisamment d'argent pour retrouver sa mère, alors que Mehdi rêve de traverser la Méditerranée.

Sur sa page personnelle, Ingrid Thobois évoque la matière qui lui sert à écrire ses romans: « La matière récoltée se distille dans l'alambic de la fiction. Et le roman naît en prenant plus ou moins son temps. » La réalité est faite de mille et une interprétations. Celle de l'auteure est faite de belles images, de sentiments très forts, de voyages, de rencontres, mais aussi de clichés (notamment sur l'islam en donnant à l'imam le rôle du fauteur de trouble). Je ne peux lui en vouloir, même si je l'ai regretté tout au long du livre. Pourtant je m'interroge; qu'est ce qui a pu lui inspirer le personnage de l'imam et l'introduction de la menace extrémiste ? Etait-ce vraiment utile ?

Au-delà de ce cliché pardonné, je crois qu'Ingrid Thobois a éminemment bien fait ressortir trois réalités essentielles: tout d'abord, celle de la place des enfants dans la société marocaine. Je parle de l'exploitation des enfants. Un véritable fléau dans ce pays rongé par la misère et l'analphabétisme. Ensuite, celui de la migration. Cette volonté de s'arracher à sa condition misérable et croire que l'ailleurs sera mieux. Enfin, la force de la fraternité qui reste, malgré tout, ancrée dans la culture marocaine.

Pour finir, si j'avais l'auteure devant moi, je lui demanderais une suite; elle ne peut laisser le lecteur sans nouvelles de Lilia, Mehdi, Kenza et Eric ...

Je tiens à remercier l'équipe du site Babelio et les éditions Bayard de m'avoir permis de lire pour la première fois Ingrid Thobois et en particulier ce roman fait d'humanité et de douleur.
Commenter  J’apprécie          80
Vous l'aviez peut-être remarqué mais je ne lis ni ne chronique aucun roman jeunesse ici. Une fois n'est pas coutume, quand Babelio m'a proposé cette lecture en avant-première, je n'ai pas hésité ! Parce que j'aime profondément la culture marocaine et parce que ce roman évoque des thèmes qui me touchent comme le sort des "réfugiés" ou la place des femmes dans ces sociétés où l'islam imposent de nouvelles règles...



On s'attache très vite à ces gamins, Medhi qui porte en lui tous les espoirs et toutes les défaites de son adolescence "loin du monde", dans un pays qui ne lui apporte que peu d'avenir, et Lilia, qui du bout de son crayon et de ses pinceaux, se dessine d'autres perspectives, s'inventent des échappées belles et ne renonce pas.

Deux ados sensibles, deux gamins embarqués dans une aventure pas réjouissante, deux gamins aux destins qui se séparent.



J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur, fine et intelligente, qui cisèle son histoire autour des rêves et des renoncements, esquisse des questions importantes (Quel est le pouvoir des imams radicaux dans les villages reculés ? Quelle est la place de la tradition dans la destinée des familles ?) sans que ce soit trop lourd, trop politique.


Une belle lecture qui m'a ramenée de l'autre côté de la Méditerranée et qui m'a charmée par ses personnages ! Et s'il y avait une suite, ça serait chouette !

Merci à Babélio et aux Editions Bayard pour leur confiance :o)
Commenter  J’apprécie          60
Lilia et Medhi quinze ans sont jumeaux, ils ont vécu une enfance heureuse dans l'Atlas marocain. À l'adolescence, tout change et Medhi se sent de plus en plus attiré par l'eldorado européen. Leurs différences créées une distance qu'il sera dès lors, difficile à combler...

C'est un roman courageux, libre qui parle de l'immigration avec un regard attentif, sans juger...

Pour comprendre, l'auteur nous immerge dans les odeurs, les couleurs, les reliefs du Maroc.

Lilia et Medhi se sont nourri de cette terre, de son histoire, l'ont aimé aussi, à travers le dessin pour l'un, la pêche pour l'autre. Leur aventure est un parcours du combattant pour trouver leur place, s'en sortir. Tous deux n'ont pas la même disposition ou sensibilité, la même mentalité et ne font pas les mêmes choix. Tous deux n'ont pas la même disposition ou sensibilité, la même mentalité et ne font pas les mêmes choix.

L'écriture est intelligente, belle, vertueuse. Elle nous amène à ressentir des émotions aussi intenses que contrastées. Les personnages nous touchent par leur vécu et dans la manière qu'ils ont à y répondre avec leurs tripes, leur sincérité. On aime la force de Lilia, son énergie, sa détermination. On est désolé, affligé par l'attitude de Medhi et sa dérive. On y parle d'influence, de direction, de foi, d'identité. Les chemins de cette fratrie se suivent, mais ne ressemblent pas.

On est mis en face de quelque chose de viscéral, instinctif mais pas aussi simple que cela avec une lucidité rare et affranchie.

Un roman beau et violent avec lui-même, vous allez adorer !
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (52) Voir plus



Quiz Voir plus

Dur dur d'etre une star

Comment s'appelle le papa de Mathis ?

Fabrice Martin
Olivier Martin
Frédérique Louartin

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Dur dur d'être une star de Ingrid ThoboisCréer un quiz sur ce livre

{* *}