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EAN : 9782747087155
352 pages
Bayard Jeunesse (19/09/2018)
3.75/5   28 notes
Résumé :
Chaque printemps, depuis plus de dix ans, Eric, le parisien, passe une semaine au Maroc dans la vallée idyllique du Dadès, au sein de sa famille de cœur. Il partage des moments chaleureux avec Kenza et ses jumeaux de 14 ans, Mehdi et Lilia. Eric est un peu le père que ces derniers, qui ont grandi sous le signe de l’amour, du rire et de la liberté, n’ont jamais eu. Mais cette année, Eric trouve l’atmosphère pesante. Un nouvel imam est arrivé, et tous les prétextes so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Lilia et Mehdi, 15 ans, sont jumeaux. Ils vivent à Boulmane, petit village de l'Atlas marocain dans la vallée du Dadès, avec leur mère, Kenza. Ils sont entourés par Kahina et Malik, qui à la mort de leur père, Kader, ont été des soutiens précieux et aiment les jumeaux comme s'ils étaient leurs petits-enfants.
Ils mènent une vie sereine. Mehdi est passionné par la pêche et Lilia par le dessin. Mais le jeune garçon, depuis quelque temps, change. Il a envie de nouveaux horizons, notamment au contact d'Éric, ce touriste et ami français. Il ne peut s'empêcher de rêver à l'Europe où, croit-il, il pourra réaliser tous ses rêves.
Quant à Lilia, pas question pour elle de quitter sa terre natale. Un concours de circonstances va entraîner ces deux jeunes ados à Tanger, vers ce fameux détroit de Gibraltar.
Ingrid Thobois, par le biais d'une intrigue familiale passionnante, aborde de façon très pertinente l'envie qu'ont ces jeunes Marocains d'avoir une vie meilleure en partant pour l'Europe. La tentation est grande.
L'autrice décrit très bien toutes les fausses infos qui circulent, ces histoires de succès, d'argent, de beaucoup d'argent, infox véhiculées par ceux qui ont réussi à traverser, souvent au péril de leur vie et qui téléphonent à leurs copains du bled, ne pouvant leur dire qu'ils mènent une vie de clochard. Tout, plutôt que de perdre la face.
Outre le sujet des migrants, l'autrice traite également du travail clandestin et de l'exploitation des enfants d'une manière très émouvante.
Juste de l'autre côté de la mer, roman jeunesse, est un roman d'aventure où le suspense est maintenu de bout en bout. Ingrid Thobois nous offre des descriptions magnifiques de cette splendide vallée du Dadès et du Maroc en général, avec comme fil rouge, cette envie d'un avenir meilleur.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Je remercie Babelio et les éditions Bayard jeunesse pour l'envoi de ce livre.

Les couleurs chatoyantes du Maroc et la douceur de vivre dans un petit havre de paix créent une belle atmosphère. Une intéressante palette de personnages pleins de vie partage leurs désirs, leurs rêves, mais aussi leurs difficultés.

Progressivement Ingrid Thobois dirige la narration vers des thèmes comme la montée de l'extrémisme, la condition de la femme, l'exploitation des enfants et le rêve migratoire des jeunes qui désirent quitter leur terre natale pour tenter la vie de l'autre côté de la mer.

C'est un récit actuel et plein d'humanité, traité de manière simple mais riche et émouvant qui ravira jeunes et moins jeunes !


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« Comme on brûle un feu rouge, brûler la mer, en d'autres termes, la traverser : gagner l'Europe, clandestinement. […] Quatorze kilomètres, c'est peu et beaucoup à la fois. C'est peu si tu as l'argent pour prendre le ferry. C'est beaucoup quand tu dois ramer de nuit dans les eaux noires du détroit de Gibraltar, à bord d'un rafiot bourré de clandestins, et pas un pour savoir nager. »
Cette phrase, à elle seule, justifie le titre d'un roman qui se veut abordable, malgré la complexité des sujets soumis à la réflexion des jeunes à qui il s'adresse.
Ingrid THOBOIS, avec ce roman que Bayard Jeunesse m'a permis de découvrir, soulève quelques sujets que, malheureusement, l'actualité quotidienne traite trop légèrement. le rêve migratoire des populations qui ne voient en l'Europe qu'un Eldorado qui se révèlera le plus souvent trompeur … Encore faut-il y arriver ! Mais elle aborde aussi la montée des Barbus, la dangerosité qui peut se cacher derrière un Iman (derrière lequel il faut voir aussi tout qui, ‘de l'autre côté', prétend à une quelconque direction des consciences, religieuses, politiques, sociétales. Parallèlement à ces intégrismes, Ingrid THOBOIS ouvre la réflexion à propos de l'exploitation des enfants non scolarisés, la place de la femme dans la Société ou encore la consommation de drogue.
Mais il ne faut pas s'y tromper, cette mer, surface miroir des rêves, des épreuves, des doutes, joies et pleurs renvoie face à face, sans pour autant les opposer, les deux mondes que sont l'Europe d'un côté, le Maroc (ici) de l'autre.
Et c'est là l'intérêt de ce roman. Les deux personnages jumeaux, frère et soeur que sont Medhi et Lilia, ont un regard différent sur l'à-venir de leurs rêves, ils n'en restent pas moins unis, même s'ils s'éloignent l'un de l'autre. le fond du roman est cette interrogation à propos des chemins de vie à suivre, la richesse de l'entraide, la puissance d'une pensée personnelle face à l'endoctrinement, d'où qu'il vienne, la gratuité de la solidarité ou le coût à payer aux vendeurs de rêve et aux escrocs manipulateurs de miroirs aux alouettes.
Ingrid THOBOIS propose une écriture assez simple quoique riche en émotions, en saveurs et descriptions du pays marocain. La découpe en chapitres courts permet au jeune lecteur de contextualiser les propos, d'en découvrir les unités de sens et les oppositions entre les thèmes abordés. J'imagine facilement les échanges qu'un tel livre pourrait faire naître au sein d'une classe d'adolescents qui, tous, ont du monde, de leurs rêves, des visions qui demandent encore tant d'ajustements. Les thèmes abordés dans ce roman, justement parce qu'il s'agit d'un roman, permettent cette prise de hauteur qu'exige tout échange fécond.
Un roman à partager, à découvrir, un roman à discuter pour grandir !

Remarque : Quant à une éventuelle suite que l'auteur pourrait donner pour que le lecteur sache ce qu'il est advenu aux personnages attachants de ce récit, je pense que ce serait une mauvaise idée. Enfermer une suite, parmi les possibles, risquerait, à mes yeux de servir un déterminisme qui occulte les questions qu'un jeune peut se poser sur le futur, son futur. Pourquoi réfléchirait-il s'il lui suffit d'attendre une suite à consommer ?
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Lilia, depuis qu'elle sait tenir correctement un crayon, pas une journée ne passe sans qu'elle dessine. La pêche est à Medhi ce que le dessin est pour sa soeur, une passion chevillée au corps. Lilia et Medhi sont jumeaux, ils ne s'aiment pas, ils s'adorent. C'est elle la protectrice. Ils vivent avec leur mère et leurs grands-parents adoptifs dans un village marocain à portée de l'Atlas.

Kenza leur maman est une guerrière, elle déploie des trésors d'énergie pour ouvrir l'esprit de ses élèves et leur apprendre à penser par eux-mêmes ; mais l'ombre des barbus aux fronts étroits et aux rêves de violence gagne du terrain même sur cette terre berbère où la femme a toujours été l'égale de l'homme. Lilia et Medhi n'auront pas d'autres solutions que de fuir, ils se retrouvent à Tanger la grande ville de tous les dangers.

Ce livre présente de nombreux intérêts. Tout d'abord, les chapitres courts et une écriture simple rendent la lecture facile même pour des jeunes qui n'aiment pas trop lire. Ensuite, le roman représente une grande valeur à mes yeux par rapport aux thèmes qu'il aborde, la montée de l'extrémisme religieux et de l'obscurantisme, la femme traitée comme une esclave, le travail clandestin des jeunes adolescents et surtout l'illusion de l'émigration vers l'Europe. Des jeunes qui s'étourdissent de shit en rêvant de l'eldorado européen, la vie facile, l'argent qui coule à flots, les belles voitures bien loin de la réalité de la vie de misère, sans papiers, sans argent, la clandestinité à dormir sous les ponts ou au mieux dans des hôtels miteux, qui les attend de l'autre côté de la méditerranée.

Pour quelques Harragas (migrant) qui parviennent à traverser le détroit de Gibraltar des milliers d'autres se noient. L'auteur ne porte aucun jugement et cela donne d'autant plus de force à son récit et à la fin elle laisse une porte ouverte sur l'espoir. Un roman à conseiller pour les adolescents à partir de 14 ans.

Merci aux éditions Bayard Jeunesse et à Babelio pour l'envoi de ce livre !

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C'est une nouvelle découverte d'un roman dit pour la jeunesse grâce à Masse Critique de Babelio et à Bayard avec un nouveau grand plaisir de lecture, une lecture de plus en plus haletante, du suspense et une tension extrême dans la seconde partie.
Juste de l'autre côté de la mer, ce sont ces quatorze kilomètres qui séparent Tanger, au Maroc, du continent européen, le fameux détroit de Gibraltar. Traverser fait rêver tant de monde sur le continent africain mais, pour la plupart, ces rêves se terminent mal ou très mal. Mais revenons au début de ce roman signé Ingrid Thobois.
Tout commence bien plus au sud, à Boumalne, au débouché de la haute vallée du Dadès, à plus de 1 500 m d'altitude où Lilia et Mehdi, jumeaux de 14 ans vivent heureux avec Kenza, leur mère, et leurs grands-parents maternels, Malik et Kahina, d'origine berbère. Hélas, le père des deux adolescents, Kader est mort il y a dix ans.
Mehdi va à la pêche et Lilia dessine merveilleusement. L'événement de l'année survient avec l'arrivée du Français : Éric Abellan, un prof de collège, qui passe ici une semaine pour s'adonner à l'escalade. Il a une fille, Célia, en garde alternée mais ne l'a jamais amenée avec lui.
Kenza est institutrice à Boumalne. Tout serait parfait s'il n'y avait pas ce nouvel imam, un gueulard, copain du frère de Kenza, Fouad. Ils sont fâchés tous les deux depuis que ce dernier a tenté d'empêcher sa soeur d'épouser Kader, un sahraoui, un descendant d'esclaves. Kenza n'accepte pas la régression qui s'impose et affirme qu'il n'est pas écrit dans le Coran que les femmes doivent se voiler.
Le constat est accablant : « Vingt ans plus tard, hélas, les barbus aux fronts étroits et aux rêves de violence ont gagné du terrain dans le monde entier, et prolifèrent dans la vallée des roses… Dans la rue, dans le souk, le climat s'est dégradé. Pour un rien, on vous cherche des noises. »
On le sent bien, cette vie simple, équilibrée, au contact de la nature, ne vas pas durer.
Mehdi grandit, est attiré par la modernité, s'offusque parce que le téléphone portable offert par Éric ne capte pas et rêve d'Europe… Impossible d'en dire plus sans nuire à l'intérêt de la lecture d'un livre qui m'a emmené ensuite à Tanger, une ville où les dangers sont multiples mais où la bonté existe encore.
Lilia est admirable et cet amour familial qu'elle éprouve malgré les risques immenses que prend Mehdi, est bien mis à mal. Juste de l'autre côté de la mer, un livre à l'écriture simple, précise, efficace, n'exclut pas poésie et rêve mais la dernière ligne lue, j'aimerais bien connaître la suite…

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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Quatorze kilomètres, c'est peu et beaucoup à la fois. C'est peu si tu as l'argent pour prendre le ferry. C'est beaucoup quand tu dois ramer la nuit dans les eaux noires du détroit de Gibraltar, à bord d'un rafiot bourré de clandestins, et pas un pour savoir nager. Les eaux y sont tellement brassées par le passage continuel des navires que traverser revient à zigzaguer dans un champ de mines. Une collision, et c'est la catastrophe : les corps qui coulent à pic sans laisser de trace à la surface.
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Le chagrin ne s’allège pas d’être toujours partagé. La tristesse, c’est aussi quelque chose d’intime que l’on peut vouloir garder pour soi. Il faut simplement accepter de la traverser. Ne pas lutter. Attendre que le courant nous redépose sur le rivage. Attendre que passe le nuage d’orage.

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Bientôt, ce ne sont plus que des points minuscules piquant le ciel. Dans un instant, ils atteindront le détroit de Gibraltar, mince bras de mer, qu'ils franchiront en quelques battements d'ailes, et l'Europe sera là, déjà. Combien d'hommes et de femmes désespérées empruntent chaque jour ce même trajet au péril de leur vie, à bord de rafiots misérables, toutes leurs économies englouties dans la poche des passeurs ?
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Kenza adore cette manière poétique d'envisager le monde. Et puis, chez les Berbères, la femme est l'égale de l'homme, et elle n'est ni soumise à son père, ni à son mari, ni à son frère !
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... rien à voir avec ces touristes qui consomment le monde au lieu de le découvrir, prenant en photo ce qu'il n'ont pas regardé.
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Vidéo de Ingrid Thobois
Lilia et Mehdi, un frère et une soeur d'origine berbère, ont fui leur village et gagnent Tanger, le port de tous les espoirs. Au-delà, c'est l'Europe. L'espoir d'une vie meilleure ? Le nouveau roman d'Ingrid Thobois aborde avec justesse et sensibilité la réalité des migrants.
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