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3,7

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
♫Motus et bouche qui ne dis pas
À maman que je suis un phénomène
Je m'appelle Lolita
Lo de vie, Lo aux amours diluviennes
C'est pas ma faute
Et quand je donne ma langue aux chats je vois les autres
Tout prêts à se jeter sur moi, c'est pas ma faute à moi
Si j'entends tout autour de moi
L.O.L.I.T.A, moi Lolita♫
-Alizée-2000-
-Julien Doré- 2007-

Véritable phénomène
Parrainé par ami coton mi-laine
Balance ton quoi
elle ne le fera pas
personne ne la croira
D'ailleurs les on ne les voit pas
Et puis il m'aimait
Sourire d'ange heureux
quand #Me too elle lui disait
Véritable personnage de fiction
Innocence dans la diction
Quand les désirs se changent enfantasmes
un reve, plaisir qui plait aux nazes
journal d'un exorcisme un carnet
d'une enfance saccagée
traumatisme aggravé
par l'auteur de "il m'aimait".

Merci à Masse critique,
Merci Ed Goutte d'or
meme si je dois vous l'avouer
ce livre que j'avais annoté
en vue de ma future chronique
dans un train je l'ai oublié...
J'ai retenu l'essentiel, j'ai aDoré.




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« Lo-lii-ta. le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. »

Souvenez-vous de ce classique de la littérature… Lolita. Héroïne inoubliable de Vladimir Nabokov.

Là où le classique décrivait les événements à travers le regard de l'homme, ce JOURNAL DE L., offre une voix à Lolita, à travers son journal. Et quelle voix…

Donner à entendre Dolores Haze, le pari était risqué. Partir entrevoir celle qui se cache dans le miroir de Lolita.

Cette lecture m'a offert un regard sur une héroïne sulfureuse que je n'oublierai pas. Car découvrir Dolores, derrière Lolita, fut à la fois bouleversant et terrible.

De 1947 à 1952, Dolores raconte cet homme qui le soir venu la rejoint dans son lit. Elle raconte ses envies d'ailleurs, ces amours contrariées et cet homme qu'elle manipule, si faible, si méprisable. Avec une rage, une force insoupçonnée, Dolores s'accroche à la vie et à celle qu'elle cache au fond de son coeur.

Au fur et à mesure des pages du journal, Dolores grandit et ses mots avec elle. Portrait d'une femme avant l'heure qui doit apprendre à se jouer de ses charmes. Portrait terriblement dur de l'innocence envolée et que Dolores voudrait tant retrouver. Portrait d'une combattante qui saura se jouer d'un monde où les hommes, pour la plupart, n'inspirent que mépris et dégoût.
Je vous conseille ce livre. Au-delà de al polémique qu'il pourra engendrer. Les mots sont crus. Parfois dégueulasses. Mais je vous conseille d'écouter, vraiment, ce que Lolita a voulu nous dire. le propos est sans fard mais juste passionnant. Christophe Tison donne littéralement vie à cette enfant que l'on voudrait prendre dans ses bras, pour lui offrir un moment de répit. Car elle ne cessera jamais de se battre. A chaque seconde de sa difficile existence.

Un livre choc. Il raisonnera en moi quelques temps encore, je le sais déjà.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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La « Lolita » de Nabokov, c'est un souvenir de lecture troublante et sulfureuse, à une époque où je pouvais encore considérer les quadras comme des curiosités du monde animal. Autant dire que c'était il y a longtemps. Aujourd'hui, ce seraient plutôt les ados que je peux considérer comme des curiosités. Ça tombe bien, « Le journal de L. » est celui de Dolorès Haze, la Lolita de Nabokov, imaginé par l'auteur.
Et il n'a rien de drôle, la charge du journal de la préadolescente concerne le viol et la pédophilie. La Lolita d'Humbert Humbert n'est plus, voici Dolorès. Avec sûrement en toile de fond le propre vécu de l'auteur.
A peine présentée, à peine enlevée par Humbert Humbert son beau-père (appelé Hum, comme un doute persistant), à peine séquestrée dans ce road-trip aux fausses allures de liberté, la jeune Dolorès se soumet, complice de la course-poursuite d'Hum après sa propre folie. Une Dolorès incapable par exemple d'alerter les policiers qui les arrêteront, « Comment expliquer tout ça en une fraction de seconde, en deux mots, sans m'embrouiller ? Il ne m'aurait pas crue. Parce que c'est incroyable. » Le processus psychologique de la victime complice est en route, on erre aux États-Unis mais on pense déjà à Stockholm et son syndrome. Dolorès rit des blagues de son ravisseur, Dolorès s'amuse aussi à conduire à gauche pour vérifier qu'elle existe, Dolorès joue à être Lolita et le sait. Mais Dolorès se demande pourquoi les autres trouvent tout ce manège normal, alors qu'elle rêve en secret de sa maman, qu'elle veut s'évader de nouveau dans son monde de poupées.
La psyché de la victime est ainsi révélée dans sa dualité consciente et dans son évolution le long des cinq parties, passant de la peur au défi ou à la manipulation, tentant la fugue sans être capable de se débarrasser de l'indicible, nouant une vie sociale à côté d'elle-même et donc des autres, ou une vie amoureuse cahotante.

Le récit d'origine peignait des personnages hors normes : le Humbert Humbert de Nabokov à la dérive hallucinée n'était pas un narrateur comme tout-le-monde, la Lolita provocante qu'il dessinait n'était pas une adolescente commune. Le journal de L. va à l'encontre des confessions de son beau-père, il devient le journal d'une enfance violée comme les autres, ou presque. Fini le romanesque diabolique et flamboyant du récit de Nabokov, les intentions ne sont plus les mêmes. En démystifiant Lolita et Humbert Humbert, Christophe Tison montre le viol et ses conséquences en trouvant la voix de sa victime. Et en cela le livre me semble réussi, d'autant que la Lolita qu'il figure m'a beaucoup touché. Mais il ne m'a pas paru transcendant pour autant, enlevez la célébrité de Lolita sur laquelle il s'appuie, et il devient presque banal.

Merci aux Éditions Goutte d'Or et masse critique pour cette lecture intéressante.
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On entend souvent dire qu'il serait impossible de publier Lolita aujourd'hui. Cependant Christophe Tison a osé se frotter à cet exercice périlleux en ressuscitant la sulfureuse Dolorès Haze , dite "Lolita", qui a vu le jour en 1958 pour sa parution américaine.
Alors que le roman de Nabokov se présente comme la confession d'un pédophile, celui de Tison est le journal intime de sa victime. On y découvre une gamine ordinaire, ni pire ni mieux que les filles de son âge et non une vilaine petite garce, "une allumeuse à qui la vulgarité offre un charme supplémentaire" comme se plait à la décrire Humbert, son odieux beau-père. Lolita est juste une enfant que l'on déprave mais dont les sens ne s'éveillent jamais sous les caresses du pervers. Seule au monde depuis le décès de sa mère, elle veut juste aimer et être aimée mais pas à la façon ultra-possessive et dévastatrice imposée par Humbert.

Tant d'années ont passé depuis que j'ai lu le roman de Nabokov et vu le film de Kubrick que je n'ai gardé qu'un vague souvenir de cette histoire. J'ai donc pu lire le journal de L. d'un oeil presque neuf, m'évitant ainsi la tentation saugrenue de chercher à comparer les deux ouvrages, et profiter pleinement de ma lecture.
J'ai beaucoup apprécié la façon dont il nous est donné de découvrir les pensées de cette gamine livrée aux mains d'un satyre. Le ton est vigoureux et même si parfois certains passages sont très crus, l'auteur ne verse jamais dans la crasse ou le misérabilisme de mauvais aloi. Le but de l'auteur n'est pas de faire pleurer Margot mais plutôt de rendre justice à Dolorès en dévoilant son vrai visage. En ne singeant pas l'original et en lui offrant la parole, Lolita devient enfin une vraie personne et plus seulement le symbole de la très jeune fille qui suscite le désir masculin. Rien de racoleur donc pour traiter un sujet sensible, plus que jamais d'actualité (cf le "lolita express" d'Harvey Weinstein, entre autres).
J'avoue que j'étais assez dubitative avant d'entamer ma lecture mais finalement, d'entendre la voix de Dolorès-Lolita m'a touchée plus que je n'avais osé l'espérer. Cette voix est un peu celle de l'auteur et de toutes les autres jeunes victimes d'abus sexuels qui n'osent pas parler par peur des menaces de leur agresseur ou crainte de ne pas être crues.

J'ai reçu Journal de L. dans le cadre d'une masse critique et je remercie les éditions Goutte d'or de m'avoir permis de découvrir ce roman passionnant et très joliment édité.
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Il fallait oser. L'exercice était hautement périlleux : faire parler Lolita, l'insaisissable nymphette, l'incandescente aguicheuse, petit démon de midi & de minuit qui a pourtant des circonstances atténuantes. Tison, par le biais de la fiction, veut percer le mystère. J'ai d'abord eu un mouvement de recul. J'adule Nabokov. La profondeur du roman « Lolita » tient à l'insoutenable désinvolture de son personnage féminin. Tison commet un sacrilège, en quelque sorte. Il y a des coulisses qu'il ne faut pas dévoiler, des tours qu'on ne doit pas connaître, sous peine de voir la magie disparaître, le charme s'en aller. Un peu comme lorsqu'on découvre les secrets de fabrication d'un film dans les bonus du DVD. Une démystification. Autre difficulté, l'omniprésence de Vladimir Nabokov dont le génie plane sur ce journal. Je vous déconseille de lire « Lolita » avant d'attaquer le livre de Tison, il doit rester un souvenir lointain sous peine d'en éprouver chaque ligne, chaque référence. Car l'auteur mérite mieux, il s'en sort très bien. Sans vraiment l'expliquer (le mystère reste entier), il décrit les transformations vertigineuses de Dolorès Haze. Tout bascule page 106, l'ingénue devient manipulatrice, l'enfant abusée s'est muée en adolescente ingénue puis en femme fatale. Ni pute ni pudique, elle en sait trop, sur les hommes, et leur désir. Ce savoir la rend puissante, mais aussi, terriblement fragile. Elle est rejetée comme un monstre, une créature dotée de pouvoirs extraordinaires. Les errances de Lolita illustrent les souffrances des filles qui ont connu trop tôt les choses du sexe : l'impossibilité d'y associer l'amour quand il leur apparaît.
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C'est quoi une Lolita pour vous ? Une jeune nymphette sexy ? Une prépubère aguicheuse et provocante ? Ce qui sûr, c'est que vous avez une image qui vous vient du célèbre roman de Nabokov sans même avoir eu besoin de le lire. Lolita, c'est la jeune fille objet et victime de tous les fantasmes sexuels de Humbert Humert, un homme de 37 ans qui va enlever sa proie de 12 ans et demi et l'entraîner dans un périple de deux ans à travers les bourgades du Midwest avant qu'elle n'arrive à lui échapper pour tomber dans les filets d'un autre pervers. Pauvre Lolita qu'on ne perçoit qu'à travers le regard des hommes...

Christophe Tison, dans "Journal de L.", lui redonne vie. Je dirais même lui donne vie. Cette fois-ci, c'est Lolita qui parle à travers un journal intime brillamment imaginé par l'auteur. Chaque partie du journal est consacrée à chaque homme qui a traversé chronologiquement sa vie, les bourreaux comme les aimés. Cinq périodes charnières qui marquent le changement qui se produit en en Lolita. Au fil de son road trip dans les motels, dans les palaces, dans la rue, Lolita grandit. de la petite-fille tétanisée par la peur et la sidération, nous passons à une jeune ado qui se durcit - bien obligée -, qui subit en attendant que ça passe, qui apprend à manipuler et même à se rire de cette vie que personne ne mérite. Mais derrière ces "Aaaahh" qui ponctuent parfois ses remarques ironiques - mais toujours réalistes - se cache une petite fille qui a terriblement besoin d'amour. Sa mère décédée reste chérie dans son coeur malgré des défauts qu'elle lui reconnait, ses premiers amours de jeunesse lui font ressentir de véritables sentiments de jeune fille qui aime pour la première fois. Elle rêve Lolita, comme toutes les ados de son âge. Mais elle rêve surtout d'une vie normale. Maladroite, Lolita aime sincèrement mais pour cette enfant devenue trop vite femme, les codes sont souvent faussés dans ses relations avec les jeunes de son âge. Et Lolita, à nouveau, ne trouve plus sa place.

Emouvante, touchante et parfois agaçante, Christophe Tison a réussi à donner vie à un personnage de fiction tel que je me l'imaginais. le récit est dur et perturbant, cru avec les mots d'une gamine qui subit l'horreur, mais il faut en passer par là pour faire connaissance avec Dolorès Haze. Car si l'auteur en introduction nous présente ce journal comme " des extraits qui racontent comment Dolorès est devenue Lolita", j'ai surtout le sentiment en refermant ce livre d'avoir fait connaissance avec Dolorès justement, petite fille perdue qui ne doit son malheur qu'à la violence et à la perversité des prédateurs. Oublions Lolita, gardons dans nos coeurs Dolorès. Ce prénom est bien plus joli, comme aurait dû l'être sa vie.

Merci à Babelio et aux éditions Goutte d'or pour l'envoi de ce roman.
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Je me souviens que trop bien de l'ambivalence de mes impressions face à la lecture de Lolita. A la fois profondément indignée, choquée par la sexualisation d'une enfant de onze ans, mais également quasi fascinée par l' interprétation des choses que nous impose ce prédateur manipulateur qu'est Humbert Humbert.
Je voulais donc tout naturellement remercier l'auteur, Monsieur Tison d'avoir rétabli avec intelligence et lucidité une vérité, La Vérité concernant Dolorès, la vérité concernant toutes les victimes de pédophiles...
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"La nuit tombe, le ciel est orange de plus en plus foncé et, dans le bleu profond qui flotte encore au-dessus des montagnes du côté du désert, une minuscule étoile cligne comme un diamant. Je ne peux pas la toucher mais je peux sentir sa solitude."

2004. Je découvre Il m'aimait de Christophe Tison. Un livre marquant, récit de son enfance volée, victime d'un pédophile, ami de la famille. J'en garde la dureté du récit, la dualité ressentie et la culpabilité de la victime. Se remet-on jamais de ce genre d'épreuve ?

2019. Je retrouve Christophe Tison qui redonne sa voix à la Lolita de Nabokov. Journal de L. après son journal à lui ?

On l'a peut-être oublié mais dans le roman, non seulement Humbert Humbert vole son enfance et son innocence à Lolita mais en plus, Nabokov ne lui donne pas la parole.

On refait donc le chemin dans l'Amérique des années 50 mais cette fois à travers le prisme de la victime. Son ressenti, ses angoisses, ses terreurs, cette façon de s'abandonner à l'autre pour lui échapper un peu… Et puis l'abjection de certains adultes, leur perversité, les abus, la pornographie, la violence morale.

Christophe Tison sait de quoi il parle et il en fait un objet littéraire à la fois touchant, poignant et révoltant, un récit qui ne peut pas laisser indifférent !


Merci à Babelio et aux Éditions Gouttes d'Or !

Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Avant tout, je remercie BABELIO et les Editions Goutte d'Or pour l'envoi de ce livre.
Mais ça ne va pas être facile de le chroniquer.
"Lolita" de Nabokov est l'un de mes romans préférés. Je ressens ce même mélange de mépris et de fascination, typique de la Vieille Europe, pour cette Amérique à l'ignorance crasse mais tellement sexy. Et puis, j'ai toujours trouvé ce livre magnifiquement bien écrit et follement drôle.
Oui, mais voilà, Christophe Tison bouscule toutes mes certitudes avec son ouvrage.
D'abord, il aurait dû s'appeler "Journal de D.", comme Douleur, comme Dolores Haze, dont il nous fait partager le point de vue. Là où Humbert Humbert noyait ses confessions sous des envolées lyriques, des mots savants et des traits d'humour raffiné, Lolita raconte son quotidien avec un vocabulaire simple et cru. Elle n'a rien à cacher, et elle décrit la pé-do-phi-lie dans toute sa dégueulasserie. Elle décrit également ses tentatives pour y échapper, ses stratégies de survie, ses rêves de normalité, ses moments de bonheur. C'est une lecture éprouvante et bouleversante, même si certaines réflexions me paraissent trop mûres pour une gamine de son âge, bien que le contact de vieux pervers ait dû la vieillir prématurément et la rendre plus lucide sur le monde qui l'entoure.
J'ai adoré la démarche de Christophe Tison, de donner une voix à Lolita. Quelle idée géniale ! Et il l'a très bien fait (je lisais son livre et "Lolita" en même temps pour vérifier la concordance des histoires). Mais... je fais quoi, moi, maintenant, de mon amour pour le roman de Nabokov ? J'ai l'impression d'avoir été la complice bienveillante d'Humbert Humbert pendant toutes ces années, et j'en veux un peu à Tison ; pourquoi n'a-t'il pas choisi un autre livre, une autre héroïne ? J'ai beau me dire que tout cela n'est que littérature, je me sens quand même mal. Et c'est pourquoi, par dépit, je ne mettrai que 4 étoiles à ce très bon livre qui en mérite largement 5.
A vous de rendre justice à ce roman, moi, j'ai un problème de conscience à régler...
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On sait en ouvrant ce livre qu'il est le journal intime de la jeune Dolores, alias Lolita, le personnage du roman éponyme de Nabokov. Pourtant la lecture préalable de ce monument des années 50 de la littérature américaine n'est pas indispensable pour découvrir ce Journal de L., même s'il est tellement satisfaisant, quand on a été bousculé par le récit souvent dérangeant de Nabokov, qu'une voix soit enfin donnée à Dolores.

Nous sommes donc plongés dans le récit sordide d'une enfance saccagée. Nous voyons comment cette toute jeune fille se retrouve piégée dans une relation perverse (elle a tout perdu, personne ne semble faire cas de son abandon, le seul à se soucier d'elle est un prédateur…), ses vaines tentatives pour sortir de l'enfermement où la maintient son bourreau, comment le manque d'amour dont elle souffre la pousse dans divers bras rarement bienveillants (car Dolores la première voit bien comment Lolita attire les pervers malgré elle), comment elle tentera de s'abrutir parfois pour échapper au moins par l'esprit aux violences qu'elle subit.

Mais aussi, et heureusement, et c'est la force du livre, nous voyons assez vite la personne derrière la victime. Nous voyons Dolores grandir, rêver, se construire en dépit de ceux qui voudraient qu'elle ne soit que leur chose, utiliser chaque once d'amour sincère qu'elle suscite parfois pour trouver l'énergie de sa renaissance. Nous la voyons évoluer, avec un style qui change à mesure que les années passent, l'enfant devenant adolescente puis jeune femme. Et la Dolores qui nous inspire pitié et compassion, nous voyons sa force, nous découvrons que c'est une belle personne. Et c'est ainsi que ce livre d'abord très sombre nous laisse entrevoir une lumière, l'espoir que la vie de Dolores adulte sera belle, finalement.

C'est un livre brut, bouleversant. C'est un beau portrait, terriblement touchant. C'est le journal d'un combat. C'est la voix de Dolores. Je ne vais pas l'oublier de sitôt.
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