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3,7

sur 123 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les écrivains sont-ils devenus des fans comme les autres? Reouven a retrouvé les enquêtes perdues de Sherlock Holmes, Kamel Daoud a réhabilité l'Arabe anonyme tué par Meursault, et maintenant Christophe Tison nous offre le journal de Lolita.
Mais il s'agit moins ici d'une déclaration d'amour à une oeuvre essentielle de la littérature qu'une entreprise de démystification. Humbert Humbert, le narrateur de Lolita, a beau être un prédateur sexuel, il présente ses désirs -et passages à l'acte- répugnants comme une oeuvre d'art: « il faut être un artiste doublé d'un fou, un de ces êtres infiniment mélancoliques, aux reins ruisselants d'un poison subtil, à la moelle perpétuellement embrasée par une flamme supra-voluptueuse (oh, cette torture sous le masque !), pour discerner aussitôt, à des signes ineffables – la courbe féline d'une pommette, la finesse d'une jambe duveteuse, et cent autres indices que le désespoir et la honte et des larmes de tendresse me retiennent d'énumérer... » Sa prose vaporeuse et poétique n'utilise jamais les mots crus d'une sexualité en l'occurrence perverse et quand le cinéma s'empare du livre de Nabokov, c'est pour mettre des images sur les mots du pédophile victimisé. Sue Lyon en bikini nous regarde par-dessus ses lunettes de soleil en croquant sa sucette à l'anis, garce de 13 ans à haut potentiel érotique.
Dans le journal intime écrit par Tison, le lecteur se détache du récit humbertien et Lolita perd ses attributs de nymphette. « J'ai dû baisser mes lunettes de soleil pour mieux le voir et dire bonjour poliment. Un type avec un drôle d'accent, en costume gris, d'une trentaine ou quarantaine d'années, je ne sais pas, mais vieux en tout cas. Grand et un peu flasque. Il a eu un mouvement de recul en me voyant (faut dire que j'étais presque nue!) puis a fait le tour du jardin en complimentant maman... Je savais qu'elle cherchait un locataire... Il en était déjà venu un, un ancien militaire, qui avait trouvé ça trop cher mais à qui maman avait fait le même cirque, sauf qu'il pleuvait ce jour-là et que j'étais sur le canapé... Quand ils se sont enfin décidés à partir, il m'a dit « à bientôt » et m'a regardé comme s'il n'osait pas me regarder. J'ai mis ma main devant ma culotte et eu un peu honte, mais bon, j'étais chez moi quand même. »
Voilà. Elle est chez elle, en maillot de bain dans son jardin. Les messieurs de l'âge de sa mère lui sont indifférents. C'est Humbert Humbert qui lui arrache son enfance, lui apprend la solitude et le mensonge, et le sexe comme seul moyen d'échange.
Le livre des éditions Goutte d'or est un très bel objet. Les premiers mots du roman y sont inscrits en creux tandis que le titre resplendit en rouge safrané. Et d'une certaine façon, Tison admet son incapacité à briser le mythe. La couverture de son livre est éclaboussée de cette couleur de « l'orifice sanglant » et « dégoûtant » auquel Humbert Humbert assimile Lolita, et son prénom de Dolorès ne lui est pas rendu. C'est bien là tout le problème. le roman de Nabokov symbolise peut-être la littérature la plus pure, créatrice d'un supramonde tellement plus intéressant que le vrai, au risque de laisser croire à ses lecteurs que le mythe est le réel. Alors comment ne pas vouloir rappeler parfois le monde des livres à plus de sincérité et d'humilité? Comment ne pas avoir envie de dézinguer ce professeur immoral et de rappeler aux lecteurs qu'il a bousillé Lolita, ce qu'il est parfois si facile d'oublier? Oui mais Dolorès Haze a-t-elle de quoi passer à la postérité dès lors qu'elle n'est plus l'objet fantasmatique de son beau-père ?
La si belle couverture de ce livre me semble exprimer un aveu d'impuissance. Si Dolorès avait existé, son journal aurait été orné de fleurs ou de têtes de mort, il aurait été moins classieux. le liseré mordoré du livre de Tison est là pour signaler la littérature. Alors qu'il suffit de lire les premières lignes du roman de Nabokov pour savoir qu'elle est effectivement là.
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C'est une idée audacieuse qu'a eu Christophe Tison avec le journal de L. : donner la parole à la très célèbre Lolita de Nabokov, dans un journal intime que la jeune fille rédige à partir de l'été 47, celui où Humbert vient la chercher au camp de vacances et l'emmène avec lui sur les routes des Etats-Unis. Lolita, de son prénom Dolorès, y raconte ce qu'elle vit / subit au quotidien. de petite fille, on l'a sent au fil des pages devenir une femme, qui prend conscience de son pouvoir mais qui ne rêve en réalité que d'être une jeune adolescente comme les autres.
La Lolita qu'il nous livre est touchante, on sent qu'elle se débat dans ce monde pour lequel elle n'est pas adaptée : trop jeune pour être adulte, trop adulte pour être une ado, assez intelligente pour manipuler un être faible comme Humbert mais en même temps trop affaibli par ce qu'il lui a fait subir pour résister totalement à ce que d'autres lui imposent.
L'écriture de ce journal imaginé par Christophe Tison y est directe, et même parfois très crue, tout comme certains faits relatés. Pour ma part je sors vraiment partagée de cette lecture. L'idée de l'auteur est vraiment originale, Lolita est parfois touchante dans ses confessions, mais je suis restée très en retrait.
Je remercie en tout cas Babelio et les éditions Goutte d'or pour l'envoi de ce livre.
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Je me suis laissé séduire par ce journal de L, proposé par Babelio et les éditions Goutte d'Or, dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Le journal de Lolita, la follement aimée de Humbert Humbert ... oui vraiment, l'idée me paraissait bien attrayante. Effectivement, pourquoi ne pas entendre enfin la voix de Lolita et savoir comment elle a vécu son calvaire ! mais Christophe Tison a-t-il eu raison de se lancer dans cette aventure ?
Après lecture, je reste fortement dubitative.

Car le roman de Nabokov donne une vision magique de cette nymphette dont Humbert Humbert est tombé follement et définitivement amoureux au premier regard. Cette enfant, Nabokov par la bouche de Humbert Humbert en parle avec dévotion et de manière éblouissante, en fait une créature mystérieuse et mythique, objet de tous les désirs, fantasme idéalisé de ce pauvre humain qui crève d'amour pour l'image radieuse imprimée dans son coeur.
Ce mystère féminin incarné dans cette Lolita, que transmet-elle lorsqu'on lit son journal ?
Eh bien ..... rien
Rien que des choses, du moins au début, d'une banalité consternante dans ce journal insipide ; normal évidemment, quand on a douze ans et que l'on est plus proche de la gamine que de l'adolescente !
On comprend évidemment ses préoccupations enfantines ... le problème est que cela n'est pas réaliste. Jamais, en fin des années quarante, une jeune fille de cet âge ne s'exprimerait de façon aussi élaborée et surtout ne serait capable de conter aussi crûment les réalités sexuelles de l'amour.
En outre, en se plongeant dans la prose sublime de Nabokov, on peine à imaginer HH, cet amant éperdu et si follement respectueux de sa bien-aimée, se jeter sauvagement, tel un orang-outan en rut, sur sa proie pour la souiller, tel que décrit dans le journal de la jeune fille !

Alors pourquoi diable ouvrir la boîte de Pandore et vouloir décortiquer les pensées de L. ?

Quand on a lu les mots de Nabokov, dont le style éblouissant d'intelligence et de virtuosité laisse le lecteur pantois d'admiration, on supporte très mal la comparaison avec les platitudes du journal de L. et le récit malsain de ses ébats sexuels.
Vous me direz qu'il n'est pas besoin de se référer à l'ouvrage de Nabokov. Oui, mais comment faire autrement, vu la concordance du récit de Tison avec celui de Nabokov?

Alors de deux choses l'une. L. est n'importe quelle jeune fille et ces confessions peuvent se lire comme l'expérience traumatisante d'une enfant abusée par des pervers (dont on ne sait rien d'autre que la perversion) .... qui, de manipulée, devient manipulatrice, pour finir par sombrer dans le plus total avilissement. Et là, l'auteur en fait un peu trop dans l'abjection.


Ou alors .... L. est Lolita, la lumineuse, coquine et aguicheuse Lolita de Humbert Humbert, frénétiquement adorée par un homme qui n'hésite pas à épouser la mère pour vivre auprès de la fille ; et là, franchement, l'histoire ne colle plus ! car cette Lolita de Christophe Tison n'a rien, mais alors strictement rien à voir avec l'original, dont elle n'est qu'une parodie, une poupée, qui de petite fille abusée va se transformer, quasi inéluctablement, en fille perdue (comme on disait autrefois, en tout cas dans les années quarante !).

Il fallait laisser Lolita dans les rêves de Humbert Humbert !
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Voilà une entreprise littéraire qui a attisé ma curiosité. Christophe Tison entreprend de rédiger le journal intime de l'héroïne de Vladimir Nabokov.
J'avais quelques réticences car Lolita m'avait laissé un goût amer : un style magnifique au service d'un récit ignoble. Je me doutais bien que les mêmes sujets allaient être abordés mais la curiosité l'a emporté.
Bien sûr le vocabulaire très imagé dans la bouche de la jeune fille m'a mise mal à l'aise. Mais très vite il m'est apparu que ce n'était pas envisageable. En tous cas, mon esprit a refusé de croire qu'une jeune fille de 12-13 ans dans les années 40 pouvait employer un tel vocabulaire dans son journal quand bien même elle aurait été initié par son beau-père pédophile. Par ailleurs, le plus désopilant sans doute est que ce journal est très bien écrit et faire preuve d'une maturité notamment sociale improbable de la part d'une jeune fille de cet âge-là.
Finalement, ce fut plutôt une lecture agréable mais je n'ai pas pu trouver un soupçon de crédibilité aux propos transcrits.
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Nous lisons enfin, à travers son journal (fictif), l'histoire du point de vue de Lolita. Si Humbert Humbert restait un peu pudique et parlait d'amour, Lolita n'a pas de filtre, elle ne masque pas les violences et les abus qu'on lui fait souffrir. Elle devient peu à peu un brin perverse pour se défendre et toujours anticiper, car elle sait que dans sa vie rien n'est gratuit... le portrait d'une jeune femme qui n'a eu aucune chance et aucun répit dans sa courte vie.
Ce livre est un pari audacieux, en effet Lolita est devenu un classique même s'il reste controversé, et c'est une réussite ! J'avais tellement d'attente parce que c'est un roman qui m'a gênée, marquée mais que j'ai aimé et je ne suis pas déçue !
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Tout d'abord, un grand merci à Babelio et aux Editions Goutte d'Or de m'avoir offert ce roman que je lis dans le cadre du challenge Masse Critique !

Ainsi, pour avoir toutes les clés en main, je me suis replongée dans l'oeuvre initiale de Nabokov.

A tort ou à raison ?

Eh bien, je dirais que l'enchaînement des deux romans est difficile, voire inopportun, même maladroit. "Lolita" est un immense chef d'oeuvre, dont la forme transcende merveilleusement et sublime parfaitement le fond. Je n'hésite pas à l'affirmer, Nabokov est un génie littéraire à la prose stupéfiante, au récit dense et d'une précision chirurgicale.

En relisant l'oeuvre originale, j'ai donc prêté une plus grande attention au personnage de Lolita, me la figurant espiègle et d'une intelligence supérieure, extrêmement clairvoyante, voire même manipulatrice en dépit de ou à cause de ses blessures, les trahisons dont elle fut l'objet, son annihilation et sa réification orchestrées par son doux beau-père.

En lisant "Journal de L.", je m'attendais donc à découvrir l'image que je m'étais faite de Dolores Haze ; je fus surprise et par le fond et par la forme de ce roman, qui sont pour moi en inéquation totale avec le roman initial.

Sous forme de fragments de journal intime, Tison explore la vie de Lolita en la segmentant en cinq périodes, symbolisées par les hommes qui l'ont marquée, choisissant une analyse sous le prisme masculin, ne faisant de Lolita que ce qu'on voudrait qu'elle soit, c'est-à-dire l'ombre des hommes qu'elle a connus. N'aurait-il pas fallu gratter plus profond sous la coquille ?

Bien que tout à fait enthousiaste à la découverte de ce roman, dont je trouve l'idée tout à fait ingénieuse et inédite, mon verdict est en demi-teinte : je ne trouve pas de réel intérêt littéraire à ce roman. Il n'apporte pas grand chose au personnage de Lolita, ni ne permet de comprendre ses sentiments, ses tourments, sa vie, ses choix, les choix qu'on lui a imposés, bref, j'aurais aimé que Tison sonde son âme de petite fille perdue, innocente et machiavélique, sauvage et résignée, révoltée et vaincue. Journal de L. ,n'égale malheureusement pas Lolita !

Dommage !
Dommage,
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Je remercie Babelio et les éditions Goutte d'or pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique.
J'ai lu il y a quelques années Lolita de Nabokov. Et je l'avais particulièrement aimé. Ne le trouvant pas si sulfureux que ce qu'on en disait et dit encore. Livre légendaire...
Je ne l'ai pas relu à l'occasion de la réception de ce livre-ci.
Qui est censé être un journal tenu par Lolita au cours de son escapade violentée avec son beau-père Humbert Humbert, puis sous la coupe d'un genre de metteur en scène également bien âgé, prénommé Clare. Elle y relate aussi ses expériences avec l'un ou l'autre homme de passage, et le dernier de qui elle perdit un enfant en décédant lors de l'accouchement.
Le ton sonne plutôt juste, l'écriture aussi. Lolita y va, c'est assez cru. Pas choquant, juste juste juste. Une fille intelligente, fine, observatrice, et naturellement belle qui mal prise va mal finir.
Mais mais mais, in the end, je ne vois pas ce que ça apporte de plus à l'oeuvre originale. Ce/Son regard n'est pas nécessairement utile, je ne sais pas ce qu'en aurait pensé Nabokov... En tout cas il semble que ses héritiers aient trouvé opportun ce travail et autorisé sa publication.
Je l'ai lu rapidement, car c'est plutôt prenant. Mais il glisse, il s'échappe très vite de ma tête et certainement ne restera pas longtemps dans mes souvenirs.
C'est plutôt un bon livre, mais je ne pense pas qu'il passera à la postérité. Un coup éditorial. Un essai de surfer sur une vague inénarrable d'un chef d'oeuvre...
Ca m'a un peu fait penser au triste "Va et poste une sentinelle" de Harper Lee, suite complètement atone et qui en briserait presque le charme et la claque du génial "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur". Mais là, je suis dur, il ne s'agit pas d'une suite et ce n'est pas raté. du tout. Mais ça n'est pas utile, selon moi, pas essentiel.
Je n'ai lu aucun livre de cet auteur, j'ignore si il peut faire preuve d'un peu plus d'inspiration et si il dispose lui d'un talent indéniable.
Bref, pas de "wouah", ou de "oooh" ni même de "oh putain terrible".
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Un profond et courageux travail d'investigation ou Christophe Tison donne suite à une histoire vraie « Lolita » de Nabokov. Suite ,oui , car je ne vois pas un éditeur publier pareil ouvrage aujourd'hui . Livre controversé ,interdit à sa sortie ,prenant , troublant, qui fait mal . Une relation perverse, malsaine condamnable à l'infini montre une immense souffrance Des tristes faits dans une société américaine puritaine, faits noyés dans les tabous qui ressortent au grand jour 70 ans plus tard.
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Le Journal de l'm'a été proposé dans le cadre de "Masse critique". J'ai accepté car le sujet a piqué ma curiosité: Lolita de l'autre côté du miroir, Lolita raconté par elle-même. Attaquer ainsi l'oeuvre de Nabokov me semblait particulièrement casse-gueule mais à la fois terriblement intrigant.

Me voici donc avec ce magnifique livre-objet dans les mains. le livre en lui-même, l'objet, est vraiment très beau. Une couverture enluminée et embossée. Sobre, délicat, épuré, superbe.

J'ai commencé le roman avec appréhension, non sans raison. Les cinquantes premières pages m'ont semblé un supplice... Plongé au coeur de l'horreur, le lecteur reste terrassé... On démarre logiquement l'histoire au moment ou Humbert Humbert va chercher Dolores Haze à son camp de vacances, suite à la mort de sa mère. le récit vu par Lolita est sombre et glaçant. Elle est la victime d'un pervers pédophile auquel elle n'a d'autre choix que de s'attacher, au risque d'être abandonnée.

Ensuite le récit devient un peu plus respirable. Lolita, dépeinte comme une écervelée capricieuse et revêche dans la vision d'Humbert Humbert dans l'oeuvre de Nabokov apparait ici comme une très jeune fille forte, remplie d'espoirs, qui grandit beaucoup trop vite et qui porte sur le monde un regard acéré et lucide, à la fois cynique et poétique.

L'écriture est poignante mais ne sombre pas dans le pathos. Ce que me laissaient craindre les 50 premières pages s'est vite dissipé. Lolita vit des atrocités et va de désillusion en désespoir, mais elle ne perd jamais sa rage de vivre et l'espoir de s'en sortir un jour.

La société américaine bien pensante de l'après-guerre est dépeinte avec une certaine férocité. Tout le monde sait mais personne ne veut voir. Ce qui, au final, est la double-peine de toute jeune victime.

Un sujet effectivement vraiment casse-gueule, mais un défi relevé avec brio par Christophe Tison.
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" Moi je m'appelle Lolita, collégienne aux bas, bleus de méthylène..." Ici aussi c'est Lolita qui prend parole, contrairement au classique de Nabokov, que je n'ai pas lu. Je ne vous ferais donc pas une énième comparaison. Malgré son statut de chef-d'oeuvre, la thématique de l'ouvrage ne m'a jamais tentée. Concernant le livre de Tison, j'ai été attirée par l'exercice littéraire, mais aussi par le fait de donner la voix à la victime, car oui c'en est une. Et oui, coucher avec une mineure c'est un viol. D'autant plus quand on a une emprise si forte (en tant que beau-père), n'en déplaise à certaines stars grisonnantes du cinéma et de la littérature...

Non, Lolita ne voit pas Humbert avec des paillettes dans les yeux. Il la dégoûte, mais c'est sa seule figure d'autorité et familiale dans sa vie. Alors oui, elle va faire ce qu'il veut. Et ce n'est pas joli joli... J'ai aimé les parties où l'auteur démontre l'emprise psychologique des hommes sur Lolita, et lorsqu'il insiste sur le fait que personne ne prend son parti, car personne n'essaie. Tout le monde trouve normal qu'elle aille de motel en motel avec son beau-père. Et si elle ne porte pas plainte, peut-on la blâmer ? Elle n'a que lui sur Terre et c'est une pré-adolescente. Enfin, elle ne le restera pas longtemps, tant son beau-père, et les hommes après lui, lui feront vivre des choses qui l'obligeront à abandonner ses rêves d'enfant.

Malheureusement après un début accrocheur, le récit s'essouffle. Les pages se ressemblent. On perd la dénonciation au profit de simples constatations. Et je m'attendais à un final plus spectaculaire. Donc finalement, j'ai été quelque peu déçue par la promesse de l'ouvrage. Par contre, je félicite les éditions Goutte d'or pour le magnifique livre-objet. La couverture-jaquette est embossée avec une phrase du livre et la couleur crème rehaussée par l'enluminure. C'est beau !
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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