Depuis 2019, je suis fan de The Witcher, saga que j'ai découvert sur le tard et j'ai bien rattrapé mon retard depuis grâce aux romans que j'ai lu, à la série TV que j'ai vu et aux jeux vidéos auxquels j'ai joué ! J'avais lu Les Filles-Renardes que j'avais beaucoup apprécié, une histoire extraite du roman La saison des orages de
Andrzej Sapkowski. L'avantage des tomes de la Légende, c'est qu'ils peuvent se lire indépendamment les uns des autres et ce, dans n'importe quel ordre. Ici aussi, il est question d'une histoire bien mystérieuse, à prendre comme elle vient, une histoire inédite que je ne connaissais pas ou ne me rappelais pas (mais je ne pense pas qu'elle soit extraite d'un des romans) donc c'est plutôt bienvenu.
Geralt, notre sorceleur, au cours de ses errances, rencontre un homme du nom de Jakob, un ermite qui se dit hanter par sa femme, qu'il dit transformée en brouxe (une espèce de vampire). Les deux personnages passent du temps ensemble et prennent la route, coupant à travers une forêt qui se révélera dangereuse, pleine de créatures et de pièges. Geralt le sent, la magie est à l'oeuvre, la forêt se transforme en labyrinthe et les deux hommes sont poussés vers une maison perdue au fin fond des bois, habitée par des esprits, une succube et des morts-vivants et autres étrangetés comme de mystérieux vitraux semblant dévoiler ce qui fut, ce qui est, ce qui sera. L'épouse de Jakob est présente et les menaces s'accentuent. Et si les apparences étaient trompeuses ? Et si Jakob ne disait pas toute la vérité ?
J'ai beaucoup apprécié le scénario, prenant et plein de mystère avec de l'action et une ambiance assez particulière. Au fil des pages, on se pose mille et unes questions, Geralt est aussi en pleine introspection (à démêler les amours, les amitiés...) et il y a bel et bien une morale à la fin, et cela m'a vraiment fait l'impression d'un conte.
Nous avons un Geralt plus bavard, un Jakob bien débonnaire et un peu trop sympathique, une femme qu'on traite de monstre, une succube plus "humaine"... mais c'est ce que j'ai apprécié dans ce tome, le fait qu'il y ait un affrontement entre deux points de vue, ceux de Jakob et de Marta son épouse, la dualité entre Bien et Mal, entre humanité et monstruosité. Il y avait déjà eu cet effet-là dans Les Filles-Renardes et cela m'avait beaucoup plu.
Le bestiaire est respecté donc c'est plutôt chouette. Pas besoin d'inventer des créatures, le lore est bien assez dense comme ça ! Et maintenant, je sais tout de suite faire la différence entre telle ou telle créature, je devine aisément qu'elle est l'espèce alors c'est gratifiant d'être aussi à l'aise avec le lore. Il y a beaucoup de créatures comme des noyeurs, des goules, des morts-vivants, des guenaudes sépulcrales, des esprits, des succubes, des leshens. L'utilisation des signes est également respecté, on retrouve bien aard/igni & cie !
Je ne suis pas fan du graphisme. Brut, irrégulier dans les traits, d'un cadre à l'autre il y a des différences. Ce n'est clairement pas 'beau' visuellement mais c'est aussi, quelque part, assez représentatif de l'univers de The Witcher. Les couleurs sont très sombres, dans les tons vert/bleu/violet/orange, le contraste est plutôt intéressant. Disons que le graphisme n'est pas l'atout de ce comics mais après, on s'y fait à la longue.
En bref, La Maison de Verre est une histoire inédite que j'ai beaucoup apprécié, pleine de mystère, d'action et de violence. Il y a tout un questionnement, une dualité homme/femme, monstruosité/humanité intéressante. le bestiaire et les signes sont respectés et non inédit. le final est aussi surprenant. Lorsque nous avons le pourquoi du comment, notre regard sur le tome change. J'ai apprécié les deux tomes de la Légende pour leurs histoires, seul le graphisme ne m'a pas convaincu. Un comics pour les fans de The Witcher mais pas indispensable.