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Citations sur Dieu, le temps, les hommes et les anges (103)

« Le monde ne saurait être amélioré ni rendu pire. Il doit rester tel qu’il est. » (p. 303)
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Imaginer, c'est en somme créer, jeter un pont entre la matière et l'esprit.
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Il éprouvait l’atroce sentiment que le monde lui échappait, avec tout ce qu’il contenait de bon et de mauvais : l’amour, le sexe, l’argent, les grandes exaltations, les voyages lointains, les belles toiles, les livres savants, les gens remarquables, tout cela lui faisait faux bond. Le temps du châtelain filait. Dans un sursaut de désespoir, l’envie lui venait de bondir hors du lit et de se précipiter quelque part. Mais où et pour quoi faire ?
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Le moulin vit le jour dans quelque manufacture, puis il échoua au domicile de quelqu’un, et quotidiennement, avant midi, il moulut du café. Des mains chaudes et vivantes le tenaient. Elles le pressaient contre une poitrine où, sous un vêtement de percale ou de flanelle, battait un cœur humain. Puis la guerre arracha le moulin à la sécurité du placard de la cuisine, elle le précipita dans un carton, aux côtés d’autres objets, le fourra dans des sacs de voyage, dans des sacs de jute, dans des wagons où des gens tenaillés par la peur de la mort violente fuyaient droit devant eux. Le moulin à café, de même que toute chose, s’imprégnait de la confusion du monde : trains mitraillés, indolents ruisselets de sang, maisons abandonnées dont les fenêtres deviennent le jouet du vent. Le moulin à café absorba la chaleur de corps humains en train de refroidir, emmagasina le désespoir de quitter ce qui est familier. Des mains le touchaient qui, toutes, déposaient en lui une multitude d’émotions et de pensées. Le moulin à café s’en imbibait car toute matière a cette propriété : fixer ce qui est volatile, fugace, transitoire.
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Tu es mouvement ... et moi, j'ai pris racine.
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Dieu descendit donc sur terre et commença à doter chaque animal rencontré de doigts, mains, visage, peau délicate, raison, capacité d'étonnement – bref II entreprit de transformer de force les animaux en hommes. Mais les animaux ne souhaitaient pas être métamorphosés de la sorte, les hommes leur semblaient monstrueux. Ils se concertèrent, attrapèrent Dieu et Le noyèrent. Et les choses en restèrent là. «Dans le troisième monde, il n'y a ni Dieu ni homme. »
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Lorsqu'un arbre meurt, son rêve dénué de signification et d'impressions est récupéré par un autre arbre. Aussi les arbres ne meurent ils jamais. Ignorer qu'on existe libère du temps et de la mort.
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Comme tout être humain, Misia était née en quelque sorte disloquée. Chaque faculté, chez elle, faisait bande à part : la vue, l’ouïe, la compréhension, le sentiment, le pressentiment. Son petit corps était au pouvoir de réflexes et d’instincts. La mise en ordre, l’unification de tout cela, voilà en quoi devait consister la vie de Misia avant de laisser s’opérer la désintégration finale.
Mais, pour l’heure, il fallait à la fillette quelqu’un qui se dresserait devant elle tel un miroir projetant l’image d’une Misia unifiée.
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En cet été 1939, Dieu se manifesta notamment par des myrtilles grosses comme des prunes. Elles mûrissaient au soleil juste devant le logis de la Glaneuse. Celle-ci en cueillit une, la plus mûre de toutes, elle lustra avec un chiffon la peau bleu marine de la baie et vit s’y refléter un autre monde. Le ciel y était sombre, presque noir ; le soleil, embué et lointain ; la forêt semblait n’être qu’un rideau de piquets nus plantés en terre ; quant à la terre, ivre et chancelante, elle était criblée de trous. Les gens glissaient à sa surface et chutaient dans l’abîme. La Glaneuse mangea cette myrtille de mauvais augure et sentit sur sa langue un goût âpre. Elle comprit qu’il lui fallait amasser pour l’hiver plus de provisions que jamais.
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Le temps des morts emprisonnait les naïfs persuadés qu'il n'y avait pas lieu de se préparer à la mort, ceux qui loupaient leur mort comme on rate un examen. Et plus le monde s'adonnait au progrès, plus il chantait les louanges de la vie, plus il y avait foule dans le temps des morts, plus les cimetières bourdonnaient de voix d'outre-tombe. Les défunts y recouvraient leur lucidité, constataient avoir gaspillé le temps qui leur avait été accordé. Après la mort, ils découvraient le mystère de la vie, mais c'était une découverte vaine.
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