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Citations sur Dieu, le temps, les hommes et les anges (103)

Plus le châtelain Popielski prenait de l’âge, plus le monde lui paraissait affreux. Jeune, l’être humain est obnubilé par son propre épanouissement, par le recul des frontières : son champ d’activités s’étendu du lit d’enfant aux cloisons de la chambre, puis à toute la maison, au parc, à la ville, au pays, au monde. A l’âge d’homme vient le temps de rêver à quelque chose d’encore plus grand. Mais aux environs de la quarantaine survient un clivage. A force de manifester sa puissance, la jeunesse se fatigue. Une nuit, un matin, l’homme franchit la ligne de démarcation, atteint son sommet, esquisse le premier pas de la descente. Survient la question : faut-il descendre fièrement, défier le crépuscule, ou bien tourner son visage vers le passé, d’efforcer de sauver les apparences, prétendre que cette pénombre résulte simplement du fait qu’on a provisoirement éteint la lumière dans la chambre ?
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Car Isidor se contrefoutait du parti aussi bien que de la fréquentation de l’église. À présent, il lui fallait beaucoup de temps pour réfléchir, se remémorer Ruth, lire, apprendre l’allemand, écrire des lettres, collectionner des timbres, contempler sa lucarne et pressentir, tout doucement, paresseusement, l’ordre de l’univers.
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L'homme attelle le temps au char de sa souffrance. Il souffre à cause du passé et il projette sa souffrance dans l'avenir. De cette manière, il crée le désespoir.
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Plus le monde s'adonnait au progrès, plus il chantait les louanges de la vie, plus il y avait foule dans le temps des morts, plus les cimetières bourdonnaient de voix d'outre-tombe.
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Pour pénétrer dans le monde de l'esprit, une carte est indispensable.
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Les arbres appréhendent le monde uniquement à travers la matière. Leur vie, c'est la circulation de sucs puisés dans les profondeurs de la terre et le pivotement de feuilles offertes au soleil. L'âme de l'arbre se repose après ses pérégrinations multiformes. Pour l'arbre, un orage est un flux alterné de chaud et de froid, une onde tout à tour paresseuse et violente. Lorsque l'orage survient, c'est le monde entier qui devient orage. Pour l'arbre, il n'y a pas de monde avant et après l'orage.
Au cours du quadruple changement de saison dans une année, l'arbre ignore le temps et ne sait pas que les saisons se suivent. Pour lui, les quatre saisons coexistent. L'hiver fait partie de l'été, l'automne est intégré au printemps. Le froid est une partie du chaud; la mort, un élément de la naissance. Le feu est une partie de l'eau; la terre, une partie de l'air.
Aux arbres les hommes paraissent éternels - ils s'arrêtent depuis toujours dans l'ombre des tilleuls sur la grand-route -, mais cela leur importe autant que s'ils n'existaient pas.
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Les choses sont des existences immergées dans une autre réalité, là où il n'y a ni temps ni mouvement. Nous ne voyons que leur surface. Or c'est le reste, plongé dans l'ailleurs, qui détermine la signification et le but de chaque objet. Un moulin à café, par exemple.
Le moulin à café est un morceau de matière auquel a été insufflé l'idée de la mouture.
Les moulins moulent, et c'est pourquoi ils existent. Mais nul ne sait quelle est la signification générale d'un moulin. Nul ne connaît la signification générale de quoi que ce soit. Peut-être le moulin est-il un débris de quelque loi fondamentale de transformation, un loi dont ce monde-ci ne pourrait se passer sous peine d'être tout-à-fait différent ? Peut-être les moulins à café sont-ils l'axe de la réalité, le pilier autour duquel tout gravite et se développe ?
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Celui qui a vu l'enceinte du monde souffre plus que quiconque de sa condition de prisonnier.
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Profondément sous terre, u centre de Wodenica, pulse l'énorme écheveau blanc qui constitue le cœur du mycélium. C'est de là qu'il se ramifie aux quatre coins du monde. La forêt à cet endroit est obscure et humide. Des ronces luxuriantes emprisonnent les troncs des arbres. La mousse abonde partout. Instinctivement, les gens évitent ce lieu sans se douter que le cœur d'un royaume secret bat ici sous terre.
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Si des lettres disparaissaient à la poste, ce n'était plus la poste à laquelle il songeait toujours avec tant d'admiration : cette organisation mystérieuse qui avait ses gens en tout point du globe, cette puissance universelle, mère de tous les timbres, reine de tous les facteurs bleu marine du monde, protectrice de millions de lettres, souveraine des mots.
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