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Citations sur La Guerre et la Paix, tome 1 (420)

Il avait pleine conscience de son détachement des choses terrestres et en éprouvait une joyeuse, une étrange légèreté. Il attendait l'inévitable sans hâte, sans inquiétude. La présence menaçante, éternelle, inconnue, lointaine qu'il n'avait cessé de percevoir durant toute le cours de sa vie, était maintenant proche, et cette étrange légèreté en était une preuve presque sensible et palpable....
Autrefois, il avait craint la mort. Par deux fois, il avait éprouvé l'angoisse effroyable de se voir près de sa fin, et maintenant il ne comprenait plus cette angoisse.
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Un pas seulement au-delà de cette ligne semblable à celle qui sépare les vivants des morts, et c'est l'inconnu, la souffrance, la mort ? Et qu'y a-t-il là-bas ? Qui est là, au-delà de ce champ, derrière cet arbre, ce toit qu'éclaire le soleil ? Nul ne le sait. Et on voudrait le savoir ; et on a peur de franchir cette ligne, et on voudrait la franchir. Et l'on sait que tôt ou tard il faudra la franchir et apprendre ce qu'il y a là-bas, de l'autre coté de la ligne, de même qu'on apprendra inéluctablement ce qu'il y a de l'autre coté de la mort.
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Avant le souper, le prince André passa dans le cabinet de son père et le trouva engagé dans une discussion avec Pierre qui essayait de lui démontrer qu’un temps viendrait où il n’y aurait plus de guerre. Le vieux prince ne l’admettait pas, se moquait, mais sans acrimonie.
- Vide les veines de leur sang et remplis-les d’eau, alors il n’y aura plus de guerre. (p. 643)
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- Injuste ? Et pourquoi donc ? répliqua le prince André. Il n’est pas donné aux hommes de juger de ce qui est juste ou injuste. Les hommes ont de tout temps erré et ils errent toujours, et jamais autant que lorsqu’ils jugent du juste et de l’injuste. (p. 625-626)
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« Pourquoi vivre ? Et que suis-je, moi ? Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que la mort ? Quelle force gouverne tout ? ». Et il n’y avait de réponse à aucune de ces questions, sauf une réponse illogique et qui ne répondait nullement à ces questions. Cette réponse était: « Tu mourras et tout sera fini. Tu mourras et tu sauras tout, ou bien tu cesseras d’interroger. ». Mais mourir aussi était effrayant. (p. 569)
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Elle lut sur ce visage non pas triste ou abattu mais méchant, contracté par l’effort que le vieillard faisait pour se maîtriser, qu’un terrible malheur était suspendu sur elle et allait à l’instant l’écraser, le plus grand malheur de l’existence, un irréparable malheur qu’elle n’avait jamais encore éprouvé: la mort d’un être aimé. (p. 525)
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« Comme se serait bien, songeait le prince André en considérant cette médaille que sa sœur lui avait passée au cou avec tant de ferveur et de vénération, comme se serait bien si tout était aussi clair, aussi simple que le croit la princesse Marie ! Comme se serait bien de savoir où chercher de l’aide en cette vie et ce qu’on peut attendre ensuite, au-delà du tombeau ! Comme je serais heureux et paisible si je pouvais dire maintenant: Seigneur, aie pitié de moi !... Mais à qui dirais-je cela ? Est-ce une force indéfinie, inaccessible, à laquelle non seulement je ne puis m’adresser mais que je ne puis même exprimer par des mots, un grand tout, ou rien ? Est-ce Dieu qui est là, cousu dans ce reliquaire par la princesse Marie ? Rien, il n’y a rien de certain que le néant de tout ce que je comprends et la grandeur de quelque chose d’incompréhensible mais d’essentiel ! » (p. 482)
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Rostov n’écoutait pas le soldat. Il regardait les flocons de neige qui voltigeaient au-dessus du feu et évoquait l’hiver russe, la claire et chaude maison, la pelisse moelleuse, les traîneaux rapides, son corps bien portant et l’affection et la sollicitude de sa famille. (p. 332)
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Le fleuve invisible qui coulait dans la nuit avait à présent fait place, eût-on dit, à une mer lugubre qui s’apaisait en frémissant après la tempête. (p. 326)
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Rostov se détourna et comme s’il cherchait quelque chose au loin, il regarda les eaux du Danube, le ciel, le soleil... Qu’il était beau le ciel, bleu, calme, profond ! Qu’il était lumineux et solennel le soleil déclinant ! Comme les eaux du Danube brillaient dans le lointain, lisses et caressantes ! Mais plus attrayantes encore, lui paraissaient les montagnes bleutées au-delà du Danube, les gorges mystérieuses, les forêts de pins baignant dans la brume. Là, c’était la paix, le bonheur... « Je ne désirerais rien, rien, je ne désirerais plus rien si seulement je me trouvais là-bas, songeait Rostov. En moi-même et dans ce soleil il y a tant de bonheur ! Et ici... des gémissements, la souffrance, la peur et cette confusion, cette hâte... Voilà qu’on crie de nouveau et que tous se sauvent, et je cours avec eux, et la voilà la mort ! La voilà au-dessus de moi, autour de moi !... un seul instant, et jamais plus je ne verrai ce soleil, cette eau, ces défilés... ». À ce moment le soleil plongeât dans la brume et Rostov aperçut d’autres civières. Et la peur de la mort, des civières, l’amour du soleil et de la vie, tout se confondit en une sensation de douloureuse angoisse. « Seigneur mon Dieu ! Toi qui est là-haut, dans ce ciel ! Sauve-moi, pardonne-moi et protège-moi ! » murmura Rostov. (p. 249)
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