Citations sur La Guerre et la Paix, tome 1 (420)
Tous les vices humains découlaient d’après lui de deux sources: l’oisiveté et la superstition, et il n’existait que deux vertus; l’intelligence et l’activité. (p. 155)
Anna Mikhaïlovna la serrait déjà dans ses bras en pleurant; la comtesse pleurait aussi. Elles pleuraient parce qu’elles étaient amies, parce qu’elles avaient bon coeur, parce que, amies d’enfance, elles étaient obligées de s’occuper d’une chose aussi vile que l’argent, et parce que leur jeunesse était passée... Mais leurs larmes leur étaient douces à toutes deux... (p. 108)
Pierre était maladroit. Gros, d’une taille au-dessus de la moyenne, large, avec d’énormes mains rouges, il ne savait pas entrer dans un salon et savait moins encore comment en sortir, c’est-à-dire trouver en partant quelques paroles particulièrement aimables. De plus, il était distrait. En se levant, au lieu de prendre son chapeau il s’empara du tricorne emplumé d’un général et le tint en tiraillant les plumets jusqu’à ce que le général le priât de le lui rendre. (p. 53)
L’influence dans le monde est un capital qu’il faut ménager pour qu’il ne s’épuise pas; le prince Basile le savait et ayant compris une fois pour toutes que s’il intervenait en faveur de tout ceux qui l’en priaient, il ne pourrait plus rien demander pour lui-même, il utilisait rarement son crédit. (p. 45)
c'est surement qu'en prenant pour objet de nos investigations une unité infinitésimale, la différentielle de l'histoire, c'est a dire les tendances, les aspirations communes des hommes, et en apprenant a l’intégrer, c'est a dire a faire la somme de ces unités infinitésimales, c'est a lors seulement que nous pourrons espérer connaitre les lois de l'histoire.
Tant qu’il y’a de la vie , il y’a de la joie et le meilleur reste toujours à venir
Pour l'esprit humain, c'est chose inaccessible que l'ensemble des causes des phénomènes. Mais ce besoin de découvrir les causes est inné dans le coeur de l'homme. Aussi l'esprit, ne pouvant pénétrer l'infinité et la complexité des conditions des phénomènes, conditions dont chacune séparément peut apparaître comme cause, l'esprit s'accroche au premier événement venu, le plus accessible, et dit: voilà la cause.
Pendant quelques instants chacun d'eux, terrifié, considéra ce visage étranger qui lui faisait face, ni l'un ni l'autre ne comprenant ce qu'ils faisaient et ne sachant ce qu'ils devaient faire. «Est-ce moi son prisonnier ou est-il le mien ?» se demandait chacun.
Pour l'historien, qui envisage le rôle d'un personnage historique dans la réalisation de quelque but unique, il y a des héros. Pour l'artiste [Tolstoï en l'occurence] qui envisage les réactions d'un personnage dans toutes les conditions de la vie, il ne peut et il ne doit pas y avoir de héros, mais il doit y avoir des hommes.
La liberté et l'égalité, [...], ce sont là de grands mots depuis longtemps compromis.