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3,7

sur 163 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Deux Aspects du monde se livrent une guerre sans merci.
Le Père, représentant du Sixième Royaume, où vivent les créatures fantastiques de nos contes et légendes.
L'Autre, réunissant les cinq Riyaumes humains sous sa bannière.
Six Hérauts dans chaque camp, chacun doté d'un Don particulier et chargé d'éradiquer son adversaire...

J'avais envie de lire ce livre depuis très très longtemps, mais il aura fallu qu'une copinette le sorte de sa PAL pour que je me décide (enfin!) à m'y mettre aussi.

Au début, j'avoue que j'étais un peu perplexe, perdue face au nombre de personnages.
Mais l'auteur réussit le tour de force de les rendre tous différents, chacun avec ses traits de caractère, ses qualités et ses défauts.

Le récit pourrait paraître simple de prime abord, avec une guerre opposant les deux Aspects du monde, soit (pour simplifier à l'extrême) Nature vs Progrès.

Cependant, peu à peu, on comprend qu'il s'agit de bien plus que cela.
Il s'agit là d'une sorte de partie d'échecs à échelle mondiale, à la fois humaine et cosmique.

Les complots politiques sont vastes, les amis d'hier deviennent les ennemis d'aujourd'hui, chacun tente de tirer avantage du Don qui lui est offert afin d'éliminer son adversaire direct.

C'est sombre, épique, violent, les batailles sont sanglantes et Adrien Tomas ne ménage ni ses personnages ni ses lecteurs.

Rien n'est ni noir, ni blanc, et j'ai aimé que chaque camp ait ses arguments, bons ou non.
Chaque point de vue est valable, que ce soit chez le Père ou chez L'Autre.

J'ai été émue, j'ai eu le coeur serré, et si au départ j'ai vraiment pris mon temps, j'ai dévoré la fin, que j'ai trouvée haletante.

Les événements se précipitent pour notre plus grand plaisir, et la fin est juste parfaite.
Alors oui, le sort de certains m'a fait crier à l'injustice, quand d'autres ont reçu ce qu'ils méritaient (du moins à mes yeux haha).

Bref, j'ai adoré cette lecture, qui regroupe tout ce que j'aime retrouver en fantasy: des personnages forts et hauts en couleur, des batailles féroces et sanglantes (juste comme il faut), un vrai souffle épique et, point bonus: des dragons!!

C'est donc un joli coup de coeur pour cette lecture, et j'ai désormais hâte de mensonger dans les autres tomes consacrés à cet univers!
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De la bonne fantasy, des personnages qu'on suit avec plaisir, un univers solide et plein de surprises... Un vrai plaisir cette lecture ! Je l'ai savourée et j'en redemande. Les batailles étaient épiques, les rebondissements multiples et les nombreuses créatures qui peuplaient ce sixième royaume, intrigantes (à défaut d'être attachantes). J'ai aussi apprécié le final. Voilà une belle plume et une imagination fertile qui feront les délices de nombreux lecteurs...
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Ce roman se déroule dans un univers où cinq royaumes cohabitent tant bien que mal les uns avec les autres. Au milieu de ces royaumes se trouve une immense forêt qu'on dit peuplée de créatures mythiques. C'est dans ce contexte que nous allons rencontrer cinq personnages qui vont se découvrir certains pouvoirs ainsi qu'une mission : protéger le sixième royaume et ses habitants de la guerre qui les guette.

On ne va pas se mentir, j'étais un peu inquiet avant de démarrer cette lecture. D'une part parce que c'est une énorme brique, et d'autre part parce que c'est le premier roman de l'auteur, écrit il y a une dizaine d'années, et que j'avais peur de ne pas y prendre autant de plaisir qu'avec ses romans plus récents. J'ai vite été rassuré !

Alors oui, j'ai pu trouver quelques petits défauts dans la narration dans les premiers chapitres mais j'ai trouvé qu'ils s'estompaient vite, et ils n'étaient de toute façon ni très nombreux, ni très présents.

Pour en revenir au roman en lui-même, il faut savoir qu'il s'agit d'un roman choral particulièrement fourni en points de vue (on doit suivre une vingtaine de personnages au total, plus ou moins assidûment), et qu'il est aussi très dense. Je vous déconseille donc de vous lancer dedans pour une première incursion en fantasy adulte. En revanche, vous devriez vous régaler si vous êtes friands de ce genre de chose.

L'intrigue est somme toute assez classique pour un roman de fantasy : une quête, des élus dont la vie est chamboulée lorsqu'ils découvrent leur destinée, des peuples non-humains qu'on a l'habitude de rencontrer dans les littératures de l'imaginaire… Et pourtant, l'auteur parvient à moderniser tout ça, notamment en revisitant allègrement les différentes créatures. Pas d'elfes fiers et élégants, pas de dragons surpuissants ni de loups garous esclaves du cycle lunaire ici. Toutes ces créatures, et d'autres encore, sont abordées d'une manière assez nouvelle.

Les personnages constituent eux aussi un des gros points forts du roman. Mis à part un point de vue qui m'a laissé assez indifférent, j'ai beaucoup aimé entrer dans la tête des différents personnages. J'ai notamment apprécié le fait qu'ils soient, dans l'ensemble, assez gris. On nous dit d'ailleurs très clairement que le conflit qui oppose les deux camps n'a rien à voir avec une histoire de bien et de mal. Les choses ne sont pas si simples et c'est très bien comme ça.

Ayant déjà lu la trilogie du Chant des épines qui sert de prequel à cette histoire bien qu'elle ait été écrite plusieurs années après, j'ai adoré retrouvé certains personnages, mais surtout cet univers qui s'enrichit d'un livre à l'autre. Ici, on aborde par exemple pas mal le sujet de la religion et des mythes fondateurs qu'on ne retrouvait pas tellement dans le prequel. On développe aussi un peu plus la magie que j'aime beaucoup pour son côté très « modéré » (si je peux utiliser ce mot pour dire qu'elle n'est pas surpuissante et qu'elle est soumise à des règles précises et relativement strictes).

Toujours en rapport avec le prequel, j'ai eu l'impression que ce roman y répondait parfaitement et qu'il était bourré de clins d'oeil à ce qui a pu se passer avant, alors qu'en fait c'est clairement le chant des épines qui contenait des clins d'oeil à La geste du sixième royaume. J'avoue être assez impressionné de voir à quel point la transition entre les deux « périodes » se fait naturellement, comme si absolument tout avait été prévu depuis le début.

Maintenant, il ne me reste plus qu'à découvrir les six royaumes et La maison des mages pour avoir le fin mot de l'histoire des six royaumes (et aussi pour être à jour dans l'oeuvre d'Adrien Tomas).
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Je suis toujours aussi fan de la plume d'Adrien Tomas, qui sait m'embarquer à chaque fois dans ses univers, que ce soit dans la fantasy adulte ou jeune adulte. Ça n'a pas raté avec cette histoire certes dense mais terriblement passionnante 👌🏻

Nous sommes à l'aube d'une guerre dans cet univers : cinq royaumes sont en train de s'allier pour essayer de détruire le Sixième Royaume : la grande forêt ancestrale qui se trouve au centre des territoires de ses ennemis. Mais le Sixième Royaume ne va pas se laisser faire, et les créatures magiques et légendaires qui vivent à l'intérieur non plus. Cinq Hérauts vont être choisis pour mener la rébellion avec cinq peuples différents. Ce qu'ils découvriront changera le cours de l'histoire !..

C'était teeeellement rythmé et addictif ! On n'a pas le temps de souffler et qu'est-ce que c'est bon ! L'action s'enchaîne, les révélations, les complots, les batailles... Vraiment c'est juste tout ce que j'aime.

Ajoutons à cela la complexité et la profondeur de l'univers créé par l'auteur, ainsi que sa plume inimitable et fluide au possible, puis un soupçon de mots inconnus au bataillon pour ma part (en plus on apprend des choses, si c'est pas le pied 🦶🏻😂🤓) : vous obtenez un combo parfait pour un moment de lecture parfait.

Lisez Adrien Tomas. Nos auteurs ont du talent. 😎
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Après ma lecture du Chant des épines, je tenais à observer le futur de l'univers du Sixième Royaume, et clairement, je n'ai pas été déçu.
L'univers est bien construit, cohérent, et les personnages n'ont rien de manichéen, et chaque faction lutte pour ce qui lui semble juste, quitte à agir contrairement à la morale.
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La Geste du Sixième Royaume a reçu le prix Imaginales en 2012. Ayant déjà lu et adoré La Maison des Mages, évidemment, je me suis jetée dessus dès que l'occasion s'est présentée.

J'ai été un peu déçue de ce premier roman. Pour moi, le style est moins maitrisé, certaines phrases étaient maladroites, un peu lourdes ou sujettes à pléonasme. Clairement, j'ai senti une évolution d'écriture. La plume de la Maison des Mages est parfaite. Vraiment. Pas un mot de trop, pas une expression mal placée, pas une révélation mal amenée.
Du coup, je suis surprise que ce soit le premier tome qui ait eu le prix et non le second.

Mais au-delà de la plume, il y a l'histoire. Celle-ci présente des similarités avec La Maison des Mages : rebondissements, personnages, intrigues… La destruction du Cloître des Masques, la réhabilitation d'Aevar, Eorr et Naorl, Tiul et Llir, Qiruë et Maev, Anthalus et Corius… Peut-être la trop grande ressemblance a été fatale au second volume ?
J'ai cependant beaucoup aimé les problématiques soulevées, et notamment la question de la fatalité, du destin, du bien et du mal, de la Nature et du Progrès (nature/culture, dirait ma prof de philosophie). Oubliez le manichéisme propre aux romans de fantasy. Les deux Aspects, comme le yin et le yang, sont des opposés complémentaires sur lesquels le monde repose. Ils se battent continuellement, mais ne peuvent le faire directement : ils doivent élire des Hérauts et des Peuples pour s'affronter à leur place (c'est une des Règles auxquelles ils obéissent). La Nature du Père n'est pas le bien : elle ignore le principe de l'honneur puisque les faibles doivent mourir pour nourrir les forts. le Progrès du Maître n'est pas le mal : il cherche l'amélioration constante et respecte les faibles. Mais tous deux sont cruels avec les pions qu'ils manipulent.

Les personnages en bavent. Vraiment. Je ne m'y attendais pas – c'est satisfaisant. Ce n'est pas parce que ce sont des Héros que les protagonistes ne sont pas à l'abri de la mort. Llir, tout particulièrement, en apprend beaucoup sur la raison de son statut, et la Vérité lui fera beaucoup plus mal que toute douleur physique.
Mais malgré les révélations qui sont faites, j'ai trouvé qu'ils restaient un peu plats. Prévisibles.

Mais ce n'est qu'un petit bémol. Ce roman a beaucoup de qualités à mes yeux, et notamment l'originalité du monde imaginé : un continent circulaire divisé en cinq royaumes humains, et un sixième, logé en son centre. Une forêt dont on dit qu'elle abrite des créatures surnaturelles. Beaucoup répondent que ce ne sont que des contes de bonnes femmes.
Les races sont très intéressantes : les sylphides sont tellement connectées entre elles qu'elles ne connaissent pas l'individualité. Elles sont comme des neurones dont le cerveau serait l'Esprit de Ruche.
Les dragons ne sont pas ces grands lézards carnivores et cracheurs de feu que nous connaissons, mais des sortes de diplodocus qui, comme les koalas, passent leur vie à manger parce que leur nourriture est hypocalorique. Cela fait des décennies que plus un oeuf n'a été pondu, faute d'énergie.
Mais mes préférés sont les Chroniqueurs. Des hommes aux pouvoirs spéciaux qui apparaissent dès qu'il se produit un Événement digne d'entrer dans l'histoire et le consignent sur une orbe. Cette orbe est destinée à être incrustée sur le Mur des Connaissances de Sithylboréa, leur capitale. La neutralité est leur valeur la plus absolue. Un Historien ne doit certainement pas interférer avec le déroulement des choses, ni émettre le moindre jugement de valeur en consignant l'Événement. Pour les humains, en voir un signifie que la décision qu'on s'apprête à prendre aura des conséquences historiques.

À l'image de la neutralité de ces personnages, Adrien Tomas s'efforce de nous donner les points de vue des héros, mais aussi de leurs opposants - les Hérauts du Maître. J'ai beaucoup aimé les chapitres qui leur étaient consacrés.

Je repense au tome 2 et je réalise qu'il y avait quelques détails qui m'avaient échappés. Comme l'identité de la Mère Supérieure des Masques, par exemple. Comme la véritable nature de la chamane qui éduque Moineau. C'est plaisant. Ça me donne envie de le relire.


Bref : bonne série, bon auteur, affaire à suivre !
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Excellent premier roman de Adrien Tomas !
Un roman épais mais qui se dévore très vite tant l'histoire vous prend (en tout cas pour moi). L'auteur français nous entraîne dans un récit à l'intrigue plutôt simple : les deux forces majeures du monde, la nature et le progrès, se battent à l'aide de hérauts les représentant. Mais ce récit est tellement bien raconté que ce roman restera pour moi une référence dans la fantasy française.
Donc, comme mentionné ci-dessus, les deux grandes puissances du monde s'affrontent représentées par des humains. C'est en fait un combat entre la nature et l'homme. La nature, concentrée en seul lieu, le sixième royaume, est menacée par les cinq royaumes des hommes dont les armées se préparent au combat. Une petite force donc, qui a l'avantage du terrain, cernée par une force beaucoup plus importante. Ceci m'a rappelé Légende où les Drenaïs de la Dros ont un demi-million de nadirs à leurs portes. Bref, et ces puissances donc, sont représentées par des hérauts qui se battent pour elles. les Hérauts de la nature sont peu entraînés et éparpillés dans les royaumes tandis que les Hérauts du progrès se sont déjà retrouvés et sont ténébreux, impitoyables. On pourrait y retrouver un rapport avec notre monde : la nature, en déclin lutte désespérément pour survivre à la présence humaine. Ces allusions à notre monde se retrouvent un peu partout dans le livre, comme à la découverte des dragons. Car oui, ce roman comporte des dragons. Mais pas des dragons comme l'on se le représente dans les mythes et les légendes, mais un peuple en déclin, que je me suis représenté comme étant des diplodocus, qui ne vivent pas mais qui survivent.
Tout ceci m'a vraiment fait beaucoup apprécier ce roman et fait réfléchir, je vous le conseil vivement !

Nb :
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A cause de mon métier de bibliothécaire et de lectures plus ou moins imposées par celui-ci et également à cause d'une sorte de « challenge personnel » de découvrir d'autres genres et d'autres auteurs, j'ai un peu laissé de côté la littérature Fantasy adulte dernièrement. Un peu en manque de l'évasion que m'offre ce genre littéraire, je suis partie à la découverte du Sixième Royaume.

La Geste du Sixième Royaume est un roman de fantasy primé en 2012 aux Imaginales, ce qui n'est pas rien tout de même. Adrien Tomas est un auteur que je connais seulement de nom et je le découvre donc avec ce roman.

Malgré un résumé qui donne l'impression d'un roman de fantasy plutôt classique, composé essentiellement de codes que l'on connaît déjà, il n'en est rien. le roman se détache assez rapidement de cela et nous offre un récit vraiment prenant et plutôt original par de nombreux coté tout en nous proposant des êtres et des légendes que l'on connaît et ça s'est carrément jouissif !

La Geste du Sixième a été une sacrée surprise et je suis rentrée tout de suite dans le récit. Souvent, quand je lis de la fantasy, je mets du temps à rentrer dedans, à incorporer les codes et les mythologies qu'offre l'auteur, ce n'est pas un défaut en soi car j'adore avoir des univers très complets et forcément, ça peut mettre du temps à s'installer. Avec La Geste du Sixième, j'ai tout de suite été embarquée et je lisais des pages et des pages, sans m'en rendre compte. Adrien Tomas a une écriture très visuelle et l'histoire ne manque pas d'action. La psychologie des personnages n'est pas en reste : malgré la large palette de personnages, on ne se perd jamais tant ils sont facilement identifiables. Les personnages évoluent énormément dans cette histoire, le récit est loin d'être manichéen : aucun des deux camps qui s'affrontent n'est entièrement « gentil », ni entièrement « méchant », idem pour les personnages.

Pour conclure, j'ai été complètement emballée par ce roman et ce dès les premières pages. le récit d'Adrien Tomas est une véritable épopée à laquelle on a vraiment du mal à se détacher. Et oh mon dieu, que c'est bon de la fantasy comme ça !
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Adrien Tomas nous offre avec ce roman une grande fresque épique, plongeant ses héros dans un parcours semé d'embûches, de pièges, de trahisons et de magies insaisissables. On suit plusieurs personnages, la plupart héros malgré eux, qui se découvrent des pouvoirs étranges et luttent pour leur monde malgré leurs doutes et parfois en dépit de leurs motivations personnelles. Chaque chapitre est écrit du point de vue d'un personnage, et l'auteur, grâce à son style clair et efficace, jongle avec les différentes personnalités de cet univers très riche, nous faisant ainsi découvrir les différentes facettes de la nature humaine.

Avec cette épopée grandiose, Adrien Tomas revisite également les anciennes notions de bien et de mal, en proposant ici une nouvelle dualité, celle des deux « Aspects » du monde, qui s'affrontent sans cesse depuis les débuts de l'univers : le Père (qui représente la nature sauvage, les rêves, la magie,…) et le Maître (qui représente le progrès, l'évolution, la raison,…). Nous sommes ainsi plongés au coeur d'un combat millénaire où la tension et le suspense sont parfaitement menés jusqu'au dénouement. L'auteur nous présente une nouvelle perspective très intéressante, qui change des luttes traditionnelles entre « bien » et « mal » que l'on retrouve dans de nombreux récits.
Lien : https://voyagesimaginairesbl..
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Cette Geste que nous propose Adrien Tomas est de la pure Fantasy épique comme je l'aime. le monde créé par l'auteur comporte donc six royaumes. Cinq peuplés d'humains entourant le sixième qui est une immense forêt peuplée d'êtres mythiques : sylphides, dryades, elfes, dragons, garous... Classique direz-vous ? Que nenni ! L'auteur détourne les codes : les sylphides sont loin de l'image habituelle des petites fées gracieuses, les elfes sont des êtres consanguins dégénérés et stupides, les dragons de placides herbivores chantant, etc. Un beau bestiaire néanmoins, qui ne serait pas complet sans les enclaves : trois monastères en périphérie de la forêt, indépendants et appartenant aux terribles Sorcières Grises et bien sûr des nains se terrant dans les deux chaînes montagneuses de cet univers.

Le sixième royaume va se retrouver en guerre contre le reste du monde, hormis les nains qui vont jouer aux Suisses le plus longtemps possible ! Manipulations, intimidations, alliances, traîtrises, tout y passe pour arriver à cette situation. Chaque partie étant persuadée du bien-fondé de son engagement, lequel étant souvent radicalement opposé à celui de son voisin. Et pour cause, tout ce monde-là est manipulé par des instances supérieures encore aux divinités, que l'on appellera les Aspects du monde. Et depuis la nuit des temps ces deux Aspects rivalisent, se maintiennent à distance et parfois s'affrontent.

On a le Père, l'Aspect qui concerne la nature et les peuples non humains, qui s'oppose à l'Autre, l'Aspect qui concerne le progrès et la technologie. Lorsque la guerre est déclarée entre ces deux Aspects, elle doit se faire selon des règles immuables. Chacun se choisit cinq Héraults : une Dame, un Soldat, une Bête, un Danseur et un Prophète. Chaque hérault conduira un peuple à la bataille. Supervisant tout ce monde-là, on a également une autre espèce à part : l'Ordre des Chroniqueurs fait d'Historiens qui apparaissent avec leur orbe et leur stylet, prêt à tout noter dès qu'un événement majeur va avoir lieu. Ils sont immortels et neutres... normalement. Pourquoi faire une règle ? Et bien pour la détourner n'est-ce pas !

Ce thème de l'importance des deux Aspects pour la survie de l'homme sera développé par chacun des camps, mais ce que j'ai apprécié, jamais imposé. le final, grandiose de cette Fantasy épique résumera bien la nécessité de préserver ces deux facettes pour l'équilibre de l'homme. Une fin pleine d'humour également, avec l'avènement d'un nouveau peuple. Et oui, il manquait dans la liste du début. J'espère bien d'ailleurs une suite à cette Geste afin de poursuivre les aventures aux côtés du jeune Moineau !


Cela nous fait donc déjà dix personnages à suivre avec les Héraults ; à ceux-là s'ajoutent les personnages clés de chaque peuple, et le tout se présente sous la forme d'un roman choral, chaque personnage intervenant lors de courts chapitres. Cela donne une dynamique incroyable à ce récit, une réelle profondeur à chacun des personnages que l'on suit avec passion. Et malgré cette foultitude de protagonistes, l'auteur réussi le tour de force de ne pas nous perdre en cours de route. Même si parfois on prend peur, comme lorsqu'on aborde un nouveau personnage alors que l'on est déjà aux trois quarts du roman.

Bref, j'ai adoré cette lecture et j'en fais sans hésiter un coup de coeur. le style d'écriture et la profondeur des personnages m'ont ravie, comme cela a été le cas lors de ma découverte de cet auteur avec La Maison des Mages. C'est un univers riche, foisonnant d'idées puisées dans l'imaginaire classique, mais détournées de façon à être uniques. Un monde dans lequel on se sent bien. Il ne me reste donc plus qu'à me procurer Notre Dame des loups et m'inscrire au fan-club d'Adrien Tomas.
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