AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 161 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Du classique mais du solide. Mieux, du plaisant et de l'encourageant !
Et pourtant je ne suis plus un bon client de la fantasy classique… Pour moi elle a fait son temps, désormais trop balisée mais surtout trop usitée, y compris par des quarterons de tâcherons sans imagination dont je vais ici taire les noms. Alors au début j'ai été douché par les élus, les quêtes et les prophéties, les elfes, les nains et le méchant tyran millénaire / le méchant empire oriental...
(oui jouons au bingo de la fantasy classique avec Boulet : http://www.bouletcorp.com/2010/05/21/fantasy/)
Ah ça, on sent bien qu'Adrien Tomas a lu et a aimé JRR Tolkien, David Eddings et Robert Jordan (d'ailleurs on reconnait Théoden, Grima et Eowyn, du coup Nynaeve en sert sa natte de rage ^^) ! Il connaît bien les classiques, leurs codes et leurs thèmes, mais surtout il sait comment en jouer pour s'en détourner tout en leur rendant hommage (ah, il faut voir le sort qu'il réserve au traditionnel adolescent orphelin ^^)…
Mais on sent aussi les Fabrice Colin, Mathieu Gaborit, et autres Pierre Grimbert qui ont fait les beaux jours de la fantasy française, et plus encore on sent l'héritage de l'incontournable magazine "Casus Belli" (on ne se refait pas : comme la plupart de ses confères, il est rôliste évidemment ^^) ! Toutefois je trouve que malgré tout qu'il y avait des similarités avec "Genesia - Les Chroniques pourpres d'Alexandre" Malagoli, autre amoureux du genre (mais au-delà de la bonne volonté et de la bonne humeur ce que propose Adrien Tomas est plus abouti).


De quoi ça parle ? Shalavar le souverain de l'Empire Seï intégriste et suprématiste, parvient à rassembler toutes les nations qui pourtant le haïssent cordialement pour éradiquer la Grande Forêt qu'il présente comme un menace pour le monde libre car abritant des créatures impies complotant la fin de l'humanité… (J'ai trouvé ça aussi gros que le Protocole des Sages de Scion, et IRL cela serait un peu comme si la Russie proposait à l'ONU de partir à l'assaut du Groenland ennemi public n°1. Mais bon, on sait comment cela se passe IRL justement : plus le mensonge est gros et plus il passe, alors si en plus il y a du pognon à profusion à la clé chacun veut une part du gâteau, au à défaut ne pas en laisser une aux autres…)
En fait, il s'agit de la lutte éternelle entre « la Nature » et « Le Progrès », qui s'opposent depuis le commencement du monde malgré leur complémentarité à travers leurs champions selon un ensemble de règles complexes que nous découvrons avec les personnages au fur et à mesure de l'intrigue : pour chaque camp 1 Fille, 5 Hérauts différents (Prophète, Danseur, Soldat, Bête et Dame, dont les pouvoirs psioniques représentent les capacités des cinq sens) et 5 peuples différents pour les appuyer. Écologiste, c'est tout naturellement que l'auteur nous fait partager la cause des défenseurs de la nature et le récit est divisé en trois grandes parties : recrutement, entraînement, affrontement…

Comme les champions des deux camps ont un passé commun, qu'ils ne sont pas forcément au courant des enjeux et des règles de leur affrontement, et qu'ils sont loin de remplir de bonnes grâce les rôles qui leurs ont été dévolus, j'ai tout de suite pensé à la saga japonaise "Shinobi" de Fûtarô Yamada, d'autant plus qu'on a une belle historie d'amour shakespearienne à la clé… (plusieurs mêmes, avec un bon vieux triangle amoureux des familles en plus ^^)

Des sylphides plus ou moins insectoïdes fonctionnant comme une colonie de fourmis, les passages de Naorl à la Jack London (remember "Croc-Blanc" et "L'Appel de la forêt"), des dragons de légende transformés en bon vieux dinosaures végétariens, des passages sentant bon le darwinisme et plus encore l'environnementalisme… L'auteur semble ne pas avoir échappé pas à ses études d'écologie et au Green Power…. Mais malgré le recours aux bons vieux archétypes du genre Adrien Tomas ne tombent pas dans le manichéisme : si la science sans conscience n'est que ruine de l'âme, la nature sans morale n'est elle que loi de la jungle. L'un a besoin de l'autre pour trouver un point d'équilibre et éviter la régression, puis à terme l'extinction. Chaque protagonistes a ainsi son rôle à jouer parce que chacun à sa place dans la grande marche du monde… Y compris les Historiens de Sythilborea qui immortels et impartiaux écrivent inlassablement l'éternelle chronique des événements, jusqu'au moment où l'un d'entre eux comprend qu'ils influent sur leur déroulement de par leur seule existence. David Farland avait développé quelque chose d'assez proche avec ses Jours dans "Les Seigneurs des Runes", mais ce que parvient à faire Adrien Tomas du noble Tildor m'a agréablement surpris !

Pendant pas mal de temps, j'ai eu un peu peur qu'avec la multiplication des POVs et des archétypes, ainsi que quelques batailles traitées hors champ et racontées à posteriori, la mayonnaise ne prenne jamais… Oui mais non, passé un cap j'ai compris que quand l'auteur balance la sauce, on retrouve les vibes de David Gemmell à absolument tous les niveaux : la plupart des personnages auraient largement eu leur place dans l'un de ses romans, et l'illusion était parfaite même pour moi qui ai tout lu du maître anglais de l'heroic fantasy. le cahier des charges est bien rempli en intrigues et en complots, en action et en émotion : les combats des paladins d'Eaylia, Olrorian et Zanguin, les batailles d'éléphants de Qaheb, Mwao et Oba, les commandos dryades de Lilthyn, les escarmouches des Robin des Bois d'Auros, le duel au sommet des super sorcières, le dernier combat des dragons de Waurum… Et puis le siège de Mors Daemyn par les prêtres-sorciers de la Déesse Seva, c'est court mais ça envoie du bois hein ! ^^


Evidemment, comme tout premier roman tout est loin d'être parfait :
- quelques tournures modernes dans les dialogues gâchent un peu l'ambiance médiévale-fantastique…
- des préitérations, des ellipses et quelques grosses ficelles viennent un peu tirer l'ensemble vers le bas
- on retrouve encore l'affreux gimmick du mentor magicien qui pousse ses poulains à avancer sans rien leur expliquer, repoussant à tard le pourquoi du comment à grands coups de « on n'a pas le temps », pour ensuite tout exposer artificiellement dans de longs monologues explicatifs pas naturels du tout… Soupirs
- l'auteur veut éviter le manichéisme en offrant à chaque « méchant » sa propre histoire et ses propres motivations, mais comme les antagonistes de ses « gentils » sont un monstre congénital schizophrène, une guerrière loyale mauvaise, un tueur psychopathe, un assassin queutard et un requin en talons aiguilles ce n'était pas gagné du tout hein… ^^
- passé un moment la structure en POVs peut vite devenir soûlante, surtout avec plusieurs dizaines de personnages… Car au bout de 400 pages sur 500, l'auteur parvient encore à introduire de nouveaux POVs… Stop à la fin, surtout qu'on comprend rapidement que ceux de Llir et Maev sont définitivement les plus fournis…
(et pas mal de coquilles au niveau de la ponctuation et un texte tassé avec des marges réduites et une police de caractère trop petite dans la 1ère édition de 2011…)

C'est dense, c'est touffu et cela aurait sans doute mériter à être développé et/ou retravailler, mis il est ô combien appréciable que l'auteur n'ait pas cédé comme bien d'autres aux sirènes de la machinlogie, et en un seul livre il nous offre une histoire complète, une galerie de personnage très fournie et un univers complet auquel il a su donner une jolie profondeur : la guerre des peuples de la nature contre les peuples du progrès, la révolte des humains contre les elfes, les quêtes de la reine Ithaen puis de son descendant Cyslan pour libérer leur royaume d'Evondar (ah ! on vous a reconnu les Eorlingas du Rohan ^^), les magiciens sans âge arpenteurs du monde Belunith et Aphae (ah ! on vous a reconnu Belgarath et Polgara ^^), les batailles et la chute de Mors Daemyn (ah ! on t'as reconnu forteresse Dros Delnoch ^^), la naissance des monastères des Etoiles Grises, la trahison du peuple nain par les humains, la chute de la monarchie sélénire et la légende de l'ange de fer…
J'avoue sans honte qu'en dépit du worldbuilding déterministe à la David Eddings ou à chaque peuple correspond une religion spécifique, un régime politique spécifique, une manière de combattre spécifique de donc au finale une mentalité spécifique (marre du combo despotisme oriental / théocratie intégriste), j'ai eu envie de galoper avec les barbares des plaines de Kara ou les nomades du désert du Wael'Jad, d'arpenter les marches du nord, de parcourir les sentes de la Grande Forêt, de visiter les Cités-Etats sélénires ou les forteresses naines, et de descendre le Fleuve Noir à la découverte du peuple du rêve…


Oui ce premier roman d'Adrien Tomas ne révolutionnera pas le genre… Et alors ??? Nous ne sommes pas des hipsters qui pensent que tout nouvel ouvrage a vocation à tout chambouler sur son passage n'est-ce pas ? blink
Je souhaite une belle et longue carrière à l'auteur : il s'avère être un véritable amoureux de la Fantasy qui assume fièrement et pleinement ses influences, et malgré quelques maladresses il offre à son genre de prédilection un bien bel hommage quelque part entre "La Belgariade" et "Les Chroniques de la Guerre de Lodoss" (qui a reçu le Prix Imaginales en 2012, et qui été noté 5,5/10 sur Elbakin.net le site censément de référence… Je ne dis rien mais je n'en pense pas moins)…


Challenge Pavés 2015-2016
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
Commenter  J’apprécie          728
Psycho-test : Ce roman est-il fait pour toi ?


1) Quel genre de romans préfères-tu lire ?

a) Un roman qui se lit en une seule nuit.
b) Un pavé dense de plus de 500 pages.
c) Une saga qui se compose de plusieurs tomes.


2) Où préfères-tu lire ?

a) N'importe où, même dans le bus, car je n'arrive pas à lâcher mon livre tant que je ne connais pas la fin.
b) Confortablement installé(e) dans mon fauteuil préféré, dans le plus grand silence, pour pouvoir me concentrer le plus possible.
c) Les jours de grand soleil, dans mon hamac, sous un magnolia en fleurs, bercé(e) par le chant des petits oiseaux.


3) de quoi as-tu besoin quand tu lis ?

a) de rien.
b) D'un petit carnet pense-bête car j'oublie toujours le nom d'innombrables personnages à la prononciation douteuse.
c) D'un petit cocktail bien rafraîchissant ou d'une tasse de thé selon la saison.


4) Dans une intrigue, sais-tu à l'avance le nom du coupable ?

a) J'aime bien me poser des questions.
b) Toujours, cela fait partie de mon Don.
c) Je ne cherche guère à le découvrir avant la fin de l'histoire, je préfère me laisser porter par l'ambiance.


5) T'est-il déjà arrivé quand tu lis de ressentir une présence dans un endroit où tu es certain d'être seul ?

a) Parfois. Je vérifie toujours que les portes soient bien fermées avant d'aller me coucher.
b) Oui, et c'est vraiment saisissant ! J'imagine un tas d'êtres surnaturels tapis sous mon lit, cachés dans les placards ou encore capables de surgir de nulle part !
c) Sous l'effet d'une forte fièvre, peut-être …


6) Quelle sorte de narration préfères-tu ?

a) Avec un narrateur omniscient, qui dévoile au lecteur, quelques clés sur les différents protagonistes, sans en dire trop bien sûr.
b) Avec tout un tas de POVs différents, comme dans le trône de fer, mais en pire !
c) La narration à la première personne. C'est plus intimiste et je m'identifie mieux au personnage principal.


7) Que se doivent les vrais amis dans un roman ?

a) La vérité.
b) le respect et la loyauté.
c) L'écoute et l'affection.


8) Qu'est-ce qui, selon toi, pourrait gâcher un bon livre ?

a) Une intrigue cousue de fil blanc.
b) Une intrigue sans guerre entre royaumes.
c) Une intrigue sans histoire d'amour impossible.


9) A quelle question philosophique aimes-tu te confronter dans un roman ?

a) Notre vie a-t-elle un sens dans le chaos du monde moderne ?
b) le progrès nous éloigne-t-il de la nature ?
c) L'amour est-il raisonnable ?


10) Quel genre de personnages aimes-tu rencontrer dans les romans ?

a) Des flics bourrus et blasés, des truands sans foi ni loi, des jeunes personnes qui semblent bien innocentes et qui finissent par se révéler fourbes.
b) Des elfes ( un peu vieillissants), des dragons ( végétariens), des sylphides ( s'apparentant à des abeilles), des hommes loups, des sorcières, des dieux, des guerriers, des bandits, des dryades, des ménestrels…
c) Une jeune fille de bonne famille, belle et un peu naïve, qui tombe sous le charme d'un jeune homme, fier, hautain et peu loquace.


11) Tu pars en vacances, quel livre emmènes-tu dans ta valise ?

a) Ils étaient dix, d'Agatha Christie.
b) le seigneur des anneaux de J.R.R Tolkien
c) Orgueil et préjugés de Jane Austen


Bilan

Tu as un maximum de A :
Ce roman n'est pas fait pour toi. J'imagine que tu préfères lire un bon polar.

Tu as un maximum de B :
La geste du Sixième Royaume est fait pour toi. Prépare ta dague, ton armure et tes fioles de mandragore.

Tu as un maximum de C :
Ce roman ne te conviendra certainement pas. Tu préfères les romances historiques sans doute ?

Commenter  J’apprécie          333
En résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui nous offre une histoire, certes pas des plus originale, mais qui se révèle solide, agréable, pleine d'action et de rebondissements qui font qu'on se laisse emporter. L'univers mis en place par l'auteur est déjà vu, mais reste solide et possède quelques petites idées intéressantes qui méritent d'être découverts. Les personnages sont efficaces et prenants même si ils ne sont pas tous au même niveau j'ai par exemple accroché à Llir et Maev et beaucoup moins à Corius et Iran. Alors, bien sûr tout n'est pas parfait le livre possède ses défauts, certains passages m'ont parus un peu lent et guindés et surtout le clan gagnant paraît clair dès le début. le style de l'auteur est vraiment simple et efficace et sait nous faire plonger dans son roman. Un roman qui, sans revisiter le genre de l'épique fantasy, se lit avec plaisir.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          230
Fichtre, pour du premier roman, ça dépote ! J'ai découvert A. Tomas avec "Notre dame des loups", que j'avais beaucoup aimé (mais que j'avais trouvé trop court, lol).

Ici, avec plus de 700 pages, on peut pas dire qu'il soit trop court. Quoi que... C'est bien écrit, même s'il y a quelques répétitions agaçantes ("l'homme doré", notamment, quand il est là, lol) et un peu trop de monologues explicatifs, faciles pour l'auteur mais pénibles pour le lecteur...
Un tic d'écriture lors des dialogues, aussi, qui m'a agacée, c'est le "blablabla, sourit Untel". Quand on sourit, on ne parle pas, ou alors on fait une drôle de tête, lol... Et ça y est un paquet de fois...
Quelques ellipses et passages trop rapidement évoqués, des "grosses ficelles" (lors des combats notamment).

A part ces petits défauts, l'univers est complet, bâti simplement mais efficacement.
Pléthore de personnages : un peu trop, parce qu'avec 10 "élus", 2 maîtres et leur "sous directeur", 10 nations, leurs religions et religieux, leurs rois, leurs capitaines et espions, leurs alliances et trahisons, du passé et du présent, et les dieux, (sisi, ils y sont aussi !), bah à un moment donné, on a la tête qui tourne, surtout à la fin quand il en apparaît de nouveau qu'on connaissait pas du tout jusque là.

Du coup, on a des nains retranchés dans leurs montagnes, des elfes déclinant, des élus aux pouvoirs exceptionnels, des dragons, des sylphides, des dryades, les clichés sont là mais largement détournés, pliés dans tous les sens, et je n'en dirai rien parce que la découverte est meilleure quand on ne sait rien de rien (et c'est une bénédiction pour moi que je garde si longtemps les livres dans ma PAL et que je les lise sans plus me rappeler ni du 4ème de couverture, que je ne relis pas, ni des avis qui me les ont fait acheter, mdr !).

L'auteur a lutté contre le manichéisme, mais hélas, on a quand même la sensation que "le Père" (l'aspect Nature) c'est le bien, et l'Autre (l'aspect Progrès) c'est le mal, ne serait-ce qu'à travers leurs héros respectifs. Donc de ce côté là, c'est loupé. Mais c'est amusant (et on sent que l'auteur s'est amusé, même si l'ensemble du roman est sombre), car on a quelques surprises, vu les idées préconçues qu'on a tous à ce sujet.
Il y a quand même quelques bons passages sur l'humanité, la compassion versus la loi de la jungle et du plus fort. Quelques bons passages aussi sur les buts affichés des politiques et leurs buts réels.

C'est bien tissé, très prenant, assez clair malgré tout ! Mais alors que j'aime beaucoup les auteurs qui évitent l'écueil du tome "qui devait être unique et qui devient trilogie ou plus", ici, j'avoue que ça aurait peut-être mérité une version en deux tomes pour avoir un peu plus de développements sur tout ce qui est évoqué (du passé, notamment, car le monde est bâti sur du solide, l'air de rien), un peu moins de densité...

Cela reste quand même d'un très bon niveau général, surtout pour un premier livre d'auteur ! Epatant.
Commenter  J’apprécie          200
5 royaumes en guerre, encore plus de peuples différents qui se détestent, et en leur centre une immense forêt impénétrable. le sixième royaume, le repère des créatures étranges et incomprises, le reflet de la nature sauvage et insoumise. Et ce sixième royaume est en péril car est arrivé l'heure du combat entre la Nature et Le Progrès, entre le Père et l'Autre. Chacun des deux camps aura ses hérauts pour le défendre, ses peuples pour combattre à leur coté. Ainsi commence la geste du Sixième Royaume.

Adrien Tomas va nous livrer là une histoire de fantasy bien construite qui tient dans ce petit pavé de 700 pages. J'avoue que c'est plutôt agréable d'avoir un seul tome et que l'auteur ai résisté à l'attrait financier qui pousse souvent les écrivains à faire 3 tomes (voire plus!) pour le prix d'un.
L'univers créé est dense, fourni et d'une belle richesse. L'auteur a pris soin de fournir à son monde une histoire tumultueuse, des peuples variés, des légendes incroyables, un passé sulfureux...
La mise en place est un peu longue, et j'ai eu du mal à plonger dedans au départ. le nombre de personnages est assez important, chaque chapitre est sur un héros différent ce qui entraine certes une richesse mais aussi une lenteur à la mise en place. La première partie c'est la présentation des personnages et surtout leur regroupement. J'ai pas trop aimé le fait que ça soit présenté comme un fait du destin, qu'il ne pouvait rien y faire, que la divinité qui les manipulait était toute puissante. Ca donne un coté un peu infantilisé aux personnages, on leur explique rien, ils doivent subir.
Après ça s'arrange progressivement, ils passent de passif à actifs et on s'attache enfin à eux, à leur choix, à leur action. Certains personnages tirent mieux leur épingle du jeu; ainsi Maev et llir sont de loin les plus aboutis et les plus complexes.
Quelques ellipses m'ont un peu frustrées (en on veut toujours plus nous les lecteurs! ^^) mais dans l'ensemble c'est un bon roman de fantasy avec un univers d'une belle richesse.
Commenter  J’apprécie          140
Adrien Tomas nous propose un premier tome solide et efficace, qui fera passer un bon moment à tous les férus de fantasy. Si la trame reste très classique, il faut reconnaître que l'auteur connait ses bases et s'amuse même à les détourner de temps en temps... Après cette lecture, vous ne verrez plus jamais les elfes et les dragons de la même manière ! L'opposition entre le Bien et le Mal se transforme également en conflit entre la Nature et le Progrès, une vision intéressante que j'ai appréciée. Les personnages sont nombreux et bien travaillés, même si je regrette que certains le soient beaucoup plus que d'autres.

Une bonne pioche avec ce livre qui, malgré quelques longueurs, se révèle efficace et prenant.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
Commenter  J’apprécie          140
Dans ce roman, de nombreux personnages vont façonner L Histoire. Deux camps s'opposent : en gros, celui du Père qui représente la Nature et celui de l'Autre qui représente le progrès. Chaque camp dispose de cinq Hérauts ayant des pouvoirs différents et qui vont mener des peuples à se battre pour la victoire de l'un ou de l'autre. Ça ne s'arrête pas là puisqu'au-delà de cet affrontement de concepts, les Humains ne sont pas en reste pour faire ce qu'ils font de mieux : essayer d'asseoir leur pouvoir sur leurs concitoyens...
Je n'ai pas lu assez de romans de fantasy pour y retrouver des références à d'autres ouvrages, mais j'ai eu la ferme impression que La geste du 6e royaume s'en était nourri. La construction est assez classique mais l'auteur nous réserve tout de même quelques surprises dans le destin qu'il réserve à ses personnages. Ces personnages sont d'ailleurs très nombreux mais ça ne nuit pas pour autant la compréhension, ce qui est un bon point !
En bref, un roman de fantasy qui reste assez traditionnel mais avec lequel on passe un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          100
(...)Une des grandes richesses de ce livre tient dans la diversité de ses personnages. Autant vous dire qu'ils sont très nombreux, impossible de ne pas trouver son bonheur. Et si les humains ne vous conviennent pas il y aura toujours les autres espèces. N'en attendez pas trop des elfes, Adrien Tomas prend un malin plaisir à détourner les caractéristiques des espèces que l'on trouve classiquement dans la fantasy. Pour les elfes, ils sont plutôt du genre "fin de race", pour les dragons " grosses vaches". Difficile de dire qui j'ai préféré, peut-être Corius, le demi-nain, bougon au grand coeur... Ou bien Llir le barde soldat...

Pour conclure, j'ai passé un très agréable (et long) moment à découvrir cette geste. Les personnages sont variés et foisonnants, l'univers très bien décrit et l'intrigue assez dense. de la Fantasy assez classique sur la forme, mais surtout très agréable à lire. J'ai maintenant hâte de découvrir les autres livres d'Adrien Tomas.
Lien : http://booksandme.canalblog...
Commenter  J’apprécie          83
Ayant beaucoup aimé Notre dame des loups ainsi que les nouvelles de l'auteur dans Trolls et licornes et Trolls et légendes, j'ai eu envie de lire ce roman qui a obtenu le prix Imaginales en 2012 et qui est le premier roman de l'écrivain. C'est un gros roman de 700 pages avec un police serrée dans la collection poche, qui a beaucoup de points positifs mais aussi des longueurs. La plume efficace et fluide de l'auteur permet de faire passer la grosseur du roman. Chaque chapitre est écrit selon le point de vue d'un personnage, ce qui permet de connaître tout ce qui se passe. Adrien Tomas est un adepte de ce type de narration que l'on retrouve dans beaucoup de ses écrits. Cependant, il y a beaucoup de protagonistes et on est un peu perdu (surtout au début) en se demandant qui est ce nouveau personnage. Un rappel des personnages aurait pu être le bienvenu pour éviter cela.

L'univers, même s'il est plutôt classique, est très développé. Tout est cohérent et beaucoup d'éléments sont très intéressants. La chronologie, les races, les classes de personnages sont extrêmement bien développées. Cependant, pour expliquer certains points du monde, l'auteur a souvent recours à des passages didactiques où un personnage explique à un autre, ce qui est un peu lourd à lire et surtout nuit au rythme. Pourtant, il y a beaucoup d'actions et il se passe énormément de choses. le début est une mise en place de l'histoire et des personnages avec certains passages un peu longs. Ensuite, avec le début de la guerre, on a une accélération du rythme, un peu comme s'il fallait rattraper le temps. Ce roman est à classer dans le genre fantasy épique, entre Tolkien et Gemmel, avec des scènes de combat de masse très impressionnantes et visuelles.

Le roman raconte l'histoire d'un conflit entre deux camps avec la présence d'élus dans chaque camp. C'est plutôt classique mais il y a des éléments originaux dans le choix des hérauts qui ne sont pas ce à quoi on pourrait s'attendre. Il y a beaucoup de personnages, presque trop et certains ne sont pas assez aboutis. Moineau est trop classique et apparait comme un personnage déjà vu trop de fois. Llir est le plus attachant et le plus développé. Ceux du camp opposé sont intéressants presque trop puissants.

J'ai passé un bon moment avec ce livre même si il a les défauts de ses qualités: il est très ambitieux avec un univers très développé, cohérent et extrêmement bien travaillé, une chronologie claire mais avec beaucoup trop d'éléments et de personnages ce qui nuit à la clarté et à la compréhension. L'auteur travaille sur de nouveaux romans dans cet univers, je les lirai certainement car le monde est vraiment très intéressant.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          80
Un livre que je ne regretterai pas d'avoir lu.
Même si dans les grandes lignes, notre première idée est celle du "déjà vu" il n'en est rien.
Tout d'abord car ce n'est pas l'ordinaire opposition bien/mal que l'on trouve généralement dans ce type de roman.
Non c'est deux "Aspects" deux voies possibles pour le monde qui s'affrontent, le progrès et la nature sauvage. (on sent le diplôme et la fibre écologique de l'auteur)
Ces deux Aspects, le Père et l'Autre ne s'affronte ntpas de manière directe, mais comme de juste à travers des personnages.
Et là aussi originalité, ce n'est pas les jeunes héros merveilleusement gentil et idéaliste de l'un et les méchant fanatique et cruel de l'autre...
Du côté dont le lecteur souhaite (normalement) la victoire, celui des "héros", doute, refus, ambition ne sont pas absent.
De l'autre, certes il y a bien deux personnages assez noirs, mais aussi un personnage qui n'a pas de libre arbitre et une jeune fille persuadée d'être du bon côté et qui n'est pas mauvaise en soit... ( qui est d'autant plus sympathique qu'il y a une belle histoire d'amour tragique à la clef, mais bref, je n'en dirais pas plus.)

Bref de nombreux points font de ce roman un roman qui se démarque du reste, et la fin notamment est vraiment bien pensée et tout à fait inattendue.

L'écriture est fluide, ce qui ne gâche rien, et l'intrigue riche en péripéties sans exagération.

Bref pour moi, un excellent roman, j'en lirais volontiers d'autre de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          80





Lecteurs (438) Voir plus




{* *}