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Don Camillo, version croate.
L'action ne se situe pas à Brescello, village et lieu de tournage du célèbre curé, parodié plus tard par Don Patillo (ma culture Pub des années 80), mais Smiljevo, à ne prononcer qu'enrhumé en se mouchant, un sympathique bourg, aux habitants aussi rocailleux que le maquis de la Dalmatie.
Cette région, popularisée par une race de chiens sapés comme des vaches normandes aux portées pléthoriques, abrite ce village un peu replié sur lui-même, dont les habitants s'unissent, parfois, et se pourrissent la vie, plus souvent, autour des trois E : Ecole, Eglise, Epicerie. La vitrine de l'épicerie étant comme souvent dans les petits patelins, la tenue de camouflage d'un bon vieux bistrot dont le zinc tient par les coudes des habitués.
Don Stipan, le jeune curé du village, muté sur place pour une trop forte appétence au vin de messe, est harcelé par une paroissienne qui aimerait bien le défroquer ou le désoutaner. D'une tentation de Christ à l'autre pour un ex-futur alcoolique pas vraiment anonyme.
Les autres brebis égarées du village ne sont pas galeuses mais les ouailles sont gouailleuses avec un épicier féru de de feuilletons mexicains, un poète incompris qui compose des haikus solaires, un ivrogne échappé d'un film d'Audiard, un enfant du pays revenu riche d'Allemagne avec une Mercedes et une fille attirée par l'idiot du village et un Ministre de la défense (surtout de ses intérêts) qui coordonne quelques manoeuvres militaires et sentimentales.
Bienvenue dans l'univers d'Ante Tomic, découvert l'année dernière avec son irrésistible « Miracle à la tombe des Aspics » dont je ne peux que conseiller la dégustation. « Qu'est-ce qu'un homme sans moustache ? » est son premier roman et si je l'ai trouvé moins abouti, cette satire légère post-guerre des Balkans, est néanmoins d'une extrême drôlerie. Comme souvent dans les premiers romans, j'ai cru sentir que l'auteur cherchait encore un peu son style au détriment du récit; Cela part un peu dans tous les sens mais le lecteur ne risque ici qu'une chose: une overdose d'humour.
L'auteur s'y moque du machisme un peu archaïque de ses congénères, d'une église à la foi et au foie malades, d'une armée valeureuse mais un peu artisanale, et de l'occupation principale des villageois : le commérage.
Quel plaisir aussi de retrouver ces têtes de chapitre à la Cervantes, qui font la réclame de la suite des évènements comme des camelots cyniques. Quelques exemples pour la route…cabossée :
« Chapitre 1 – Dans lequel nous faisons la connaissance de cette charmante bourgade où les plus chanceux se grattent l'oreille avec une clé de Mercedes, et ceux qui le sont moins avec la tête rouge d'une allumette. »
« Chapitre 5 – Dans lequel, Dieu me pardonne, le curé rend l'âme sans mourir vraiment, alors qu'il aurait préféré disparaître. »
« Chapitre 14 – Où les ministres mangent de la tête d'agneau, les généraux des flageolets, et les simples soldats… je ne vous dirai pas quoi. »
Quant au titre, il fait référence à Confucius, qui écrivit, en se frisant la moustache, qu'un homme sans moustache était un homme sans âme. Face à un tel enjeu de société, j'ai voulu approfondir le sujet, au péril de ma virilité.
J'ai ainsi appris que Tchekhov, moustachu, avait écrit de façon pas très élégante qu'un homme sans moustache, c'est comme une femme avec une moustache...
Maupassant, moustachu, conseilla à une femme de ne jamais embrasser un homme sans moustache car ses baisers n'ont aucun goût...
Un autre moustachu a dit dans sa barbe qu'un homme sans moustache, c'est comme une maison sans balcon.
Allez, j'y vais aussi de mon petit épigraphe: les 101 facéties d'un Dalmate.

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Avis à tous celles ou ceux qui ont aimé « Miracle à la combe aux Aspics » d'Ante Tomic, celui-ci est son premier roman 😊.
D'emblée la citation de la préface de Bohumil Hrabal, «  Un genou de femme bien rond est l'autre nom du Saint Esprit », donne le ton 😊. Je ne peux m'empêcher d'y rajouter l'épigraphe du premier chapitre , «  Dans lequel nous faisons la connaissance de cette charmante bourgade où les plus chanceux se grattent l'oreille avec une clé de Mercedes, et ceux qui le sont moins avec la tête rouge d'une allumette. », là j'arrête sinon je risque d'avoir des problèmes avec les éditions Noir sur Blanc 😁.
Dans ce premier roman publié en 2000, Tomic raconte la vie dans une bourgade probablement imaginaire dans l'arrière pays dalmate en Croatie au lendemain de la guerre de 1991-95. Une chronique burlesque , pleine de verve, où on va rencontrer une galerie de personnages très divers haut en couleurs, et dirais-je assez étranges 😁! Une jeune veuve riche délurée qui excite le curé du village avec un sucre d'orge ( détails dans le livre 😁), le dit curé qui ne peut y remédier qu'ingurgitant un tonneau d'eau de vie au péril de sa vie, l'émigré croate revenu au pays qui se gratte l'oreille avec une clé de Mercedes, l'épicier du trou perdu amateur de feuilletons mexicains qui ne répond au clients qu'en espagnol , un glandeur ,auteur inattendu d'haikus croates à ses heures qui s'inquiète de la position officielle de l'Église en ce qui concerne les nichons siliconés, et pourquoi ❤️😁……sont quelques exemples de spécimens de cette faune débridée. Pas de temps mort dans cette gambade littéraire où Ante Tomic vous emmène dans son monde échevelée pleine d'humanité et en rajoute avec ses titres de chapitres loufoques ,  « Dans lequel rien ne se passe, de sorte que vous pouvez sauter les quelques pages suivantes….. »
Ce premier livre est un moment exquis de lecture, son second La Combe aux aspics était un poil plus exquis , vivement le troisième espérant que l'exquis suivra son cours en crescendo 😁!
En faites j'allais oublier 😆, Ante Tomic qui nous fait un clin d'oeil à la fin du livre, nous donne aussi les coordonnées de De Saint Pierre au cas où cela vous intéresserait une réservation pour l'Autre Côté, avec jour et heure précises , mais suis pas sûr qu'on peut choisir entre Enfer et Paradis, du moins ce n'est pas précisé dans le livre.
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Parce qu'un jour son penchant pour la bouteille l'a fait s'écrouler en pleine messe, le bon curé Don Stipan s'est retrouvé muté à Smiljevo, petite bourgade perdue au fin fond de l'arrière-pays dalmate, en Croatie. Bien déterminé à ne plus dévier du droit chemin, il y est pourtant confronté à de nouvelles tentations, pour nos plus grands éclats de rire.


Car c'est à un moment de franche rigolade que nous convie l'auteur, bien connu en Croatie, pour ce premier roman satirique, adapté au cinéma en 2005 et désormais traduit en français. Parue en 2000 alors que le pays se remettait de quatre ans de guerre (1991-1995), cette joyeuse pantalonnade volontiers sous la ceinture tourne en dérision l'Église, l'État, l'armée, ou encore le patriarcat, un peu comme Don Camillo la situation politique de l'Italie après-guerre.


Sur fond de quotidien croate, que, mêlé à ses truculents et désarmants personnages, Ante Tomic nous donne à percevoir à travers la chronique des faits divers dont se régale à haute voix l'aubergiste dans son bistrot-épicerie qui sert d'épicentre au village, se déploie ainsi une farce burlesque, aux traits vaudevillesques, confrontant dans ses quiproquos grivois les aspirations à la liberté du pays, incarnées par une jeune ingénue, une veuve joyeuse et un poète incompris, aux symboles de l'autorité, férocement tournés en ridicule sous les traits d'un père autocrate – revenu enrichi après avoir émigré en Allemagne –, d'un général galant, d'un ministre de la Défense narcoleptique et, bien sûr, d'un curé naïvement en butte à toutes les tentations.


Tout cela pour ironiser, après une guerre déclenchée par la déclaration d'indépendance de la Croatie, sur ce que le mot « indépendance » peut bien vouloir dire pour la majeure partie de la population : « L'adjectif « indépendante », estimé au plus haut point et prononcé de manière solennelle uniquement à la suite du mot « Croatie », est quasiment inconnu en toute autre occasion : on ne l'utilise jamais, jamais on ne remarque son inexistence dans l'homogénéité harmonieuse de la communauté. Dans le village où trois ou quatre générations partagent le même toit, où certains atteignent l'âge de la retraite sans avoir découvert la joie du rugissement autoritaire, personne n'est jeune et indépendant. Avec un tel système de valeurs, le fait que quelqu'un soit a) jeune, b) indépendant et, par dessus le marché, c) une femme pousse toute vieille baderne un peu plus émotive que la moyenne à bouffer son propre chapeau graisseux. »


Qu'est-ce qu'un homme sans moustache n'est pas seulement follement drôle. Si l'on y rit souvent, et de vrai bon coeur, c'est aussi un récit à plusieurs niveaux de lecture, à la fois tendre et féroce à l'égard de la Croatie, de son système patriarcal et de son pouvoir très proche de la puissante Église catholique croate. Un sujet plus que jamais d'actualité, si l'on s'en réfère au mouvement d'hommes ultra-catholiques, appelé "Soyez virils", qui, chaque mois, s'agenouillent en place publique en Croatie, pour prier, comme on peut le lire dans la presse, « contre l'avortement, pour l'autorité masculine et pour que les femmes s'habillent avec modestie ». Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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C'est le premier roman de l'auteur, écrit donc avant Miracle à la Combe aux Aspics, ce dernier ayant rencontré du succès, l'éditeur Noir sur Blanc a eu l'idée de sortir le premier opus d'Ante Tomić, qui a lancé sa carrière dans son pays et qui a même donné lieu à une adaptation cinématographique.

Nous sommes dans un village croate typique, Smiljevo. Il y a l'auberge, l'épicerie, où se retrouvent les habitants pour médire les uns des autres. Il y a l'église et son curé avec des problèmes d'alcool. le malheureux doit subir les assauts amoureux d'une jeune veuve, Tatjana, auxquels il résiste comme il peut. Il y a le nouveau riche, Marinko, qui a fait fortune dans les laveries automatiques en Allemagne, et qui voudrait bien marier sa fille, Julija, devenue trop allemande, avec un gars du pays. Mais la demoiselle n'a pas forcément les mêmes idées que son père sur le prétendant idéal.

Tout cela est très léger, un peu décousu, il n'y a pas le même enchaînement des événements échevelé que dans Miracle à la Combe aux Aspics. Nous sommes toutefois dans le même univers, un peu absurde, un peu délirant, avec des personnages somme toute plutôt sympathiques malgré tout. C'est par moments assez drôle, sans réelle méchanceté, et les choses s'arrangent d'une manière ou d'une autre.

Ce n'est pas incontournable, mais permet de passer un bon moment sans arrière-pensées.
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Au travers de la petite bourgade de Smiljevo, c'est une image de la société croate que croque Ante Tomic, et qu'est-ce qu'il le fait bien!

Il y a les parties de cartes au cabaret et le comptoir où s'incruste l'imbuvable unijambiste Ivić, le curé harcelé par la riche jeune veuve Tatjana, l'immigré de retour d'Allemagne avec sa Mercédès et une fille prude et attardée, un poéte en haïku (trop marrant ses haïku!), et bien sur un ministre, un général, un lieutenant, et la troupe chantant de tout son coeur 'Ne pleure pas maman chérie, t'as fait naître un abruti!'

Je me réjouis de lire 'Miracle à la combe aux Aspics'.
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Le succès de « Miracle à la combe aux Aspic » a conduit à l'édition française du 1er roman d'Ante Tomic « Qu'est-ce qu'un homme sans moustache ? » et c'est tant mieux.
Ici donc, la chronique d'un charmant village de fainéants, ivrognes, commères : Smiljeco, à 7 kms de la désormais fameuse combe. Et si la famille Aspic est un brin (!!!!) déjantée, leurs voisins ne sont pas en reste.
Nous allons faire leur connaissance en suivant notamment les tribulations de deux amoureuses : Tatjana, veuve, riche d'une assurance-vie contractée par son défunt mari, en pince pour le jeune curé Stipan alors que celui-ci a déjà fort à faire dans la lutte qu'il mène contre sa tentation à l'ivrognerie ; Julija, « la Boche », est la fille d'un émigré plutôt caractériel de retour au pays après avoir fait fortune en Allemagne. Elle est tombée en amour du Glandu, faignasse notoire portée sur l'écriture poétique de haïkus.
Je n'y résiste pas :
« le Glandu se concentra, le regard perdu dans le vague, puis ferma les yeux et déclama :
Dans notre fumoir
sèchent une paire de jambonneaux
et trois saucissons. »
La sociabilité du village s'exerce autour d'un (de) verre(s) à l'Auberge dont le patron, fan de faits divers fait la lecture à sa clientèle quand celle-ci ne se permet pas de le déranger.
Elle s'exerce aussi à l'Epicerie autour d'un(de) verre(s) dont le patron fan d'une série mexicaine veut qu'on l'appelle Miguel et répond à la clientèle en espagnol….
Là-dessus, des soldats encadrés par un jeune et beau général, accompagné du ministre de la Défense viennent pimenter la vie villageoise.
Ça boit beaucoup, ça se mêle de tout, ça crie beaucoup et c'est très drôle.
Si ce 1er roman met un certain temps à démarrer, il m'a valu, grâce à son écriture très visuelle, un fameux fou-rire. Ce n'est pas si fréquent et j'en remercie Ante Tomic.
Ah et les moustaches ? C'est peut-être bien l'attribut de la virilité exacerbée des hommes de ce coin de paradis...
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Une bouffée de fraîcheur, un shoot de vitamine ! C'est l'effet Ante Tomić. 
Après son mémorable « Miracle à la combe aux Aspics », les éditions Noir sur Blanc viennent de publier le premier roman de l'auteur, celui qui l'a fait connaitre en Croatie. Et vous savez quoi ? c'est une histoire d'amour ou plutôt une comédie romantique version déjantée.

Voici la chronique farfelue de Smiljevo, petit village des Dalmates. L'auteur nous conte une tranche de vie de ses habitants et les titres de chapitres annoncent la couleur (« Qui débute par une discussion théologique traitant des nichons sili­conés, et se termine fâcheusement »). Il y a les naïfs, les maladroits, les affreux, les méchants, les romantiques, les cupides, les alcooliques, les commères. Ne cherchez pas de personnages plats. Ils sont tous plus hauts en couleur les uns que les autres. Une ribambelle d'énergumènes qui ne devraient pas vous laisser de marbre.

On pourrait se dire qu'un livre aussi foutraque ne peut venir que des Balkans, mais je ne le pense pas. Il pourrait venir de partout du moment qu'il y a aux commandes un bon conteur, que l'on y trouve des figures locales, des bars et des boissons alcoolisées. Si on place les personnages de Tomić dans une autre géographie, ils joueront les mêmes scènes, se comporteront quasiment de la même manière et écouteront les mêmes ragots.

La truculence et la dérision règnent en maitre mais l'auteur ne se prive pas de glisser en arrière-plan de cette histoire folle quelques sujets plus « sérieux » sur les maux de son pays et sur les travers humains.

Mais alors me direz-vous, elle est où ton histoire d'amour dans tout ça ? Vous la découvrirez en lisant ce drôle de bouquin. Et même si à mon goût il n'atteint pas les sommets de « Miracle à la combe aux Aspics » , j'ai à nouveau passé un sacré bon moment.
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Mais qu'est-ce que j'ai ri ! Vraiment, j'ai rarement autant ri en lisant un livre. J'avais besoin de réconfort, ma mibraire m'a conseillé ce roman le décrivant comme une histoire à la Pagnol. Effectivement, on plonge à la campagne auprès de personnages hauts en couleurs, aux relations passionnées et fortes. Je me suis marrée comme une baleine devant la personnalité de ces hommes loufoques.
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Décidément, j'adore les histoires et l'humour de Ante Tomic. Dans l'histoire, il ne faut pas chercher la vraisemblance, il n'y en a guère. Il ne faut pas non plus s'attendre à un grand message caché (ou alors, très bien caché, je ne l'ai pas vu), mais qu'est-ce que c'est drôle !
Ça se passe à Smiljevo, village croate où se croisent des personnages particuliers : une veuve plutôt "chaude", un prêtre ancien alcoolique (plus ou moins ancien), un général, une jeune Allemande naïve et son père autoritaire, un poète idiot, un patron de bar, un ministre, des vieux, des jeunes… Et tout ce monde vit, se croise, discute et nous fait rire. On ne peut pas dire qu'il y ait un réel fil conducteur, mais rapidement on s'attache aux personnages, on les suit dans leur existence et leurs espoirs.
C'est un humour particulier, que peut-être certains n'apprécieront pas, sans doute de l'humour croate, mais pour ma part, je le répète, j'adore !
- Vous avez entendu l'avion qui a franchi le mur du son ?
- Il ne l'aurait pas franchi si c'était moi qui l'avais maçonné.
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Deuxième livraison et nouveau sourire affiché tout au long de la lecture. Je conseille de lire avec la musique et les films de Kusturica (je sais, il est serbe !) en tête, car on est dans cette folie des Balkans, décalé, ironique et dynamique. Certes, celui-ci est plus simple, moins élaboré, plus linéaire que son "Miracle...", mais on ne doit pas bouder son plaisir pour autant
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